Erika lust pornopgraphie

 

 

 

Erika Lust (née Erika Hallqvist en 1977 à Stockholm) est réalisatrice, scénariste, productrice pornographique et écrivaine suédoise. Elle vit et travaille à Barcelone.
Elle est sans doute parmi les plus importantes réalisatrices de films pour adulte en Europe.  
Une Suédoise diplômée de sciences politiques, que rien ne destinait au porno. Sur son site internet, elle explique : " la première fois que j'ai vu un film porno, j'ai eu la même réaction que beaucoup de femmes, interpellée par quelques images, que je trouvais inadéquates. Je ne m'identifiais pas du tout à ce que je voyais. Les femmes n'avaient pas l'air de s'amuser et les situations sexuelles étaient totalement ridicules ". À la fin des années 1990, elle étudie à l'université de Lund, elle tombe sur un livre qui la bouleverse, Hard Core : Power, Pleasure and the Frenzy of the Visible de Linda Williams. Ce livre qui analyse l'image de la femme dans la pornographie fut le déclic.


En 2000, elle s'installe à Barcelone. Elle commence à travailler avec de petites maisons de production jusqu'en 2004, quand on lui propose de tourner et réaliser son premier court-métrage érotique, The Good Girl. En quelques mois, le film est téléchargé plus de 2 millions de fois sur Internet. Récompensée lors du Festival international du film érotique de Barcelone en 2005, Erika Lust en profite pour se lancer en solo en créant sa propre société de production, Erika Lust Films.

 

Erika lust pornopgraphie feministe

 

Ce film possède de nombreuses particularités qui vont marquer plus ou moins le travail de Lust. L'actrice principale a 35 ou 40 ans, elle est peu maquillée, sans prothèses ni artifices, elle ressemble aux femmes qu'on voit dans la vie réelle. Elle joue le rôle d'une femme seule, qui commande une pizza dans l'espoir d'avoir en face d'elle un beau livreur.
A la différence des films porno féministes, les pratiques sexuelles sont celles présentes dans les autres productions sans restriction. La femme à égalité avec l'homme, elle valide son désir, et accepte le désir de son partenaire.  Le film est bien réalisé, largement plus sophistiqué que la majorité des productions pornographiques.  Son actrice est une femme active, le film transmet le point de vue d'une femme sur une rencontre sexuelle.   
Son secret ? "Un point de vue féminin", écrit-elle sur son site, "et les détails, les détails et encore les détails comme les yeux dans les yeux, la chair qu'on agrippe, les petits bruits".

 

Erika lust Five Hot Stories For Her

Five Hot Stories For Her


Ce court-métrage fera plus tard partie du film Five Hot Stories For Her, composé de cinq courts-métrages pornographiques, et récompensé  pour " meilleur scénario " au Festival international du film érotique en 2007 à Barcelone (FICEB Award), " meilleur film de l'année " par le Feminist Porn Awards de Toronto en 2008 et aux Venus-Eroticline-Award en 2007 à Berlin. Five Hot Stories For Her reçoit les honneurs au CineKink Festival de New York (2008).  Dans ce film à court métrages, on voit un couple dans un jeu de rôle sadomasochiste, une femme qui couche avec deux hommes pour venger la relation adultère de son mari, une femme séduite par une femme, etc.
Ce film montre en détail la sexualité des femmes libres qui aiment le sexe et qui cherchent le plaisir et le plaisir de leurs partenaires.
Erika décide de s'embarquer dans son plus gros projet : XConfessions. Un site internet. Renouant avec la tradition des confessions érotiques avec interactivité, Lust propose de petites histoires vécues que lui envoient les internautes et tournent de petits films à partir de ces confessions dans un mélange sexy, léger et sophistiqué.
Elle a déjà tourné plusieurs films confessions qui semblent rencontrer un certain succès même si aucun de ces films n'est pas à la hauteur de son premier film.  


Pornopgraphie feministe

 

Le porno féministe existe

La pornographie était l'une des questions les plus débattues en particulier dans les pays anglophones. Cette division profonde a été illustrée dans les guerres sexuelles féministes des années 1980,  opposant les adversaires féministes de la pornographie - comme Andrea Dworkin , Catharine MacKinnon, à des féministes plus libérales ou pro-sexe.
On peut diviser les positions féministes actuelles sur la pornographie en trois catégories : la catégorie la plus répandue dans les médias et les milieux universitaires prétend que la pornographie est une expression violente de la culture masculine, dans laquelle les femmes sont exploitées. La deuxième catégorie associe le respect de la liberté d'expression avec le droit de la femme à disposer de son corps. Dans cette catégorie, les féministes n'approuvent pas la pornographie, mais respectent la liberté d'expression, le droit de la femme actrice et ou consommatrice de la pornographie. Une troisième catégorie, minoritaire, défend la pornographie comme une expression libre de la sexualité, féminine et masculine.


On peut imaginer combien le dialogue entre ces trois courants féministes est difficile. Les féministes radicales anti-pornographie réclament des lois pour interdire la diffusion des images pornographiques dans la société, et traitent les femmes qui ne sont pas d'accord avec ce point de vue de traîtresses, de dupes du patriarcat.
De l'autre côté, on prétend que les femmes font leur propre choix à propos de la pornographie. Les féministes " pro sexe " pensent que la pornographie est un outil pour éroder progressivement la domination masculine, et favoriser l'épanouissement sexuel des femmes.   


Selon les Feminist Porn Awards, il n'existerait pas de modèle prédéfini de la pornographie féministe.
On peut citer de nombreuses réalisatrices de pornographie féministe, dont la majorité travaille comme actrice dans le porno, comme Maria Beatty, Nina Hartley, ou Ovidie en France.
Les films étiquetés féministes, avant Lust, reflétait un point de vue féminin, privilégiant le désir féminin. Certains de ces films ont souffert de cette autocensure mettant en scène les femmes, et les pratiques sexuelles supposées respecter la femme. Certains de ces films ont insisté sur le désir féminin s'éloignant ainsi du public masculin. D'autres films ont traité le désir des minorités sexuelles comme les lesbiennes ou les bisexuels.
Le travail de Lust est différent. Dans ces films, le plaisir sexuel est partagé, hommes et femmes valident la sexualité sans privilégier le partenaire féminin ou le partenaire masculin.
Dans " Marie Claire ", Lust définit le porno pour femmes comme un cinéma érotique qui prend en compte les désirs et les goûts féminins, la sexualité féminine, et dépeint la diversité dans la beauté, les valeurs et les opinions. Quand les gens pensent aux films érotiques que les femmes aiment, ils les associent au porno lesbien, ou à des ambiances romantiques du type draps blancs en soie et pétales de roses... mais ces stéréotypes sont trop éloignés de la réalité.


Le nouveau porno pour les femmes présente le sexe et les femmes tels qu'ils sont aujourd'hui. Les femmes ont désormais la liberté de demander ce qu'elles veulent et comment elles le veulent, le sexe est devenu agréable pour les deux sexes. Les femmes aiment le sexe d'autant de manières différentes que les hommes.
Le travail d'Erika Lust s'inscrit dans un courant du féminisme égalitaire qui semble gagner le monde de la télévision à travers les séries télévisées et le monde de l'édition à travers la " nouvelle romance " où les femmes sont libres de leur choix, de leur sexualité, et de leurs décisions.