meilleure-alimentation

Les principes qui définissent une alimentation saine génèrent des opinions contradictoires, surtout en ce qui concerne le choix alimentaire. L'information est partagée entre le médecin, les médias, l'expérience personnelle de chaque personne.

Quand le médecin intervient-il dans notre alimentation

 

De nombreuses personnes suivent des régimes alimentaires proposés par des médias plus ou moins sérieux, par des personnes plus ou moins neutres, avant de consulter le médecin en cas d'échec du régime alimentaire ou en cas de complications.

 

habitudes-alimentationChaque médecin est impliqué

Il y a une confusion générale sur les choix alimentaires. Les médecins continuent à être la première source respectée et valable en ce qui concerne la nutrition dans 60 à 70 % des cas selon les études américaines. Chaque médecin est impliqué dans la lutte contre l'obésité, et dans les choix des régimes capables d'améliorer l'évolution de certaines maladies métaboliques comme le diabète.





<h2abs11.5Conseils utiles et amicaux

Le médecin utilise plusieurs stratégies dans ses interventions. Il doit commencer par lutter contre le scepticisme des patients relatif à l'efficacité des interventions nutritionnelles. Les patients jugent les conseils médicaux en ce qui concerne la nutrition peu efficaces et peu utiles. Le médecin devrait formuler ses conseils sur une forme à la fois respectueuse, amicale et utile.

 

Traitements et préventions

Les médecins sont formés pour identifier les personnes à risque sanitaire. Le médecin peut formuler un conseil nutritionnel dans le cadre d'un traitement, comme par exemple l'hypertension artérielle ou le diabète, ou dans le cadre d'une prévention comme l'alimentation pendant la grossesse, ou la prévention de l'obésité.

Les choix alimentaires peuvent aider à diminuer certains facteurs de risque, ou diminuer le risque de certaines maladies comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, éventuellement le cancer.

Conseils simples et efficaces

Les conseils alimentaires peuvent être simples et efficaces comme par exemple encourager le patient à consommer des fibres alimentaires ou à réduire sa consommation de sucre ou de sel. Un conseil médical devrait être simple et efficace comme par exemple éviter les calories, ou éviter les acides gras saturés.

 

Consultation médicale en matière de nutrition2

C'est une consultation qui doit évaluer les facteurs de risque sanitaire, leurs liens avec le régime du patient, les composantes du régime alimentaire du patient, les contraintes psychologiques et psychosociales, le style de vie du patient.

 

medecine-nutritionAlimentation et maladie

Les données épidémiologiques actuelles confirment que le régime alimentaire occidental, riche en viandes rouges, en aliments gras, en desserts, et en sucres, est un mauvais régime alimentaire, associé à un risque accru d'obésité, diabète de type deux et de maladies cardio-vasculaires.

À l'opposé, les études confirment que les habitudes alimentaires riches en fruits, en légumes, en poissons, en volaille, pauvres en matières grasses sont associées à un risque faible de maladies cardio-vasculaires, et un risque faible de certaines lésions tumorales. Les médecins peuvent être utiles en aidant les patients à améliorer leur qualité de vie en modifiant le régime alimentaire, pour réduire les facteurs de risque de maladie métabolique, et de maladies cardio-vasculaires. Ces interventions médecins devraient être motivées par certains paramètres :

abs11.5-orange-l'indice de masse corporelle

L'indice de la masse corporelle reflète la masse graisseuse du corps, le surpoids est défini comme par une indice de masse corporelle entre 25 et 29,9 kg / m 2. L'obésité est définie comme un indice de masse corporelle de 30 kg / m 2 ou plus. L'obésité grave est définie par indice de masse corporelle supérieur à 40 kg / m2 ou supérieur à 35 kg / m2 associé à d'autres maladies.

abs11.5-orange-le taux de cholestérol à jeun

Le taux de LDL (composantes du cholestérol) peut être réduit, dans un délai de six semaines, par un traitement, ou un changement de régime alimentaire. Dans certains cas, les médecins préfèrent surveiller, ou adapter le traitement au style de vie du patient. Toutefois, un taux élevé de LDL incite le médecin à intervenir, et à proposer un conseil nutritionnel.

abs11.5-orange- Présence de certaines maladies

Le médecin peut formuler un conseil nutritionnel en face de certaines maladies comme le reflux gastro-oesophagien, l'anémie, la perte de poids, les maladies inflammatoires du tube digestif (maladie cœliaque, maladie de Crohn, colite).

 

Forme d'intervention médicale en matière de nutrition

manger-faim-satieteabs11.5-rouge Approche médicale simple de problèmes nutritionnels

Après avoir fait le bilan, le médecin peut juger utile de discuter nutrition avec son patient. L'approche peut être simple, pour répondre à la question : ce que vous pouvez faire pour améliorer votre régime alimentaire. Le médecin informe son patient de la nécessité de changer son régime alimentaire, sur le comportement alimentaire à suivre, et sur le risque de certains aliments comme le sucre en cas de diabète. En même temps, le médecin va insister sur l'importance d'une alimentation différente, privilégiant d'autres aliments comme les fruits.



pomme-boucheabs11.5-rouge Consommation élémentaire durant 24 heures>

C'est un moyen efficace. Le médecin commence par évaluer l'apport nutritionnel de son patient pendant 24 heures. Cela permet de comprendre certains détails du régime alimentaire, et de rechercher comment modifier ce régime. Chez les patients diabétiques, le médecin peut demander à son patient d'éviter certains aliments, et de le remplacer par d'autres aliments durant 24h.

