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Ingres autoportrait

Ingres a 24 ans lorsqu’il peint un premier autoportrait conservé au musée de Chantilly (France).

 

 

 

 

Imaginer vous rendre à Paris pour une exposition de peinture au XIXe siècle. Vous allez discuter avec plusieurs artistes, ils vous diront tous que Dominique Ingres est un tyran, un conservateur qui défend sa propre carrière, la domination de la peinture officielle, et qu’il cherche à travers sa fonction de porte-parole de l’école et de l’académie, à combattre l’innovation, le changement et la nouveauté dans la peinture française.

Car pour de nombreux chercheurs, Dominique Ingres représente la fin d’une période dominée par Jacques Louis David, ce classiciste implacable, qui s’acharne à ressusciter sur la toile, les gloires disparues de la Grèce antique et des Romains, dans un style académique, figé.


Avec le recul, de nombreux chercheurs admettent qu’à bien des égards, les critiques vis-à-vis d’Ingres sont injustes. D’autres chercheurs plus récents aiment classer Ingres comme un peintre révolutionnaire. Un fait ironique, le peintre se considérait lui-même comme un « révolutionnaire innovateur ».


Voici ce que mentionne Gombrich dans son histoire de l’art : « Dans la première moitié du XIXe siècle, le chef de file des conservateurs fut Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Il avait été l’élève et un fidèle partisan de David, admirant comme lui l’art héroïque de l’Antiquité classique. L’enseignement d’Ingres soulignait l’importance d’une précision absolue dans l’étude du modèle vivant ; il méprisait l’improvisation et le désordre. On comprend que beaucoup d’artistes aient été séduits par cette technique infaillible et impressionnés par la personnalité d’Ingres, même quand ils ne partageaient pas ses idées. »

En dépit de sa formation rigide et classique, à l’école de David, il s’est finalement libéré de l’adhésion obsessionnelle au néoclassicisme figé des maniéristes du XVIIIe siècle. Son attitude envers les sculptures antiques, envers les écrits d’Homère, la peinture de Raphaël, et les règles de la perspective de la renaissance italienne, fut malgré tout différente du néoclassicisme et de la majorité des peintres son époque lui permettant de revendiquer sa place d’avant-gardiste avec d’autres talents comme Delacroix, Courbet et Géricault. Mais il a fallu un siècle pour admettre l’aspect innovant de sa peinture, d’autant que la qualité et l’intensité de son travail se sont manifestées progressivement.

 

Brève biographie d’Ingres dans ses œuvres


Jean Auguste Dominique Ingres est né à Montauban, dans le sud de la France, en 1780. On retrouve dans sa vie, le schéma classique d’un père sérieux ne comprenant pas le désir de son fils d’apprendre la peinture et de
consacrer sa vie à dessiner, une préoccupation futile et inutile.
Cependant, la relation entre le père et le fils semble joyeuse, ils dessinent et chantent ensemble, ils jouent du violon, se promènent ensemble l’été. Le père choisit de laisser la liberté à son enfant, croyant en son talent.
Selon Guégan, 2006 : « Ingres était l’aîné d’un clan déchiré entre un père
instable, mais protecteur à son égard, et une mère souvent aux abois. Après les années de nourrice, on le plaça chez les Frères des écoles chrétiennes, jusqu’à la fermeture de l’établissement de Montauban en décembre 1791. Bien que volage, son père lui avait donné l’amour des lettres et enseigné très tôt les premiers rudiments du dessin. »

À l’âge de huit ans, le garçon se produit en public et à neuf ans, il réalise un remarquable dessin (encore conservé) inspiré d’un buste classique.
Le voilà à 11 ans à Toulouse, étudiant à l’Académie des beaux-arts, commençant sa formation dans la peinture et dans la sculpture. En même temps, il suit des cours privés de dessin au crayon et à l’encre. Il devient, grâce à son talent musical, membre d’un orchestre local.
De ces années d’enfance, il gagne des prix pour son travail artistique jugé d’une qualité inhabituelle. Il quitte Toulouse avec les louanges de ses maîtres. Un de ses professeurs a prophétisé qu’un jour, le jeune Dominique ferait honneur à son pays, par son talent d’artiste.

