Histoire médicale de la procréation humaine

Grossesse peinture Art

 

 

 

Depuis l'Antiquité, reproduction et fertilité ne sont pas des questions philosophiques ou médicales, mais des questions de survie. Dans les sociétés antiques, la grossesse représentait l'espoir de peupler la citée, de survivre collectivement à la famine, aux guerres et aux épidémies.

 

La reproduction dans le monde antique

L’importance de la reproduction humaine dans le monde antique a favorisé un intérêt particulier pour la sexualité procréatrice.
Le désir d’avoir plus d’enfants favorisait l’activité hétérosexuelle.
Généralement, six à sept enfants par couple étaient le témoin de la bonne fertilité, c’était un nombre raisonnable d’enfants pour assurer les travaux de la terre et la transmission des biens plus tard.


Les femmes les plus attirantes étaient les femmes les plus fertiles.

La sexualité féminine était orientée essentiellement vers la procréation. Le plaisir féminin était encouragé et valorisé quand il participait à l’amélioration de la fertilité. Le sexe masculin et la matrice féminine étaient les deux parties essentielles de la conception selon les idées répandues dans la société égyptienne. L’utérus était mal connu, la fertilité était une question de religion, de culture, avant d’être une question médicale.


Les Grecs pensaient que l’orgasme féminin était important pour aider la femme à tomber enceinte. Et ainsi on invitait les hommes à aider les femmes atteindre l’orgasme.
L’activité sexuelle dans le couple était donc conseillée pour faire des enfants.
Cette vision de la sexualité — procréation dévalorisait la sexualité récréative avec l’épouse. Le sperme étant envisagé comme un liquide précieux, la fellation était considérée taboue dans la sexualité conjugale. Cette interdiction ne signifiait pas que la fellation était rare. D’autres formes de sexualité récréative existaient en dehors de la famille avec les garçons adolescents, avec les prostituées, et avec les femmes esclaves.

Concernant la semence féminine, Aristote et d’autres pythagoriciens pensaient que la grossesse était le résultat direct de la fertilité du sperme. Selon l’approche d’Aristote, l’embryon est déjà présent dans le sperme, la femme n’est que la matrice. Le père est la personne qui plante sa graine.


Selon Hippocrate, les deux parents produisent du matériel génétique, les pères produisent le sperme, les femmes produisent des sécrétions dans leur utérus qui peuvent parfois couler à l’extérieur de l’utérus. Ces sécrétions sont, selon Hippocrate, plus faible que le sperme masculin. Ces sécrétions masculines et féminines composent l’embryon.

Herophilos ou Hérophile (320 -250 av JC) confirmait la présence de testicules féminins (les ovaires) et de canaux spermatiques permettant à la femme de produire une graine féminine. Hérophile explique ainsi la ressemblance entre la mère et l’enfant. Selon lui, l’utérus est responsable de l’alimentation de la graine. Hérophile comme Hippocrate pensaient que le sang menstruel retenu dans l’utérus pendant la grossesse est responsable de l’alimentation et de la maturation de l’embryon.


Hippocrate et Aristote pensaient que le meilleur moment pour concevoir un enfant est de répandre son sperme à la fin de la menstruation. Aristote pensait que la menstruation empêchait la fertilité. Cela explique l’interdiction de l’acte sexuel pendant la menstruation.
Il pensait que l’embryon était déjà présent dans le sperme masculin. Dans ce sens, le sexe de l’enfant est établi dans les testicules. Autrement dit, le père est responsable définitivement du sexe de l’enfant.


Hippocrate expliquait que chaque parent produit une graine forte ou faible, et que le sexe de l’enfant est déterminé par la force de cette graine. Si les deux parents produisent des quantités égales de graines fortes, un garçon va naître. Si les deux parents produisent beaucoup de graines faibles, l’enfant sera une fille.


La durée des jours fertiles variait selon les auteurs. Selon Hippocrate, trois jours. Selon Aristote : sept jours. La conception selon les médecins de la Grèce antique consistait à déposer une graine dans l’utérus. Ils pensaient que l’utérus demeurait ouvert pour recevoir les graines jusqu’à l’apparition de l’embryon.
Selon Hippocrate, le sang menstruel fournit une indication importante sur la santé générale de la femme. Dès l’arrêt de la menstruation, c’est le moment approprié pour faire un enfant. La graine se développe dans l’utérus, le sang menstruel va être contenu dans l’utérus pour nourrir et faire grandir l’embryon.
Aristote pensait que le sang menstruel diminue à partir du moment où le sperme a réussi à former un fœtus.


Fidèle à l’héritage de l’Égypte antique, Hippocrate considérait que le désir sexuel est indispensable à la fertilité féminine et à la conception. Ainsi, il encourageait les couples à rechercher le désir sexuel, masculin et féminin, pour améliorer la fertilité dans le couple.
Aristote encourageait aussi le plaisir sexuel dans le couple pour les mêmes raisons, en soulignant également la possibilité de conception chez la femme sans plaisir sexuel.

Sopranos d’Éphèse (100 — 138 ap J-C) a étudié les cas de femmes enceintes après un viol. Selon lui, cette grossesse n’a rien à voir avec le désir sexuel, car il existe deux sortes de désir sexuel : le désir pour avoir des rapports sexuels, et le désir pendant les rapports sexuels.

Chez les Romains, on retrouve les mêmes notions sur la reproduction : la théorie de double semence. Galien pensait que l’activité sexuelle immodérée peut nuire à la vitalité masculine en raison de la consommation du sperme. Le sperme était considéré comme un liquide précieux, et facteur de procréation.


Comme dans la société grecque, la société romaine considérait la famille comme la cellule essentielle à la cité, facteur d’ordre social et de prospérité. La sexualité féminine était considérée comme une sexualité tournée essentiellement vers la procréation.
Les Romains connaissaient bien l’anatomie des organes génitaux féminins externes, mais ignoraient leurs fonctions. On retrouve le terme vulve, petites lèvres, et grandes lèvres dans les manuels d’anatomie et de médecine. Sous l’ère impériale, la vulve signifiait des organes de reproduction chez la femme. L’utérus était synonyme de matrice.

Comme les autres civilisations antiques, la physiologie de la conception était méconnue. La théorie la plus répandue était celle de double semence. Démocrite, un médecin romain célèbre déclarait que le sperme dérivait du corps entier et en particulier des zones solides comme l’os, muscles et tendons.
En dépit des avancées spectaculaires de la médecine arabe pendant le Moyen Âge, la théorie de double semence sera maintenue. On interprétait le texte sacré selon cette théorie, la grossesse est le contact entre les fluides de la femme et les fluides de l’homme.

 

 

Siècles d’évolution

Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour améliorer nos connaissances sur la reproduction humaine. C’est une avancée globale de la pensée médicale, qui sépare la médecine de la philosophie, et de la religion. La médecine en Europe va devenir une médecine scientifique fondée sur la preuve et sur l’expérimentation.


Dès le XVIIIe siècle, Malpighi décrivait le corps jaune, le follicule de De Graaf et montrait l’évolution de l’aspect de l’ovaire chez le lapin, enfin Lambert van Velthuysen émettait l’hypothèse de l’existence d’un « ferment » provenant des « testicules féminins ».

Au milieu du XIXe, Pouchet donnait des arguments en faveur d’un phénomène d’ovulation spontanée chez la plupart des mammifères et montrait l’évolution de la cytologie cervico-vaginale avec le cycle. Il avait remarqué que la muqueuse qui tapisse le vagin change régulièrement de couleur selon un cycle bien précis, identique au cycle menstruel. Les sécrétions vaginales semblent suivre, dans leurs changements, le même cycle.

À la fin du XIXe siècle, le corps médical en Europe est convaincu que le cycle menstruel chez la femme a un lien déterminant avec la fertilité et la reproduction. Les recherches se concentrent sur l’événement clé de ce processus.

 

 

20 e siècle


Autour de 1930, de nombreuses études ont prouvé que la menstruation n’est pas identique à l’ovulation, et que le moment de l’ovulation ne coïncide pas avec la menstruation.
Les médecins savaient depuis longtemps que l’ablation des ovaires entraîne une stérilité, mais également une atrophie de l’utérus et une diminution des fonctions sexuelles. En 1900, Knauer établit pour la première fois la nature hormonale du contrôle ovarien sur le système reproductif de la femme, en constatant que la transplantation d’ovaires peut prévenir les symptômes du déficit ovarien. Halban montre qu’un développement sexuel normal est assuré même en cas de transplantation des glandes chez des animaux immatures.
Beard émet l’hypothèse que le corps jaune est nécessaire pour le maintien de la grossesse, tandis que Fraenkel montre que la destruction du corps jaune de la lapine gestante entraîne un avortement.
Corner et Allen en 1929 établirent formellement la fonction hormonale du corps jaune en montrant que l’avortement dû à l’ablation du corps jaune de la lapine gestante pouvait être prévenu par l’injection d’extraits de progestérone.

En 1925, le développement des techniques de dosage biologique a permis de quantifier le taux des hormones. On a décrit pour la première fois la fluctuation des hormones féminines, hausse du taux de progestérone dans les urines et dans le sang au cours du cycle, et durant la grossesse.
En 1960, Jensen et ses collaborateurs suggèrent la présence de récepteurs intracellulaires d’œstrogène dans les tissus cibles. Il s’agissait de la première démonstration de l’existence de récepteurs au sein de la superfamille des hormones stéroïdes. Ces récepteurs expliquent pourquoi les cellules de l’utérus ou du vagin sont sensibles aux hormones sous-traitées par les ovaires, alors que d’autres tissus ne sont pas sensibles.


En 1932, Léonard met en évidence la sécrétion d’une substance par la glande hypophyse qui influence le cycle. Il a nommé cette substance l’hormone lutéinisante (LH). Quelques années plus tard, Benoit jette les fondements de la neuroendocrinologie en montrant le lien entre stimulation optique et réflexe éjaculateur chez le canard mâle. En 1940, Geoffroy Harris met en évidence chez le lièvre l’existence d’une hormone responsable de l’ovulation. Cette hormone sera nommée luteinizing hormone-releasing Hormone. (LHrh)


De nombreuses évolutions technologiques vont permettre un approfondissement progressif de ces données. Par exemple la technique de dosage sanguin en radio-immunologie au début des années 70 a permis un dosage précis des hormones qui interviennent dans le cycle hormonal, et dans l’ovulation. Le développement de l’imagerie médicale a permis une bonne compréhension de l’anatomie de l’hypophyse, de l’ovaire, et de l’utérus.
Les études microscopiques réalisées par l’anatomie pathologique ont permis d’identifier les cellules responsables de l’ovulation, le fonctionnement exact de la muqueuse qui tapisse l’utérus (endomètre) et le fonctionnement des cellules sensibles aux œstrogènes.
C’est à partir des années 70 que nous pouvons trouver le premier schéma scientifique exact et cohérent du cycle hormonal chez la femme, de l’ovulation, et de la fertilité.

 

Références 
Tasca.C, Rapetti.M, et al : Women And Hysteria In The History Of Mental Health, Clin Pract Epidemiol Ment Health. 2012 ; 8 : 110-119.
Monget P, Hembert S, Binart N, Gougeon A, Panthier JJ. La physiologie ovarienne : ce que nous disent les souris. Méd/Sci 1999 ; 15 : 141-147
Penso G. Roman medicine. 3 rd ed. Noceto : Essebiemme ; 2002.
Simpson JL, Rajkovic A. Ovarian differentiation and gonadal failure. Am J Med Genet 1999 ; 89 : 186-200
Layman LC. Genetics of human hypogonadotropic hypogonadism. Am J Med Genet 1999 ; 89 : 240-248

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Asexualité : revoir le lien entre désir et attirance

asexuality

 

 

La sexualité humaine est depuis longtemps un sujet d'étude dans les sciences sociales (par exemple, Freud, 1922/1959 ; Kinsey 1948 ; Kinsey, 1953, Master and Jonhson 1966). La plupart de ces études partent implicitement du principe que les individus sains ont la capacité d'être sexuellement attirés par une autre personne.

 

Si le fait d'avoir un désir sexuel est une méthode permettant à un individu de se classer comme une personne sexuelle, alors l'absence totale de désir et d'attirance sexuelle soulève de nouvelles questions sur le développement et la classification sexuelle. Bien qu'une proportion notable d'individus déclare un faible désir sexuel chronique et consulte pour traiter ce problème, une minorité d'individus note une absence chronique de désir tout au long de leur vie, qu'ils n'ont pas l'intention de changer et qui ne leur cause aucune détresse personnelle.

Au cours de la dernière décennie, les personnes asexuelles ont remis en question l’idée que la bonne santé physique et men tale s’accompagne d’un bon désir sexuel. Bien que la définition de ce que signifie être "asexuel" est fréquemment contestée, un individu asexué est souvent défini comme une personne qui n'éprouve pas d'attirance sexuelle (Bogaert, 2004).

Kinsey et al. (1948) ont d'abord quantifié ce groupe, appelé catégorie X, comme étant le groupe d'individus n'ayant aucune contacts ou réactions socio-sexuelles, il représentait environ 1 % de leurs participants. Cependant, Kinsey et al ne sont pas allés plus loin et se sont satisfaits de publier ce résultat sans analyse.

 

La première référence au terme asexualité, en ce qui concerne les humains, se trouve dans la recherche de Storms (1980) sur la nature de la sexualité humaine. On y décrit un modèle bidimensionnel de la sexualité humaine dans lequel l'homo-érotisme se situe sur une dimension et l'hétéro-érotisme sur l'autre. Les individus peuvent varier le long des deux dimensions, la direction érotique étant dictée par les types de fantasmes érotiques vécus par les individus ; par exemple, une personne dont les fantasmes érotiques concernent le plus souvent le sexe opposé serait considérée comme ayant un niveau élevé d'hétéro-érotisme et un niveau faible d'homo-érotisme. Selon ce modèle, les personnes asexuelles auraient peu de fantasmes érotiques, voire aucun, et seraient donc considérées comme ayant un faible niveau d'homo- et d'hétéro-érotisme.
Depuis l'étude de Storms (1980), le volume de la recherche sur l'asexualité n'a cessé de croître sans trouver une définition acceptable de l'asexualité, sans savoir s’il faut classer l'asexualité en tant qu'orientation sexuelle ou en tant que maladie.

 

 

Définitions de l'asexualité

Bogaert (2004) a défini l'asexualité comme une absence d'attirance sexuelle pour les personnes de l'un ou l'autre sexe.
Le terme « asexué » n'est apparu que des décennies plus tard. Dans l'analyse de Bogaert (2004) portant sur 18 000 résidents britanniques dans le cadre d'une enquête nationale, 1,05 % ont répondu à la question concernant l'attirance sexuelle : "je ne me suis jamais senti sexuellement attiré par quelqu'un".


Brotto en 2010 définit l'asexualité comme une "absence d'attirance sexuelle".

L'asexualité a été définie comme l'absence de désir de s'engager dans des activités sexuelles par Prause en 2007.
Les divergences entre les définitions vérifiées par les personnes s'identifiant comme asexuelles peuvent s'expliquer par les différences entre les communautés dans lesquelles les participants à ces études ont été recrutés, et par l'hétérogénéité au sein de la communauté asexuelle.
Scherrer (2008) a constaté que certains participants définissaient l'asexualité comme une absence d'attirance sexuelle tandis que d'autres la définissaient comme une absence de désir de s'engager dans des activités sexuelles.

Certains participants expliquent qu'ils ressentaient une attirance sexuelle mais qu'ils n'avaient aucun désir de s'engager dans des activités sexuelles. Pour certains, il semble que le désir sexuel ne découle pas nécessairement de l'attirance sexuelle. Par conséquent, une définition générale de l'asexualité reste insaisissable, peut-être parce que de multiples définitions personnelles coexistent chez les personnes asexuelles.


Il est intéressant de noter que 44 % des personnes interrogées étaient en couple. Les personnes asexuées en couple ont noté qu'elles continuaient à ressentir une attirance romantique en termes de désir de proximité, de sécurité et de connexion dans une relation ; cependant, elles n'avaient aucune attirance sexuelle pour ce partenaire proche. Les individus définissaient leurs relations en fonction de leur attirance romantique, par exemple, hétéro-romantique, homo-romantique, pan-romantique ou asexuée.

Certains se sont identifiés comme des asexuels aromantiques, ne désirant ni attachement sexuel ni romantique.

 

 

L'asexualité : orientation sexuelle?

En 2003, Diamond a proposé de séparer le désir sexuel de l'attachement romantique. Son modèle explique que le désir sexuel facilite l'attachement romantique sans la conditionner.
Si l'asexualité est l'absence d'attirance et/ou de désir sexuel, cette caractéristique distingue l'asexualité de l'orientation sexuelle définie comme un aspect de l'identité personnelle et sociale d'une personne qui indique la présence ou l'absence de cibles de ses attirances ou comportements sexuels

Cependant, de nombreuses personnes déclarent que leur asexualité représente un aspect important de leur identité personnelle.

Brotto (2010) a comparé les perceptions que les personnes asexuelles ont d'elles-mêmes de leur asexualité en tant qu'orientation sexuelle avec les perceptions qu'ont d'elles-mêmes les personnes diagnostiquées comme ayant un trouble de la personnalité, ou trouble obsessionnel-compulsif. Les asexuels ne souffrent d’aucun trouble.

Dans leurs entretiens avec des hommes et des femmes s'identifiant comme asexuels, les participants considéraient leur asexualité comme une absence d'attirance sexuelle plutôt que de désir sexuel, et par conséquent, leur expérience était différente des personnes souffrant d’un désir sexuel hypo actif.
Les personnes asexuelles ne semblent pas souffrir de leur état, ne manifestent aucune détresse, et ne demandent aucune aide médicale.

Les participants aux études ont indiqué que leur asexualité a commencé à un très jeune âge, peut-être avant le début de la puberté (Brotto et al, 2010) et qu'ils se sont toujours sentis différents de leurs amis sexuels (Brotto et al, 2010). Cette expérience rappelle les récits des hommes gays, des femmes lesbiennes et les personnes transgenres. L'absence d'attirance sexuelle semble accompagner la vie sexuelle de ces personnes. Les participants aux études ont discuté de leur corps et de leur sexualité dans un langage technique et dénué d'émotion. Par exemple, lorsqu'on leur demandait de décrire leurs organes génitaux, certains participants ont déclaré que ces organes sont juste là, d’autres décrivaient ses organes sans lien avec la sexualité dans un langage reflétant un désintérêt pour tout comportement sexuel.

Des découvertes récentes montrant la similitude entre les schémas d'activation neurale pendant le désir sexuel et le sentiment amoureux, (Jacopo, & Lewis, 2012), les chercheurs découvrent qu’il existe bien des choses à apprendre sur la disjonction entre attirance sexuelle, désir et attirance romantique, en étudiant les asexués.
Cette population bien de minoritaire peut aider à comprendre le lien entre le désir sexuel, et l’attirance, entre le désir et le comportement. C’est le seul groupe en sexologie qui garde son désir sexuel intact cliniquement (sur le plan médical et psychologique) et qui déclare une absence presque totale d’attirance sexuelle.

Des recherches plus approfondies sur l'asexualité ont montré que le manque de désir sexuel ne semble pas poser un problème pour ces personnes (Bogaert, 2004 ; Brotto, Knudson, et al, 2010 ; Brotto & Yule, 2011 ; Prause & Graham, 2007) et que les personnes asexuées ne voient aucune raison de suivre un traitement pour leur manque d'attirance sexuelle.
L’absence d’attirance sexuelle est une donnée nouvelle et incomprise en médecine et en sexologie.

Les critiques de ce concept d’asexualité ont contesté la position selon laquelle une absence totale d'attirance sexuelle n'est pas aberrante, et pensent et affirment que l'asexualité est une forme extrême de baisse du désir sexuel, et donc un trouble sexuel et psychologique. Selon cette approche, le fait que les personnes asexuées ne soient pas angoissées par leur manque d'attirance fait partie de leur pathologie.


Cette approche ne peut trouver aucune traduction pratique car aucune personne ne souffre d’un trouble psychologique sauf quand il met sa vie ou la vie des autres en danger, ou quand il demande l’aide pour soulager une détresse ou un inconfort. Cette règle absolue en santé mentale ne permet pas de considérer l’asexualité comme un trouble de santé mentale.


Selon le DSM-IV-TR (American Psychiatric Association, 2000), la détresse dans la nomenclature des dysfonctionnements sexuels est considérée comme un critère indispensable, définie comme "une détresse marquée ou une difficulté interpersonnelle" (p. 541).
Bogaert (2006) soutient que l'existence d'un mouvement asexuel en pleine expansion fournit des preuves supplémentaires que l'asexualité devrait être considérée comme une orientation sexuelle, puisque les gens s'organisent autour de l'asexualité pour se soutenir mutuellement et accroître la sensibilisation à leur orientation. Par conséquent, l'asexualité a été définie comme une orientation sexuelle basée sur les caractéristiques biologiques et le parcours de vie qui lui sont associés.

 

 

Les asexuels

La présence de ces asexuels dans une société comme la notre exaltant continuellement la sexualité performante est une donnée réelle. Si les filles refusent les relations sexuelles pour garder leur virginité, ou pour attendre le bon partenaire, les études statistiques affichent des chiffres variant de 15 à 20 % des garçons qui refusent l'activité sexuelle hors du contexte de relations durables. Dans certains milieux journalistiques, on les nomme : les hommes qui refusent de coucher. On peut rencontrer ces asexuels dans la vie quotidienne, dans les associations culturelles ou religieuses, dans les formes de célibat sur Internet et dans les sites de rencontre.

Les motivations des asexuels varient selon l'âge, le besoin, les idées religieuses, philosophiques, et parfois selon le statut socio- économique :
* - Ils ne sont pas tous religieux, leurs chastetés est motivée plutôt par le refus de la sexualité brute commercialisée dans notre société. Sur les forums, on peut lire les témoignages des garçons qui privilégient le sentiment amoureux au désir sexuel brut.
* - les asexuels refusent le discours féministe consumériste réduisant la liberté féminine à sa simple expression sexuelle, les filles revendiquent leurs droits au choix de coucher ou d'attendre. Les garçons semblent plus accusateurs vis-à-vis de ce discours consumériste avec ses caricatures des filles qui consomment les hommes pour les rejeter ensuite.
* - les asexuels refusent le discours général sur la frénésie sexuelle, et sur la sexualité comme expression de bonne qualité de vie, ils cherchent la qualité de la relation sexuelle et non pas la sexualité disponible actuellement dans la société.
* - les asexuels mettent en lumière l'hypocrisie du discours dominant, les magazines et les médias encouragent une sexualité débridée, des pratiques sexuelles excessives. Dans cette ambiance, refuser de faire l'amour devient suspect. Quand une fille choisit l'asexualité, elle est suspectée d'être frigide, fanatique, religieuse. Quand un garçon choisit l'asexualité, il est accusé d'être impuissant, religieux ou machiste.
* - comme dans les couples qui tiennent sans trop de sexualité, les asexuels cherchent un sentiment amoureux capable de fonder la relation ; Pour eux, l'expérience sexuelle devrait traduire affection et tendresse et non pas expérimentation sexuelle ou désir brut.
* - l'absence de sexualité ne signifie pas l'absence d'amour, ou mauvaise qualité de vie. De nombreux asexuels sont célibataires de transition (dans l'attente d'une rencontre), ils vivent cette attente en consacrant leur temps aux loisirs, au sport, aux études.
* - dans le discours des asexuels, on retrouve des traces de spiritualité, d'idéalisme, la recherche d'une relation profonde dépassant les modes consuméristes, et l'individualisme exacerbé.
* - dans le discours des garçons asexuels, on retrouve des motivations variées : peur de la rupture, éviter la perte du temps dans des relations superficielles, refus d'un comportement féminin consumériste de sexualité, éviter les maladies sexuellement transmissibles, refus de la sexualité mécanique et pornographique.
* - le discours des asexuels semble chercher à créer une approche alternative au discours dominant sur la sexualité, ils refusent d'être obnubilés par la performance, par l'orgasme, par la taille du pénis. Il distingue généralement l'orgasme de la sexualité, la satisfaction du couple de la performance sexuelle, le comportement individualiste hors du couple de l'engagement dans la relation.
* - il est difficile de mesurer l'influence de ce comportement sur le discours ambiant, il est difficile d'évaluer le pourcentage de ces personnes, l'asexualité peu être temporaire, entre de rencontre, ou primaire (avant le début de l'activité sexuelle). Cependant, les statistiques démontrent la présence de 20 % des asexuels chez les garçons, chez les filles, on note l'augmentation de l'abstinence sexuelle, la préservation de la virginité, et un fort retour d'amour romantique comme fondement de la relation.
* - les asexuels sont parfois stigmatisés dans les médias, harcelés dans les forums ou dans les médias sociaux, leurs discours bien que minoritaires invalident le discours ambiant sur la sexualité.


asexuels  

 

 

La vie sexuelle des asexuels et des asexuelles

Les critiques de l'asexualité soulignent que les individus asexués se masturbent à peu près aussi souvent que les individus sexués (Brotto,
Knudson, et al, 2010).
Les résultats indiquent que la fréquence de la masturbation des personnes asexuelles n'est pas significativement différente de celle des personnes non asexuelles (Prause & Graham, 2007) ; et les hommes asexuels semblent se masturber plus fréquemment que les femmes asexuelles ; 49% des hommes et 7% des femmes se masturbent 2 à 7 fois par semaine (Brotto et al,2010).
Les études qualitatives ont révélé que les hommes et les femmes asexuels, en général, ne considèrent pas la masturbation comme une activité sexuelle (Brotto et al, 2010 ; Prause et Graham, 2007 ; Scherrer, 2008). Par exemple, la plupart des participants à l'enquête de Brotto et al ont décrit leurs habitudes masturbatoires comme étant motivées par un besoin physiologique, plutôt que par le désir ou l'attirance sexuelle.

Quelles sont les motivations qui poussent à la masturbation?
Il est intéressant de noter que, contrairement à la population sexuée, les personnes asexuées décrivent l'envie de se masturber comme provenant d'un "besoin de nettoyer la plomberie", une fonction hygiénique comme l’impulsion à gratter une démangeaison.
Ils assurent que cette masturbation n’est pas associée à des fantasmes sexuels et soutiennent que cette pratique n'est pas vécue comme une activité sexuelle.
Les chercheurs s’interrogent si les motifs non sexuels sont suffisants pour maintenir le niveau de masturbation observé chez les personnes asexuées malgré l'absence signalée de désir et d’attirance sexuelle.


Cette situation pose d’autres questions jamais traitées en sexologie: le désir de masturbation pourrait être indépendant du désir d'avoir des interactions sexuelles avec un partenaire ? La masturbation pourrait elle être une activité sexuelle et non sexuelle ?

44 % de l'échantillon de Bogaert (2004) ont déclaré être dans au moins une relation de cohabitation ou de mariage, et 70 % de l'échantillon de Brotto et al (2010) ont déclaré être dans au moins une relation sexuelle ou romantique, 23 % des femmes sont en couple dans l'étude de Brotto (2010), qualifiant leur relation de romantique et asexuelle. Il existe également des personnes asexuelles aromantiques qui décrivent leurs relations comme des amitiés étroites.

Les relations amoureuses des personnes asexuelles sont assimilées à des amitiés dans le discours contemporain et sont moins valorisées que les relations sexuelles par la société. Les personnes asexuelles peuvent être exclues de leur cercle d'amis en raison de leur gêne ou de leur manque d'intérêt pour le sexe. Les participants à l'étude de Brotto 2010) ont décrit des difficultés à établir des relations avec les autres. Par exemple, une femme a raconté avoir évité les fêtes parce qu'elle était mal à l'aise dans un environnement hautement sexualisé. De nombreuses personnes asexuelles pensent que leur exclusion est due à un manque de compréhension et de sensibilisation à l'asexualité dans la société.

 

Abstinence sexuelle


Nous pouvons définir l'abstinence sexuelle comme un retrait volontaire, un refus de toute activité sexuelle. L'abstinence peut être volontaire (abstinence religieuse, abstinence pour contraception) ont forcée (manque de liberté comme en prison, manque de partenaires, ou maladies).
La chasteté
La chasteté est différente de l'abstinence sexuelle, c'est une abstinence motivée par des notions religieuses ou philosophiques. La chasteté peut être totale ou partielle comme le refus de contact sexuel génital (refus de l'acte coïtal.