Parfois, le médecin demande au patient les motivations de sa consommation. Que est la première chose que vous avez mangée hier ? Qu'est-ce que vous avez mangé hier devant la TV ? Combien de fois vous mangez avant de dormir ? Ces questions ont une double utilité : informer les médecins du régime alimentaire de son patient, et souligner au patient certains détails de son régime alimentaire.
En cas de consultation nutritionniste détaillée, le médecin peut demander également des détails concernant les boissons, ou les plats pour expliquer la composition de ces plats, l'apport calorique présent dans son alimentation quotidienne.

 

regime-liste-caloriesabs11.5-rouge Questionnaire de fréquences élémentaires

Parfois, le médecin a besoin de nombreuses réponses. Dans ce cas, et peut proposer à son patient un questionnaire détaillé. Le patient peut partir avec ce questionnaire, répondre aux questions chez lui, et revoir le médecin. C'est un outil d'évaluation assez performante qui permet au médecin de mieux comprendre les détails du régime alimentaire de son patient. Parfois ce questionnaire devra être détaillé, comme en cas d'allergie alimentaire. Le patient va répondre à de multiples questions pendant plusieurs jours.

Par exemple, si le patient a un taux élevé de cholestérol (LDL), le questionnaire devra explorer les sources de graisses saturées et non saturées dans l'alimentation, la consommation de viande, de fromage, d'aliments transformés, de produits laitiers, les crèmes glacées. Combien de repas par jour ? La composition de chaque repas ? Etc. Il s'agit dans ce cas d'une évaluation large et détaillée.

Cette évaluation détaillée peut révéler une consommation excessive de certains aliments, un manque de consommation d'autres aliments. En étudiant ce questionnaire, le médecin peut formuler une recommandation diététique simple, et précise.

 

journal-alimentationabs11.5-rougeRédaction d'un journal alimentaire

C'est un moyen d'évaluation de l'alimentation d'un patient. Dans ce cas, le patient ne répond pas aux questions. Il note seulement, dans un journal, les détails de son alimentation quotidienne pendant plusieurs jours. Le médecin prend en charge l'interprétation et l'évaluation du régime alimentaire de son patient.

Le journal alimentaire est indiqué en cas de problème alimentaire complexe comme l'allergie alimentaire. Le médecin cherchera un lien entre la consommation alimentaire précise et les symptômes de son patient. Le journal alimentaire peut avoir également une fonction éducative. Certains patients modifient déjà leurs régimes alimentaires en rédigeant leur journal. C'est une prise de conscience.



abs11.5-rougeOutil informatique d'évaluation alimentaire

Certains centres et certaines cliniques ont développé des outils complexes d'évaluation alimentaire consultables par Internet. Le patient peut répondre progressivement à un questionnaire complexe et complet, associé à des explications nécessaires pour comprendre les questions, et formuler des réponses. L'avantage de ce système est sa rapidité et son efficacité ; les réponses sont saisies, catégorisées, facilement exploitables. L'inconvénient de ce système est son coût : un coût élevé d'élaboration de mise en place, et un coût élevé d'entretien.



comportement-alimentaireabs11.5-rouge Évaluation comportementale

Dans de nombreux cas, l'évaluation comportementale fait partie de l'intervention médicale en matière de nutrition. Le comportement joue un rôle déterminant dans notre alimentation : le choix des aliments, le nombre de repas, le moment du repas, et la composition des repas. Chez certains patients diabétiques par exemple, le comportement alimentaire joue un rôle dans l'apparition de la maladie, ainsi que dans le traitement et le contrôle de la maladie.

L'évaluation comportementale implique également la relation entre le style de vie et d'alimentation. Les patients qui voyagent beaucoup, ont une alimentation plus désordonnée que les personnes sédentaires, en famille. Les pratiques culturelles et religieuses jouent un rôle sur nos aliments. Le stress, l'ambiance familiale et d'autres facteurs peuvent aussi influencer notre alimentation.
Le médecin prendra en compte ces éléments, pour adapter ses conseils au style de vie du patient, en proposant quelques modifications, en suggérant d'augmenter la fréquence de l'activité physique.

La nourriture est également un moyen d'expression émotionnelle. Les patients expriment leurs émotions à travers leur consommation alimentaire. Dans ce cas, tout changement de comportement alimentaire risque de s'accompagner de stress pour le patient. Le médecin cherchera avec son patient la meilleure stratégie possible, le soutien émotionnel disponible au sein de la famille et de l'entourage du patient.
En cas de troubles de comportement alimentaire, le médecin fera appel à d'autres praticiens comme les nutritionnistes, psychologues, voir les psychiatres pour élaborer la stratégie la plus utile à son patient.

 

Références

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