 

Ingres chez David

 

À l’âge de 17 ans, le jeune Dominique arrive à Paris, pour étudier chez David, le grand maître, le chef incontesté de l’Académie française de la peinture, détesté par certains, adulé par d’autres. Sous le patronage du grand maître, Ingres va découvrir le caractère ombrageux exclusif et dictatorial de celui-ci.


Selon Vigne, 1995 : « Chez David : Les fréquentations du jeune élève à cette époque sont certainement à chercher parmi les nombreux apprentis sculpteurs, souvent étrangers, que comptait l’atelier de David, on connaît au moins deux croquis représentant l’espagnol Alverez dessinant au Louvre (musée Ingres) et son meilleur ami fut alors le Florentin Lorenzo Bartolini. David s’attachait plus particulièrement à certains de ses élèves, les préparant tout spécialement à l’épreuve du Prix de Rome. Les dons naturels d’Ingres ne pouvaient pas ne pas être rapidement remarqués. »

À l’école des beaux-arts de Paris, Ingres reçoit plusieurs prix et plusieurs récompenses pour son talent et son travail.
Selon (Vigne, 1995) : « La grande nouveauté de ces années d’études est évidemment le passage à la couleur et à la peinture. En effet, Ingres ne semble pas avoir réalisé de tableau véritable avant son arrivée à Paris. »
Ingres, poussé par David, va concourir pour le Prix de Rome. Il l’obtiendra lors de la session de 1801 avec son tableau sur les Ambassadeurs d’Agamemnon.

 

Ingres les Ambassadeurs d'Agamemnon  neoclassique 1801

Les Ambassadeurs d’Agamemnon.


Dans ce tableau, l’influence de David est sans appel, néoclassicisme, maîtrise, sens des détails et sujet antique.
Ingres fréquente une école artistique informelle, la Swiss Academy. Dans cette école, il peint à partir de modèles vivants, loin des fastidieux moulages de Grecs et de Romains. À cette époque, il commence à réaliser de charmants croquis au crayon, de modèles vivants. Le public reçoit ces croquis, pleins de vie avec enthousiasme. Plus tard, ces esquisses vont devenir pour Ingres une source de revenus.

Puis un événement majeur couronne son talent, il reçoit le très convoité prix de Rome. Les coffres de l’académie sont vides, Ingres ne peut partir immédiatement pour l’Italie. Il doit attendre cinq ans pour trouver les fonds nécessaires à son départ. Entre-temps, il travaille, il gagne sa vie en réalisant des portraits.

 

Ingres Napoleon Ier sur le trone imperial


Napoléon Ier sur le trône impérial


À l’âge de 23 ans, sa célébrité grandit, même Napoléon lui accorde sa confiance pour un portrait, actuellement préservé à Liège.
Guégan, 2006 : « Mais pour un portraitiste de ce temps-là, il n’était pas de modèle plus prestigieux et plus délicat que Bonaparte.
Dès l’époque du Consulat, la rivalité était grande entre les artistes susceptibles de donner une image flatteuse du général impétueux comme de l’homme d’État, héritier à la fois de la Révolution et des vieilles monarchies. »
Ce tableau est néoclassique, Ingres applique à la lettre les conseils de son maître David, à l’exception du fond foncé.

Ingres s’intéresse en premier aux lignes, au dessin. Un jour, Ingres dit : « Si je devais diriger une école, je serais une école de dessin ».


Pour Ingres, la couleur est un élément secondaire dans la peinture, un élément utile pour remplir les espaces définis par la ligne tracée. Il n’avait aucune théorie sur les couleurs, ou sur les relations entre les tons et les nuances comme les impressionnistes plus tard. Il se limite au temps réel des vêtements et des objets, sans chercher à créer des couleurs nouvelles, ou des nuances surprenantes.
Son style est constant, et a peu changé au cours de sa carrière, en dépit de l’évolution des théories artistiques, et des changements spectaculaires de la technique.

Il y a très peu d’autoportraits du peintre. Le portrait est un des genres qu’il va développer. Son auto portrait met en exergue la clarté de ses compositions, une rigueur dans la représentation du corps, et ce, dès la fin des années 1790.