 

Anti sexualisme

Anti sexualisme désigne des positions et des opinions opposées à la sexualité. L'anti sexualisme a été encouragé par des cultures religieuses (moines, religieuses, hindous, etc.) mais ses relais contemporains sont rarement religieux. Les adeptes de anti sexualisme croient que la sexualité perturbe les rapports sociaux, et que la recherche de la satisfaction sexuelle est responsable de nombreux problèmes.
De nombreux célibataires sont antisexuels. Ils théorisent les méfaits de la sexualité sur la société. Ces avis sont parfois la justification de l'incapacité de la personne de trouver un partenaire sexuel, ou des avis négatifs sur la sexualité hérités d'une éducation sévère ou d'une déception.
D'autres personnes sont antisexuels, fidèles à un système de pensée qui avancent certains arguments :
* - La sexualité ne peut que compliquer des rapports humains
* - Le sexe est incompatible avec une vraie intimité entre homme et femme
* - Le désir sexuel est archaïque, bestial, une réaction sans contenu intellectuel
* - Le sexe est porteur des maladies parfois mortelles.
* - Le désir sexuel est source de mensonges dans les relations
* - La sexualité est à l'origine des violences contre l'adultère, les femmes, et contre les minorités sexuelles
* - La sexualité est dépourvue de sens, éphémère.

 

 

Ascète ou ascétisme

L'ascète est celui ou celle qui se consacre par piété aux mortifications, à l'ascétisme, à l'abandon de toute forme de plaisir. Le terme ascèse est employé parfois dans le même sens. Ce terme est un néologisme qui n'existe pas dans tous les dictionnaires.
L'ascétisme est souvent lié à un idéal religieux, culturel, ou philosophique, une sorte de mysticisme visant à dépasser les limites de la condition humaine et de les améliorer. L'ascète par définition refuse tous les plaisirs. Sa définition distingue l'ascétisme de la chasteté (refus du désir sexuel seulement).


L'ascète abandonne les plaisirs de la vie, il vit seul, dans un grand dénuement matériel, ne s'impose diverses privations, comme l'abstinence sexuelle, le silence, longues périodes de jeûne, ou privation de sommeil. L'ascétisme vise à apprendre de mieux lutter contre ses désirs, pour s'abandonner à une quête spirituelle. La finalité de l'ascétisme est de renforcer les moyens de chacun pour arriver à se détacher de toute faiblesse, et parfois de tout lien affectif social ou matériel, pour s'approcher du divin, ou d'un idéal religieux ou culturel.

L'ascétisme est une forme extrême de dévouement religieux présent dans l'Antiquité, la vie des prêtres et des religieux des civilisations anciennes reflétait une certaine dose d'ascétisme. Les religions monothéistes ont aussi leurs ascètes. Les premiers ermites chrétiens ont exploré des formes extrêmes de l'ascétisme, certains vivaient nus dans le désert, ou dans les montagnes. On peut visiter les ruines d'un monastère où un célèbre ascète chrétien qui a passé 40 ans sa vie isolé sur une colonne dans le désert syrien. Le sanctuaire de Qalat Seeman fut érigé à la fin du Ve siècle en l'honneur de plus prestigieux ascètes de Syrie, le stylite Syméon.


D'autres ermites ont choisi la privation de manger ou de boire pendant les longues périodes. La religion islamique a eu également ses ascètes qui ont produit des histoires, des livres et des poèmes.
Certaines pratiques de jeûne dans les religions monothéistes comportent une certaine dose d'ascétisme. Actuellement, on retrouve un ascétisme toujours vivant en Inde ; les hommes s'imposent une vie de pauvreté, de mendicité, et de souffrance physique ou morale pour s'approcher du divin.


Dans le monde occidental, l'ascétisme existe toujours sous des formes atténuées dans les ordres monastiques, ou dans la vie de certaines personnes attachées à la pratique religieuse.

Il est utile de distinguer la notion d'ascétisme de celle de l'asexualité (refus volontaire et assumer de la sexualité sexe), cependant dans l'asexualité, la privation est essentiellement sexuelle, motivée par des idées culturelles et rarement par des concepts religieux.

En conclusion, l'ascétisme est pus qu'une privation volontaire des plaisirs disponibles, y compris le plaisir sexuel, pour des motifs religieux ou philosophiques.

 

Asexualité : nombreux concepts de sexologie à revoir

Il est possible que l'asexualité soit une question de manque d'attirance pour les relations sexuelles avec un partenaire plus qu'une question de manque d'attirance pour toutes les formes de sexe, bien que cela nécessite une étude plus approfondie. Ces découvertes soulèvent des questions intéressantes : le désir de masturbation est véritablement un désir sexuel par opposition à une pulsion, une impulsion ou un besoin non sexuel ?
Pour tenter de déterminer si l'asexualité peut être liée à un processus psychologique sous-jacent, Brotto et Yule (2011) ont comparé les effets physiologiques de l'excitation sexuelle chez les femmes asexuées, homosexuelles, bisexuelles et hétérosexuelles. Les participantes ont observé des stimuli érotiques dans un environnement de laboratoire contrôlé tandis qu'un appareil mesurait l'amplitude de la circulation sanguine vaginale. Aucune différence significative n'a été constatée dans la réponse génitale entre les femmes asexuées et les femmes sexuées.

Ces résultats suggèrent que l'absence d'attirance et de désir sexuels n'est pas le résultat d'une altération de la réponse physiologique sexuelle.

Le fait que le désir sexuel puisse être différent de l'excitation sexuelle physiologique est une caractéristique commune et admise de la réponse sexuelle des femmes, mais pas nécessairement des hommes (Chivers et al, 2010). L’idée la plus répandue était que la réponse sexuelle masculine est plus simple que la réponse féminine, chez les hommes le désir sexuel ne serait pas différent de l’excitation sexuelle.


Les schémas d'excitation sexuelle des hommes asexués restent à élucider et posent de réelles questions sur la réponse sexuelle chez les hommes.

Dans l'ensemble, les recherches sur l'asexualité suggèrent que le désir sexuel, ou son absence, ne peut être déduit de manière fiable de l'attirance romantique, ni à l'activité sexuelle (fréquence de masturbation) ni à une réponse sexuelle physiologique.

La littérature actuelle suggère que les expériences des personnes asexuelles sont exclues de la compréhension par la société occidentale contemporaine de la sexualité et des relations intimes à bien des égards. Les asexuels ont une certaine difficulté à définir leurs relations en raison de la confusion entre sexe et intimité, entre désir et attirance.

Les résultats des recherches sur l'asexualité génèrent plus de questions que de réponses, des questions fondamentales sur le désir, l’attirance, l’excitation, l’activité sexuelle et la définition de l’orientation sexuelle.


La compréhension de la manière dont les personnes asexuées vivent le manque de désir et d'attirance, d'un point de vue psychologique, socioculturel et biomédical, peut apporter de nouvelles connaissances importantes à l'étude du désir.

 

Références

Jean Philippe de Tonnac ( 2006) : la révolution asexuelle, Ed Albin Michel

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Chivers, M. L., Seto, M. C., Lalumière, M. L., Laan, E., & Grimbos, T. (2010). Agreement of self-reported and genital measures of sexual arousal in men and women: A meta-analysis. Archives of Sexual Behavior, 39, 5–56.

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Théoriser le plaisir sexuel féminin : approche féministe

boucher danae

 

 

 

 

La sexualité est un processus complexe. Les études de la sexualité sont multidisciplinaires associant médecine, biologie, sociologie, et psychologie.

 

 

Théories disponibles sur la sexualité humaine  

Les théories disponibles concernant la sexualité sont les fruits de cette approche multi disciplinaire.


Théorie du rôle : Cette théorie soutient qu'une grande partie des gestes observés dans le comportement social est, en vérité, des rôles joués par les personnes à la façon d'acteurs jouant leurs rôles.

Théorie évolutionniste : héritage de Darwin qui pensait que l'être humain est le résultat d'une évolution lente et progressive transformant le comportement animal en comportement plus raisonné, et plus humain.

Théorie d'interaction symbolique : Le principe de cette théorie est que la nature humaine et l'ordre social sont des produits de communication symbolique entre des personnes.

Sexualité biologique : La sexualité humaine est le produit des interactions biologiques des hormones et neuro transmetteurs qui agissent sur l’organisme et ses organes.

Théorie des normes sociales : Cette théorie se base sur la conviction que la vie en société est une interaction gouvernée par les normes sociales régissant la nature et le contenu des relations admises par la société.

Théorie psychanalytique : A présent, cette théorie freudienne fait partie de l'histoire et de la culture populaire, rarement utilisée dans sa forme originale.

Sexualité comme échange social : Cette théorie de la sexualité formulée dans les années 80 utilise certains concepts de psychologie pour tenter d'expliquer les relations.

 

 

Etat des lieux selon les féministes

De nombreux auteurs féministes, en Amérique du nord et accessoirement en Europe pensent que les femmes sont soumises en matière de sexualité, par une soumission morale et que toute discussion sur les pratiques sexuelles féminines est inacceptable.

Nous devons à la contribution féminine dans notre culture (littérature, cinéma, peinture) l’éclairage de certaines zones de la psychologie et de la sexologie féminine, quand une femme se dit incapable de comprendre ce qu’il lui arrive après un baiser ou une caresse, incapable de savoir ce qu’elle peut faire pendant la rencontre sexuelle pour répondre à ses besoins et aux besoins de son partenaire.
Pendant de nombreuses années, on pensait qu’il s’agissait d’une pudeur, de pression sociale, mais les féministes confirment qu’il s’agit d’une ignorance. De nombreuses femmes découvrent leur sexualité par l’apprentissage et non pas par l’information ou l’instruction.

Ces auteurs féministes pensent que les hommes continuent de dominer les conversations sur le plaisir sexuel féminin, que la société ignore l'importance des expériences personnelles du plaisir sexuel féminin, ce qui rend difficile toute discussion sur le plaisir sexuel féminin. Cette situation délégitime le plaisir sexuel féminin, augmente l’ignorance et rend l’appétit sexuel féminin suspect selon ces auteurs.

Dans notre société, les espaces acceptables pour discuter la sexualité, et plus particulièrement la sexualité féminine sont les espaces scientifiques, la recherche universitaire et médicale. Les réseaux sociaux ouvrent des espaces supplémentaires.

Nancy Tuana avoue que le discours culturel et médical n’a pas attendu les féministes pour tenter d’expliquer et de théoriser le plaisir sexuel féminin.

"Je ne prétends pas qu'il n'y avait pas de discours sur le clitoris comme source de plaisir sexuel dans la littérature médicale et populaire avant que les féministes. On peut trouver des dizaines, voire des centaines, de récits d'orgasmes féminins résultant de cet organe siège féminin du plaisir "
(Tuana 2004, 211).

D’autres féministes jugent que que la politique de genre influence la sexualité, ce qui a pour effet d'atténuer le plaisir sexuel des femmes en favorisant le rôle social de la femme au détriment de son bien être personnel ou sexuel et en le plaçant dans une confrontation hostile avec les hommes.

Les silences et les distorsions qui entourent le plaisir sexuel féminin font que les jeunes femmes ignorent les possibilités de plaisir offertes par une variété d'expériences sexuelles qui vont au-delà de la conception hégémonique du sexe.

Selon le même point de vue, dans les rencontres sexuelles, on accorde au plaisir sexuel féminin moins de valeur que le plaisir sexuel masculin, en raison de forces historiques, politiques et sociales ou simplement en raison des différences inhérentes aux femmes et aux hommes.

 

 

Nouveaux concepts


Le discours féministe sur la sexualité introduit le terme « appétits sexuels » soulignant que ces appétits sexuels des femmes semblent être différents de ceux des hommes et ces appétits sont incompris, non reconnus ou réduits au silence.

Le terme "appétit sexuel", est différent du désir sexuel utilisé dans les théories disponibles de la sexualité, car il englobe les goûts, les préférences et les envies qui peuvent être satisfaites ou non alors que le désir sexuel est un ensemble plus global. Ce terme correspond à l'approche de Michel Foucault, qui explique que les sujets contrôlent et régulent leurs appétits sexuels par une modération (Foucault 1990) imposée par la moralité, ou par des conceptions hégémoniques de la pratique sexuelle qui peuvent empêcher la satisfaction d'un appétit particulier.
Comme les appétits sexuels des femmes sont moins discutés, ils peuvent rester insatisfaits, cette absence de discours est considérée comme une construction active de l'ignorance (Tuana 2004).

Pour les adeptes du genre, sexualité et genre vont de pair ; tous deux sont des créatures de la culture et de la société, et tous deux jouent un rôle central dans le maintien des relations de pouvoir car les éléments qui ont un impact sur les relations entre les sexes - tels que la classe, l'âge, la religion, la race, l'ethnicité, la culture, la localité et le handicap - influencent également la vie sexuelle des hommes et des femmes. Nous sommes dans l’interactionnisme.

 

 

Féminisme pour, féminisme contre

La deuxième vague du féminisme s’est concentrée sur les luttes des femmes dans leurs relations avec les hommes. De nombreuses féministes, auparavant associées à la gauche, ont combiné la critique du mariage et de la monogamie en mettant l’accent sur le plaisir et la liberté sexuelle avec une critique féministe des aspects coercitifs et prédateurs de la sexualité masculine, et de la priorité donnée au plaisir masculin par le biais de la pénétration.

Les féministes lesbiennes ont exhorté les féministes hétérosexuelles à s'orienter vers une critique plus large de l'hétérosexualité. L'idée que les féministes hétérosexuelles étaient des « traîtres à la cause féministe » circulait dès le début des années 1970.

L'essai d'Adrienne Rich intitulé "Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence" (Hétérosexualité obligatoire et existence lesbienne) fait valoir que les féministes hétérosexuelles devaient tenir davantage compte des ressources théoriques développées par les féministes lesbiennes afin d'élaborer un compte rendu plus adéquat des relations sociales entre les sexes.

Selon elle :
« Il semble plus probable que les hommes craignent réellement non pas que les appétits sexuels des femmes leur soient imposés ou que les femmes veuillent les étouffer et les dévorer, mais que les femmes puissent leur être totalement indifférentes, que les hommes puissent avoir un accès sexuel et émotionnel - et donc économique - aux femmes uniquement aux conditions des femmes, sinon ils sont laissés à la périphérie de la matrice (Rich 1986 : 43).

Les méthodes de la recherche féministe cherchent à entendre un éventail de voix, produites par l'intersectionnalité d'identités, la femme peut être hétéro, lesbienne, noire, ou blanche, bi sexuelle ou mono sexuelle, etc.

 

 

Epistémologie

L'épistémologie, en termes simples, est l'étude de la façon dont nous savons ce que nous savons. Domaine philosophique, elle analyse les méthodologies, les questions d'objectivité, l'utilisation du raisonnement et les questions connexes pour montrer comment la connaissance s’est construite.
La recherche féministe a une orientation épistémologique et méthodologique qui " reconnaît l'importance des expériences vécues par les femmes dans le but de mettre au jour des connaissances subjuguées " (Hesse-Biber 2007, 3).

Lykes et Coquillon (2007) par exemple soutiennent l'importance de la recherche participative en tant que méthodologie féministe. Ce type de recherche met l'accent sur la valeur des participants qui jouent un rôle dans la conception et l'exécution de la recherche, minimisant l’hiérarchie entre le chercheur et la personne recherchée.
DeVault et Gross (2007) expliquent comment les entretiens féministes peuvent être pratiqués efficacement afin de produire des résultats de recherche efficaces.

L'Encyclopédie de philosophie de Stanford décrit l'épistémologie féministe comme un domaine qui analyse "la manière dont les normes et les pratiques de production de connaissances affectent la vie des femmes et sont impliquées dans les systèmes d'oppression" (Grasswick 2006).

Alessandra Tanesini (1999) s'engage dans le récit épistémologique du philosophe allemand Martin Heidegger, montrant comment la question épistémologique féministe de savoir comment la connaissance pratique, ou la connaissance qui se traduit par des comportements et des actions, représente en soi des modes de connaissance.
Selon elle, la connaissance des femmes est souvent associée à la connaissance pratique de second ordre, parce qu'elle est l'application de la connaissance plutôt que la compréhension.

 

 

Female gaze ou théorie de point de vue

Les féministes insistent sur le fait que les manières féminines de comprendre la sexualité sont différentes de celles des hommes, en raison de la manière dont cette connaissance est construite, mais aussi par rapport aux idées de la théorie de female gaze « théorie de point de vue. »

La théorie du point de vue prend ses origines dans les traditions marxistes, et soutient que la compréhension du monde par les femmes diffère de celle des hommes dans la mesure où leur situation sociale varie en fonction du sexe.

Ici, le genre et le sexe doivent être pris en compte car, comme le souligne l'épistémologue Nancy Harstock (1983), car le corps vit l'expérience sociale. Les codes sociaux du sexe sont prescrits sur les corps, ce qui affecte la connaissance sexuelle.

Les féministes pensent que les hommes sont positionnés comme sujets sexuels, et les femmes comme objet sexuel. En d'autres termes, l'expérience de l'homme est souvent le moteur des rencontres sexuelles, pour lesquelles la femme et son corps deviennent des instruments. Cela confère des privilèges aux hommes dans une relation hétérosexuelle.

La théorie féministe du point de vue décrit que la perspective phallocentrique de l'expérience sexuelle limiterait les possibilités d'appétits sexuels féminins et participe à la construction de l'ignorance des plaisirs sexuels des femmes. Car le plaisir sexuel et le sexe lui-même sont décrits et enseignés du point de vue de l'homme.

Toutes les femmes ne sont pas identiques, leurs points de vue ne le sont pas non plus. La vie des femmes est influencée par la race, la classe sociale, la sexualité, l'ethnicité et l'expression du genre, pour ne citer que les vecteurs les plus significatifs. Les théories féministes supposent que les expériences corporelles du plaisir, sont semblables.

 

 

Théorisation féministe de la sexualité et du plaisir

La nature interdisciplinaire des études sur le sexe et la sexualité étend la discussion à une myriade de domaines académiques et scientifiques. À différentes époques, différents climats politiques et historiques ont affecté la compréhension du sexe, et plus particulièrement de la sexualité et du plaisir féminins.

 

- culture contre essentialisme

L'idée de l'essentialisme sexuel pense que la sexualité existe avant les influences historiques et sociales en raison de la nature, des hormones et de la psyché de chaque individu (Rubin 1984,149). Cette donnée est un problème profond dans l’approche féministe de la sexualité.
Cette idée dite de gauche popularisée par Foucault n’a pas fini d’être critiquée par ses adversaires : conservateurs, religieux, et rationalistes. L’affaiblissement des idées de gauche et l’érosion de l’adhésion au libéralisme sont les alliés actuels de l’essentialisme.

Les féminités avouent qu’il est futile de soutenir que la sexualité n'a pas de composante biologique, en raison de la reproduction et des caractéristiques humaines innées, mais se réfèrent à arguments de Michel Foucault qui analysent les relations de pouvoir. Foucault montre que les personnes au pouvoir utilisaient leur autorité pour découvrir, contrôler et réglementer le comportement sexuel et même le plaisir, en contrôlant le moment où les discussions pouvaient avoir lieu et les connaissances disponibles. Foucault soutient que cette régulation exige du sujet sexuel qu'il contrôle sa sexualité sous le couvert de la moralité.

 

- la sexologie actuelle est patriarcale


La discipline universitaire émergente de la sexologie a commencé à interroger les hommes et les femmes sur leurs comportements sexuels et leurs motivations à s'engager dans une activité sexuelle. Par exemple, les rapports sur le comportement sexuel des hommes et des femmes publiés au Etats unis au cours des cent dernières années comprennent le rapport Kinsey (1954), Human Sexual Response de Master et Johnson (1966), Rapport Hite (1974) The Social Organization of Sexuality (Michaels, Chicago, 1994). Ces rapports d’une valeur scientifique variable témoignent de la pratique et de la connaissance de la sexualité et du plaisir sexuel, tant chez les hommes que chez les femmes, mais ne traitent pas les origines « épistémologiques » de ces comportements.

La révolution sexuelle a été fondée sur la liberté d'expression de la sexualité, mais une grande partie de son influence a porté sur la santé sexuelle. L'accent mis sur la santé sexuelle permet d'enseigner, de créer et de diffuser des connaissances sur le corps sans analyser les facteurs sociaux en jeu.

 

- deux camps en guerre froide

Les analyses des approches féministes de la fin du 20e siècle sur ce sujet décrivent deux "camps" qui semblent avoir des visions opposées.
Ces camps sont désignés comme le féminisme radical et le féminisme libertaire ou égalitaire.

Ann Ferguson (1984) expose les lignes du débat. Les féministes radicales privilégient l'intimité égalitaire par l'expression d'un plaisir mutuel lors d'une rencontre sexuelle, tandis que les féministes égalitaires valorisent le plaisir libre sans contrainte morale.

Question : En tant que féministes, comment devons nous reprendre le contrôle de la sexualité féminine.
Réponse féminisme égalitaire (libérale) : revendiquer le droit à faire et à pratiquer tout ce qui peut nous apporter la satisfaction sans contrainte
Réponse féminisme radical : développer nos propres priorités sexuelles, qui diffèrent de celles des hommes : plus d’intimité et moins pour la performance.

Question : La relation sexuelle idéale se caractérise par :
Réponse féminisme égalitaire (libérale) : partenaires égaux et consentants, qui négocient pour maximiser le plaisir et la satisfaction sexuelle de l'autre par tous les moyens de leur choix. Primauté du plaisir.

Réponse féminisme radical : partenaires consentants, égaux, qui s'impliquent émotionnellement et refusent les stéréotypes ne participent pas à des rôles polarisés.

Alors que les féministes égalitaires cherchent à régler le débat sur le sexe et le pouvoir en laissant la liberté à chacun, les féministes radicales affirment que le patriarcat doit être éliminé et que les besoins des femmes, qui sont différents de ceux des hommes, doivent être reconnus.

Les égalitaires ne reconnaissent pas lien entre le sexe et patriarcat, tandis que les féministes radicales ne reconnaissent pas la légitimité de quiconque trouve du plaisir dans les inégalités de pouvoir et de genre.

Linda LeMoncheck (philosophe féministe) est favorable à un dépassement du clivage radical et libertaire sur la sexualité féminine et particulièrement sur le désir et le plaisir sexuels féminins et pense qu’il faut agir, défendre et essayer de transformer les institutions pour laisser la place à l'expérience individuelle de chaque femme en matière de sexualité, d'appétits sexuels et de plaisir sexuel.

Une approche optimale pour comprendre la sexualité doit reconnaître la complexité de la construction historique et contemporaine de la sexualité féminine, ainsi que leurs effets sur les expériences individuelles des femmes.

L'objectif final n'est pas de développer une nouvelle politique de la sexualité, ni de construire des normes, ni de définir la sexualité féminine, mais d'accepter que les femmes ont des préférences sexuelles individuelles qui ne sont pas seulement des goûts personnels, mais qui sont aussi enracinées dans des lieux sociaux où les forces politiques, y compris les forces patriarcales, influencent la construction de leur sexualité.

 

Conclusion

Insister sur l’importance de l’expérience individuelle permet à cette approche de donner place à l’individualisme, aux minorités sexuelles et à la différence, mais une étude finit toujours par étudier la tendance majoritaire.
La société actuelle offre une grande place à la parole féminine sur la sexualité dans les romans, l’autofiction, les blogs, et même le cinéma.
L’approche féministe actuelle présente essentiellement en Amérique du nord souffre de son intérêt exclusif pour le féminin. La question sur la sexualité comme un phénomène biologique ou culturelle n’est pas encore tranchée.
Cependant, cette approche introduit des concepts utiles et soulève des questions rarement traitées par les autres approches.

Références

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Feminists. Emeryville, CA: Seal, 2006.

DeVault, Marjorie L., and Glenda Gross. "Feminist Interviewing: Experience, Talk, and Knowledge." Handbook of Feminist Research: Theory and Praxis. Ed. Sharlene Nagy Hesse-Biber. Thousand Oaks, CA: SAGE Publications, 2007. 173-98.

Fahs, Breanne. Performing Sex: The Making and Unmaking of Women's Erotic Lives.Albany: State University of New York, Albany, 2011.
Foucault, Michel. Les aveux de la chair, Ed Gallimard , 1988.
Foucault, Michel. Histoire de la sexualité, ed Gallimard, 1997.

Grasswick, Heidi, "Feminist Social Epistemology", The Stanford Encyclopedia of
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LeMoncheck, Linda. Loose Women, Lecherous Men: A Feminist Philosophy of Sex. New
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Lykes, M. Brinton, and Erzulie Coquillon. "Participatory and Action Research and Feminisms: Toward Transformative Praxis." Handbook of Feminist Research: Theory and Praxis. Ed. Sharlene Nagy. Hesse-Biber. Thousand Oaks, CA: SAGE Publications, 2007. 297-326.

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Tanesini, Alessandra. An Introduction to Feminist Epistemologies. Malden, MA: Blackwell, 1999.

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Tuana, Nancy. "Coming To Understand: Orgasm And The Epistemology Of Ignorance." Hypatia 19.1 (2004): 194-232. OmniFile Full Text Mega (H.W. Wilson). Web. 19 Sept. 2012.

Tuana, Nancy. "The Speculum of Ignorance: The Women's Health Movement and Epistemologies of Ignorance." Hypatia 21.3 (2006): 1-19. University of Southern Indiana.

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Anxiété: concept philosophique dans la santé mentale

Salvator-Rosa-La-Tentation-de-Saint-Antoine

Salvator Rosa La Tentation de Saint Antoine

Salvator Rosa, La Tentation de Saint Antoine, 1645, Palais Pitti, Florence, Italie

 

 

 

 

Le concept de l’anxiété est un exemple sur les liens étroit entre la philosophie et la santé mentale. Comme en physique où la philosophie a réfléchi sur des notions incontournables comme le temps, l’atome, ou la matière, en analysant la peur, les philosophes ont offert aux médecins un concept précieux et utile pour comprendre et soulager les patients.
Pour de nombreuses personnes, l'anxiété est un problème.


La principale enquête sur la santé mentale aux États-Unis indique que 18 % des adultes ont connu un trouble anxieux d'un type ou d'un autre au cours des 12 derniers mois. Au royaume uni, 37 % des adultes disent se sentir plus anxieux que par le passé, et déclarent que le monde est devenu plus effrayant au cours des dix dernières années.

 

 

La peur, éternel thème culturel et religieux

Personne ne traverse la vie sans éprouver de l'anxiété de temps en temps, avant de prendre l'avion, de faire un discours, avant un examen, ou avant un rendez vous. La vie sans anxiété n'existe pas, l'anxiété est normale et parfois essentielle.

Les sentiments de panique et de peur, les changements physiques qui les accompagnent: tremblements, palpitations et respiration rapide, sont régulièrement décrits dans les textes littéraires, religieux, philosophiques et médicaux à travers les siècles. Ces sensations étaient expliquées comme le produit de fautes morales ou religieuses, les symptômes d’un problème d’organe ou d’une maladie.

Les discours religieux, depuis l’Egypte antique à nos jours ont utilisé la peur comme moyen pour convaincre les fidèles, la peur des dieux, de leurs châtiments. Si la peur de l’enfer était censée persuader les croyants à suivre le chemin désigné par les religions, d’autres peurs ont surgi dans la société. Certaines peurs ne sont plus métaphysiques comme la peur de Dieu, n’appartiennent plus au domaine de la croyance comme la peur des enfers. Il s’agit de peurs avec des symptômes, et des manifestations cliniques.

Aux 18e et 19e siècles, les symptômes de ce que nous qualifierions aujourd'hui d'anxiété étaient considérés d'origine physique.
Le débat scientifique était concentré sur la question de savoir quel problème physique particulier était responsable.

Le grand psychiatre français du milieu du XIXe siècle, Bénédict Morel (1809-73) soutenait que les symptômes de l'anxiété étaient déclenchés par une maladie du système nerveux.

L'oto-rhino-laryngologiste hongrois Maurice Krishaber (1836-83) pensait que l'anxiété était provoquée par des irrégularités cardiovasculaires.

Moritz Benedikt (1835-1920), professeur de neurologie à l'université de Vienne, attribuait les vertiges ressentis lors des crises de panique à des problèmes d'oreille interne.

