James-bond-agresse-par-sophie-marceau

Sophie Marceau et Pierce Brosnan dans «Le Monde ne suffit pas».

 

Quand on parle d'agression sexuelle, nous parlons de victimes, majoritairement des femmes. Les femmes victimes de sexualité imposée sans consentement sont les plus nombreuses dans les statistiques. Mais les hommes ??


On croyait qu'une femme ne peut pas forcer un homme à avoir des relations sexuelles avec elle en raison de la faible force physique des femmes, de leur désintérêt pour le sexe, de la passivité sexuelle, de leur comportement doux.
On a même raconté que les femmes évitent l'acte sexuel sans sentiments.

 

Homme agressé par une femme ; une histoire ancienne

 

Dans l'ancien testament, Dieu commande au neveu d'Abraham de fuir Sodome sans se retourner, avec sa femme et ses deux filles. Pendant la fuite, la femme de Loth regarde en arrière et devient une statue de sel. Dans la Bible, Loth et ses filles se réfugient dans une grotte. L'aînée, s'inquiétant de ne pas trouver d'hommes dans le pays, enivre son père pour s'accoupler avec lui sans qu'il le sache, et incite sa cadette à faire de même. Les deux filles tombent enceintes. La Genèse souligne la non responsabilité de l'homme devenu une victime.

 

homme-agresse-par-femme-loth-et-ses-filles

Musée des Beaux-arts de Strasbourg, "Loth et ses filles" (1633), Simon Vouet

 

Un autre homme, beau et attirant fut agressé par une femme puissante.
Arrivé en Égypte, Joseph le fils de Jacob devient serviteur de Potiphar, officier du pharaon. Un jour, la femme de Potiphar ferme les portes du palais, elle dit à joseph qu'elle le désire, elle se met nue, court derrière lui, mais il refuse. Et Joseph est envoyé en prison accusé d'avoir tenté de séduire cette femme.



homme-agresse-par-femme-joesph-et-potiphar

Joseph et la femme de Potiphar, Antonio María Esquivel, 1854., Musée des Beaux-Arts, Séville

 

Hommes victime de rapports sexuels forcés

 

Depuis quelques années, ce phénomène commence à apparaître dans les études et dans les données statistiques.
Le pourcentage d'hommes victimes de sexualité forcée était de 16 % en 1988. Quelques années plus tard, en 1991, le chiffre passe à 24 %. L'étude la plus récente publiée en mars 2014, évalue à 43 % le pourcentage d'hommes victimes d'une expérience sexuelle non désirée. Dans 95 % des cas, l'homme victime connait la femme qui l'a agressé.
Dans les pays occidentaux, l'agression sexuelle est devenue un problème majeur. Les victimes-hommes continuent à hésiter à porter plainte, ou à dévoiler leur agression par crainte de stigmatisation sociale.

 

 

Dans une étude de 2014, 18 % des hommes ont rapporté une contrainte sexuelle par la force physique ; 31 % par contrainte verbale ; 26 % par drague agressive, non désirée. 7 % disent avoir eu une consommation d'alcool ou de drogue. 50 % des hommes ont finis par avoir des rapports sexuels, 10 % ont subi des tentatives d'avoir des rapports, 40 % ont reçu des attouchements (baisers ou caresses).

 

"Elle m'a menacé d'arrêter de me voir et de rompre si je ne couchais pas avec elle ce soir là. Elle m'a menacé d'utiliser une arme, car elle pensait que je ne la désirais plus. Elle m'a coincé nu dans la salle de bain et a commencé à me caresser, malgré mon refus." voila les propos les plus fréquents.


Les femmes utilisent essentiellement la pression psychologique, les arguments verbaux, le chantage affectif ou les ruses pour forcer les hommes à avoir des relations sexuelles avec elles. Certaines profitent de l'état d'ébriété ; un scénario classique selon les victimes où une femme prédatrice rencontre un homme en état d'ébriété, et encourage sa consommation d'alcool. Elle provoque une érection pour avoir des relations sexuelles avec la victime sans volonté consciente.