Il peut reprendre une toile délaissée, inachevée, plusieurs années plus tard pour la compléter sans souffrir d’un changement ou une divergence.

 

Ingres en Italie

En arrivant en Italie, il est ébloui par les ruines romaines et le travail de Raphaël. Il a déjà vu quelques exemples de l’œuvre de Raphaël au Louvre, et à présent, il peut contempler au Vatican les prodigieuses peintures murales de Raphaël comme « la Disputa : la dispute du Saint-Sacrement » ou l’école d’Athènes, et à la villa Farnesina à Rome, les dieux et déesses de Raphaël à côté de Cupidon et Psyché.

Cette rencontre avec Raphaël est décisive pour Ingres. On retrouve l’influence de Raphaël dans les nus féminins idéalisés d’Ingres, dans les dessins des déesses ou des mortels. Le nu chez lui est classique, idéalisé, une sorte d’icône chargée toujours de beauté sans excès ni vulgarité.


Vigne, 1995 : « Les années passées par Ingres à la villa Médicis furent très studieuses et presque exclusivement consacrées à ses devoirs de pensionnaire. ».


Guégan, 2006 : « Ce séjour en Italie, Ingres l’avait attendu cinq ans ! Il aurait dû en durer quatre. Mais le pensionnaire de la villa Médicis, fin 1810, décida de ne pas rentrer. Paris l’avait malmené, Rome était riche de perspectives plus heureuses.

Que va-t-il peindre en Italie ?


Il va choisir un modèle féminin, rompant avec les usages, défiant les règles de l’académie considérant les figures masculines plus chastes et plus nobles.
Ainsi, il ose exposer la Baigneuse, une tonalité d’érotisme particulière, évidence charnelle, distance souveraine, un parfum de langueur orientale déjà. » (Guégan, 2006).

 

Ingres La Baigneuse Valpincon 1808

 

La Baigneuse Valpinçon, Ingres, 1808


Ce tableau donne une idée sur l’évolution du peintre, un sujet contemporain, un modèle vivant, un contexte réaliste. Nous sommes loin de son étape néoclassique.
Ingres a quitté Paris pour l’Italie avant l’ouverture du Salon de 1806. Les critiques ont mal reçu le travail d’Ingres, en le qualifiant de bizarre, et de gothique.

 


Dans son livre sur la vie de l’Ingres, Walter Pach, cite un extrait d’une lettre d’Ingres écrite à propos de ces critiques :
« Le Salon est donc le théâtre de ma honte. Du jour au lendemain, je suis passé d’un être distingué à un homme dont les œuvres suscitent la fureur et ne méritent pas d’être regardées. Tout Paris parle de mes œuvres d’une manière épouvantable ».


Plus tard, il devient le porte-parole de la peinture française, un membre respecté et influent de l’académie. À cette époque il écrit :
« Oui, il y a un grand besoin de réforme dans l’art, et je devrais être très heureux d’être le révolutionnaire qui encourage ses réformes. Je donnerai des coups de pied et mordrai jusqu’à ce que, un jour, le changement arrive.
Je concentre mon ambition sur la réalisation de ce changement. »


Parallèlement à ces travaux qui préfigurent l’orientalisme, Ingres va travailler sur l’Antiquité grecque, un sujet qu’il maîtrise bien, revisitant des scènes mythologiques. Il va notamment réaliser d’Oedipe :

Ingres oedipe

 

Selon Guégan, 2006
« L’Oedipe d’Ingres est hanté par la violence sans frein et les désirs interdits, autant que le texte homérique de l’Odyssée, et le théâtre grec dont le peintre avait bien connaissance. Afin de se conformer à la saveur archaïque du mythe, Ingres s’est sans doute tourné vers ce que l’on appelait les vases étrusques. Le profil parfait de jeune héros, qui dérangea l’Institut, semble se détacher d’une coupe attique. »

Dans ce tableau d’un style néoclassique allégé, Ingres s'inspire de l'art antique, en modifiant les visages pour apporter sa vision personnelle. La représentation n’est pas conforme aux «lois» de l'académie.