 

Freud : Première révolution conceptuelle


Un terme nouveau pour un concept nouveau
Le terme anxiété a été créé pour désigner un concept récent. Ce terme trouve ses racines dans le mot grec angh qui signifie "serrer fort", ou "étrangler". En français, nous utilisons le terme Angoisse dérivé de la même racine grecque comme synonyme du terme anxiété. C’est le cas aussi en allemand, italien et en espagnol. En France, comme dans d'autres pays Européens ; le terme anxiété est un terme à usage médical.

Le terme anxiété est devenu plus populaire à la fin du 19e siècle, en raison de son usage dans les articles scientifiques.
L'ascension fulgurante du terme "anxiété" a commencé dès 1895 dans un article révolutionnaire de Sigmund Freud (1856-1939) où il affirmait que l'anxiété devait être distinguée des autres formes de maladies nerveuses. Freud modifie les concepts de son époque. L’anxiété n’est plus une maladie organique mais une névrose.

La traduction de cet article novateur écrit en allemand a remplacé le terme Angst par "anxiété", car le terme Angst peut être traduit par plusieurs mots anglais comme fear, fright, alarm.
A partir de cet article, le terme anxiété devient un terme de santé mentale car il reflète la pensée de Freud et désigne une entité nouvelle.

 

 

Søren Kierkegaard

Si la contribution de Freud est essentielle à la synthèse de ce concept et de ce terme, d'autres influences ont joué un rôle.

Les travaux du philosophe danois Søren Kierkegaard(1813-55) forgent le concept d'angoisse, ou de peur angoissée. Selon Kierkegaard, cette angoisse se déclenche par la conscience de notre liberté d'agir et de notre responsabilité de nos actions.
Kierkegaard trace un lien entre anxiété et liberté. On est responsable de nos actes quand on est libre.

 

                                                Nietzsche       "L'angoisse est le vertige de la liberté."                                                 

 

Kierkegaard et sa réflexion sur l'angoisse, ont eu une influence importante sur d’autres philosophes, comme sur Jean-Paul Sartre (1905-80) et sur Martin Heidegger (1889-1976), bien que la conception de chacun d'entre eux soit éloignée de ce que les psychologues définiraient aujourd'hui comme l'anxiété.

 

 

 

Jean-Paul Sartre: angoisse de la liberté

Dans son important ouvrage, l'être et le néant, Sartre discute la question importante de la liberté.

 

                                    Nietzsche    "

Que doit être la liberté humaine si le néant doit venir par elle au monde?

"                                       

 

Sartre pense que la liberté n'est pas une faculté, ni une propriété de l'être humain. C'est l’être de l'homme qui est liberté :

"Il n'y a pas de différence entre l’être de l'homme et son « être-libre »".

Sartre rappelle une distinction de Kierkegaard entre deux émotions : la peur (vis-à-vis des autres êtres du monde) et l’angoisse (vis-à-vis de soi-même). Selon Sartre, la forme que prend la conscience de la liberté est l'angoisse.
"C’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté".

L’angoisse apparaît rarement, bien que l’homme soit toujours libre, car pendant l'action, on s'interroge rarement sur sa liberté.

Cela génère de l’angoisse car s’il n’y a pas d’autre fondement des valeurs que la liberté, il n’y a pas de raison de choisir tel comportement plutôt que tel autre. Et si notre liberté détruisait les autres ?

 

Martin Heidegger analyse la peur


La peur, l’angoisse et l’effroi sont des mots importants dans la philosophie de Heidegger. La philosophie de Heidegger a inspiré une école psychanalytique, la Daseinanalyse qui continue à être le fondement de pratiques de certains psychanalystes.

La peur, selon Heidegger dans son ouvrage "Être et temps" est un affect qui apparait devant ce qui nous menace. Un objet est menaçant quand il nous fait peur. La peur vient en premier suivie de notre raisonnement qui vient en deuxième temps pour modérer notre peur ou pour la valider. Dépasser sa peur, exige de modifier notre rapport à l’objet menaçant.


En face d'un serpent, notre première réaction est la peur. Nous évitons, nous affrontons ou nous partons. Notre raisonnement arrive pour nous fournir d’autres éléments. En changeant notre relation avec le serpent, nous n'avons plus peur. Certains sont même capables de capturer ou d'élever les serpents. Notre jugement peut modérer, alléger ou vaincre nos peurs.

 

                                    Nietzsche    "

L'angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant

"                                       

 

Heidegger définit l'angoisse par le fait d'être exposé à soi-même sans objet menaçant. Le propre de l’angoisse est que la personne retrouve les mêmes émotions de peur mais sans un objet menaçant. C'est une peur sans objet, où la personne est seule face à elle même, sans la possibilité d'agir. Quand on dit à la personne angoissée, ce n'est rien, Heidegger nous rappelle que ce « rien » est le problème, comme si la personne était hantée par sa propre mort, par ce rien, par ce vide.
Le motif de l’angoisse réapparaît dans la réflexion de Heidegger lorsqu’il y est question d'exister, de vivre.

 

Darwin et le deuxième changement conceptuel


Les émotions font l'objet d'une étude fascinante par Darwin, L'expression des émotions chez l'homme et les animaux. Publié en 1872, ce livre est éclipsé par l’important ouvrage de Darwin : On the Origins of Species (1859).

Darwin considère les émotions comme des comportements expressifs : des changements physiologiques, des expressions faciales et des comportements automatiques, inconscients et largement innés. Ces actions et expressions aident la personne qui les ressent et envoient des signaux à son entourage.

Comme le titre du livre l'indique, Darwin ne considère pas les émotions comme un attribut humain et consacre un effort considérable à mettre en évidence les continuités entre l'expérience et l'expression des émotions chez les animaux et aussi bien que chez les humains.

Le travail de Darwin permet de dire que la peur est une émotion, que l’anxiété est une émotion, les deux jouent selon lui un rôle expressif et adaptatif.

 

La biologie de l’anxiété


En 1915, un professeur de physiologie à Harvard, Walter Cannon (1871-1945) invente la formule suivante "le combat ou la fuite" pour décrire la réaction typique d'un animal face au danger.

Les psychologues ont utilisé le même terme pour démontrer comment l'anxiété a pour but de nous alerter d'une menace potentielle et de nous préparer à réagir de manière appropriée, d'envoyer un signal aux autres pour qu'ils soient aussi sur leurs gardes.

La contribution de la biologie au concept de l’anxiété se fera progressivement à partir des découvertes scientifiques. La théorie des trois systèmes qui participent à l'anxiété devient populaire durant la deuxième moitié du 20e siècle.

L'anxiété déclenche une série de changements physiologiques conçus pour nous aider à nous concentrer sur la gestion de la menace. Ces changements sont associés au système nerveux autonome qui supervise la respiration, la régulation de la température et la pression sanguine. Le système nerveux autonome se compose de deux parties complémentaires : le système nerveux sympathique qui prépare le corps à répondre au danger, et le système nerveux parasympathique qui contrôle et contrebalance l'activité du premier.

Le système nerveux sympathique nous prépare au combat, à la réaction, augmente notre rythme cardiaque, permettant au sang d'atteindre nos muscles plus rapidement. Nos pupilles se dilatent, pour mieux voir, le système digestif est mis en veilleuse, ce qui entraîne une réduction de la production de salive, et l’apparition de sécheresse buccale que nous ressentons lorsque nous avons peur. L'expression faciale peut être le résultat de ces réactions nerveuses. Après la peur, le système parasympathique fait le chemin inverse pour revenir à la normale : ralentir le coeur, baisser la tension, relaxer les muscles.

 

L’anxiété devient un concept en psychologie

Pendant la première guerre mondiale, une épidémie de troubles psychologiques se produisit. Les obus, la mort, les destructions massives, ont engendré de graves problèmes psychologiques.

Le psychologue Peter Lang a formulé le modèle des "trois systèmes" de l'anxiété. Selon lui, l'anxiété se manifeste de trois façons :
1. Ce que nous disons et comment nous pensons : par exemple, s'inquiéter d'un problème, ou exprimer sa peur ou son inquiétude.
2. La façon dont nous nous comportons : éviter certaines situations, ou être constamment sur ses gardes pour éviter le problème.
3. Changements physiques : accélération du rythme cardiaque ou de la respiration, et expression du visage.

Selon cette approche, si nous voulons savoir si une personne est anxieuse, nous ne pouvons pas fonder notre jugement uniquement sur ce qu'elle nous dit de ce qu'elle ressent : elle peut dissimuler ses véritables émotions, voire ne pas en avoir conscience.

Les psychologues pensent majoritairement comme Darwin, que l'anxiété est une émotion, et comme Freud, qu’il s’agit d’un problème psychologique.

La peur est considérée comme l'une des cinq émotions de base, avec la tristesse, le bonheur, la colère et le dégoût.

Le problème est que le concept d'émotion est peu précis. Les émotions sont des phénomènes complexes, qui affectent nos pensées, notre corps et notre comportement. Les psychologues définissent les états émotionnels en fonction de leur durée. Une émotion peut durer de quelques secondes à plusieurs heures. Si elle dure plus longtemps, on parle d'humeur.

Selon la pensée psychologique moderne, les émotions sont des sentiments forts déclenchés par notre évaluation ou notre appréciation d'un événement ou d'une situation particulière. Cette évaluation, consciente ou inconsciente, détermine l'émotion que nous ressentons. Si nous percevons un succès, nous sommes heureux. Si nous pensons que nous sommes en danger, nous ressentons de la peur.

En intégrant les pensées dans l’origine de l’anxiété, les psychologues reconnaissent le rôle important de la philosophie occidentale. Cette partie métaphysique ou philosophique permet de trouver certaines réponses, et ouvrent de vastes champs de réflexion.
Sommes-nous angoissés par nos responsabilités d’être libres comme dit Sartre ? Par notre existence ou notre mort comme dit Heidegger? Sommes-nous plus anxieux que nos parents parce que nous sommes plus individualistes, parce que le monde devient plus anxiogène? Parce que les menaces sont plus nombreuses?

 

La médecine psychiatrique accueille l’anxiété

La médecine s’intéresse à l’anxiété car elle répond à la définition précise des troubles qui engendrent une douleur ou une altération de la qualité de vie de la personne.
La méthode scientifique chère aux médecins est appliquée.
L’anxiété devient le « trouble anxieux » en médecine. Le terme trouble signifie l’absence de lésion organique (le terme maladie est réservé pour les lésions des organes ou des systèmes).

En deuxième temps, les médecins vont élaborer une définition. Selon le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) l'anxiété est : « anticipation appréhensive d'un danger ou d'un malheur futur, accompagnée d'un sentiment de dysphorie (sentiment désagréable) ou d'une sensation somatique (corporelle) de tension. Le danger anticipé peut être interne ou externe. »

Dans un troisième temps, la définition précise la durée moyenne des symptômes et de leurs intensités pour évoquer le diagnostic de trouble anxieux.
Si l'anxiété est normale, comment savoir quand elle devient incontrôlable ?
À quel moment l'anxiété ordinaire et banale devient-elle un problème clinique qui nécessite une attention particulière ?


Un professionnel de la santé prendra en compte certains éléments :
- le patient devient anxieux de manière inappropriée,
- l'anxiété est fondée sur une perception irréaliste ou excessive du danger
- depuis combien de temps l'anxiété affecte la personne
- à quel point c'est pénible pour l'individu
- et dans quelle mesure l'anxiété perturbe sa vie quotidienne.

L’anxiété en médecine permet de traiter les patients par les médicaments disponibles ou par les techniques de psychothérapie, d’éviter les maladies liées à l’anxiété comme l’hypertension, les troubles respiratoires ou musculaires, de valider la souffrance des patients.

 

Conclusion


Ce voyage de l’anxiété, du religieux vers le médical témoigne de l’importante contribution de la philosophie, de la psychanalyse, de la psychologie et de la médecine pour forger une idée nouvelle, un concept précis.

Il est assez aisé de trouver d’autres exemples de la contribution de la philosophie occidentale à la science en général, et à la médecine.

Mais il reste bien du chemin à parcourir pour comprendre les émotions, les peurs, ce qui nous rend anxieux, et comment rendre le traitement plus efficace.

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Abus sexuel premier partie: diagnostic et prise en charge

abus sexuel1

On peut définir aussi l’abus sexuel comme tout contact sexuel entre un enfant ou un adolescent et une personne ayant un pouvoir.

Cette prermière partie traite la définiton,  le diagnsotic, et la prise en charge de l'abus sexeul

Table des matières
Abus sexuel 2
Abus sexuel : généralités 2
Caractéristiques de l’abus sexuel sur enfant 2
Absence de consentement 2
Exploitation 2
Ambivalence 2
Usage de force 2
Séduction 3
Tendances actuelles 3
Qui sont les victimes? 3
Formes fréquentes d’abus sexuels 4
Types d’agresseurs 4
Inceste : 4
Autre abus sexuel intrafamilial : 4
Abus sexuel par un tiers ou abus extrafamilial: 4
Facteurs de risque 5
Le sexe de la victime : 5
L’âge de la victime : 5
Le lien avec l’abuseur : 5
Le sexe de l’abuseur : 5
Environnement familial : 5
Antécédents d’abus chez les parents : 5
Personnalité de l’enfant 5
Pauvreté 5
Les auteurs d’abus sexuels 5
Indicateurs physiques 7
Intégrité physique 7
Activité sexuelle compulsive 7
Douleurs abdominales 7
Perte de contrôle 7
Indicateurs et symptômes de l’abus sexuel 7
Difficultés à Marcher 8
Signes d’agression 8
Indicateurs émotionnels 8
Santé mentale 8
Agitation 8
Problèmes d’attention 8
Troubles de comportement 8
Troubles du sommeil 8
Comportement alimentaire 8
Intégration sociale 8
Indicateurs chez les adolescents 8
Problèmes de faux souvenirs 9
Présentation de l’abus sexuel 10
Evaluation médicale 10

Abus sexuel : le rôle du médecin 10
Entretien avec les Enfants 11
Entretien avec les Adolescents 11
Examen physique 11
Diagnostic médical de l’abus sexuel 12
Évaluation psychologique 12
Première prise en charge est médicale 13
Infections sexuellement transmissibles 13
La grossesse 13
HVP 13
Hospitalisation 13
Soutien psychosocial 13
Prise en charge de l’abus sexuel 13
Nature du traumatisme 15
La sexualisation traumatique 15
Le sentiment d’être trahi 15
L’impuissance 15
La stigmatisation 15
Conséquences de l’ Abus sexuel 15
Séquelles possibles à court et moyen terme des abus sexuels aigus ou répétés 15
Les séquelles 15
Séquelles à court terme 16
Séquelles à long terme 16
Facteurs qui influencent les séquelles à long terme 16

 

Nombre de pages: 18
Année: 2021
Format : PDF

 

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Jean Martin Charcot : de la neurologie à la santé mentale

Charcot

Charcot

" Une leçon clinique à la Salpêtrière ", par Boussais, 1887

 

 

 

Le tableau montre Charcot pendant ses cours. La patiente présente dans le tableau est Marie Wittman. Elle décède à l'âge de 53 ans après une hospitalisation de 27 ans à la Salpêtrière de Paris en raison de sa maladie : l'hystérie.

 

Jean Martin Charcot (1825-1893) fut le maître de l'école de médecine à la Salpêtrière.
Dès 1921, le vieil hospice de la Salpêtrière abrite dans ses vieux murs une pléiade de médecins éminents et de chercheurs intéressés par un terrain presque vierge de la médecine : la neurologie.
Il y avait de nombreux élèves célèbres comme Pinel, Géorget, Ferrus, et Foville. Des médecins comme Delaye et Foville tentaient de montrer que la substance corticale du cerveau était le siège de l'intelligence. À cette époque, les médecins refusaient la possibilité que les lésions du cortex cérébral pouvaient se traduire par des paralysies.


Fils d'un modeste carrossier parisien, Jean-Martin Charcot naquit le 29 novembre 1825, aîné de quatre frères. Son goût pour l'étude le poussa vers la médecine, en dépit de son âme d'artiste. Ce côté artiste, Charcot allait le garder toute sa vie. Il avait une curiosité pour la morphologie corporelle, un goût pour les formes et les jolies choses.


Dès 1848, il est nommé Interne des hôpitaux à la Salpêtrière où Il devient professeur jusqu'à sa mort.
Dès son arrivée, il est intéressé par les déformations corporelles. Il commença d'étudier l'immense variété des maladies rhumatismales chroniques, et consacra sa thèse à l'étude des maladies rhumatismales dans leur forme chronique.
Progressivement, il maîtrise la description des difformités articulaires, et va décrire une maladie spécifique caractérisée par une arthropathie liée à l'ataxie locomotrice. Cette maladie est toujours nommée la maladie de Charcot.
En 1858, Charcot devient médecin des hôpitaux. Il a 31 ans. En 1860, Charcot est nommé professeur agrégé, puis chef de service deux ans plus tard en 1862.


À partir de cette nomination, Charcot s'intéresse à la neurologie, c'est-à-dire à la spécialité médicale concernant les maladies du système nerveux, et allait créer un enseignement des maladies nerveuses à la Salpêtrière. Au début, il s'agit d'un modeste centre. Les auditeurs se groupaient autour du maître dans une salle étroite où le jeune professeur interrogeait et examinait ses patients. Pour chaque cas, Charcot s'efforçait à dépister la nature exacte de la lésion et ses liens avec le système nerveux. Grâce à cette méthode, Charcot se garda de ne jamais tomber dans les erreurs des autres médecins de son époque.


Grâce à l'enseignement de Charcot, la neurologie n'est plus une science clinique ou anatomique, elle devient une discipline médicale associant l'anatomie à la physiologie, la clinique à la pathologie. Avec Charcot, un symptôme ne peut être séparé de la cause qui l'a engendré. Le traitement doit donc s'adresser à la lésion, et non plus aux symptômes.
Après ses études sur les maladies rhumatismales, il étudie les liens entre les maladies musculaires et les lésions nerveuses. En 1878, il est nommé professeur en anatomie pathologique. Encore une fois, il va décrire avec précision le lobule pulmonaire et le lobule hépatique qui portent toujours son nom.

 

 

La maladie de Charcot


Ou sclérose latérale amyotrophique. Il s'agit d'une maladie neurodégénérative paralysante, rare. C'est une maladie de nerfs moteurs, qui dégénèrent progressivement pour faire perdre aux patients le contrôle de leurs muscles : perte de la capacité à bouger les bras, les jambes, puis perte de la capacité respiratoire.
Parmi les patients célèbres présentant la maladie de Charcot, on peut citer l'astrophysicien anglais Stephen Hawking, qui a continué son travail de brillant chercheur en fauteuil roulant. Hawking lui continuait à s'exprimer publiquement, équipé d'un système d'aide à la communication pour parler de l'univers, ou des trous noirs.

La longévité de Stephen Hawking est exceptionnelle. Les patients affectés par la maladie de Charcot décèdent 24 à 36 mois après le diagnostic en raison de leurs problèmes respiratoires.

 

Et la santé mentale

 


Vers la fin de sa carrière, Charcot s'intéresse aux maladies psychosomatiques, et singulièrement à l'hystérie. Après avoir maîtrisé les maladies à base organique, Charcot tenta de réussir où tant d'autres avaient échoué avant lui.
Lorsque Charcot prit ses fonctions au début de 1862, l'hystérie était médicalement, parlant " une terre sans homme ". À La Salpêtrière, ces malades chroniques étaient largement délaissés. Ce fut Bourneville, à être l'un des premiers étudiants de Charcot, à être convaincu et à convaincre son patron de prendre soin de ces patients. Par la suite, les études de Charcot avec Paul Richer, Joseph Babinski, Georges Gilles de la Tourette, Paul Sollier, Pierre Janet, et bien d'autres ont permis de créer les conditions nécessaires pour traiter ces patients.


À cette époque, on ne distinguait pas les épileptiques des hystériques. Les patients étaient traités de la même façon, et généralement sans résultat. Charcot commença son travail par séparer les deux maladies selon des critères cliniques précis.
L'hystérie est une maladie qui se manifeste par des lésions fonctionnelles comme la paralysie ou la perte de la vue sans lésion organique. La patiente est paralysée sans lésion nerveuse, musculaire ou osseuse. Le problème est avant tout psychologique.
Jean Martin Charcot est célèbre pour ses études sur la " construction " de l'hystérie. Charcot pensait avoir isolé l'hystérie comme une pathologie particulière et universelle. Afin de traiter cette maladie, il a utilisé l'hypnose avec une certaine réussite.

Ses travaux sur l'hystérie et l'utilisation de l'hypnose en médecine allaient attirer un large public à ses conférences.

Au printemps 1885, Jean-Martin Charcot, commence ses travaux sur l'hystérie traumatique, notamment chez l'homme, qui dureront jusqu'en 1891. Six mois, plus tard, en octobre 1885, Freud arrive à Paris, suit les conférences de Charcot et fait un séjour dans le service du professeur Charcot, jusqu'en mai 1886.

Charcot souligne, dans ces cas d'hystérie, qu'il existe un problème mental ou psychologique, une idée fixe, une douleur, un deuil, ou une dépression.

Freud a été impressionné par le professeur. Charcot semble porter une attention particulière au jeune Freud, alors âgé de 29 ans. Il lui propose de traduire en Allemand le tome III de ses leçons sur les maladies du système nerveux.
Parmi les leçons du tome III, on trouve les premières leçons de Charcot sur l'hystérie chez l'homme, et plus particulièrement six cas d'hystérie traumatique. Freud assiste aux leçons du mardi.


Freud écrit dans sa lettre du 24 novembre 1885 adressée à Martha Bernays " aucun autre homme n'a jamais eu autant d'influence sur moi. "
Freud va compléter les travaux de son maître.

 

Les techniques d'hypnose, employées par Charcot et Freud, sont connues aujourd'hui sous le nom d'hypnose classique qui constitue la forme la plus simple de la pratique hypnotique basée sur la suggestion directe.


Aujourd'hui, l'hystérie est considérée comme un trouble de santé mentale sans lien avec l'utérus, le sexe féminin, ou avec la sexualité.

 

 

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Faut-il obliger les médecins à lire des romans ?

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La diffusion des sciences humaines était censée approfondir la compréhension de la souffrance et améliorer la pratique médicale.
Il existe depuis longtemps une interaction fructueuse entre la médecine et les arts. De nombreux cliniciens ont écrit des essais, des romans, des poèmes, et de nombreux écrivains ont traité des thèmes médicaux.
Au 18e siècle, Tobias Smollett, médecin écossais, est devenu célèbre en tant que romancier avec ses romans The Adventures of Roderick Random (1748) et The Expedition of Humphry Clinker (1771). L’anglais John Keats était médecin et aussi un grand poète romantique.

Le médecin devient au XIXe siècle un élément presque obligé du roman. Un roman sans médecin ni maladie est impensable, car le médecin est celui qui pénètre dans l’intimité des gens au contact des ressorts les plus secrets des conduites humaines. Il se trouve dans une position stratégique pour connaître l’état clinique et moral de la société.

Des cas de dépression sont décrits par Anton Tchekhov, Sherlok Homles créé par Arthur Conan Doyle était passionné de médecine, Mikhaïl Boulgakov a écrit un roman sur un médecin « carnet d’un jeune médecin », Arthur Schnitzler a analysé des problèmes psychologiques comme dans « Mlle Else ».

Zola entretenait avec la maladie et la médecine des liens étroits traduits dans son œuvre romanesque. Zola voulait écrire une œuvre médicale à vocation thérapeutique comme s’il cherchait à guérir la société de ses maux, et à se guérir par l’écriture.

Zola a étudié de nombreux ouvrages de physiologie et des traités de psychiatrie et d’hygiène pour construire ses théories sur des sentiments irrationnels qui vont jouer un rôle fondamental dans ses romans. Jusqu’à la fin de son œuvre, Zola suivra l’évolution de la pensée médicale et proposera les mêmes solutions thérapeutiques que les médecins.

L’éminent neurologue français Jean-Martin Charcot organisait des soirées où se pressaient écrivains, artistes et médecins de Paris pour discuter et tenter de comprendre l’humain.

Marcel Proust a été influencé par de nombreux médecins et psychologues de son époque, comme Binet, Charcot et Janet. Le chef-d’œuvre de Proust, À la recherche du temps perdu (1913-27), traite de plusieurs sujets médicaux et psychiatriques, dont l’hypocondrie, l’hystérie, le deuil et la dépression. Dans certains chapitres, Proust décrit le trouble avec des détails précis dignes d’un livre scientifique. Des solutions sont proposées aussi.

A son tour, Sigmund Freud était fasciné par la culture européenne, ses textes sont admirés autant pour leurs mérites littéraires que scientifiques. Il a trouvé dans la culture et dans la littérature des descriptions utiles pour ses travaux en psychanalyse et en sexologie.

Au cours de la première moitié du XXe siècle, le psychiatre écossais Laing s’est inspiré d’écrivains tels que William Blake, Dostoïevski, Kafka, Beckett et Jean-Paul Sartre pour construire son modèle de la folie.

Durant la deuxième moitié du XXe siècle, le paysage commence à changer. De plus en plus, la société se divise en « deux cultures », la culture scientifique et la culture artistique. Nombreux auteurs soutenaient que cette séparation serait destructrice.

Les origines du clivage entre les arts et les sciences remontent déjà au Siècle des Lumières où la raison devait résoudre les problèmes de l’humanité. Le mouvement romantique, qui mettait l’accent sur la spontanéité, l’émotion, le spirituel, est considéré comme ayant accéléré la division entre les arts et les sciences.

 

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Quand les Sciences humaines et médecine divorcent

 

« Wit » ou « bel âme » ou « un trait d’esprit » selon les traductions, est une pièce de théâtre, écrite par Margaret Edson pour laquelle elle obtient le prix Pulitzer, la plus haute distinction littéraire aux USA. Quand elle envoie sa pièce aux directeurs de théâtre, elle est refusée plusieurs fois.
Depuis, cette pièce intelligente et déchirante est devenue un texte classique, joué et rejoué et applaudi avec succès.
En 2001, Emma Thompson, interprète dans un téléfilm le rôle d’une femme mourant d’un cancer de l’ovaire. Elle est professeur de littérature et se console de sa propre souffrance par la poésie. Elle a toujours été une femme fière et indépendante et maintenant, à la fin de sa vie, elle se retrouve seule. La pièce nous montre sans pitié comment la routine de l’hôpital la prive de sa dignité, et comment elle lutte pour garder son respect d’elle-même.
Aucun médecin, malgré la bonne volonté et le dévouement, ne peut répondre aux besoins de cette femme. Le corps soignant est impuissant, son instance devient néfaste. La patiente cherche à sauver sa dignité faute de pouvoir survivre à son cancer, à pouvoir décider pour sa propre vie, à satisfaire ce besoin pour le salut de son âme. Elle trouve un certain soulagement dans ses méditations sur les poèmes, dans le sens des mots d’un texte magnifique du poète Milton, défiant la mort. Le poète gagne quand le médecin échoue. La pièce rappelle que les humains ne sont pas seulement des corps, qu’ils ont un libre arbitre, une conscience et un profond besoin de sens.

Dans son roman, Mrs Dalloway (1925), Virginia Woolf, qui a souffert de maladie mentale, dépeint le psychiatre comme condescendant, Margaret Edson dépeint des médecins incapables de sortir de leur monde pour comprendre l’humain.

 

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Comprendre l’humain

 


Pendant l’épidémie de Covid 19, nous avons compris qu’un modèle purement scientifique offre une vision limitée de l’être humain. Les médecins ont besoin d’une compréhension plus profonde de leurs patients, et des aspects émotionnels et existentiels. La science médicale ne donne pas une image complète des êtres humains.

 

 

L’approche bioscientifique ne permet pas de comprendre les limites de la médecine ni de la psychiatrie ni la souffrance ni de la sexologie ni des troubles de la personne dans son environnement.

 

Contrairement au médecin qui évalue un patient, l’écrivain plonge dans la réalité quotidienne des personnes atteintes de maladies mentales ou de maladies chroniques ou de cancer.
La littérature explore les vies et les mondes intérieurs d’une grande variété d’individus, et voit le monde du point de vue d’une autre personne. Cela s’applique particulièrement aux récits littéraires sur la maladie et la souffrance, comme les romans de Dostoïevski qui mettent en scène des personnages souffrant de troubles mentaux. De tels romans aident à comprendre, et à développer de l’empathie envers les personnes qui souffrent.