Certaines femmes prédatrices utilisent l'intimidation par leur taille, par le poids, et rarement en utilisant une arme. 12 % des hommes victimes ont rapporté une agression sexuelle avec usage de la force. Les hommes racontent que les femmes ont verrouillé les portières de voiture, ou portes de la chambre ou de la salle de bains. Les gestes violents sont les gifles, parfois les frappes avec un objet. Dans de nombreux cas, le chantage est présent, comme les menaces de pulguer des informations capables de nuire au statut social de l'homme ou sa relation professionnelle ou familiale, ou même d'avertir l'épouse.

 

Les réactions des victimes

Les hommes victimes d'agressions sexuelles ont des réactions perses. 25 % des hommes disent qu'il s'agit d'un incident heureux, 50 % considèrent qu'il s'agit d'un incident mineur, et 25 % des victimes considèrent qu'il s'agit d'une agression grave.


L'impact émotionnel semble présent dans 25 % des cas. Quand les hommes dévoilent des relations sexuelles forcées, récentes ou passées, sous forme de viol, abus sexuel par une baby-sitter, ou une professeur, un inceste, ou agression par une femme dominante. Les médecins soulignent certaines conséquences : apparition de stress post-traumatique, dépression, aversion et évitement sexuel, et trouble de la fonction sexuelle chez la victime. Les hommes victimes sont plus exposés à la dépression que les autres, ils ont également un taux d'alcoolisme est plus élevé que la moyenne.


Contrairement aux agressions sexuelles contre les femmes, les hommes victimes ont rarement un problème d'estime de soi après l'agression. 30 à 35 % des hommes disent qu'il s'agit d'un incident sans conséquence. En règle générale, on peut dire qu'un homme sur cinq exprime une réaction négative.
Beaucoup d'hommes ne sont pas perturbés par les relations sexuelles forcées avec les femmes. Quand un homme est confronté à une femme sexuellement agressive, il peut considérer qu'il s'agit d'une occasion pour avoir des relations. Par contre, beaucoup d'hommes expriment un profond mépris pour ce genre de comportement, et mettent fin à tout contact avec ces femmes prédatrices.


Les hommes sont susceptibles d'avoir une réaction négative forte quand ils sont exploités par une femme dans un état de faiblesse, de détresse ou d'ébriété.
Les hommes réagissent fortement à ce genre d'agression sexuelle, en cas de contradiction entre cette agression avec leurs valeurs culturelles ou religieuses.
Les hommes ont tendance à être plus affectés d'autant la femme prédatrice est une figure d'autorité comme par exemple les agressions par des surveillantes de prison, des professeurs d'école, belle-mère, supérieure hiérarchique etc.


De nombreuses recherches indiquent que les hommes victimes sont peu susceptibles de signaler l'incident à la police, cherchent rarement l'aide ou le soutien. Il dévoile cet incident tarpement, par crainte de moquerie, d'incompréhension, et de stigmatisation sociale.

 

Conclusion

 

Toutes les études confirment cette particularité. L'agression sexuelle par une femme n'affecte pas l'estime de soi de l'homme, contrairement à ce qu'il se passe en cas de viol pour une femme. Chez les hommes, les conséquences sont : stress post traumatique, évitement sexuel, trouble sexuel et dépression.
- Dans 95 % des cas, l'homme victime connaissait la femme qui l'a agressé.


- La coercition sexuelle par des femmes n'affecte pas la perception de soi des hommes de la même manière que pour les femmes violées. Cette agression peut être pour certains hommes une attente, un désir sexuel, un fantasme. Certains hommes considèrent cet acte comme témoignage ou hommage à leur charme, attirance.
- Un homme sur cinq peut être affecté par ce genre d'agression sexuelle, surtout si la femme prédatrice profite d'un état d'ébriété, d'un handicap physique, ou d'un pouvoir. 25 % des hommes agressés ne semblent pas être affectés de ces agressions.


- Les hommes affectés portent rarement plainte par crainte de stigmatisation.
- La drague agressive des filles est la forme d'agression sexuelle la plus répandue actuellement parmi les adolescentes de la jeune génération.

 

Références

 

Bryana H. French, Jasmine D. Tilghman, Dominique A. Malebranche. Sexual Coercion Context and Psychosocial Correlates Among Diverse Males.. Psychology of Men & Masculinity, 2014; DOI: 10.1037/a0035915