Guégan, 2006 : «les académiciens réservèrent à l'Oedipe leurs traits les plus acérés. Ingres, ce faisant, exécutait un vrai tableau d'histoire et non pas l'exercice anatomique qu'on attendait de lui. »

Ce type de réaction de la part des académiciens est une des raisons pour laquelle Ingres refusa de quitter l'Italie après les quatre années prévues à la villa Médicis.

 

Ingres  La Grande Odalisque 1814 Paris, musee du Louvre

La Grande Odalisque,1814, Paris, Musée du Louvre

Ingres a transposé dans un Orient imaginaire le thème du nu mythologique, hérité de la Renaissance. Le plus célèbre nu du maître est une com¬mande de Caroline Murat, soeur de Napoléon et reine de Naples. Ingres peint un nu aux lignes allongées et sinueuses sans tenir compte des exigences anatomiques. Les détails comme la texture de la peau, le velouté des tissus sont rendus avec une grande précision. Cette oeuvre a été violemment critiquée lors de son exposition au Salon de 1819.

 

Ingres continue à travailler et à apprendre en Italie. En 1813, ses amis pensant qu'il manque de compagnie féminine,ils le mettent en relation avec une jeune et séduisante fille : Madeleine Chapelle.

Étrange et heureuse rencontre, car Dominique Ingres et Madeleine Chapelle vont tomber amoureux, ils se marient et vont vivre heureux jusqu'à ce que la mort les sépare.
Pendant son séjour en Italie, Ingres envoie régulièrement des photos destinées au salon. En même temps, il gagne péniblement sa vie en réalisant des portraits. Madame Ingres décrit cette époque comme difficile, le couple manque de ressources, elle parle des jours passés sans pain quand le boulanger refuse de leur accorder un crédit supplémentaire.

Ingres rentre en France

Mais Ingres revient en France en 1824, avec un tableau exceptionnel qu’il présente lors du salon de la même année : le Voeu de Louis XIII.

Ingres Voeu de Louis XII  1824


Vœu de Louis XIII, Ingres, 1824

Vigne, 1995 « Ainsi, au travers d’un classicisme apparemment orthodoxe, certains avaient su reconnaître dans le Voeu de Louis XIII tout le cheminement du Montalbanais sur les marges du préromantisme : la couleur chaude du tableau, ses nuées dansantes d’angelots, le caractère théâtral de son apparition divine n’appartient pas, en effet, au vocabulaire strict de la peinture classique. »

Tout change en 1825. Les honneurs arrivent enfin à Ingres, il est élu membre à l’Académie des beaux-arts, on lui offre des commissions importantes, ses œuvres se vendent à nouveau. Il enseigne à l’école des beaux-arts, et il ouvre une école privée.


Ingres sera professeur à l’École des Beaux-Arts à partir de 1829.
Lors de la Révolution de 1830, la révolution de juillet, voyant notamment la fuite de Charles X, Ingres s’implique, s’engage pour protéger le palais du Louvre, seul « fait d’armes » de toute sa vie.

Ingres devient directeur de l’Académie de France à la villa Médicis. Mais, lors de cet emploi, « il faut reconnaître que le travail du maître connaît un ralentissement évident pendant la durée de son séjour romain, même si chacun des quatre tableaux qu’il y exécutera représente un jalon important de sa carrière. » (Vigne, 1995).

 

 

Ingres décide de revenir en France.


Selon Bajou, 1999 : « Ingres approuvait le concept que Louis-Philippe avait de la royauté, et sa fidélité à la famille d’Orléans ne fut jamais remise en cause. Mais son adhésion au régime était un choix privé sans rapport avec la politique artistique de la monarchie de juillet. » (Bajou, 1999).

Ingres l Age d Or


Le peintre accepte un travail titanesque : l’Âge d’Or, une demande du duc de Luynes qui possède le château de Dampierre. Le duc demande à Ingres la réalisation des peintures murales de ce château : « Inspiré de Raphaël par son format et ses dimensions, et de Watteau par son caractère sylvestre, l’Âge d’Or fut la grande aventure de toute la décennie, dont témoignent plus de quatre cents dessins au musée Ingres » (Vigne, 1995).