L’approche « éthique » de la littérature peut aider à réfléchir aux implications morales des actes. La littérature peut explorer les dilemmes moraux dont certains affectent les médecins et les patients. Intervention médicale contre la volonté d’un patient peut – elle être justifiée ? Un traitement douloureux, mais efficace ? La qualité de vie est plus importante que la vie ?

 

medecine humanite dostoievski

 

Littérature : la meilleure critique de la médecine

 


L’un des premiers romans à remettre en question le rôle de la science médicale est Frankenstein. Mary Shelley a publié ce roman en 1817. Mary Shelley voulait examiner les implications morales des progrès scientifiques. Victor Frankenstein, étudiant en philosophie naturelle, en chimie et en anatomie, s’efforce de découvrir comment créer la vie. Bien qu’il y parvienne, l’être créé se libère de son contrôle et continue à faire des ravages. Victor Frankenstein est coupable d’un orgueil démesuré : il se prend pour Dieu.
Les lecteurs apprennent que les progrès de la médecine peuvent avoir des conséquences involontaires et qu’ils comportent toujours une dimension morale.

Mikhaïl Boulgakov (1925) a donné une perspective humoristique de l’histoire de Frankenstein dans Le cœur du chien, dans lequel un professeur implante les testicules et la glande pituitaire d’un être humain dans un chien errant. Là encore, la procédure a des conséquences involontaires et malheureuses, la créature nouvellement formée va semer la pagaille dans la maison du professeur.

Dostoïevski a vécu à une époque où beaucoup de gens pensaient que la science finirait par résoudre toutes les questions de l’humanité. De nos jours, certains neuroscientifiques prétendent que les problèmes des êtres humains seront entièrement expliqués en termes de fonctionnement du cerveau. Dostoïevski rejette cette vision biologique et réductionniste de l’homme. Son roman Notes from the Underground (Les Carnets du sous-sol) publié en 1864 offre sa critique. Le personnage central observe avec ironie :
« la science elle-même apprendra à l’homme qu’il n’a vraiment ni libre arbitre ni caprice et qu’il ne l’a jamais eu, et qu’il n’est lui-même qu’une sorte de clé de piano ou de cheville d’orgue... tout ce qu’il fait, il ne le fait pas du tout selon sa volonté, mais selon les lois de la Nature. Par conséquent, il suffit de découvrir ces lois de la Nature pour que l’homme ne réponde pas de ses actes. Toutes les actions humaines, bien sûr, seront alors calculées par ces lois, comme une table de logarithmes »

Dostoïevski estime que ces théories privent l’homme du libre arbitre, et rejette cette vision matérialiste et biologique. Les décisions morales dépendent du libre arbitre, mais si, comme le prétend la science, le libre arbitre n’existe pas, il ne peut y avoir de moralité.

Dostoïevski conteste les psychiatres qui adoptent une approche biologique de la maladie mentale. Il suggère que le fait de considérer les êtres humains comme des mécanismes est non seulement malavisé, mais que cela a des implications morales.

Certains penseurs positivistes, tels Auguste Comte et Emile Durkheim, soutenaient que le modèle scientifique était juste, car les êtres humains ne sont pas fondamentalement différents du reste du monde animal. Des théoriciens comme Max Weber s’opposent à ce point de vue, en affirmant que les êtres humains sont distincts parce qu’ils possèdent un libre arbitre, une conscience et un besoin de sens.

Le Meilleur des mondes (Brave New World) est un roman d’anticipation dystopique, écrit par Aldous Huxley en 1932. Huxley s’inquiète de l’application de la science aux problèmes humains. Il décrit un avenir contrôlé par la technologie médicale. Des êtres humains sont créés par génie génétique et programmés par des techniques comportementales. Dans cette société hiérarchisée et rigide, les citoyens sont contrôlés par un médicament appelé soma. Le prix à payer pour cet ordre social pharmaceutique et génétique est la perte de la liberté.

Huxley n’était pas contre la science, mais il était alarmé par les possibilités de mauvaise utilisation et de mauvaise application de celle-ci. Dans la préface de son roman, il soutient que les êtres humains, pour résoudre leurs problèmes, devraient se tourner vers le spirituel en eux, plutôt que vers la technologie.

Huxley met aussi en lumière une question importante en psychiatrie, celle de la conformité. Une perception populaire des psychiatres est qu’ils sont des policiers sociaux, patrouillant à la recherche de toute preuve de déviance par rapport à la norme sociétale. L’anormal devient pathologique, le marginal devient fou.

Un autre écrivain qui a exploré la question de la conformité est Eugène Ionesco dans Rhinocéros (1950). Dans cette pièce absurde, les personnages, un par un, se transforment en rhinocéros. Un homme, Bérenger, tente de résister à cette tendance et se retrouve dans une position solitaire et isolée. Il est plus facile de suivre le troupeau.

 

 

Le langage scientifique ne passe pas

 


Une œuvre qui examine les limites du langage « scientifique » est Le Mémorandum (1965), une pièce de l’écrivain tchèque Vaclav Havel. La pièce présente des analogies avec les tentatives de la psychiatrie et de la psychologie de créer un langage « scientifique » ou « technique » pour décrire la détresse émotionnelle et mentale. Ce langage se révèle déshumanisant, incapable de toucher la personne en souffrance. Dans Le Mémorandum, Havel jette un regard absurde sur les efforts déployés par les autorités qui espèrent que cette nouvelle langue « rendra les communications de bureau plus précises. »

 

Le Prozac pour Hamlet peut tout régler


« J’ai depuis peu, je ne sais pourquoi, perdu toute ma gaieté, renoncé à tous mes exercices accoutumés ; et vraiment, tout pèse si lourdement à mon humeur, que la terre, cette belle création, me semble un promontoire stérile. » Shakespeare, Hamlet

L’irrésolution légendaire d’Hamlet ressemble à une mélancolie, à une dépression profonde. On peut distinguer dans les caractères de ce personnage certains signes d’un trouble dépressif aigu : humeur triste, pensées négatives, et une nette baisse d’énergie.
Dans la pièce, dès le premier discours, Hamlet fait une déclaration publique de sa mélancolie. A cette époque, le trouble dépressif n’était pas encore conceptualisé. Shakespeare aura vu probablement la mélancolie d’Hamlet comme un défaut de caractère.
Si Hamlet consulte aujourd’hui, il sortira avec une dose de prozac, et il ne souffrira plus. Mais aurait-il consulté ? Le prozac aurait-il réglé ses problèmes avec sa mère ou avec l’assassin de son père ?
Si Cyrano de Bergerac consulte, un médecin lui fera un beau nez. Mais aucun médecin ne peut le soulager de son amour non partagé pour la belle Roxane.


Et si l’humain était plus complexe que ses organes et ses hormones ??

 

Conclusion

La société a fait des efforts remarquables pour humaniser la médecine, pour préserver la dignité et les droits des patients surtout dans certaines pathologies comme les maladies cancéreuses.
La psychiatrie est en train de changer progressivement.

La culture partagée comme la littérature peut aider à mieux comprendre l’expérience intérieure de l’humain, à développer une plus grande empathie. La défiance des patients est en marche, contre les médecins et contre la parole médicale encouragée par une culture médicale qui réduit parfois l’humain à un organisme, et un ensemble d’organes, par souci d’efficacité.

 

Il serait heureux de ne plus lire que l’amour est lié à l’hormone ocytocine et que le désir est une réaction chimique.

 

Ces dernières années, on assiste à un regain d’intérêt pour la relation entre la médecine et les arts, comme témoigne les publications scientifiques, sur la contribution des arts dans la santé, et sur l’importance de la médecine fondée sur l’écoute.
En Europe comme aux USA, certaines facultés de médecine proposent désormais des formations en sciences humaines pour rebâtir des passerelles utiles.

Références

Bamforth, I. (2001) Literature, medicine, and the culture wars. Lancet, 358, 1361–1364. Bamforth, I. (2003) The Body in the Library. A Literary Anthology of Modern Medicine. Verso. Bennett, A. (2005) Untold Stories. Faber & Faber.
Beveridge, A. (1998) The detective, the psychiatrist and postmodernism. Psychiatric Bulletin, 22, 573–574.
Downie, R. S. (1994) The Healing Arts. Oxford University Press.
McLellan, M. F. & Jones, A. H. (1996) Why literature and medicine? Lancet, 348, 109–111.
Williams, D. D. R. & Garner, J. (2002) The case against ‘the evidence’: a different perspective on evidence-based medicine. British Journal of Psychiatry, 180, 8–12.

 

 

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Adolescent : crise ou dépression ?

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L'adolescence se distingue des autres périodes de la vie pas une communication basée au plus sur le comportement que sur les mots.

La dépression adolescente est un problème sérieux qui affecte, chez les adolescents, les émotions, la pensée, et le comportement. Bien que la dépression adolescente ne soit pas différente de la dépression adulte, les symptômes de la dépression chez les adolescents varient légèrement des symptômes de retrouver dans la dépression adulte en raison de la différence de la nature même des difficultés : pression des pairs, attentes scolaires, etc.

L'adolescent déprimé communique sa souffrance en utilisant ses émotions et son comportement ainsi les symptômes de la dépression chez l'adolescent sont dominés par la colère,  violence, abus de substances, méchanceté,  difficultés de communication, et  difficultés scolaires.

 

Ces symptômes ne sont pas une preuve de la dépression.

La période adolescente caractérisée, en général, par une opposition à l'autorité, et par la recherche d'une identité. Ces caractéristiques ont engendré la fausse idée que la dépression pendant l'adolescence est une étape du développement normal de l'adolescent. Bien que le passage à l'âge adulte s'accompagne de difficultés émotionnelles, les études confirment la présence de symptômes dépressifs chez 20 % des adolescents. La grande majorité des adolescents traverse cette période vers l'âge adulte sans dépression, en dépit d'une évidence : l'adolescence d'une période critique pour le développement des troubles dépressifs.

 

L'adolescent en opposition, mais non déprimé, garde le plus souvent une forme de communication active avec son entourage, en partageant un repas de famille, une fête, des discussions brèves. Cet adolescent est à la recherche, à travers son opposition, d'une identité, une intimité, d'une personnalité. Il garde avec sa famille, en dépit d'apparente opposition,  une communication d'urgence, une communication minimale.

 

L'adolescent déprimé agit autrement, la communication devient difficile, presque inexistant avec la famille, les perturbations du comportement sont plus prononcées, le retrait est plus sévère allant parfois jusqu'à l'isolement. Le diagnostic de la dépression chez un adolescent nécessite un examen médical attentif afin de distinguer le comportement d'opposition d'une réelle dépression.

 

Si les médicaments et le soutien psychologique sont indispensables dans la prise en charge de l'adolescent déprimé, la participation de la famille est indispensable pour alléger les symptômes, et pour éviter d'aggraver l'état dépressif. Il est conseillé de consulter, de demander l'aide médicale en face d'un adolescent qui change de comportement, d'éviter d'aggraver les conflits, d'éviter de stigmatiser l'adolescent en le traitant de paresseux, méchant, ou ingrat.

 

 

 

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Ado déprimé: ce n'est pas exceptionnel 

 

Comme chez les adultes où les femmes sont  plus deux fois plus affectées par la dépression que les hommes adultes, les adolescentes sont plus à risque de dépression que les adultes . Cette différence de fréquence laisse certains penser que l'origine de la dépression dans l'âge adulte trouve ses origines dans l'adolescence.

 

Les facteurs de risque de la dépression chez l'adolescent sont :

 

 

Antécédents familiaux de dépression chez les parents du premier degré

Épisodes dépressifs antérieurs

Antécédents d'anxiété  hyperactivité, déficit d'attention, incapacités scolaires

Problèmes au sein du cercle d'amis

Difficultés scolaires

Ambiance où l'effort est mal considéré ou mal encouragé

Maladie chronique

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.

 

La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

Dépression adolescente : risque associé

 

La dépression provoque chez les adolescents de nombreux changements, elle est à la base du changement d'émotion, de capacité d'agir, de performances scolaires. Ces altérations peuvent être sérieuses modifiant profondément la capacité de l'adolescent à s'adapter et à apprendre, ce qui augmente le risque de futurs épisodes dépressifs, ou, dans certains cas, ces altérations sont légères et peu perceptibles.

 

Les adolescents déprimés ont plus de risques sur les points suivants :
- difficulté pour accomplir son travail scolaire
- difficulté relationnelle avec les parents et avec les amis
- diminution ou perte d'intérêt pour la participation aux activités et aux responsabilités quotidiennes.
- plaintes concernant la santé comme la douleur, la fatigue, maux de tête, douleur du ventre.
- augmentation du comportement à haut risque, comme le comportement sexuel à haut risque, abus de substances comme la consommation de drogue ou d'alcool.
- risque de violence contre les autres, et contre soi-même (risque de suicide)

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.
La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

 

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Repas: combien par jour? Comment tromper votre faim?

repas

repas

 

 

Dans l'histoire de la médecine, la compréhension de la physiologie de la digestion et les avancées des sciences de nutrition n'ont pas influencé réellement la routine alimentaire. Depuis l'antiquité, on pensait que la digestion des aliments se fait plus vite et mieux pendant le sommeil, la médecine moderne ne confirme pas cette constatation ; cependant aucun médecin ne peut proposer une routine alimentaire scientifiquement prouvée même si l'idée d'absorber  des repas copieux avant de dormir semble abandonnée.

 

Quel repas

La plupart des aliments sont consommés dans le cadre de repas. Les repas varient selon plusieurs facteurs :
- La combinaison d'aliments consommés. Par exemple, un repas en France un repas comporte viande avec un ou deux légumes, puis fromage. Un repas britannique ne comporte pas de fromage
- selon le traitement, la préparation et la cuisson. Cela peut avoir un impact sur la valeur nutritionnelle des aliments. Par exemple, la cuisson à la vapeur des légumes permet de réduire les pertes de vitamines solubles dans l'eau.
- L'ordre dans lequel les éléments sont consommés. Dans dans la plupart desPays européens, un repas formel est composé de trois séquences :entrée, plat principal, et dessert. En chine, les plats sont servis ensemble sans séquence.
- Comment la nourriture est consommée : avec les mains ou des outils, des plats séparés ou un bol commun. C'est une question culturelle et de savoir vivre. C'est une question importante sur le plan cultuel et hygiénique.
Dans certaines sociétés, les hommes et les femmes mangent séparément, dans d'autres pays, les enfants ne mangent pas avec les adultes.

 

Combien de repas ?

La seule réponse valable à la question : combien de repas par jour faut-il consommer est la suivante : c'est du cas par cas. Certaines personnes se portent bien avec trois repas et deux  collations, d'autres avec deux repas seulement. Le nombre de repas suit également l'activité physique et les besoins alimentaires. Certaines personnes n'ont pas faim le matin, et n'ont pas besoin de prendre le petit déjeuner.

À l'exception des enfants, des adolescents et des personnes âgées, le nombre de repas devrait suivre les besoins personnels et le goût de chacun, à condition que nous soyons à l'écoute des signaux de la faim, de bien connaître les besoins de son organisme.
Il n'existe pas non plus une vérité scientifique sur la quantité d'aliments à consommer à chaque repas. Notre tradition en France est de manger un dîner copieux. L'obésité en France n'est pas plus fréquente que dans certains pays anglo-saxons où les traditions invitent à ne pas manger après 19 heures pour éviter de prendre du poids.

abs11.5-orange En conclusion, il n'existe pas de règles concernant le nombre des repas, il faut se connaître, respecter son organisme et ses besoins alimentaires. Chez une personne adulte en bonne santé, la routine alimentaire est une question de goût et le besoin et non pas une question de règles ou de recettes. Ainsi le petit déjeuner n'est pas vraiment le repas le plus important, le dîner n'est pas le repas responsable de l'obésité.

abs11.5-orange Dans certaines maladies : diabète, hypoglycémie, le reflux oeso-gastrique, colon irritable,  il est conseillé de manger plusieurs petits repas par jour afin de permettre à l'organisme de mieux lutter contre ces maladies. Chez les sportifs et les athlètes, la routine alimentaire devrait suivre les besoins de l'activité physique bien évidemment.

Aliments-art

 

Manger à votre faim

Manger est un plaisir. C'est un moyen pour fournir à notre organisme des nutriments et calories. On revient toujours à la phrase de Molière ou "on mange pour vivre et non pas  vivre pour manger". La vie offre heureusement d'autres joies que la nourriture, et d'autres satisfactions que les sucres et les lipides.

 

 

Pour bien manger

- Nous devons manger pour nous restaurer, et non pas pour satisfaire nos sens.
L'organisme doit remplacer l'énergie  dépensée au cours de la journée, et absorber des aliments qui lui permettront de construire et de réparer ses tissus et ses organes. La première fonction de la faim est de satisfaire l'organisme, c'est à dire remplacer ses pertes d'énergie, et lui permettre d'avoir les moyens d'assurer le bon fonctionnement des organes. Ainsi il est légitime de manger à sa faim, sans dépasser les limites raisonnables.

- Pour conserver un poids santé, sans excès, ni obésité, bien manger consiste à manger à sa faim, pour éviter de se sentir mal dans sa peau, pour éviter une frustration supplémentaire.

- Il est indispensable de lutter contre le sentiment punitif généré par certains régimes, qui consiste à nous faire croire que pour maigrir il faut souffrir ou mourir de faim. Il est indispensable de satisfaire votre faim, pour éviter les variations de poids, et cette frustration associée à une colère contre soi  ou contre la nourriture qui invite les personnes à abandonner leurs régimes ou leur contrôle sur la nourriture.

- Il est indispensable de lutter contre la faim car cette sensation désagréable peut  devenir une source d'irritabilité et d'agressivité qui punit socialement et émotionnellement. Inutile de garder un poids raisonnable en perdant son soutien et son réseau social.

- Pour bien manger, il est possible de s'alimenter sans engraisser, en appréciant les plaisirs  de  la table, en mangeant sainement, d'une façon équilibrée et variée, sans se priver, et sans gagner de  poids.

- Bien manger à sa faim et avant tout une question de qualité, et non pas de quantité. La nourriture ne console pas, la vraie réponse à nos anxiétés et à nos frustrations ne sont pas dans les assiettes.

 

Faim ou Appétit ?

La faim est un besoin organique qui ressemble au phénomène primitif des animaux, c'est une sensation négative, douloureuse et frustrante, liée à une sensation de vide dans l'estomac, qui peut s'accompagner d'un malaise général, d'une sensation de faiblesse et parfois des maux de tête. La faim est un besoin naturel, qu'il convient d'accepter et de valider.
L'appétit est une envie et non pas un besoin. L'appétit (et le plaisir et le désir de manger,) accompagne parfois la faim, mais peut être indépendant. Dans ce cas l'appétit est influencé par plusieurs facteurs : le mode  de préparation, de présentation des aliments augmente le désir de manger de même que l'emploi des épices, des condiments et autres. L'ambiance générale aussi la présence des convives améliore l'appétit et l'envie de manger.
L'appétit et la recherche d'un plaisir qui ne sont sûrement pas d'ordre vital, mais qui s'exprime par le désir de manger quelque chose qui nous attire et qui nous plaît. Le comportement alimentaire de l'être humain demeure un phénomène mal connu et complexe. Idéalement pour ne pas grossir, l'appétit devrait correspondre à la faim ;  en d'autres termes, manger devient un besoin et non pas une recherche de plaisir. La faim est faite pour conserver la vie, l'appétit flatte  nos sens et augmente le plaisir.

 

Adoptons l'alimentation consciente 

Nous mangeons pour de nombreuses raisons autres que la nutrition :
Nous mangeons pour fêter,
Nous mangerons par ennui,
Nous mangeons par habitude
Nous mangeons à cause du stress.
De nombreux facteurs influencent notre consommation de nourriture : Manger sans réfléchir, régimes chroniques, troubles de comportement alimentaire, sentiment de culpabilité, obsession, incapacité de maîtriser ses émotions face à la nourriture. Ces comportements peuvent entraîner non seulement de mauvaises habitudes alimentaires, mais aussi une relation malsaine avec la nourriture.

L'alimentation consciente exige certains points :
- une relation saine avec la nourriture,
- avoir conscience des besoins nutritionnels,
- apprécier la nourriture,
- faire preuve de souplesse à l'égard du régime alimentaire,
- accepter son corps
- s'accepter sans porter des jugements catégoriques.
- avoir conscience des facteurs qui modifient notre relation avec la nourriture, nous poussent à manger sans réfléchir,
- trouver des stratégies qui favorisent le plaisir de manger.

 

Vous avez vraiment faim ?

Nous mangeons pour alimenter notre corps, nous mangeons pour des raisons physiques, émotionnelles et sociales.
Pour simplifier notre relation avec la nourriture, On peut décrire trois types de faim :
- Faim de l'estomac : Le faim de l'estomac est physique. Notre corps nous dit qu'il a besoin d'énergie.
- Faim de la bouche : c'est la recherche du goût, d'une texture en particulier, envie de salé, sucré ou de croquantes.
- Faim émotionnelle : manger pour des raisons émotionnelles, à cause d'un comportement, comme par exemple manger pour se réconforter après une journée difficile. Cette faim émotionnelle nous pousse à nous alimenter pour nous consoler.

 

Etre conscient de sa faim

Certaines stratégies peuvent aider à comprendre la nature de notre faim, et des trouver les outils pour corriger certains comportements.
- Afin d'éviter de manger pour se consoler, réfléchissez aux situations dans lesquelles vous vous sentez mal, comme les situations stressantes au travail ou le stress quotidien.
- Cherchez les moyens de vous réconforter autrement que par la nourriture : écouter de la musique, discuter avec des amis, faire des exercices physiques. Vous pouvez envisager d'autres activités comme la lecture, la relaxation ou les activités artistiques.
- Organisez votre alimentation sous forme d'un journal, ou d'un plan pour avoir conscience de ce que vous mangez et des raisons pour lesquelles vous mangez.
- Cherchez les déclencheurs de votre faim émotionnelle et comment y répondre autrement que par la nourriture.
- Vous pouvez éviter certains déclencheurs de faim. Si vous pouvez identifier des situations ou des moments de la journée qui présentent des risques, essayez d'y faire face en trouvant une réponse valable.
- Vous pouvez ajuster vos achats pour planifier vos repas au début de semaine. Les aliments sains et peu caloriques sont à portée de la main, faciles à prendre, comme les fruits, les légumes, et les yogourts. Tentez de répondre à vos besoins émotionnels par une nourriture saine.
- Cherchez d'accroître votre contrôle sur vos habitudes alimentaires : éviter de cultiver un sentiment de privation ou de culpabilité, attendez avant de manger pour découvrir combien de temps cette faim émotionnelle peut durer.
- Gérer le stress et contrôler les pensées négatives, cela permet de lutter contre la faim émotionnelle.

 

aliments

 

La faim, comment la tromper

C'est toujours le même problème, la sensation de faim nous rend irritable, frustré, nous fragilise, et finit par nous inviter à abandonner nos régimes ou notre contrôle sur la nourriture. Ainsi, nous cédons à notre appétit, nous mangeons au-delà.

En règle générale, à aucun moment de votre régime, vous ne devriez avoir faim. La sensation de faim n'a pas raison d'être, car elle peut jouer un rôle néfaste dans le régime ou le contrôle que nous exerçons sur notre alimentation. Un régime pour maintenir son poids santé, pour perdre quelques kilos ne devrait pas s'accompagner de faim ou de souffrance.

Il est parfois difficile de lutter contre la souffrance de la fin, contre ses fringales qui nous harcèlent en dehors du repas.
Tout d'abord si vous avez des fringales, il faudra vous méfier des gourmandises comme les biscuits secs, les crèmes glacées, les gâteaux, ou les brioches. Vous pouvez consommer raisonnablement ces gourmandises si vous l'avez fait vous-même, en sachant pertinemment la quantité énergétique présente dans ces préparations.


La consommation de ce genre de gourmandises fabriquées par l'industrie agroalimentaire est un vrai danger pour votre contrôle alimentaire ou votre régime, car l'industrie agroalimentaire soigne le goût et la présentation, et n'a pas pour objectif le contrôle alimentaire ou le régime.

Il existe des moyens pour tromper la faim, et surmonter ses fringales :
Au début de vos repas, essayez de manger une salade composée de plusieurs légumes pauvres en calories, comme laitue, céleri, concombres, radis, et chou. C'est légume contiennent beaucoup de cellulose, des fibres alimentaires, ayant pour effet de gonfler dans l'estomac, d'offrir une sensation de plénitude, et de lutter contre la sensation de faim.

Les protéines enlèvent également la sensation de faim. Il est utile d'y penser. Il ne faut pas oublier de manger de la viande, du poisson, des œufs, du fromage ou des laitages.

Pour éviter la sensation de faim, il ne faut jamais sauter un repas.  Abandonner un repas peut mener au cours de la journée à une chute de sucre dans le sang que les médecins nomment hypoglycémie, qui finira par déclencher une pénible sensation de faim, orientée vers les aliments sucrés.

Pour avoir moins de faim, évitons les sucres raffinés, qui stimulent le pancréas qui fabrique de l'insuline, provoquant ainsi une hypoglycémie, et une sensation de faim.
N'oubliez pas, l'eau peut aider à diminuer les contractions de l'estomac, et peut aider dans certaines occasions à alléger la sensation de faim et jouer le rôle d'un coupe-faim.

Si la sensation de faim vous harcèle entre les repas, ils existent de nombreux aliments sur lesquels vous pouvez compter pour apaiser cette sensation de faim sans trahir votre régime, et sans engraisser. On peut citer les cornichons, les salades assaisonnées et arrosées de jus du citron, des branches de céleri, salade de tomates, des radis, concombres, carottes râpées, fromage maigre, yogourt nature, un œuf , une tranche de jambon de préférence moins salée que d'habitude.

 

 

légumes, repas végétarien

Comment équilibrer nos repas pour être en forme toute la journée ?

 

Trois principes de base sont utiles pour garantir l'énergie, la santé mentale et la santé physique: dormir suffisamment, bouger et bien manger ! Afin de préserver notre santé, nous devons travailler sur ces différents aspects. L'équilibre alimentaire est un élément clé pour être en bonne santé, et en bonne forme. 

 

Pensez aux sucres

Le corps ne peut fonctionner sans sucre. Il est essentiel de se nourrir d'ingrédients nutritifs et variés, mais aussi, de glucides. Le cerveau humain se nourrit uniquement de glucose, un type de glucides. Le cerveau ne représente que 2 % de notre poids, mais il consomme 20 à 25 % de l'énergie alimentaire quotidienne. Certains pensent que les glucides entraînent l'obésité. C'est une idée fausse, tout repose sur le choix des sources de glucides et de la quantité consommée. Les glucides existent dans les fruits, dans les légumes, dans les produits céréaliers, et non pas seulement dans le chocolat et les bonbons.

 

Les protéines

Pour assumer une bonne performance intellectuelle tout au long de la journée, il est important d'intégrer une bonne dose de protéines dans vos repas.  On retrouve ces protéines dans les produits laitiers, dans les viandes, et dans les produits de substituts de repas. Ces aliments assurent la satiété et fournissent l'énergie nécessaire pour les travaux d'endurance.

Il est important également d'associer les glucides aux aliments riches en protéines. On trouve les glucides dans les plats sucrés, les sucres lents (comme riz, pâtes, fruits et légumes) sont à préférer aux sucres rapides comme les friandises, bonbons ou chocolat. De l'autre côté les sources de protéines comme le fromage, les fruits secs aident à maintenir un bon niveau d'énergie tout au long de la journée.

 

Bien associer, bien manger

Les aliments sont notre source principale d'énergie, bien les assimiler, il assure le bon fonctionnement de notre organisme.

Ce que nous absorbons, la manière de le faire, influence directement notre santé. L'organisme n'est pas un entrepôt. Ses capacités à stocker et à assimiler sont limitées, tout excédent se transforme en éléments néfastes. Parfois on se prive de l'essentiel, parfois nous avons la fâcheuse habitude de tout mélanger, alors que certaines combinaisons alimentaires perturbent notre digestion.

 

La qualité des aliments est essentielle

Pour votre nourriture, il est conseillé de choisir des produits sains qui offrent toutes les garanties, les produits les plus frais. Rien ne vaut le produit frais cultivé naturellement et près de chez vous. N'oublions pas que les légumes et les fruits débordent de vitamines, de minéraux, d'oligo-éléments et d'enzymes qui dynamisent les fonctions vitales. La consommation des fruits et légumes crus stimule la digestion. C'est pour cela que les salades se consomment au début de repas.

Prenons l'habitude de mâcher et de manger tranquillement sans nous presser, de consommer des produits sains et frais, sans excès et en quantité. La bonne santé sera au rendez-vous.

 

Savoir planifier les repas 

Combien de fois êtes-vous rentré chez vous après une journée au travail, sans avoir aucune idée sur la composition de votre dîner ?
En planifiant quelques repas pour la semaine, vous pouvez économiser un stress inutile et manger mieux.
Le repas en famille est un moment important si vous avez des enfants. Les enfants et les adolescents devraient manger des repas réguliers, pour éviter le grignotage et le risque d'obésité, de même pour éviter le risque de fatigue. Le dîner est souvent le meilleur moment pour le repas familial, un moment où la famille est réunie à la fin de la journée.
La planification des repas peut être bénéfique pour la santé de votre famille, elle permet d'avoir un contrôle efficace sur la quantité d'aliments préparés, pour éviter la consommation de la restauration rapide ou collective, et pour élaborer des menus variés riches en éléments nutritifs. Cette planification vous permet également de mieux gérer le budget de votre famille en réduisant le nombre d'achats que vous faites par hasard, ou par coeur.


La planification des repas exige d'avoir des idées sur les menus, sur les ingrédients, et sur l'apport nutritif de vos menus. Vous pouvez ainsi faire vos achats d'une façon raisonnée et organisée.
La planification des repas peut devenir avec le temps une règle alimentaire dans votre famille, une sorte de routine où vous pouvez associer les désirs, l'apport nutritif, l'économie du temps et l'économie d'argent.


 

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Emotions : définitions, fonctions, expressions

homme-miroir

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En dépit de la présence de nombreuses publications et sites Internet qui classent et détaillent les émotions, et de nombreux livres qui prétendent aider à contrôler ses émotions, la notion même d'émotion est l'une des matières les plus controversées en psychologie, une source de discussions intenses. Les publications qui prétendent que les émotions sont des définitions fixes ou bien définies ne sont pas sérieuses et manquent de fondement scientifique. 

Un état mental qui surgit spontanément sans effort conscient, souvent accompagné par des manifestations physiologiques comme le sourire, le rire, ou l'accélération du rythme cardiaque en cas de colère.

 -       L'émotion est une expression culturelle


Il existe des liens complexes entre l'émotion et la culture, la tristesse en tant qu'émotion varie selon les cultures, la joie ou la colère aussi. Si la civilisation occidentale devient de plus en plus hostile à la colère, il est normal de voir de moins en moins des gens coléreux car ils tentent de dissimuler cette émotion alors que la colère peut être légitime dans d'autres cultures et donc plus fréquemment exprimée.
La définition même de tristesse varie selon les cultures.

 -       L'émotion est une expression de langage


L'expression de la tristesse ou de l'amour ou de la colère varie en fonction des structures de chaque langue et selon les dictionnaires. Il existe des termes français spécifiques pour décrire l'état mental de la mélancolie par exemple, qui n'existe pas dans d'autres langues, sans pourvoir conclure de cet état mental n'existe pas hors du monde francophone.  D'autre part, chaque langue décrit un ensemble d'émotion dont le nombre et l'expression  varient de façon notable.

Comprendre l'émotion

Ainsi, en l'absence de consensus possible, il existe quatre approches possibles pour comprendre les émotions :

1- Réalisme ontologique


Cette approche considère les émotions comme indépendantes, universelles, sans lien avec culture ou langue. Le réaliste ontologique suppose que des mots tels colère et tristesse sont simplement des étiquettes pour les entités pré-existantes. Les émotions donc existent dans le monde comme fleuves ou lacs, dont les noms seulement varient selon la culture.

Selon cette approche, la langue fournit simplement les noms et les étiquettes pour décrire ces états mentaux qui existent d'une façon universelle de par le monde.

2- Le Nominalisme


Le Nominalisme est une approche développée par le philosophe médiéval Ockham qui pense que les noms ne font que traduire des événements ou des choses ainsi, le mot colère décrit un état qui existe dans n'importe quel groupe social et dans n'importe quelle culture de la même façon. L'approche moderne de nominalisme pense que les mots diffèrent d'une société à une autre, et que par exemple le terme colère décrit le phénomène de la colère dans la culture française, le mot amour décrit ainsi l'émotion amoureuse selon la culture française alors que le mot love désigne l'émotion amoureuse selon la culture anglaise.
D'autres approches dans le nominalisme pensent que les mots décrivant les émotions font partie d'un discours à interpréter au sein de la société.

3- Conceptualisme


L'approche du conceptualisme partage avec le réalisme ontologique sa prétention que les mots des émotions se rapportent à une réalité non linguistique et non culturelle en ajoutant que la réalité est toujours conceptualisée. C'est-à-dire quand les gens utilisent un mot pour décrire une émotion, ils décrivent un état physiologique et comportemental lié à cette émotion. En d'autres termes, la colère devient un concept qui résume plusieurs données dans un seul mot.

 4- Formalisme


L'approche formelle traite des mots décrivant les émotions comme des objets formels, comme les nombres ou comme les chiffres, en considérant que les mots font partie d'un ensemble culturel. Dans cette approche, le mot amour est un amour bien précis pour décrire une émotion celle-ci bien définie dans la langue française.

couple conflit

Emotions : l'expression émotive

Selon certaines théories, l'expression émotive est considérée comme un aspect intégral du processus d'émotion. Certains pensent que l'expression émotive est basée sur des expériences. William James, un professeur à Harvard à la fin du 19ème siècle pensait que les changements corporels pendant l'émotion constituent " l'expérience émotive ".

Comment se manifeste l'émotion

 

James pensait que le corps agissait comme une plate-forme frappée par des impulsions neurales pour créer les vagues du changement qui pourraient alors être senties par le cerveau comme " sentiment émotif ".  Aucune expérience scientifique n'a permis de valider cette approche.

Un autre aspect de la théorie de James est que les changements corporels sont réalisés par le système nerveux selon un processus qui ressemble à une réaction réflexe ou instinctive. Les études plus récentes indiquent que les changements émotifs peuvent être très complexes, si la colère peut entrainer une réponse rapide, cette réponse est déjà modérée selon de nombreux facteurs. Quant aux émotions complexes comme une appréciation esthétique de la beauté ou de la musique, il est évident qu'il s'agit d'un processus complexe.

Silvan Tomkins, un psychologue du 20ème siècle a développé la théorie de James en proposant que les sensations fournies par des expressions émotives, des changements vasculaires, et d'autres changements du visage sont la source de sentiments différents de l'émotion : par exemple, être heureux, la tristesse, ou la crainte, la colère. Et il a décrit des catégories spécifiques d'émotion liées aux expressions faciales.

Selon Tomkins, les émotions liées au dégoût est une variante de l'émotion liée au rejet de la nourriture nocive ou dangereuse, avec une ouverture de la bouche et des lèvres, l'élimination de la nourriture avec la langue. Ensuite, cette réaction de dégoût a généré d'autres scénarios de rejet, tels que l'émotion du mépris où l'objet est une autre personne, et l'émotion de la honte où l'objet est soi-même. Tomkins a énuméré des catégories d'émotion selon leurs expressions.

Ce nouveau regard de Tomkins sur les expressions faciales des émotions a largement influencé la psychologie des émotions durant le 20 ème siècle et a ouvert le chemin à d'autres théories et à d'autres concepts.

   homme en souffrance

Emotions : leurs expressions

Le terme " expression " implique l'existence de quelque chose qui est exprimée. Certains psychologues nient l'existence d'une émotion hors de son expression faciale et corporelle.

Exprimer ses émotions

Des psychologues pensent que l'expression fait partie de la réponse émotive. Pour certains, les expressions faciales ont principalement une fonction communicative et traduisent l'état mental de la personne.


Certaines expressions faciales sont associées aux émotions humaines spécifiquement.
Les études prouvent que les gens classent les expressions du visage par catégorie d'émotion d'une manière semblable à travers les cultures, et que des expressions faciales identiques tendent à se produire en réponse à une émotion identique.


Les recherches scientifiques récentes ont tenté de grouper les expressions faciales en sept catégories. Le développement récent des outils scientifiques pour l'analyse faciale, telle que le système de codage d'action faciale a aidé à améliorer cette classification : Heureux, Triste, Colère, Crainte, Dégoût, Surprise, autres.

Certaines classifications par souci de simplification, sans réel fondement scientifique tentent de classer les émotions selon leur contenu en :

-Émotions simples : Expression simple comme colère, joie, etc.
-Émotions mixtes : expression de plusieurs émotions à la fois. Dans d'autres études, ce genre d'émotion est classé comme sous-émotion ou émotion secondaire.

Par exemple, la jalousie est une émotion qui regroupe plusieurs émotions à la fois : colère, dégout, envie, rage.
- Émotions repoussées : Ce sont des émotions traduites essentiellement par une expression physiologique, comme les douleurs gastriques en cas de colère refoulée et non exprimée.
Ils existent d'autres classifications pour catégoriser les émotions selon le besoin exprimé, ou selon leur caractère positif ou négatif, etc.

 timidité femme cheveux en bataille sur fond bleu

Emotions : ses composantes

Il n'existe pas de définition consensuelle ou scientifiquement admise des émotions. Il n'existe pas non plus de consensus concernant les composantes des émotions, les analyses des émotions selon l'approche utilisée.

De quoi se compose une émotion

D'une façon générale, l'émotion s'accompagne d'un changement d'état d'esprit, une sorte de changement mental stimulé par des idées ou par des images.
Ce changement de l'état d'esprit s'accompagne par des modifications physiologiques. La colère par exemple s'accompagne d'une augmentation de la tonicité musculaire, par accélération du rythme cardiaque et respiratoire, et parfois par une transpiration. Ces modifications sont les résultats des sécrétions hormonales provoquées par le cerveau comme réponse à l'émotion.


En cas de colère, l'organisme se prépare à se défendre et a exprimé cette colère. Certains voient dans ces modifications physiologiques une fonction adaptative, c'est-à-dire une simple expression physiologique de l'émotion, d'autres considèrent ces modifications physiologiques comme faisant parties de l'émotion. En d'autres termes, la colère est une émotion qui se traduit par un état physiologique bien précis.


L'expression de l'émotion est un point important en psychologie. Par exemple, les expressions faciales et corporelles nommées expression d'émotion sont des indicateurs de la présence de cette émotion. L'expression de l'émotion varie selon les personnes, les cultures, et les époques.


Il existe également des modifications physiologiques moins visibles comme par exemple la réaction des muscles lisses du tube digestif qui provoque des douleurs gastriques ou des diarrhées, ou la réaction des muscles lisses du système circulatoire qui provoque une augmentation de la tension artérielle. D'autres modifications vont compléter le tableau de la colère, de la peur, de la jalousie, etc.


Il existe une autre composante importante dans l'expression de l'émotion : le langage. Les pensées vont être formulées dans des mots qui peuvent transmettre aux autres une idée de l'état mental triste, joyeux ou en colère.

Les circonstances qui provoquent les émotions font parties de l'émotion également. Ainsi l'événement qui provoque la colère peut être considéré comme universel selon certaines approches (les humains se mettent en colère devant les mêmes circonstances), et culturels selon d'autres approches (les humains se mettent en colère selon leurs cultures).

Les émotions comme le dégoût semblent culturelles et personnelles, certaines personnes aiment certains aliments d'autres les jugent dégoûtants.

Références
* Ekman, P., Friesen, W. V., & Ellsworth, P. (1982). What emotion categories or dimensions can observers judge from facial behavior? In P. Ekman (Ed.), Emotion in the human face (pp. 39-55). New York: Cambridge University Press.
* Frijda, N. H. (1986). The emotions. New York: Cambridge University Press.
* Gray, J. A. (1985). The whole and its parts: Behaviour, the brain, cognition and emotion. Bulletin of the British Psychological Society. 38, 99-112.
* Izard, C. E. (1977). Human emotions. New York: Plenum Press
* James, W. (1884). What is an emotion? Mind, 9, 188-205.
* Oatley, K., & Johnson-Laird, P. N. (1987). Towards a cognitive theory of emotions. Cognition & Emotion, 1, 29-50.

* Ortony, A., & Turner, T. J. (1990). What's basic about basic emotions? Psychological Review, 97, 315-331.
* Parrott, W. (2001), Emotions in Social Psychology, Psychology Press, Philadelphia

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Sucres, glucides, Hydrates de carbone dans la nutrition

legumes

legumes

 

 

 

Certains types d'hydrate de carbone ont une importance spécifique dans la nutrition humaine comme les sucres, les amidons, les sucres- alcools et les fibres alimentaires.

 

abs11.5-bleu1 Sucres

L'Organisation mondiale de la santé  utilise le terme "sucre" pour décrire les monosaccharides et les disaccharides.

Les sucres sont employés couramment dans l'industrie alimentaire comme édulcorants et conservateurs.

Ils améliorent la texture, le goût, et la viscosité des nourritures et des boissons.

 

abs11.5-bleu1 Sucres- alcools ou polyols

Les Sucres- alcools ou polyols sont des monosaccharides et disaccharides

tels que le sorbitol et le xylitol, utilisé comme édulcorants dans l'industrie alimentaire.

Ils ont suscité l'attention en raison de leurs capacités d'adoucir le goût et la texture des aliments  et  leur absorption limitées.

 

abs11.5-bleu1 Amidons

Le polysaccharide le plus important, le plus abondant dans la nutrition humaine. L'amidon comporte des grandes chaînes de glucose. Amylose et amylopectine. Les deux formes d'amidon peuvent être trouvées dans les céréales, pommes de terre, légumineuses, et dans d'autres légumes. La composition la plus répandue est de 80-85 % d'amylopectine  et 15-20 % d'amylose.

 

abs11.5-bleu1 Fibres

Il n'existe pas une définition consensuelle des fibres alimentaires.

Il est possible de définir les fibres diététiques comme les hydrates de carbone d'origine animale ou végétale indigestes, que l'organisme ne peut assimiler ou digérer.

D'autres études définissent les fibres diététiques comme des hydrates de carbone qui quittent l'organisme, intacts en raison de l'incapacité de l'organisme humain à les digérer ou à les traiter. En d'autres termes il s'agit  des hydrates de carbone non digestibles.

On peut distinguer deux types de fibres : les fibres diététiques comportent des hydrates de carbone non digestibles d'origine animale ou végétale, et les fibres fonctionnelles qui seront des hydrates de carbone non digestibles d'autres origines (l'origine animale ou végétale.)

Les fibres totales englobent selon sa définition les fibres diététiques et les fibres fonctionnelles.

Les fibres diététiques et fonctionnelles ne peuvent pas être digérées par les enzymes présents dans le tube digestif des mammifères, traversant intactes le tube digestif. La présence de ces fibres est bénéfique pour la santé gastro-intestinale et pour la prévention de certains cancers comme le cancer colique.

 

 

poulet roti pomme legumes

 

Glucides  rapides, glucides lents

Les aliments riches en amidon comme les céréales, les légumineuses, sont adaptées à la physiologie humaine et permettent une Nutrition équilibrée et utile en raison, de la lenteur de leur absorption dans le tube digestif, de la richesse en glucose indispensable pour fournir l'énergie à l'organisme, des vitamines et des fibres apportées.

 

Il existe une grande variété de glucides, présents et consommés dans les boissons et les aliments. Ces glucides sont parfois solubles comme le saccharose, fructose et glucose qui représente 20 % de la consommation d'énergie dans l'alimentation occidentale.

 

Le traitement culinaire et le traitement appliqué par l'industrie agroalimentaire sur le pain blanc peuvent rendre les glucides aussi rapidement digestibles que le glucose ou le saccharose, car la vitesse de digestion de l'amidon est gouvernée par les enzymes pancréatiques comme l'insuline, mais certains amidons sont plus résistants que d'autres.

Dans le cas du pain blanc, l'amidon est débarrassé de ses structures fibreuses présentes dans la graine, ou dénaturé par chauffage, ces glucides deviennent plus sensibles aux enzymes pancréatiques et leur digestion serait aussi rapide que le glucose. Dans le cas du pain complet, l'amidon est digéré avec les constituants de la graine, accompagné donc des fibres alimentaires. Sa digestion devient lente et progressive. C'est le cas aussi des glucides présents dans les légumineuses et dans les aliments à partir des céréales comme les pâtes alimentaires.

 

La digestion des glucides alimentaires augmente le taux de glucose dans le sang. Cette augmentation est définie par un index nommé l'index glycémique. Dans cet index le glucose pur et référencé à 100, les autres glucides sont référencés par rapport au glucose.

Le métabolisme de ces glucides rapides ne pose aucun problème chez les personnes en bonne santé. Cependant leur assimilation est souvent rapide. Ces glucides manquent de micro nutriments comme les vitamines, les antioxydants mais aussi des fibres. L'absorption de ces glucides augmente fortement le taux de glucose dans le sang, ce taux sera ajusté par la sécrétion des enzymes spécifiques comme l'insuline. La consommation de glucides solubles n'augmente donc pas le taux de diabète.

Notre alimentation actuelle est riche en glucides rapides, et manquent parfois de glucides lents et de fibres alimentaires, bien que notre physiologie soit plus adaptée aux glucides lents.

 

Le choix de consommer des fruits ou les légumes par exemple peut améliorer la qualité nutritionnelle de  ces glucides, ils sont accompagnés d'autres micros nutriments indispensables comme par exemple la vitamine C dans les agrumes, les différents minéraux dans certains fruits et les fibres alimentaires dans de nombreux légumes.

 

Les polysaccharides

Ces sucres se composent de plus de 9 monosaccharides.

Les glucanes  par exemples sont des polymères de glucose, existent dans notre alimentation  sous forme d'amidon, de glycogène, et sous forme de cellulose dans la cellule végétale.

L'amidon est le polysaccharide le plus utilisé dans le stockage des monosaccharides dans la cellule végétale.  La cellulose est l'élément principal constituant les parois de la cellule végétale.  Les glucanes englobent également  Amylopectine, Amylose,  Dextrane, Glycogène, et Pullulane.

L'amidon se trouve dans les organes de réserve de nombreuses plantes : les graines (céréales, maïs, froment) et les légumineuses, des racines et tubercules comme la pomme de terre et dans certains fruits comme les bananes

Le glycogène est une molécule constituée de nombreuses unités de glucose et  constitue une réserve de glucose stockée dans le foie et dans les muscles.

Le foie utilise le glycogène pour former des monosaccharides utiles comme le glucose.

La production de glycogène dans l'organisme est stimulée par l'insuline,  la dégradation du glycogène en glucose est stimulée par le glucagon et l'adrénaline.

L'agar-agar (ou E406 dans la liste des additifs alimentaires) est un produit gélifiant obtenu à partir d'algues rouges est un polymère de galactose (galactane) contenu dans la paroi cellulaire de certaines espèces d'algues rouges.

L'agar-agar après purification devient l'agarose, utilisable dans les analyses biologiques.

 

boisson-gazuese

Boissons sucrées : comment éviter ?

La consommation des boissons non alcoolisées commence à poser un problème de santé publique, en raison de risque d'obésité, de l'acquisition de mauvaises habitudes alimentaires.

Elles englobent les boissons sucrées, les boissons sucrées mais sans sucre, les jus de fruits produits d'une façon industrielle et les boissons gazeuses riches en carbonates ( Soda).


De nombreux consommateurs apprécient ce genre de boissons pour leurs saveurs et pour leur goût, mais aussi pour leur effet réhydratant et régénérateur.  Ces boissons bénéficient également d'une large disponibilité de distribution, leur prix est généralement accessible.

Cependant, les boissons non alcoolisées peuvent provoquer une certaine dépendance sous forme d'une habitude alimentaire dépassant le besoin. Ainsi certains peuvent consommer ce genre de boissons pour le plaisir et non plus pour répondre à un besoin. D'autre part ces boissons peuvent exacerber certains problèmes sanitaires comme le diabète, les infections urinaires à répétition, problèmes de la vessie, et parfois obésité.

 

 

Boissons gazeuses

Il fut un temps où ces boissons étaient très à la mode. Leur consommation était encouragée par la publicité, et par les prétendus effets bénéfiques sur la santé. Actuellement, la tendance est à la modération, les boissons gazeuses ne sont pas une consommation alimentaire anodine et sans risque.

Les boissons gazeuses contiennent du sucre, qui favorise la prolifération des bactéries dans votre bouche. Ces bactéries vont produire une acidité néfaste, capable d'encourager la corrosion de l'émail dentaire qui fragilise vos dents, et encourage l'apparition des caries.

 

Les boissons gazeuses sont riches en sodium

On retrouve le sodium, le sel alimentaire, dans de nombreuses boissons gazeuses. La quantité recommandée de sodium et de 500 à 1000 mg par jour. Notre alimentation est de plus en plus riche en sodium, les boissons gazeuses ajoutent à notre consommation quotidienne une quantité supplémentaire du sel. Le sodium favorise l'hypertension artérielle, les maladies cardiaques, et des maladies rénales.

 

Les boissons gazeuses favorisent le gain de poids

Le sucre est un élément présent abondamment dans les boissons gazeuses, pour améliorer le goût, et pour réduire la sensation de fatigue après la consommation. Le sucre favorise le gain de poids, l'obésité, encourage d'autres consommations sucrées, peut également faciliter l'apparition des maladies diabétiques.

 

Les boissons gazeuses : Des calories vides

Le terme calories vide désigne les aliments qui sont riches en calories, et pauvres en nutriments. Les boissons gazeuses sont des boissons caloriques ne contenant pas d'éléments nutritionnels utiles. Dans ce sens, boissons gazeuses favorisent le gain de poids sans utilité nutritionnelle.

 

Les boissons gazeuses augmentent l'acidité gastrique

Dans certaines boissons gazeuses, on retrouve une acidité élevée pouvant agresser la muqueuse gastrique, favorisant les douleurs gastriques, ou la corrosion. Cette acidité augmente également le risque d'un reflux gastro - oesophagien. La présence d'acide phosphorique dans les boissons gazeuses peut les rendre plus corrosives.

 

Boissons gazeuses et la déshydratation

Si vous avez soif, vous prenez plusieurs verres de boisson gazeuse, vous risquez d'ingérer une quantité importante de caféine. Cette caféine est un diurétique qui va inciter les reins à se débarrasser de l'eau. Vous allez ainsi perdre plus d'eau. Les boissons gazeuses peuvent être un élément déshydratant. Si vous avez soif dans un climat chaud, après un effort physique, privilégiez l'eau fraîche.
Il est utile de modérer autant que possible la consommation des boissons gazeuses. Cette consommation ne devrait pas être massive et quotidienne, mais plutôt une consommation de plaisir, de temps en temps, avec certains repas, ou dans certaines circonstances.

 

Réduire la consommation

Il est néanmoins possible de réduire la consommation de ces boissons en modifiant progressivement ses habitudes alimentaires :

 

1. Avoir une bouteille d'eau à portée de main

Rien ne peut satisfaire la sensation de soif qu'une bouteille d'eau potable, fraîche et pure sans éléments ajoutés. L'eau peut rafraîchir,  réhydrater le  corps et améliorer l'état physique et mental.

 

2. Remplacer ces boissons par les jus de fruits

Les jus de fruits sont d'excellentes boissons, les jus d'ananas, d'orange, de citron se caractérise par un goût délicieux et savoureux, comportant une quantité importante de vitamines et d'éléments nutritionnels indispensables, peuvent lutter contre la sensation de soif, et améliorer l'état physique de l'organisme pendant l'effort.

 

3. Modifier vos habitudes

La consommation de boissons non alcoolisées, sucrées ou en forme de Soda accompagne parfois  certains repas. Dans ce cas, il est possible de remplacer ces boissons par d'autres comme le jus de fruits, la bière non alcoolisée, ou une consommation modérée de vin.

 

4. Informez-vous

Il est indispensable de chercher les informations nécessaires avant de consommer un produit alimentaire d'une façon constante et prolongée. Si vous êtes adeptes de ces boissons, il est conseillé de changer de marque régulièrement, de changer de fabricants de produits afin d'éviter l'accumulation des éléments qui entrent dans la fabrication de ces boissons, et d'éviter de renforcer la dépendance et la rigidité des habitudes alimentaires.

 

 

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À REBOURS : Huysmans. Analyses

 

 

Huysmans a rebours


 

 

Joris-Karl Huysmans est un immense écrivain presque oublié. Ses romans sont des textes érudits qui analysent la société en profondeur.

Dans son roman « À rebours » publié en 1884, il raconte l’histoire de Jean Des Esseintes, d’une famille noble, dégoûté de la société après avoir usé des plaisirs procurés par sa richesse. Le héros hypersensible de Huysmans choisit de s’isoler pratiquant une ascèse du raffinement, à la recherche de sensations nouvelles et rares dans une recherche d’affirmation de soi.


Il cultive des goûts extrêmes dans une tentative solitaire de fuir « une époque dégoûtante de duplicité honteuse. »

Il est la proie de véritables cauchemars, victime de névrose et d’hallucinations dont les médecins le délivrent difficilement.

Des Esseintes est un homme qui épuise les sensations physiques, intellectuelles, et morales. À la recherche d’une nouvelle vitalité, il relie la littérature latine, il explore en profondeur la poésie de Baudelaire et de Mallarmé. Il teste les combinaisons possibles de parfums, ou les agencements d’orchidées. Il plonge dans les sensations engendrées par la peinture de Gustave Moreau, par les rêves de voyages, et par les rêveries érotiques. Selon lui l’imagination peut facilement compenser la réalité vulgaire.

Huysmans crée ici un personnage fascinant et unique, un héros kierkegaardien, grotesque et pathétique, une des plus fortes figures de l’angoisse qu’ait laissée notre littérature. Il est victime d’une société occidentale noyée dans les artifices incapables de fournir des sensations ou des plaisirs réels.

Il souffre d’une lucidité aveuglante, qui ressemble parfois à la lucidité des gens souffrant de dépression :

 

« Et puis, à bien discerner celle de ses œuvres considérées comme la plus exquise, celle de ses créations dont la beauté est, de l’avis de tous, la plus originale et la plus parfaite : la femme ; est-ce que l’homme n’a pas, de son côté, fabriqué, à lui tout seul, un être animé et factice qui la vaut amplement, au point de vue de la beauté plastique ? Est-ce qu’il existe, ici-bas, un être conçu dans les joies d’une fornication et sorti des douleurs d’une matrice dont le modèle, dont le type soit plus éblouissant, plus splendide que celui de ces deux locomotives adoptées sur la ligne du chemin de fer du Nord ? »

S’enfermer au milieu de ce qui lui est cher, s’enivrer de la beauté des œuvres d’art, il saisit la moindre subtilité d’une œuvre, apprécie ce qui en constitue l’originalité, refuse la médiocrité du monde, et son projet de voyage à Londres, s’achève dans une taverne des environs de la gare Saint-Lazare.
Comme les gens souffrant de dépression, il devient perfectionniste.
Des Esseintes est un peu plus complexe qu’une personne déprimée. Il exhibe une certaine perversité dans ses relations avec la société et avec les autres.

À travers ce héros, Huysmans décrit un monde décadent, finissant, ce monde de fin de siècle, secoué par les changements du mode de vie et de l’industrialisation.
Il porte un regard désespéré sur le monde, sur l’humain et sur la civilisation.