Ingres reçoit les critiques acerbes de ses rivaux parmi ceux-ci Delacroix.

En raison de ces critiques, Ingres devient irrité, caractériel, arrogant, cruel, n’admettant ni critique ni concurrence.
Austère et exigeant, il est craint pour sa langue caustique, et pour ses crises de colère. Étrangement il finit par ressembler, quelque peu, à son maître David.


En 1849, Madame Ingres tombe malade, et meurt quelques mois plus tard
laissant son mari désemparé. Emporté par le chagrin, il ne travaille plus, il fait plusieurs voyages, pendant un an et rentre à Paris en 1850.


Après la deuxième République (1848-1852), et l’avènement de Napoléon III, « avec l’âge, Ingres doit réduire sa production et adopter son mode de vie à une nouvelle situation ; passé 70 ans, l’artiste souhaitait changer d’état » (Bajou, 1999.
Il a 72 ans en 1852 quand il tombe amoureux d’une femme presque 30 ans sa cadette, Delphine Ramel. Le couple se marie, Ingres retrouve son appétit il s’enthousiasme à nouveau pour la peinture.


Lors de l’Exposition universelle de 1855, soixante-dix photos de lui sont accrochées dans une pièce séparée : «Salle Ingres» le point culminant de l’exposition.

 

Ingres La Source 1856


En 1856, Ingres peint La Source, probablement le tableau le plus aimé
de toutes ses peintures.

L’artiste poursuit ses travaux parisiens et termine son chef-d’œuvre : le bain turc en 1862.

 

Ingres  Le Bain turc 1862  paris  musee du Louvre

Jean-Auguste-Dominique ingres,  Le Bain turc, 1862, Paris, Musée du Louvre

 


À la fin de sa vie, Ingres crée la toile la plus érotique de son œuvre avec cette scène de harem associant le motif du nu et le thème de l’Orient. Des dizaines de femmes turques nues sont assises dans des attitudes variées sur des sofas, dans un intérieur oriental s’organisant autour d’un bassin. Beaucoup de ces baigneuses juste sorties de l’eau s’étirent ou s’assoupissent. D’autres discutent en sirotant leur café. Au fond une femme danse, au premier plan une autre, vue de dos, joue de la musique. L’érotisme de la toile réside dans la caresse que prodigue une des femmes au sein de sa voisine. Cette toile de 1862 associe le nu et le thème de l’Orient, chers au peintre depuis plus de cinquante ans. Contrairement à Delacroix, il n’est jamais allé en Orient : il a rêvé ces contrées lointaines à partir de lectures et de gravures.

 

Ses lettres de l’époque révèlent qu’il est heureux de son travail, plus qu’à tout autre moment de sa vie. En 1862 Napoléon III le nomme sénateur de l’Empire.


Jusqu’à la fin de sa vie, ses journées sont remplies de rendez-vous et de travail. En retrouvant le bonheur, il change d’attitude vis-à-vis des autres peintres. Delacroix est mort, Ingres ne le critique plus, au contraire, il formule des louanges sur son travail, essayant de mettre en valeur les tableaux et les dessins de son rival disparu.


Juste avant sa mort, un visiteur le trouve en train de copier une peinture du XIVe siècle de Giotto. Perplexe, il demande pourquoi le maître se donne la peine de faire une copie d’un tableau ancien. Ingres lui répond en souriant : pour apprendre, pour apprendre.
Il décède en 1867.
Entre révolutions et contre-révolutions, depuis son enfance Ingres va devenir l’une des figures du néoclassicisme, du romantisme et de l’orientalisme. Il impose son style de son vivant, un style fondé sur l’art grec, actualisé.

 

Réf :
- Bajou V., 1999, Mr Ingres, Adam Biro
- Gombrich E.H., 1998, Histoire de l'art, Gallimard, Paris,
- Guégan S., 2006, Ingres, « ce révolutionnaire-là », découverte Gallimard, Musée du Louvre, Paris.
- Vigne G., 1995, Ingres, Citadelle et Mazenod, Paris
- Dictionary oh the Art,1994, Helicon Publishing Limited
- Norbert Schneider 2002, the Art of the portrait, Taschen Edition