 

« Dans la dissolution générale, dans les assassinats de césars qui se succèdent, dans le bruit des carnages qui ruissellent d’un bout de l’Europe à l’autre, un effrayant hourra retentit, étouffant les clameurs, couvrant les voix. Sur la rive du Danube, des milliers d’hommes, plantés sur de petits chevaux, enveloppés de casaques de peaux de rats, des Tartares affreux, avec d’énormes têtes, des nez écrasés, des mentons ravinés de cicatrices et de balafres, des visages de jaunisse dépouillés de poils, se précipitent, ventre à terre, enveloppent d’un tourbillon, les territoires des Bas-Empires. »

 


« L’Empire d’Occident croula sous le choc ; la vie agonisante qu’il traînait dans l’imbécillité et dans l’ordure s’éteignit ; la fin de l’univers semblait d’ailleurs proche ; les cités oubliées par Attila étaient décimées par la famine et par la peste ; le latin parut s’effondrer, à son tour, sous les ruines du monde.
Des années s’écoulèrent ; les idiomes barbares commençaient à se régler, à sortir de leurs gangues, à former de véritables langues ; le latin sauvé dans la débâcle par les cloîtres se confina parmi les couvents et parmi les cures ; çà et là, quelques poètes brillèrent, lents et froids. »

Après un tel livre, écrit Barbey d’Aurevilly, il ne reste plus à l’auteur qu’à choisir entre la bouche d’un pistolet ou les pieds de la croix. » On sait que Huysmans choisit la foi pour apaiser ses doutes.

 

 

Anaylse rapide

Dans sa préface de 1903, l’écrivain explique sa rupture avec le naturalisme, qui aboutissait à une impasse. Il dénonce cette littérature engagée dans un inventaire systématique de la société, où les personnages sont dénués d’âme, mais régis par des instincts, accomplissent des actes sommaires, où les descriptions de décors théâtraux prolifèrent.

 Ce roman devient la bible de la « décadence », un livre loué et apprécié par les surréalistes.

L’enfermement devient une fuite d’une civilisation matérialiste, bourgeoise, industrielle qui s’intéresse peu aux émotions et aux états d’âme. Le héros refuse la réalité, il préfère créer un monde artificiel. En l’absence de soutien familial, sociétal, ou étatique, il se trouve dans un monde infantile, dans un nihilisme rêveur sans issue.

 

Il s’agit d’un des grands romans antisociaux, créant un monde intérieur de mécontentement, d’indignation, d’isolement et de peur. Le romancier devient un avant-gardiste dans la description des états psychologiques.

C’est un roman révolutionnaire en termes littéraires, un roman sans lieu, sans temps, fondé sur le caractère et les pensées d’un seul héros. Chaque chapitre traite un sujet comme : parfum, couleurs, fleurs, auteurs latins, et antiquité dans une sorte de style d’art symboliste, et novateur.

 

A chaque changement de société ou d’époque, nous pouvons trouver des écrivains déprimés ou anxieux, qui parlent de décadence, de fin de monde et de perte de sens pour alerter le lecteur sur les risques, sur l’inconnu qui profile.

Céline après la Première Guerre mondiale, certaine courants de l’existentialisme après la Deuxième Guerre, et Houellebecq après le changement de siècle et la révolution actuelle d’information et de numérisation.

Ils créant des héros marginaux, et pathétiques qui rappellent le héros de ce roman pour raconter la métamorphose de sociétés et la perte des repères. On retrouve également dans la littérature japonaise ce genre de personnages marginaux, quand il s’agit de décrire ces Japonais isolés, qui refusent leur modèle actuel de société.

 

Références


Fernande Zayed, Huysmans, peintre de son époque, Nizet, 1973.

 

 

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Le couple d’abord OU comment réussir le couple heureux

couple-tableau-Grant-Wood

couple tableau  Grant Wood

 

 

 

 

A notre époque, les relations amoureuses, intimes ou romantiques, font l’objet d’écrits abondants en psychologie, en sociologie, en médecine, et sont le sujet de nombreux livres et publications.

Comment les couples actuels arrivent à créer des mariages réussis à long terme en dépit de l'évolution des valeurs et des normes sociales.
Une relation amoureuse réussie aujourd'hui est définie très différemment de celle de par le passé.
De quelle manière les couples entretiennent-ils une relation romantique intime vivante au sein d’une société caractérisée par le développement de nouvelles attitudes culturelles parfois contradictoires, partagée entre l’individualisme et le collectif, et entre les hommes et les femmes ?
Nous allons tenter de trouver une réponse à ces questions en interrogeant 6 livres qui traitent ce sujet, rédigés à l’attention du grand public

 

Alison Armstrong Keys to the Kingdom

abs11.5 rouge Alison Armstrong : Keys to the Kingdom2013

Alison Armstrong, dans ses livres « Keys to the Kingdom 2013) et « The Queen's Code 2013), souligne un point semblable à celui de Gray : les hommes et les femmes ne sont pas les mêmes, que nous avons certaines différences inhérentes. Selon elle, les femmes peuvent mieux s’exprimer pour stimuler une intimité plus profonde au sein de la relation en mettant en avant leurs compétences sociales. Elle écrit :

"Outre les caractéristiques des animaux humains, nous avons des caractéristiques spécifiques mâles et femelles. En plus de nous comprendre nous-mêmes en tant qu'humains, en nous comprenant nous-mêmes en tant qu'hommes et femmes, nous pouvons être plus efficaces les uns avec les autres." (2013, page 516)

"Si les femmes changeaient leur façon de comprendre les hommes, et ensuite, par cette compréhension, comment elles interagissent avec les hommes, elles seraient beaucoup plus efficaces. (2013, page 543)

Armstrong pense que les hommes et les femmes ont besoin d'une attention positive et affirmée, mais que les hommes sont particulièrement sensibles aux attentions positives. C'est là que réside un certain pouvoir féminin.
Les hommes ont besoin de liens physiques pour atteindre la profondeur émotionnelle, et les femmes ont besoin d'intimité émotionnelle pour atteindre la profondeur physique du plaisir sexuel.

Dans certaines situations, être une femme signifie être vulnérable : en tant que personne physiquement plus petite, parfois pendant les rapports sexuels, pendant la grossesse et l'allaitement, et surtout pendant l'accouchement. La vulnérabilité est un aspect assimilé à la féminité et elle a été sous-estimée.

 

 

Gottamn The Seven Principles for Making Marriage Work

abs11.5 rouge  Gottamn : The Seven Principles for Making Marriage Work 2015

 

John Gottman analyse depuis un quart de siècle les relations homme-femme. Dans son dernier livre The Seven Principles for Making Marriage Work : A Practical Guide publié en 2015, il soutient que la prochaine évolution la plus importante de la culture sociale sera l'augmentation de l'intelligence émotionnelle des hommes (p123).

Gottman et ses collaborateurs de recherche peuvent prédire avec une bonne précision quels couples resteront heureux et ensemble, ceux qui divorceront (p2). Il cite les facteurs les plus importants pour le maintien d'un couple heureux :
- savoir voir votre partenaire sous un jour positif,
- accepter l'influence de votre partenaire,
- résoudre efficacement les conflits
- créer un sens commun.

Encouragée par ses recherches, l'épouse de Gottman, Julie Schwartz-Gottman, a mis sur pied le Gottman Institute à Washington, pour aider à former des couples à maintenir leur mariage heureux.

Ensemble, ils ont publié un livre, Eight Dates en 2019, qui explique comment travailler ensemble pour améliorer leur relation. L'un des principaux conseils est que les couples doivent prendre le temps d'avoir des " rendez-vous " réguliers entre eux pour que leur mariage s'épanouisse (2019).

Les Gottman reconnaissent qu'il y aura certainement des conflits dans un mariage. Apprendre à accepter et à vivre avec les conflits est un élément clé du succès, tout comme l'approfondissement de nos compétences pour les résoudre en premier.

Si un couple utilise des " techniques de réparation ", la pratique consistant à trouver des moyens simples de se remettre d'un combat, comme sauver la face, s'excuser, être humoristique, etc. Les partenaires doivent se rapprocher les uns des autres en étant plus attentifs, en partageant leurs espoirs et leurs rêves mutuels et en appréciant le meilleur de chacun (2015).

Gottman explique que la plupart des femmes sont déjà socialisées sur le plan culturel afin d'être intelligentes sur le plan émotionnel, compte tenu du type de jeu qu'elles pratiquent pendant leur enfance. Il est plus naturel pour elles d'être coopératives, compatissantes et intimes - prêts à explorer les aspects émotionnels de la vie et à résoudre les conflits de façon positive (2015, p. 122). Aux hommes de faire le reste.

 

 

Esther Perel Bonding in Captivity

 

 

 



abs11.5 rouge  Esther Perel : Bonding in Captivity 2006

Esther Perel, psychothérapeute belge a une perspective très similaire. Perel pense que, pour réussir, chaque couple doit avoir l'intention de faire le nécessaire pour maintenir le mariage en vie, et particulièrement en ce qui concerne l'épanouissement de la sexualité. Dans son livre Bonding in Captivity publié en 2006, elle écrit :

"Les relations modernes sont des chaudrons de désirs contradictoires : la sécurité et l'excitation, l'enracinement et la transcendance, le confort de l'amour et la chaleur de la passion. Nous voulons tout, et nous le voulons avec une seule personne. Concilier le domestique et l'érotique est une tâche délicate. L'érotisme à la maison exige un engagement actif et une intention délibérée. Nourrir l'érotisme à la maison est un acte de défi ouvert." ( p 242)

Perel dit que nous devons faire ce qui fonctionne pour nous, pourvu que nous concluions des ententes qui permettent de répondre aux besoins des deux partenaires. Si les deux préfèrent une relation sans sexe où ils peuvent concentrer leur attention sur d'autres domaines comme la carrière ou les enfants, alors ce n'est pas un problème. Mais si l'un des partenaires a soif d'intimité sexuelle, alors c'est quelque chose qui doit être abordé dans la relation.

 

Serge Chaumier La Deliaison amoureuse

abs11.5 rouge Serge Chaumier : La Déliaison amoureuse (2004)


Dans son livre La Déliaison amoureuse (2004), le français Serge Chaumier analyse le désir de fusion, hérité du romantisme, omniprésent dans les idéaux amoureux qui s’oppose à l’exigence d’indépendance et d’autonomie de l’homme moderne. Il explique comment le couple moderne devient refuge, espoir, et structure défensive, comment les hommes et les femmes chargent le couple moderne de toutes les fonctions indispensables, et parfois contradictoires, à leur épanouissement moral, sexuel, physique, et émotionnel.
« Les représentations de l'amour encore omniprésentes qui réclament la fusion et la durée entrent en conflit avec des exigences sociologiques qui imposent l'égalité des rôles et l'autonomie des histoires de vie. Il y a là donc une évolution ambivalente de l'amour romantique dans la société contemporaine. Les partenaires du couple sont encore déchirés entre ces deux tendances: socialisés d'une part avec des représentations et des modèles parentaux de l'amour fusionnel, sécurisants certes, mais insupportables à vivre, et confrontés d'autre part aux exigences contemporaines de liberté et de partage limité. Bien des crises de couple résultent de ce désir de concilier ces aspects contraires. »
(P94)

 

 

Doug et Naomi Moseley Feelings First

 

abs11.5 rouge Doug et Naomi Moseley : Feelings First 2013

Doug et Naomi Moseley, thérapeutes et auteurs du livre Feelings First, publié en 2013 croient que l’émotion est la clé pour alimenter les feux de la passion sexuelle. Ils encouragent les couples à exprimer ces émotions et soulignent également l'importance d'apprendre à écouter les expressions des sentiments afin que chaque partenaire se sente entendu. Ils parlent de l'importance de la monogamie pour faire perdurer le couple.

"Quand les individus et les couples veulent avoir plus de passion dans leur vie, ils doivent en apprendre davantage sur leurs sentiments. Ceci exige un effort déterminé de découverte de soi, d’être prêt à risquer sa vulnérabilité personnelle. La bonne nouvelle pour ceux qui persévèrent, c'est que les récompenses dans les relations et la vie de famille sont inestimables." (formation sur l'intimité, 2013)

 

 

John Gray  Beyond Mars and Venus

 

abs11.5 rouge  John Gray : Beyond Mars and Venus 2017

John Gray, auteur de Men are from Mars, Women are from Venus, (1992), a publié en 2017 un nouveau livre Beyond Mars and Venus (au de la de mars et vénus).
Dans son premier best-seller, il avait insisté sur certain manque de reconnaissance et d'acceptation des différences entre les femmes et les hommes. Schématiquement, il explique qu'en général, une femme apprécie les relations, la communication, la beauté, la spiritualité, la croissance personnelle et l'expression. Elle se définit par ses sentiments et la qualité de ses relations. Un homme valorise la compétence, l'efficacité, le pouvoir, le succès et l'accomplissement. Il se définit par sa capacité à obtenir des résultats.

Dans son livre Beyond Mars and Venus publié 2017 il écrit

"Ce dont nous avons besoin dans nos relations pour nous épanouir durablement a radicalement changé. Les hommes et les femmes ont besoin d'un nouveau type de soutien affectif qui comprend plus d'authenticité, plus d'intimité et d'expression personnelle. Ce changement a créé de nouvelles possibilités, tant pour les relations que pour les individus. Les gens ont la possibilité d'être eux-mêmes d'une manière qu'ils n'auraient jamais pu être auparavant, et d'embrasser des caractéristiques qui vont au-delà de leurs rôles traditionnels de genre, permettant des relations plus intimes que jamais auparavant." (2017,p14)

Cela signifie avoir des conversations significatives, cultiver la curiosité et se soucier de l'autre et de son bien-être, honorer davantage le point de vue de l'autre comme étant légitime.

Gray (2017) souligne qu'il faut faire confiance au besoin émotionnel primaire d'un homme. Il veut que sa partenaire le considère comme quelqu'un de compétent, qu'elle l'encourage, l'apprécie et l'admire pour cela.
Le premier besoin émotionnel d'une femme est d'être soignée. Elle a besoin de partager ses sentiments et de se sentir entendue et comprise par lui. Il s'ensuit que les hommes feraient mieux d'écouter davantage les femmes et que les femmes feraient mieux d'apprendre à croire que les hommes sont là pour elles.

Gray discute des récents développements en matière d'égalité des sexes et de leurs effets sur le mariage : "L'égalité ne signifie pas l'uniformité. Cela signifie respecter nos différences et les garder sous un jour positif. Chaque personne est différente ; chacun d'entre nous a un mélange unique de caractéristiques masculines et féminines. S'attendre à ce que tout le monde se conforme à une norme est le contraire du respect." (2017, page 88)

Gray voit qu'au lieu d'être des " compagnons de rôle " coincés dans des rôles de genre rigides, les couples deviennent des " âmes sœurs ", partageant un amour et une intimité profondes, et respectant le droit de chacun de choisir ses propres orientations dans la vie (2017). Naviguer à travers cette liberté de choix pose ses propres défis. Selon lui, les hommes sont généralement plus épanouis en menant une vie de sens et de but, et beaucoup de femmes sont épanouies en menant une vie remplie d'amour et de bonheur (2017, p. 288).

Il souligne que les principaux besoins des femmes sont l'attention, la compréhension et le respect de leur partenaire. Pour les hommes, l'appréciation, l'acceptation et la confiance de leur conjointes. (2017, p. 286).

 

 

Comment réussir une relation

Selon ces livres, nous pouvons proposer certaines orientations

abs11.5 orange - être conscient des changements
Par le passé, les relations fonctionnaient lorsqu'elles s'inscrivaient dans le contexte culturel et que les partenaires respectaient les normes.

Maintenant, pour qu'une relation soit dynamique, il faut une intention consciente et active, parce que les attentes ont changé. Pour s'épanouir, les partenaires doivent comprendre comment la dynamique de leur relation interagit et comment ils peuvent l'améliorer pour que les deux personnes soient satisfaites. Ils doivent prendre le temps d'établir un sens et des liens.

En d’autres termes, le modèle ancien ne suffit pas. Ni la protection des familles, ni le respect de traditions ne peuvent seuls sauver une relation.

 

abs11.5 orange - le couple doit répondre aux besoins
Le couple moderne est considéré comme une réponse aux besoins émotionnels, matériels et sexuels. Chaque partenaire devrait valider les besoins de l’autre et tenter d’y répondre. Si l’intérêt du couple devrait être pris en compte, l’individualisme de nos sociétés exige de répondre aux besoins, et aux attentes pour ne pas mettre danger l’existence du couple.

 

abs11.5 orange - les soins
S'engager à prendre soin l'un de l'autre et à travailler ensemble pour maintenir un lien d'amour est important pour créer un partenariat à la fois pratique et romantique assurant liberté, créativité et sécurité.

 

abs11.5 orange - liberté et autonomie

Respecter la liberté de choisir des rôles qui reflètent nos intérêts et nos talents permettra aux deux personnes d'exprimer leur féminité et leur masculinité. Cela signifie qu'il faut accepter les différences, et oublier l’idée que les partenaires seront les mêmes dans leur façon de réagir aux opportunités et aux défis. La relation actuellement peut être fusionnelle au début, mais finit généralement par deux égos et deux personnes autonomes.

 

abs11.5 orange - communication de sentiments et de besoin

La valorisation de la communication comme moyen d'approfondir les liens intimes favorise l'amélioration de l'intelligence émotionnelle.
L'expression des sentiments et des besoins, l'écoute de la compréhension, le dépassement des luttes de pouvoir et la résolution efficace des conflits sont devenus des éléments essentiels d'une union réussie.
Les principaux défis dans les relations sont liés à l'argent, à la carrière, aux tâches ménagères, au sexe, à la belle-famille, aux ex-conjoints, à la religion et aux enfants. Tous peuvent être abordés de façon positive grâce à une communication honnête et compatissante.

 

abs11.5 orange - sexualités et érotisme

L'effort et la prise de conscience des besoins et des désirs individuels peuvent encourager l’érotisme, l’affection partagée et la sensualité. Pour créer une satisfaction sexuelle durable, les partenaires peuvent tirer profit de leur volonté d'entrer dans des domaines inexplorés et parfois nouveaux de l'intimité romantique et physique.

 

abs11.5 orange - soutien mutuel

Le soutien mutuel dans la poursuite de leurs intérêts professionnels, familiaux et récréatifs encourage les partenaires à réaliser leur plein potentiel.

Les couples sont de plus en plus ouverts à l'apprentissage de nouvelles façons d'améliorer leur bonheur relationnel afin que les deux partenaires ne soient pas seulement satisfaits, mais qu'ils s'épanouissent dans leur relation avec l'autre. Cela peut nécessiter une certaine recherche, une certaine réceptivité aux changements d'opinions et d'habitudes.

 

abs11.5 orange - encourager l’égalité

Dans de nombreux endroits du monde, grâce à l'éducation, à la démocratie, les cultures s'éloignent d'un modèle social de domination, vers un modèle de partenariat égalitaire.

Ce modèle de partenariat égalitaire exige un consensus sur les valeurs, indispensable comme fondement des relations et du couple.

 

RÉFÉRENCES

Armstrong, A. (2013a) The Keys to the Kingdom. (2013b) The Queen’s Code. Natural Awakenings: San Antonio, Texas, USA.
Armstrong, J. (2013) Whispering in Shadows. Theytus Books: BC, Canada.

Eisler, R. (2002) The Power of Partnership: Seven Relationships That Will Change Your Life. New World Library: California, USA.

Eisler, R. (1995) Sacred Pleasure: Sex, Myth, and the Politics of the Body - New Paths to Power and Love. Harper Collins, New York, USA.

Gottman, J. (2015) The Seven Principles for Making Marriage Work: A Practical Guide. Random House, USA.

Gottman, J. and Schwartz-Gottman, J. (2019) Eight Dates. Kindle Edition. Random House, USA.

Gray, J. (1992) Men Are from Mars, Women Are from Venus. HarperCollins Publishers: New York, USA.

Gray, J. (2017) Beyond Mars and Venus. BonBella Books: Dallas, Texas, USA.

Moseley, D. and N. (2019) Intimacy Training. From www.intimacytraining.com

Perel, E. (2006) Mating in Captivity, Unlocking Erotic Intelligence. Harper- Collins: NY, USA.


Chaumier, serge. (2004) La Déliaison amoureuse : De la fusion romantique au désir d'indépendance, Edition payot, Paris, France.

 

 

 

 

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Sexe et bonheur : l’activité sexuelle nous rend-t-elle plus heureux ?

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Depuis les années 2000, la question du bonheur surgit dans les sociétés capitalistes avec une acuité nouvelle, car l’aisance financière ne semble pas être l’unique facteur de bonheur. En Occident, au Japon, et en Chine, on retrouve une abondante littérature psychologique, sociologique et même économique pour étudier et examiner les déterminants du bonheur comme dans les études de Clark en, 2008, de Dolan en 2008 et de Frey & Stutzer en 2002).

 

Différence entre bonheur et satisfaction


Le " bonheur " est un état d'esprit et une émotion. Tout homme peut choisir d'être heureux. Les personnes pauvres ou malades peuvent être heureuses malgré le fait que tous leurs besoins ne soient pas satisfaits. Le bonheur est défini comme un synonyme de bien-être global, et non pas une satisfaction précise.

La satisfaction, est l'état dans lequel les désirs sont satisfaits, et les exigences possibles. Répondre aux désirs et aux exigences ne rend pas nécessairement heureux.
Être heureux ou satisfait dépend en grande partie des croyances d'une personne, de ce qui donnent un sens à sa vie.

Le bonheur dans le domaine de la sexualité est un bien-être physique, psychologique et émotionnel, qui se mesure sur un délai assez long.
Une femme peut être satisfaite d’un rapport sexuel occasionnel avec un partenaire rencontré sur Internet et exprimer un taux inférieur de bonheur après cette rencontre occasionnelle, par rapport à sa sexualité avec son partenaire durable.
Un homme peut être satisfait de payer une escorte pour passer un moment, et juger cette rencontre (bien que satisfaisante) baisse son niveau de bonheur global.
D’autre part, il peut exister de nombreuses satisfactions (satisfaction sexuelle, satisfaction émotionnelle, etc.) et un seul niveau de bonheur.

 

bonheur satisfaction

 

 

La sexualité et le bonheur

 L’activité sexuelle est peu étudiée en sa qualité de facteur de bonheur dans la société occidentale.

abs11.5 bleu1- le sexe : élément important pour le bonheur


La première étude sur le sujet a été réalisée dans une perspective économique. Blanchflower & Oswald ont Analyser en 2004 la relation entre l’activité sexuelle, le bonheur et la satisfaction dans la société.
Selon les études, les gens considèrent le sexe comme un facteur important de bonheur général. Dans l’étude de Kahneman (2004), sur 19 activités évaluées, les femmes plaçaient l’activité sexuelle comme l’activité la plus déterminante pour le bonheur et la satisfaction.

 

abs11.5 bleu1- fréquence des rapports sexuels et le bonheur


En 2004, Blanchflower et Oswald (2004) ont trouvé une corrélation positive entre l’activité sexuelle et le bonheur dans un échantillon de 16 000 Américains. Dans cette étude, il souligne un lien entre le bonheur et la présence d’un partenaire sexuel. Les rapports sexuels plus fréquents semblent favoriser l’apparition de niveau plus élevé de bonheur.

 

abs11.5 bleu1- partenaire unique ou multiples


Le partenaire sexuel unique est un facteur important pour maximaliser le bonheur dans le couple. Le fait d’avoir des relations extraconjugales ou de payer pour avoir des relations sexuelles diminuent le bonheur et la satisfaction.

 

abs11.5 bleu1- aspects physiques et émotions


Pour les hommes, les aspects physiques des rapports sexuels, leur intensité et leur variation, ainsi que leur fréquence semblent influencer le niveau du bonheur. Chez les femmes il existe une relation forte entre le bonheur et le fait de donner et de recevoir l’affection de leurs partenaires.

D’autres études plus récentes comme celle de Zhiming Cheng et Russell Smyth de 2014 ont tenté d’évaluer l’influence de la sexualité sur le bonheur.

 

bonheur facteurs sexuels

 

abs11.5 bleu1- combien de rapports ?


Ils ont trouvé qu’un seul rapport sexuel par mois diminue la satisfaction dans le couple, et qu’un rapport sexuel par jour est corrélé avec le niveau le plus élevé de bonheur.

Le fait d’avoir un rapport sexuel par semaine augmente le taux du bonheur du couple.
Le fait d’avoir une fréquence sexuelle considérée comme parfaite augmente le bonheur chez les hommes seulement.
Les personnes ayant des rapports sexuels fréquents avec leur partenaire principal, ou plusieurs fois par jour, sont plus heureux que les personnes ayant des rapports sexuels peu nombreux.

Avoir des rapports sexuels réguliers avec son partenaire principal est considéré comme un élément important du bonheur.
La fréquence des rapports sexuels est plus importante pour les hommes que pour les femmes et influence le niveau de bonheur chez les hommes. Cette différence pourrait être le résultat des différences biologiques et hormonales.

Les personnes ayant un revenu élevé ont généralement plus de loisirs, leur niveau de bonheur dépend moins de leurs activités sexuelles que les personnes à des revenus modestes. En cas de revenu moyen, un rapport sexuel par semaine augmente le bonheur. Et une fréquence sexuelle moindre (de moins d’un rapport sexuel par semaine) peut prédire l’absence de bonheur et augmente le risque de séparation de ces couples.

 

abs11.5 bleu1- niveau d’instruction


Le sexe apporte plus de bonheur aux personnes instruites. Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que les personnes ayant un capital culturel plus élevé sont plus capables d’exprimer leurs préférences sexuelles, et de valider les préférences de leurs partenaires selon Rainer et Smith (2012).

 

abs11.5 bleu1- intimité et bonheur


Le bonheur dépend également de l’intimité partagée, de la capacité d’écouter, et de partager les préférences sexuelles de son partenaire. Les personnes ayant des valeurs sexuelles plus libérales ont des taux élevés de bonheur.

 

abs11.5 bleu1- relations extra conjugales


La présence de nombreux partenaires concomitants semble influencer le bonheur. Le fait d’avoir deux partenaires concomitants baisse le bonheur et la satisfaction chez les femmes. Le fait d’avoir trois partenaires concomitants baisse le taux de bonheur chez les hommes aussi.

La relation extraconjugale semble diminuer le bonheur et la satisfaction dans le couple chez les hommes comme chez les femmes. Cependant, Le bonheur dans les relations monogames apparaît corrélé positivement avec la satisfaction relationnelle, et le bien-être général.

 

abs11.5 bleu1- orgasme et bonheur

Une fréquence plus élevée de l’orgasme augmente le bonheur de façon globale, sans augmenter la satisfaction des hommes et des femmes séparément.

 

abs11.5 bleu1- pratiques sexuelles et bonheur


Les pratiques sexuelles n’ont pas un effet significatif sur le bonheur, les positions sexuelles non plus, de même pour le sexe oral et le sexe anal.
Selon les études publiées, seul le baiser augmente le bonheur chez les hommes, sans effet significatif pour les femmes. Caresser les seins de la partenaire féminine augmente les scores de bonheur des partenaires masculins et féminins.
Caresser les parties génitales de son partenaire augmente le score de bonheur des femmes, et diminue légèrement le score de bonheur des hommes.

 

abs11.5 bleu1- satisfaction sexuelle et émotionnelle


La satisfaction émotionnelle et physique augmente le score de bonheur pour l'ensemble de l'échantillon ainsi que pour chaque sexe. Les coefficients sont légèrement plus élevés pour les femmes que pour les hommes.
Avoir des idées négatives sur la sexualité, avoir honte, exprimer une pudeur excessive, ces points semblent diminuer la satisfaction et le bonheur dans le couple.

 

abs11.5 bleu1-affection et bonheur


Exprimer et recevoir l’affection n’a pas d’effet statistique sur le bonheur des hommes, par contre il augmente le bonheur des femmes. L’expression et la réception de l’affection sont jugés plus importantes que le revenu moyen du couple ou du partenaire.

 

abs11.5 bleu1- relations sexuelles tarifées


Les relations sexuelles tarifées semblent produire un niveau de bonheur largement inférieur à celui des relations sexuelles avec un partenaire unique chez les hommes. Le fait d’être payée pour offrir des relations sexuelles diminue profondément le bonheur des femmes.
Le fait d’avoir un massage érotique ne semble pas modifier le taux de bonheur des hommes et des femmes. Le fait de regarder la pornographie n’influence pas le niveau de bonheur des hommes, des femmes, et du couple.
Les relations sexuelles occasionnelles semblent diminuer le bonheur chez les femmes.

 

abs11.5 bleu1- rapports sexuels consentis et non désirés


Le fait d’avoir des rapports sexuels consentis et non désirés réduit le bonheur des femmes, sans effet sur le bonheur des hommes.
Le fait d’avoir des rapports sexuels uniquement pour satisfaire son partenaire diminue le niveau de bonheur pour les hommes, sans effet significatif sur le bonheur des femmes.

Conclusion :

Plusieurs conclusions se dégagent de ces analyses.
La première est que les rapports sexuels ont un effet positif sur le bonheur et sur la satisfaction, surtout les rapports sexuels avec un partenaire principal fidèle, intime, et dont la fréquence sexuelle n’est pas inférieure à une fois par semaine.
Une deuxième constatation permet de noter qu’il existe un lien entre le capital culturel et l’effet du bonheur lié au sexe. Les gens les plus instruits ont plus de bonheur dans la sexualité en raison de leur capacité à partager à communiquer et à exprimer leurs besoins.

Une troisième constatation peut indiquer que la qualité des rapports sexuels joue un rôle important dans le bonheur. La fréquence de l’orgasme peut être un indicateur de la qualité, ainsi que la satisfaction émotionnelle et physique.

Une quatrième conclusion s’impose. Les études démontrent sans détour que le nombre optimal de partenaire sexuel est de un. Le fait d’avoir une relation sexuelle engagée, durable, semble jouer un rôle important sur le bonheur des hommes et des femmes.

Il existe d’importantes différences entre les hommes et les femmes. Chez les hommes, les aspects physiques des rapports sexuels influencent le bonheur, la fréquence des relations sexuelles et la participation de la partenaire augmente le bonheur des hommes.
Pour les femmes, il existe une relation forte entre l’intimité, les échanges, l’affection et le bonheur.

 

References
Blanchflower, D. and Oswald, A. (2004). Money, sex and happiness: An empirical study. Scandinavian Journal of Economics, 106, 393-415.
Clark, A. E., Frijters, P. and Shields, M.A. (2008). Relative income, happiness and utility: An explanation for the Easterlin paradox and other puzzles. Journal of Economic Literature, 46, 95-144.
Doran, K. and Price, J. (2014). Pornography and marriage. Journal of Family and Economic Issues (in press).
Frey, B. and Stutzer, A. (2002). Happiness and Economics. Princeton NJ: Princeton University Press.
Rainer, H. and Smith, I. (2012), Education, communication, and wellbeing: an application to sexual satisfaction. Kyklos, 65(4), 581-598.
Wadsworth, T. (2014). Sex and the pursuit of happiness: How other people’s sex lives are related to our sense of well-being. Social Indicators Research.
Zhiming Cheng et Russell Smyth : Sex and happiness, Journal of Economic Behavior & Organization - janvier 2014

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L’or de Rimbaud, l’inaccessible étoile

 

rimbaud roche

 

 

 

Le directeur du collège de Charleville, Jules Desdouet disait de son élève Arthur Rimbaud : « Rien d’ordinaire ne germe en cette tête, ce sera le génie du mal ou celui du bien. »(1)

Ce fut le génie. 

 

 

Rimbaud partageait plusieurs points communs avec Mozart, les deux détestaient leurs terres natales, les deux se révélèrent des prodiges et des génies sans effort, et les deux étaient de vrais sales gosses. Les deux ont quitté leurs villes pour vivre ailleurs.

Arthur Rimbaud est né à la fin du XIXe siècle. Un siècle de guerre, de capitalisme sans limites, de révolution, et de mutation.

 

À travers quelques textes poétiques, Rimbaud accède à l’immortalité en raison d’un talent et d’une lucidité peu commune. Dans son livre, une saison en enfer, il propose un parcours initiatique : refuser le réel, chercher un autre monde, chercher l’absolu et revenir pour formuler une conclusion. Mais pour quoi faire ?

 

 

 rimbaud citation

L’or de Rimbaud : L’absolu

Une légende veut qu’à son retour d’Abyssinie, Rimbaud ait enterré dans le jardin de la maison de famille à Roche, de l’or. Huit kilos d’or évoqués dans la correspondance du poète, les travaux n’ont pas découvert de l’or dans les environs de la maison familiale. Mais pour certains, ces terres renferment un trésor, l’or de Rimbaud qui reste à découvrir.

Le vrai « or » de Rimbaud est ailleurs. 

« Nous avons un instinct qui nous élève et que nous ne pouvons réprimer », affirme Blaise Pascal (1623-1662) dans ses Pensées.

 

 

Le mouvement poétique de Rimbaud dirige cet instinct, vers un ailleurs, vers cet « inconnu » à explorer. 

 

 

Dans son texte alchimie du verbe, il écrit :

« Pleurant, je voyais de l’or, et ne pus boire. »

Le poète regrettait de ne pouvoir accéder à cet or visible, à  la portée de main. L’or est le but de l’alchimiste, dans la tradition ancienne. La soif est impossibilité de boire, alors qu’il y a de l’eau partout, car le texte cite (fleuve, orage), Rimbaud nous raconte l’échec à saisir l’idéal, ou l’absolu qui s’offrait, cet échec si douloureux le fait pleurer.

Il termine son texte l’alchimie du verbe en écrivant :

« Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté. »

 

 

Après avoir tenté, Rimbaud découvre l’inaccessible, accepte, se contente de vivre parmi les humains.

La poésie de Rimbaud est une invitation à la recherche de l’absolu, sans nier le réel, pour répondre au besoin humain essentiel : la transcendance. En langage moderne, la psychologie positive préfère parler de l’auto réalisation comme un besoin humain légitime et incontournable.

 

 

 

Le déni du réel est de courte durée

Pour Rimbaud, désirant atteindre l’absolu, la réalité paraît discutable, relative, y compris la morale, l’éducation, la science, le travail. Tout semble contestable.

Cette négation de la réalité provoque le désir de fuir, de voyager. Rimbaud fait plusieurs voyages irréels ou imaginaires, avant de commencer son vrai voyage. Le thème du voyage est présent dans de nombreux textes.

Rimbaud refuse la réalité en recherchant l’inaccessible.

 

 

Il refuse la réalité et va chercher la vérité hors du monde. Il entreprend une évasion hors de la réalité et s’enfuit vers le monde irréel. Il rêve de la révolution des mœurs et de l’amour, en croyant détenir un pouvoir surnaturel. Il s’imagine avoir trouvé la vérité qu’il cherche, mais ce n’est qu’une vérité illusoire.

 

 

rimbaud citation amour

 

L’amour est la solution ?

Rimbaud ne trouve pas la solution dans l’amour, ne pense pas que l’amour est la solution, sauf à réinventer l’amour. À chacun son amour pour être heureux, satisfait, et pour réaliser ses rêves. 

 

 

 

rimbaud citation retour au reel

Vers une nouvelle modernité

Les humains n’échappent pas à la terre, à ses réalités, à ses lois et à sa morale. Les textes de Rimbaud sont un rappel à cette réalité, sans oublier de parler de modernité. À chacun de moderniser son monde.

 

 

La fameuse expression « être absolument moderne » définit la modernité par la coexistence de la modernité et de l’ancienneté, l’association de l’ancien avec le récent.

 

 

 

Le révolté : ni deuil ni résilience  

Rimbaud était révolté contre la société, ses inégalités, ses codes et ses lois. Il était un résistant. Il a toujours refusé la réconciliation et la résilience. Il se montrait un réaliste, incapable de changer le monde, sans l’accepter et sans chercher à s’adapter. Il a fait avec.

 

La prise de risque est indispensable selon lui pour accéder à l’auto réalisation, le risque de refuser l’amour pour le réinventer, le risque de refuser le réel pour le changer, le risque d’être inconsolable pour ne pas oublier ses objectifs, le risque de ne jamais faire le deuil de ses rêves.

 

A l’adolescence, la prise de risque est une façon d’échapper et d’explorer le monde adulte. Pour les adultes, la prise de risque devient un moyen pour vivre, découvrir le monde, et chercher l’absolu.

 

 

Bibliographie

1— Louis Pierquin, « Sur Arthur Rimbaud », Courrier des Ardennes, 24 décembre 1893, dans J.-J. Lefrère, p. 54.

 

 

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Pornhub n’est le nouveau rapport Kinsey

 

poruhub

 

Les études sur le comportement sexuel humain ont été difficiles en raison des liens entre la sexualité et l’intime, et de la relation entre la sexualité et la société.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la publication des résultats des recherches du Dr Alfred Kinsey  (Alfred Charles Kinsey 1894 — 1956) fut un événement scientifique majeur. Après de nombreuses années d’étude, il publie deux livres sur le comportement sexuel humain masculin Sexual Behavior in the Human Male (1948) et féminin Sexual Behavior in the Human Female (1953).

 

kinsey citation

 

Après des années de travail, il donne pour la première fois un aperçu chiffré et statistique du comportement sexuel des Américains, sur leur préférence, et sur leurs limites. La publication étonna le grand public, en révélant la fréquence de certaines pratiques sexuelles considérées comme tabou à l’époque comme l’homosexualité, ou les pratiques sexuelles anales, sans négliger les déviances sexuelles et l’adultère.

 

Les critiques furent sévères à l’encontre de ces résultats. D’autres chercheurs ont réalisé depuis, la même enquête pour arriver au même résultat. Les critiques dirigèrent leurs flèches contre Kinsey le traitant de menteur, ou de pervers, et discutant sur son homosexualité latente, ou la possibilité d’avoir été victime d’abus sexuels pendant son enfance. Dans ces années-là, discuter le comportement sexuel humain était tabou. Kinsey fut à l’époque, traité de pervers et de pornocrate.

 

Rapport Pornhub 2017 – 2018

Depuis plusieurs années, le site de pornographie Pornhub a pris l’habitude de publier un certain nombre d’études à la fin de l’année, portant sur la fréquentation du site, moyen de se faire de la publicité, et d’enthousiasmer les annonceurs. 

En 2017, le site annonçait de records impressionnants : 75 millions de visiteurs par jour, le 40e site le plus visité au monde, le plus grand site au Canada, le 20e site aux États-Unis, dépassant le New York Times et Washington Post réunis. En 2018 : 92 millions/jour. En 2018, le site affiche  : 33,5 milliards de visites en 2018.

On découvre que le nombre de femmes qui fréquentent ce site est considérable. Les femmes privilégient les vidéos de massages sexualisés. Toutes les pratiques sexuelles sont sollicitées.

Les vidéos mettant en scène blancs et noirs sont populaires, ainsi que les scènes jouées par des vedettes asiatiques.

 

Pornhub france

 

La catégorie familiale mettant en scène des relations entre beau-père et belle-fille, entre belle-sœur et beau-frère sont populaires.

Les amateurs de dessins animés japonais sexualisés «   hentai » sont nombreux, sur le site, comme les fétichistes.

Les mots qui reviennent le plus souvent sont : love, hot, like, good et sexy. Les termes lesbian, hentai et milf sont en tête. Les États-Unis sont les premiers sur Pornhub et ils devancent le Royaume-Uni, l’Inde, le Japon, le Canada et la France.

Les femmes : 29 % en moyenne de femmes soit trois points par rapport à l’année 2017. Avec 35 % de femmes, la France est un de pays où Pornhub est le plus visité par la gente féminine.

Les femmes recherchent en priorité les contenus lesbiens, les vidéos mettant en scène des Japonaises et les Hentaï. Les hommes sont attirés en premier lieu par les Japonais, les milf et les Hentaïs.

Une visite en moyenne sur Pornhub en France dure 10 minutes et 11 secondes, avec un âge utilisateur type de 37 ans. Le jour ayant connu le moins de visites en France est le 14 juillet.

Le terme « française » restant le plus recherché cette année, par les visiteurs français devant « french » et « maman française ». Cette année, la France a été le 6e consommateur de contenu pornographie sur ce site.

 

Pornhub : reflet du comportement sexuel planétaire ?

En juin 2017, New York Magazine posa la question sous la forme d’une boutade : « Pornhub Is the Kinsey Report of Our Time ? »

Les chiffres affichés par Pornhub sont impressionnants, mais ne reflètent pas le comportement sexuel, en dépit d’un échantillon planétaire. Ces chiffres reflètent des préférences, des fantasmes, et inclinations pour certaines pratiques sexuelles. Les travaux scientifiques sur le comportement sexuel s’intéressent aux pratiques réelles dans un contexte donné.

Comme dans les travaux du Kinsey, les chiffres affichés par les sites de pornographie confirment que la sexualité humaine continue à être multiple, et complexe.

Dans son rapport, Kinsey soulignait l’influence de la biologie (hormones), et de la culture dans le comportement sexuel. En lisant ces chiffres, sur un échantillon planétaire, nous pouvons nous interroger si l’humanité n’est pas en train d’acquérir la même culture, d’apprécier les mêmes goûts, d’érotiser les mêmes préférences. Il n’existe pas de réponse à cette question actuellement.

La pornographie est un sujet difficile. S’agit-il d’une pratique sexuelle à part entière comme la masturbation, ou d’un comportement sexuel comme le fétichisme ou d’un reflet de préférences et des attirances ?

 

Ces chiffres ne reflètent en aucun cas le comportement sexuel des humains ni le comportement sexuel des pays ou par tranches d’âge. Ces chiffres rappellent en premier lieu l’importance de la pénétration pornographique dans nos sociétés.

 

La pornographie sur Internet a favorisé l’exposition de minorités sexuelles, normalisé les pratiques sexuelles minoritaires ou marginales et engendré de problèmes, liés à la masturbation, au rapport sexuel violent, et à l’image du corps féminin et masculin.

De chercheurs craignent que la pornographie n’influence culturellement le comportement sexuel en insistant sur l’importance de l’orgasme, sur l’aspect technique des rapports sexuels, et sur l’incapacité de la pornographie à transmettre des émotions.

 

La pornographie continue à irriter au nom de la condition féminine, de la morale, de la protection des mineurs, mais les publications annuelles de Pornhub ne suscitent ni émoi ni critique. Nous sommes loin de Kinsey.   

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Le sens de la vie selon la psychologie moderne

sens de la vie

 

 

Nous vivons dans une société individualiste qui offre à chacun la possibilité d'organiser, autant que possible, son parcours personnel.
La question sur le " sens de la vie " devient de plus en plus présente en Occident sans idéologies ni religions où chacun devrait créer son propre projet au sein de la collectivité.
Une existence prend son sens quand elle mène à quelque chose, lorsque le présent mène à l'avenir.
Il appartient à chacun de prendre le temps de découvrir ses idéaux profonds, ses passions et ses besoins.


Selon le psychologue Viktor Frankl :

La recherche d'un sens à la vie est parfois remplacée par la recherche du pouvoir, incluant sa forme la plus primitive, soit le désir de gagner toujours plus d'argent. Dans d'autres cas, c'est la recherche du plaisir qui y est substituée.


Viktor Frankl en est convaincu : c'est en cherchant ce sens profond de leur vie que ses patients retrouveront progressivement volonté et joie de vivre.
Héritière de la philosophie du bien-être, la psychologie moderne tente de formuler des conclusions utiles sur le sens de la vie, et sur les moyens les plus appropriés pour y arriver.

 

citation sens de la vie nietzsche

La passion


Kierkegaard disait : on a plus perdu, quand on a perdu sa passion que quand on s'est perdu dans sa passion.

Pour d'autres philosophes, la passion est problématique, car elle perturbe notre rationnement. Pour les philosophes de la liberté, la passion est une " maladie de l'âme " (Kant), pour les philosophes rationalistes comme Descartes, elle brouille le jugement et empêche l'accès aux vérités.
La psychologie moderne tente de trouver une réponse utile à ces oppositions. Existe-t-il une différence entre avoir une passion harmonieuse et une passion obsédante ? La réponse est oui. En 2003, le psychologue canadien Robert Vallerand a fait une nette distinction entre passion harmonieuse et obsédante. Si votre passion vous dépasse, devient hors de votre contrôle, si votre bonheur et votre estime de vous-même dépendent de cette passion, vous êtes dans une passion obsédante, qui risque de vous mener vers l'anxiété et la tristesse. Si votre passion est sous contrôle, raisonnée par votre esprit et par votre plan de vie ou par vos principes éthiques, vous êtes dans une passion harmonieuse. Vous pouvez imaginer que le travail ou l'argent peuvent faire votre bonheur.


Cette passion est saine, sauf quand l'argent ou le travail deviennent indispensables à votre bonheur, ou pire, quand ils sont en contradiction avec vos principes ou vos attentes. En cas de passion obsédante, il est plus difficile de trouver le sens de sa vie.
Hegel préférait dire : Rien de grand ne s'est accompli dans le monde, sans passion.

 

citation sens de la vie shakespeare

Les projets pour donner du sens à notre vie

Pour donner un sens à votre vie, ne laissez pas mourir vos projets et vos ambitions. Cultivez vos rêves et gardez-les précieusement. Si vous avez une ambition, n'attendez pas longtemps pour transformer cette ambition en projet. Les chercheurs à l'université de la Floride du Sud ont examiné les réponses de centaines de personnes qui se plaignent de l'absence de sens à leur vie et le retentissement de cette absence sur leur carrière professionnelle, sur leur santé, et sur leur qualité de vie. Les chercheurs ont remarqué que les personnes qui négligent leurs ambitions et leurs projets perdent plus que les autres le sens et la qualité de leur vie. La recherche du sens dans notre vie dépend de nos projets, de leur réalisation, et de leurs relations avec nos besoins, et nos vraies attentes.

 

citation sens de la vie twain

 

Endurance et autodiscipline

Dans de nombreuses publications, les psychologues semblent s'accorder sur un point : la vie sans endurance et courage ne peut être une vie satisfaisante. La psychologue Angela Duckworth de l'Université de Pennsylvanie écrit dans son livre publié en 2016 " tomber 7 fois, se relever à la huitième " que les personnes endurantes sont capables de réussir leurs projets, d'améliorer leur qualité de vie. Ces personnes sont consciencieuses, autodisciplinées, courageuses et travailleuses. Ces critères semblent s'associer avec la réussite professionnelle, et une meilleure qualité de vie. Se relever après un échec exige une passion pour recommencer, du courage pour se remettre au travail, et une endurance pour réussir.

 

citation sens de la vie Williams

Persévérance pour réussir

Jon Jachimowicz de l'école de commerce de New York a étudié le sentiment des personnes qui font leur travail avec passion. Il a noté que les personnes qui apprécient leur travail bénéficient de cette association passion/travail. Ces personnes sont plus heureuses, et plus douées pour réussir sur le plan professionnel et personnel. Ces résultats suggèrent que la persévérance est indispensable pour transformer une passion en projet, pour trouver un sens à la vie, et pour chercher une bonne satisfaction.

 

citation sens de la vie Yoshikawa

L'investissement peut transformer le travail en passion

Certains auteurs pensent que l'investissement profond dans une tâche peut parfois transformer cette tâche en passion.
Duckworth suggère que personne ne rencontre sa passion et le sens de sa vie spontanément, et qu'il ne suffit pas de réfléchir ou de méditer pour changer les conditions de notre vie. Il est important d'explorer, d'essayer différentes activités, d'étudier différents projets, d'affronter les défis pour trouver le sens de sa vie. Il est parfois utile de chercher le conseil chez les autres, à travers le contact personnel, ou à travers la lecture et les études.


Exécuter consciencieusement une tâche, maîtriser cette tâche, perfectionner l'exécution peut devenir une passion. Dans une étude publiée en 2014, les entrepreneurs allemands ont remarqué qu'une tâche répétée pendant huit semaines peut être exécutée d'une façon satisfaisante pour les employés à partir de la neuvième semaine. Les employés ont exécuté cette tâche, ont perfectionné leur approche, ont fini par transformer cette exécution en passion. Les tâches exécutées étaient librement choisies par les employés, les procédures d'exécution également. Cet investissement qui transforme le travaille en passion exige le libre choix de son travail, et la compréhension de l'intérêt de ce travail.

Quelques suggestions

Certaines écoles de psychologie proposent quelques conseils pour aider chacun à trouver le sens de sa vie. Nous trouverons les mêmes conseils dans les livres de philosophie, dans les conseils de nos parents et dans la culture populaire
1. Ne négligez pas vos rêves et vos projets
2. Cultiver ce que vous trouvez agréable
3. Penser à ce que vous aimez avant de penser à ce que vous n'aimez pas
4. Analyser vos sentiments et vos besoins
5. Ne pas gaspiller son temps (être raisonnable avec les jeux et les distractions)
6. Savoir distinguer le bonheur de la satisfaction
7. Ne pas être passif dans la vie
8. Trouver le temps pour réfléchir à vos propres problèmes
9. Être patient.
10. Vous devez faire ce que vous aimez.

 

References:
Dave Isay : Callings: The Purpose and Passion of Work 2016, Penguin Press.
Wilhelm REICH, " L'analyse caractérielle ", Paris, Payot
Viktor Frankl, découvrir un sens à sa vie, Montréal, Actualisation, 1988

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Le philosophe japonais Takeshi Umehara est mort

Takeshi Umehara

 

Le philosophe japonais Takeshi Umehara est mort

Le 12 janvier, ce philosophe japonais est décédé d'une pneumonie à son domicile à Kyoto. Il avait 93 ans.
Takeshi Umehara, a publié de nombreux ouvrages sur la philosophie, les religions et la littérature. Il était parmi les penseurs influents au Japon et en Asie, intervenant sur de nombreux sujets dans les médias japonais et asiatiques.
Né à Sendai, Umehara était professeur à l'Université de Ritsumeikan et président de l'Université des arts de la ville de Kyoto, la plus ancienne université des arts du Japon, après avoir obtenu son diplôme de philosophie en 1948.


Au début de sa carrière, il concentra son travail sur la philosophie occidentale, pour analyser  les liens entre la culture japonaise et la culture occidentale, entre le bouddhisme et la philosophie occidentale. Il a élargi ses activités de recherche pour publier des livres analysant la culture contemporaine et la société japonaise actuelle. Umehara a écrit à propos de " l'esprit " japonais dans ces œuvres telles que " Warai No Kozo " (Structure du rire). Après avoir publié " Jigoku no Shiso " (" Le concept de l'enfer ") en 1967, Umehara a écrit de nombreux livres sur le bouddhisme, et sur les fondateurs des écoles religieuses Honen et Shinran.


Il a contribué à la création du Centre international de recherche sur les études japonaises à Kyoto, dont il a été le premier président de 1987 à 1995.
Au cours des dernières années, il a étudié une " philosophie de l'humanité " et la coexistence de la civilisation et de la nature.


Il a composé des œuvres théâtrales sur Yamato Takeru et Gilgamesh.
Il était nommé en 1987 à la tête du centre international de recherches études japonaises (Nichibunken), établi par le premier ministre Yasuhiro Nakasone pour archiver et étudier la culture japonaise au Japon et à l'étranger. Ce centre de recherche était une idée controversée au Japon, les intellectuels de gauche y voyaient un centre de réflexion sur l'identité japonaise, et sur la culture japonaise sans l'ouverture nécessaire au monde.

 

Takeshi Umehara citation

 

Critique de la modernité


Umehara exprimait des points de vue personnels sur les sujets d'actualité. Il était critique à propos des greffes d'organes provenant de donneurs morts en demandant une réflexion éthique sévère pour réguler ces pratiques. En dépit de ces points de vue considérés comme conservateurs, Umehara s'est souvent exprimé contre la volonté des hommes politiques conservateurs du Japon de revoir la constitution. Avec les écrivains Kenzaburo Oe et Jakucho Setouchi, il a appelé à la création de " Kyujo no Kai ", un groupe défendant l'article 9 de la constitution japonaise prônant le renoncement à la guerre.
Il a rejoint un groupe gouvernemental en tant que conseiller spécial chargé de concevoir des programmes de reconstruction pour les zones dévastées par le séisme et le tsunami qui ont ravagé l'est du Japon en mars 2011.

Sur le plan politique, il exprimait un point de vue conservateur selon les normes européennes, une lecture de droite moderniste, essayant d'associer la modernité, à l'éthique, et à la conservation d'une identité culturelle.


Il a longuement analysé la société japonaise, en fondant des concepts comme le mutualisme, cette responsabilité réciproque, interpersonnelle spécifique à la culture japonaise où chacun est responsable à la fois de soi-même et d'autrui. Il démontrait comment cette notion inconnue de l'individualisme occidental moderne c'est par rayonnement les deux cultures. Ce concept de mutualisme ressemble à ce qu'on a nommé en Occident la société du " care ", ou la société de soins, où la société dans son ensemble devrait aider les citoyens à affronter les difficultés de leur existence. Il analysait l'origine de ce mutualisme japonais, cultivé dans les familles et à l'école où les enfants dès leur plus jeune âge, participent à l'entretien de leur classe, ont de nombreuses activités de clubs, de responsabilités partagées. Ce mutualisme japonais continue dans l'entreprise et dans le monde du travail.
En étudiant la ressemblance entre le bouddhisme, et la philosophie occidentale comme celle de Heidegger, il tisse les liens entre la culture japonaise et la culture occidentale. En analysant l'individualisme au sein de la société japonaise, il insiste sur une différence culturelle fondamentale entre les deux cultures.
Dans les années 90, il était considéré par la gauche européenne et américaine comme le penseur d'un nouveau nationalisme japonais, et au Japon comme un penseur de centre droit. Quelques années plus tard, il est considéré tout simplement comme un philosophe critique de notre modernité.

 

 

Un passage de Takeshi Umehara

Pour les amoureux de la philosophie, et comme à ce philosophe, voici un passage de l'introduction de son livre sur le bouddhisme et la philosophie de Heidegger, publié en 1970. La lecture de Takeshi Umehara permet au lecteur occidental d'avoir une critique raisonnée et sévère sur le modèle culturel en Occident depuis le XIXe siècle, et une critique sévère et sans nuance sur la société japonaise attachée à l'individualisme, la consommation.
Ses critiques de ce modèle culturel et économique ont influencé la société japonaise, continuent à être utiles et valables.

" Le monde moderne a entrepris une grave expérience, à savoir si un homme peut ou non vivre sans dieu ni religion.
"Dieu est mort", a déclaré Nietzsche. C'était le destin de la civilisation européenne moderne en raison de science et technologie. Après avoir douté de tout, Descartes atteint un "ego pensant", c'est-à-dire la raison ou l'intellect était le point de départ de sa philosophie.
Dostoïevski, un prophète du destin historique comme Nietzsche, parle par la bouche d'Ivan : "ni Dieu ni immortalité, l'homme est autorisé à faire tout. "
Il veut dire qu'il n'y a pas de morale sans Dieu. Karamazov a demandé à son fils Ivan : "Avons-nous été trompés par les prêtres depuis si longtemps ? Ni Dieu ni immortalité !
Ivan répondit : il n'y aurait pas notre civilisation s'il n'y avait ni Dieu ni l'immortalité. "

En tuant les dieux, le Japon a réussi sa modernisation. À la suite de cette modernisation, le Japon a atteint l'un des produits nationaux bruts les plus élevés du monde. Cependant, avec cette prospérité matérielle, une vanité monstrueuse commence à imprégner l'atmosphère notre société. Nous sommes devenus le peuple le plus impie au monde et nos motivations sont des pulsions pour le sexe et la consommation.
N'est-ce pas l'Européen qui a enseigné aux peuples non européens à tuer leurs dieux ? Sommes-nous les étudiants qui dépassent leurs Professeurs ?
La mort des dieux, l'effondrement des valeurs, la libération d'instincts et le désordre qui en découle forment maintenant une situation critique. "

 

Aujourd'hui, quand la critique du modèle occidental devient l'affaire des Occidentaux, les analyses d'Umehara peuvent avoir une certaine utilité.

 

 

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Technique de séduction : sous culture des bad boys

bad boy

 

C'était en 2004. Un ami me conseille un forum de célibataires et aussi un forum de techniques de séduction. Ce passage était mon premier contact avec cet étrange concept : la technique de séduction. Les membres de ce forum discutaient conseils et stratégies, certains garçons y croyaient pendant que les filles exprimaient leur étonnement ou leur regret de cette étrange idée. J'ai appris depuis qu'il existe des livres, des films, et des stages de formation organisés par des entreprises spécialisées ou par des sites de rencontres.

L'industrie de la séduction a vu le jour aux États-Unis dans les années 2000, sous forme de forum, de sites en ligne qui allaient engendrer des produits commerciaux et des services. Nous pouvons lire les écrits d'experts en séduction qui offrent aux hommes hétérosexuels des conseils sur l'art de séduire les femmes, des hypothèses, des méthodes, des stratégies et des expertises. Le net français, nos forums a suivi le même chemin. Cette sous-culture persiste toujours, minoritaire, inquiétante, sujette aux analyses et aux critiques.
Dans son livre, Séduction : Les hommes, la masculinité et l'intimité négociée, 2018, Rachel O " Neill souligne que cette sous-culture prolifère et s'auto-alimente sans que le discours féminin ou féministe ne puisse l'influencer ou la modérer.

 

 

femmes darwin

 

Darwin, ou comment évaluer l’humain

Dans les années 2000, l'apparition d'internet a modifié la notion de séduction entre homme et femme. Cette technologie privilégie l'image et les échanges, a favorisé la proximité, l'individualisme, et la recherche d'un bonheur sur mesure.

La pensée dominante de l'industrie de la séduction est fondée sur une interprétation scientifique et empirique de la théorie évolutionniste de Darwin, et sur d'autres raccourcis et préjugés sur les hommes et les femmes.

La société est considérée par la théorie évolutionniste comme une jungle, les humains sont des animaux obsédés par leur survie, réagissant selon leurs besoins, et selon leur instinct.
L'homme le plus fort, le plus riche, le plus puissant devient l'homme alpha, le fournisseur qui répond aux besoins des femmes, et qui peut avoir le harem le plus peuplé et les plus belles femmes. Le mâle alpha choisit les femmes les plus jeunes (les plus fertiles), les plus belles, pour engendrer les plus beaux enfants.
De leur côté, les femmes sont obsédées par la beauté, la force, et l'argent. Elles choisissent l'homme le plus fort, le plus protecteur, et le meilleur fournisseur.

Cette interprétation de la théorie évolutionniste de Darwin, semble dessiner une société qui ressemble un peu à la société néolibérale.
Dans son livre ; A Lab of One's Own. 2018, Patricia Fara explique comment Darwin a rendu la femme inférieure. Charles Darwin bénéficie d'un énorme prestige en Occident, il est présent dans nos manuels scolaires. Charles Darwin inventa le concept de sélection naturelle comme moteur De l'évolution. Darwin a proclamé que l'égalité entre le sexe était scientifiquement impossible, et souligna l'infériorité féminine dans la nature où les mâles étaient plus beaux, plus forts et les plus capables de survivre. Pour attirer le mâle puissant, les femelles entrent dans une compétition acharnée. L'évolution darwinienne implique une hiérarchie naturelle immuable.

On explique le fonctionnement féminin, interprété selon l'approche évolutionniste, en conseillant aux hommes de connaître la psychologie, le langage du corps féminin, les techniques de manipulation émotionnelle, et les stratégies pour vaincre la résistance des femmes.

À partir de cette interprétation empirique et personnelle de Darwin, les participants à ces stages apprennent à séduire les femmes dans les cafés, dans les rues, dans les lieux de travail, à manipuler, à ruser pour convaincre. Le but de ces produits (livres, sites Internet, stages de formation) est d'améliorer la capacité des hommes à séduire, à rencontrer les femmes qu'ils désirent.

En lisant les récits de réussite, on découvre une étrange déshumanisation de la séduction, dans une succession de consommation. Les hommes qui ont réussi, sont félicités, encouragés, et invités à donner des conseils et à partager leurs expériences. La réussite n'est pas de trouver une femme, ou de coucher seulement, mais de trouver et de coucher avec la femme qui répond aux critères, une femme bien placée.

Pour quelques hommes, la séduction devient une consommation, une compétition. Certains plongent dans un monde de manipulation, et de consommation sans lendemain.
En général, ce n'est pas une question de misère sexuelle ou de solitude. Le fait de coucher avec une prostituée est considéré comme un échec.

beaute grece antique

 

Anomalie ou phénomène de société

Cette évolution coïncida avec l'apparition des sites de rencontre. Sur de nombreux forums, des hommes se plaignaient de l'indifférence et de l'exigence féminine. Il suffisait d'une réponse grossière ou ironique pour généraliser les jugements : les femmes sont vénales, changeantes, infidèles, etc.

De leur coté, les filles se plaignaient de l'insistance de certains hommes, de leurs mensonges, ou de leur manque de sérieux.

A cette époque, les deux premiers romans de Michel Houellebecq
ont bien tracé ces changements de la condition masculine dans une société de consommation, y compris la consommation émotionnelle et sexuelle.

Plusieurs courants féministes critiquèrent ces techniques de séduction. Une industrie qui aide et forme les hommes à maîtriser et à dominer les femmes. De nombreuses féministes anglo-saxonnes et françaises parlèrent du risque de harcèlement sexuel, de coercition et de violence. Les hommes croyant à ses concepts sont traités de sadiques et manipulateurs, les romans de Michel Houellebecq traités de cyniques, et ou de réactionnaires.

Ces critiques ne prennent pas en compte le changement qui s'opère dans la pensée de certains hommes, et sous-estiment la résonnance populaire de ses concepts.

Un nombre relativement réduit d’hommes accorde un crédit à ces concepts, ou assiste aux stages de séduction, mais certains signes méritent réflexion : le nombre de visiteurs des forums spécialisés, leurs activités et leurs commentaires, le nombre d’articles et de vidéos disponibles sur Internet, la vente des livres et des produits liés à cette industrie.

Dans cette sous-culture, les hommes ne sont plus isolés, ils contactent d'autres hommes et partagent avec eux les mêmes soucis et les mêmes expériences. Ils trouvent dans ses concepts un moyen d'auto développement, devenir meilleur, se sentir mieux, de se rassurer.

Dans son livre, pourquoi l'amour blesse (2012), le sociologue Eva Illouz souligne comment la déception romantique - perçue comme une expérience personnelle - devient une expérience culturelle et commerciale dans notre société. La culture va créer des attentes, le commerce va consoler.
Pour comprendre ce qui amène des hommes à adopter ces techniques de séduction, nous devons comprendre leur déception.

Cette industrie de séduction met en lumière la réussite sexuelle comme le but ultime, invite les hommes à accepter la compétition, à améliorer leurs performances. Les relations avec les femmes deviennent un champ d'expertise, d'expérimentation et de chasse. L'autre n'existe pas. Le féminin devient la récompense à consommer. Dans certaines publications, on invite les hommes à cultiver une éthique sexuelle pour transformer la séduction en projet de relations. Dans d'autres, on conseille de consommer puis passer de à autre chose.

Culture dominante

La culture dominante dans notre société semble incapable de contrer ce type de sous-culture. En face des critiques, les adeptes de cette culture répondent: les femmes font la même chose, elles consomment, elles divorcent, elles ne cherchent pas le couple, mais le sexe, société de rapports de force, le sexe est une méritocratie, le mâle dominant aura de toute façon la femelle la plus jeune, la plus fertile, la plus sexy. Les romans de romance, qui ciblent un public féminin, cultivent les mêmes critères. L'homme le plus désiré est beau, riche, puissant, dominateur et un peu « bad boy ».

Le point commun entre ces hommes est qu'ils sont insatisfaits de leur vie intime sur le plan relationnel, émotionnel et sexuel. Ils cultivent les valeurs de la société de consommation.

Internet a permis aux hommes et aux femmes d'avoir des critères de plus en plus uniformes. En lisant les forum de célibataires, vous pouvez avoir l'impression de vivre dans la Grèce antique, où la beauté et les critères esthétiques sont plus importants, voire uniques.

Les femmes partagent entre elles les conseils nécessaires pour être plus attirantes, et les hommes partagent entre eux les conseils pour être plus performants en séduction et plus attirants. Les hommes améliorent leurs techniques de séduction pour monter dans la hiérarchie des femmes disponibles, en intégrant le concept de l'offre et de la demande dans leurs démarches. Comme dans les romans de Michel Houellebecq,
le corps de l'homme est observé comme des cuisses de poulet au supermarché, le corps des femmes n'est pas mieux traité ; la beauté, l'âge, et la désirabilité classent la femme sur le marché de la séduction. Les hommes améliorent leur séduction pour accéder aux femmes plus jolies, plus jeunes, et plus séduisantes. Le sexe est réduit à une série d'exploits techniques. L'intimité devient le fruit d'un effort, la récompense d'un stage. L'érotisme est argument secondaire à utiliser en cas de besoin. Les promesses engagent ceux qui y croient.

 

Crise de Masculinité ou consommation ?


Le terme crise de la masculinité irrite certaine féministes et ceux qui pensent que les hommes se victimisent pour garder leurs avantages. Ce terme est adopté par d'autres, sociologues ou journalistes, pour désigner un changement problématique du rôle masculin.
Les techniques de séduction sont devenues depuis plusieurs années une sous-culture. Un homme adhère selon ses besoins à un point, à un concept ou à l'ensemble de cette sous-culture. L'approche féministe de cette industrie n'est pas efficace. Ces hommes ne cherchent pas en adoptant ces nouveaux rôles à consolider leur domination, mais à s'adapter dans une société individualiste, une société de consommation et d'auto réalisation.
Critiquer, pour quoi. Le plus important est de comprendre les causes culturelles qui cultivent cette hostilité entre les hommes et les femmes, le rôle de notre modèle culturel dans la construction de ce que nous pouvons nommer intimité.

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Faut-il interner les cyniques modernes

cynisme comic


 

 

Vous les trouvez partout. Dans la société, en politique, et presque partout sur les réseaux sociaux, ces personnes cyniques qui jouent le Voltaire de comptoirs. Ils sont là pour vous répondre toujours que le monde est fini, que tout est mensonge, et que l'action ne mène à rien. Ils n'aiment pas la contradiction, ils n'ont pas d'arguments sauf le doute et la méfiance travestis en masque de lucidité.   


Le cynisme n'est pas une idée récente, il a commencé comme une école et un mode de vie philosophique dans l'antiquité grecque, pour se transformer pendant les Lumières et au XIXe siècle et prendre au début du 21e siècle une forme moderne associant désenchantement, incrédulité et surtout méfiance.
Selon les dictionnaires, le cynique est une personne méfiante, incrédule de la bonté humaine et de sa sincérité, un sceptique, un moqueur et un sarcastique. Au sens contemporain, le cynisme est une faible confiance dans les motifs ou les justifications d'autrui. Le cynisme devient une forme de lassitude, scepticisme  et de pessimisme aussi.  


Le cynique moderne est méfiant à l'égard des valeurs morales de la société, refuse de s'impliquer dans les mouvements de société, opposé à l'optimisme, il pense que la société est naïve, manipulée et cherche à travers son attitude défensive à prouver que le monde est faux, plein de complots, et de masques.

 

cynisme moderne arlette laguiller


Dans son livre, la Critique de la raison cynique, le philosophe Peter Sloterdijk trace un portrait des cyniques modernes :
" À la limite de la mélancolie, ils peuvent garder sous contrôle leurs propres symptômes de dépression et maintenir leur aptitude au travail, quoiqu'il puisse arriver.".
Selon lui, le cynisme social résulterait d'attentes trop élevées concernant la société, les institutions et les autorités ; déçues, ces attentes se convertiraient en sentiments de désillusion, de jalousie, et de trahison.
Les cyniques modernes décrivent une vie en exil, une vie d'hypervigilance pour détecter les complots, une passivité, et une indifférence morale.


Dans son livre " The Making of Modern Cynisme ", David Mazella pose la question : est - il juste d'utiliser le nom de cynique selon la philosophie à ces comportements modernes ?
David Mazella commence par Diogène pour arriver à Rousseau, décrivant cette transformation d'une idée ancienne à une version moderne. Les liens entre la version ancienne et les cyniques modernes ont commencé avec Rousseau, et les lumières. Cette transformation semble indiquer des moments de changements importants dans la société occidentale comme le développement d'une forme de cynisme à la fin du XIXe siècle en Europe.

cynisme moderne


Faut-il rejeter le cynisme moderne et les cyniques ?

Les cyniques rejetaient les normes sociales. Diogène se masturbait en public, Crates vivait dans la rue portant un manteau usé.
Les cyniques modernes cherchent à provoquer les réactions des autres, en insistant sur le désespoir, sur le jeu faussé, sur l'absence d'issue. Tout est fini, fichu, le jeu est truqué, les gens sont des naïfs.    
Parfois, les cyniques modernes associent lucidité et méfiance, un terrain fertile pour la théorie du complot. Ainsi, ils justifient leur retrait, leurs inactions et leurs conditions de vie.
Ce genre de cynisme moderne est moins fréquent dans les réseaux sociaux asiatiques ou en Amérique latine.  

Nous ne devons pas rejeter entièrement l'approche de ces cyniques modernes. Leurs alliés et leurs arguments principaux sont l'inefficacité des politiques menées dans nos sociétés occidentales.

La seule réponse valable à une personne cynique moderne est la réussite d'une action, et les changements dans la société. Nous pouvons poser la question : qui est plus cynique, les citoyens qui sont méfiants ou les hommes politiques dépassés, et incompétents.
Le cynique moderne cultive sa méfiance vis-à-vis des motivations des autres. Personne ne peut être heureux dans cette société, toute personne qui se dit heureuse est un menteur qui s'invente une vie. Personne ne peut être moral, il y a derrière chaque action un intérêt caché.


En mettant en question les motivations, les cyniques modernes représentent à la fois l'une de nos meilleures défenses contre la manipulation et les mensonges, et un appel permanent au désespoir, et à l'inaction.

Le cynisme moderne cultive l'esprit d'une retraite accompagnée d'un discours philosophique sur l'inutilité de l'action, et la méfiance comme défense. En même temps, ces personnes cyniques sont un élément important pour cultiver l'optimisme dans la société. Leur discours motive les personnes positives et remet ces personnes dans le monde réel, en insistant sur les résultats, et sur les difficultés (pour obtenir un résultat).
Les personnes cyniques sont utiles à la société, pour lutter contre l'optimisme excessif et rêveur.
Comme le faisait Diogène, le cynisme n'est pas un caractère de personnalité, mais une attitude intellectuelle. Le but est d'un cynique classique ou moderne est d'écarter le brouillard et la confusion pour voir la réalité avec lucidité et clarté.

Le cynique moderne est utile pour vous réveiller, pour vous inviter à vous méfier, mais ne comptez pas sur lui pour trouver une solution. Il est par définition attaché à l'inaction, c'est aussi sa raison d'être.

 

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Histoire d'un tableau : Pinel délivre les aliénés

 

Pinel delivtant les alienes

 

 

Pinel délivrant les aliénés à la Salpêtrière en 1795. Tableau de 1876, Paris. Hôpital de la Salpêtrière.
Tony Robert-Fleury, né le 1er septembre 1837 à Paris et mort le 8 décembre 1911 doit sa réputation à ses compositions historiques ainsi qu'à ses portraits et ses scènes de genre. Dans ce tableau, il remémore un événement majeur.   


A ses débuts, la Révolution française avait aggravé la situation de la médecine en France. Certains révolutionnaires cédaient à l'idéologie et voulaient détruire les hôpitaux, car " ils sont au cœur de la misère ". Les biens des hôpitaux furent confisqués, nationalisés et vendus. Le trésor public supprima toute aide. Les universités et les Écoles de Médecine fermées, les diplômes supprimés. La révolution appliquait l'utopie égalitaire de libre accès à tous les emplois, y compris la médecine.
Les corporations et les sociétés savantes ainsi que les académies furent dissoutes.

Cette situation dura quelques mois. Puis il fallut reconstruire, réorganiser la médecine et les hôpitaux, d'autant que l'armée manquait cruellement de médecins et de soignants.
Des mesures furent alors prises pour l'ouverture d'Écoles de Médecine à Paris, à Montpellier et à Strasbourg, en insistant sur l'importance d'un enseignement pratique, moderne, réalisé par des maîtres choisis pour leurs compétences.

La Révolution française a mis en place une médecine nouvelle, organisée entièrement par l'État. Les facultés de médecine étaient soumises à l'autorité de l'État et à ses décrets.
Ces facultés durent abandonner le latin pour le français, une première en Europe. D'autre part, l'État cherchera un certain équilibre pour financer des hôpitaux de bonne qualité, gérés par les municipalités.


Philippe Pinel devient premier medecin  

Philippe Pinel était issu d'une famille du sud-est, petit homme bégayant, docteur en médecine de la faculté de Toulouse.
Jusqu'à l'âge de 40 ans, il n'a joué aucun rôle important dans la médecine. À la révolution, pendant la terreur, il fut nommé premier médecin de l'hôpital Bicêtre. Il arriva à l'hôpital le 11 septembre 1793. Avant cette nomination, Pinel exerçait à Paris dans un cabinet privé, après avoir échoué au concours de la faculté, et été refusé parmi les médecins de la maison royale.

À Paris, il y avait deux départements de médecine mentale, la Salpêtrière pour les femmes, et Bicêtre pour les hommes. Les malades mentaux étaient maltraités, enchaînés, brutalisés, emprisonnés dans des hospices sans hygiène ni soins. Le traitement consistait à maîtriser ces patients par la force, à les asperger de douches froides pour les calmer. La santé mentale n'existait pas.        
Deux semaines après son arrivée, Pinel commença sa collaboration avec Jean-Baptiste Pussin pour réorganiser l'hospice de Bicêtre.

Pinel entama une classification des maladies mentales. Il insista sur l'importance de l'environnement social dans les maladies psychiatriques.
Deux ans plus tard en avril 1795, il quitte Bicêtre pour un poste de médecin-chef à la Salpêtrière.
Il continua à observer pour classer, pour créer des catégories, pour donner des descriptions précises des maladies mentales. Pour la première fois dans la médecine moderne, un médecin tente de préciser les symptômes des maladies mentales.
Il décrit la dépression maniaco-dépressive ou maladie bipolaire. Avant lui, les malades mentaux étaient des coupables à punir. Avec Pinel, ces malades sont des patients à traiter. Avant Pinel, on parlait de fous et d'aliénés, après Pinel, on parla de maladies mentales bien précises.


citation Pinel

Pinel casse les chaînes et ouvre les asiles  

Philippe Pinel est le fondateur de la psychiatrie, une science basée sur les observations des maladies et des symptômes.
Il commença sa révolution par la classification des maladies selon les analyses des données cliniques. Il souligna que certains malades étiquetés psychiatriques ou aliénés avaient en fait une lésion cérébrale (organique). Pinel décrit pour la première fois la manie, la mélancolie, la démence, l'idiotie.
En l'absence de lésions organiques, il pensait que la folie était guérissable, ou améliorable. Il croyait que la meilleure façon d'y parvenir était d'offrir aux patients un milieu de vie sans contrainte, respectant les droits des patients, leur liberté, et aux échanges avec les autres.
Pinel supprime les chaînes, les douches, les traitements inhumains et offre aux patients la liberté. Il était enfin convaincu qu'un patient déprimé ou bipolaire n'était ni fou ni dangereux. Ce fut un grand jour pour la médecine française, pour la psychiatrie et pour l'humanisme.  



La folie commença à disparaître du langage médical avec Philippe Pinel.

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Alcoolisme féminin : discret, répandu, et problématique

 

alcoolisme femme

 


Selon l'organisation mondiale de la santé, la consommation nocive d'alcool a causé plus de 3,3 millions de décès en 2012, soit 6 % de tous les décès cette année-là. Cette consommation est fortement associée à l'hypertension artérielle, cirrhose hépatique et pancréatite chronique, et représente un énorme fardeau social et économique.
Depuis de nombreuses années, on voit dans les médias, films et séries télé des femmes en train de boire. La femme a le droit de se souler, de prendre une cuite festive ou consolatrice, comme les hommes.
Dans un article publié le 8 mai dans le journal libération publie sur l'alcoolisme au féminin : " Les femmes boivent trop et de plus en plus, mais les pouvoirs publics ne semblent pas s'en alarmer. Les conséquences sont pourtant encore plus graves pour elles que pour les hommes. "
Les médecins soulignent la progression de l'alcoolisme féminin. 25 à 30 % des personnes qui consultent pour alcoolisme sont des femmes. Ce fléau semble suivre le même schéma que le tabagisme féminin des années 80. Il n'existe aucune donnée fiable sur le nombre des femmes alcooliques en France. Certains avancent le chiffre de 500 000 à 1,5 million.

 

alcoolisme femme vin



L'alcoolisme et les femmes

Les médecins parlent d'alcoolisme en cas 14 unités de consommation par semaine, ou de 4 par jour chez les hommes âgés de moins de 65 ans, ou de 7 par semaine, et de 3 par jour chez les femmes.
L'alcoolisme féminin touche plus les femmes aisées, à l'inverse de l'alcoolisme au masculin. La consommation d'alcool est plus élevée autour de l'âge de 27 ans chez les femmes, et autour de 18 ans chez les hommes. L'alcoolisme au féminin est plus discret. Les femmes associent l'alcool à d'autres médicaments comme des psychotropes.
Dans tous les pays développés, l'alcoolisme chez les femmes est en nette augmentation. Les études publiées montrent que la parité de consommation alcoolique a été atteinte dans les années 90.
Le binge drinking est une forme de consommation alcoolique en vogue. C'est une consommation massive durant une soirée. Cette consommation n'est plus le monopole des garçons, les jeunes femmes sont de plus en plus impliquées dans cette alcoolisation massive et ponctuelle. Les adeptes de cette forme de consommation avancent quelques arguments sur les motivations : stress, tension générée par le travail, ou par la famille.
Dans une étude néo-zélandaise de 2017, portant sur 1.496 buveurs (902 femmes, 594 hommes), âgés de 16 à 68 ans, la consommation alcoolique chez les femmes était plus diversifiée. Les hommes consomment plutôt de la bière, et du vin léger, les femmes consomment plus d'alcools forts et des spiritueux. Les femmes boivent chez elles plus que les hommes.


Dans une étude américaine publiée en 2017, les auteurs considèrent que le nombre des patients affectés par l'alcoolisme risque de doubler d'ici 2050 pour atteindre 112 millions aux États-Unis. Les adultes consomment actuellement plus d'alcool que les jeunes, sans hésiter à mélanger alcool et médicaments. Ceci augmente le risque de chute, et des blessures.


Chez les personnes âgées de plus de 60 ans, une enquête sur 65,303 consommateurs alcooliques, le taux de femmes alcooliques augmente de 0,7 % par an, alors que le taux d'alcoolisme chez les hommes demeure stable. Chez les femmes âgées de 60 ans et plus, le taux d'alcoolisme augmente de 1,6 % par an.
Cette augmentation est plus notable chez les femmes blanches ou hispaniques nées aux États-Unis. Les études démontrent également que les programmes de prévention n'incluent pas pour le moment les femmes, considérant que l'alcoolisme est un fléau masculin. Cependant, les problèmes sanitaires liés à l'alcoolisme commencent à apparaître chez les femmes.


Les statistiques de santé publique montrent qu'il ya eu une augmentation de 65 % du nombre de femmes anglaises âgées de plus de 60 traitées pour alcoolisme au cours de cinq dernières années. Les femmes anglaises boivent à la maison, parfois en solo.
Face à l'alcoolisme, les femmes encourent des risques spécifiques. La consommation alcoolique peut favoriser des maladies hépatiques, maladies digestives ou neurologiques, et augmente le taux de traumatisme, chute, blessures, et accidents de la route. Le retentissant social de l'alcoolisme peut être important : perte d'emploi, stigmatisation, déclassement social etc.

 

alcoolisme femme pinge


En plus, chez les femmes, l'alcoolisme pendant la grossesse peut avoir des conséquences dévastatrices sur le fœtus et sur la grossesse. Concernant le cancer, selon l'Institut national du cancer en France (Inca) : "Le risque de mortalité due à l'alcool augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes".  Le cancer du sein, du pancréas, du foie, et de l'estomac augmentent en cas de consommation alcoolique excessive. L'alcool altère également la fertilité féminine.
D'autre part, cette consommation alcoolique excessive chez la femme peut s'accompagner de problèmes de comportement sexuel en augmentant le risque d' infections sexuellement transmissibles, d'agression, et de comportements à risque.
Dans une étude publiée en 2015, interrogeant 228 femmes âgées de 18 à 20 ans, l'âge moyen de début de consommation alcoolique était de 14 ans aux États-Unis. L'âge du premier rapport sexuel était de 16 ans.
Cette étude a constaté que les premières expériences sexuelles impliquant l'alcool étaient plus susceptibles de se produire en dehors d'un contexte relationnel. Il s'agit généralement de sexe occasionnel, avec un partenaire impliqué dans une consommation alcoolique également. En cas de consommation alcoolique, les premières expériences sexuelles étaient non programmées, imprévisibles, et parfois non protégés négligeant la contraception, et le risque sanitaire. Dans 20 % des cas, ces relations sexuelles sous l'emprise de l'alcool manquaient d'un consentement éclairé.


Que faire

L'abus alcoolique chez les femmes demeura discret pendant de nombreuses années dans les sociétés occidentales. Ce débat est actuellement véhément dans des pays comme l'Angleterre, où certains critiquent la tendance culturelle à protéger la morale féminine et l'image de la femme en sacrifiant la santé des jeunes femmes et la prévention.
La France est à la fois un pays producteur et consommateur de vin, ce qui rend la prévention contre l'alcoolisme plus délicat et plus nécessaire que dans d'autres pays. Cette prévention mérite d'avoir une composante culturelle, sanitaire et sociétale.
La France possède un arsenal préventif contre l'abus alcoolique considéré parfois comme sévère en ce qui ce qui concerne la publicité et l'achat de l'alcool ainsi la protection des mineurs. L'abus alcoolique pendant la grossesse est pris en compte sur le plan sanitaire et préventif.     
L'alcoolisme féminin au quotidien échappe souvent à ces politiques de prévention, en raison de son caractère discret.
Il est utile de s'interroger sur les faits et leurs contextes, de chercher comment réduire cet abus à travers l'information, l'éducation, et la lutte contre l'anxiété et le stress.


Références
Alcoolisme féminin : un fléau sans modération. Libération, Eric Favereau, 8 mai 2018 à 20:06
Martin Wall and Sally Casswell. Drinker Types, Harm, and Policy-Related Variables: Results from the 2011 International Alcohol Control Study in New Zealand. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, April 2017
Leila Glass, Eileen M. Moore, Natacha Akshoomoff, Kenneth Lyons Jones, Edward P. Riley and Sarah N. Mattson. Academic Difficulties in Children with Prenatal Alcohol Exposure: Presence, Profile, and Neural Correlates. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, March 2017
Jennifer A. Livingston, Maria Testa, Michael Windle, Laina Y. Bay-Cheng. Sexual risk at first coitus: Does alcohol make a difference? Journal of Adolescence, 2015; 43: 148
Richard A. Inman, Sara M. Da Silva, Rasha Bayoumi and Paul H. Hanel. Cultural value orientations and alcohol consumption in 74 countries: A societal-level analysis. Frontiers in Psychology, 2017
Marc A. Schuckit. Remarkable Increases in Alcohol Use Disorders. JAMA Psychiatry, 2017
Natacha M. De Genna, Lidush Goldschmidt, Michael Marshal, Nancy L. Day, Marie D. Cornelius. Maternal Age and Trajectories of Risky Alcohol Use: A Prospective Study. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, 2017

 

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Le narcissisme n'est pas l'estime de soi

 

narcissisme venus Burne Jones

Vénus se mirant dans l'eau (Edward Burne-Jones 1875)

 

 

 

Les gens parlent souvent parler de respect de soi ou d'estime de soi, de fierté, d'amour-propre, d'orgueil, d égocentrisme et de narcissisme. Nous pourrions même parler d'une génération " moi ", dépendant de ses selfies et des likes sur facebook.
Sommes-nous plus narcissiques que la génération précédente ? Les heures passées sur les réseaux sociaux aux égos exposés ont-elles modifié nos comportements ? La télé-réalité confirme que nous sommes narcissiques ? Sommes-nous au milieu d'une épidémie de narcissisme ?
Sommes-nous devenus obsédés par nous-mêmes ? Et si oui, où est le problème ?

 

narcissime Paris Hilton

Estime de soi et narcissisme


Hors contexte psychologique, la langue française utilise le terme de vanité pour décrire le comportement ou le défaut d'une personne qui étale avec complaisance, sa satisfaction de soi. En même temps, le mot vanité est péjoratif dérivé de ce qui vain, inefficace et futile.
La vanité est avide de compliments, d'admiration et de flatterie. La vanité est souvent la conséquence d'une estime de soi " fragile ", une demande constante pour se rassurer.


Le poète anglais John Milton pensait que l'estime de soi est suffisante quand elle enrichit nos vies ou celles des autres. Milton parlait d'une confiance en soi modeste, modérée. Dans les années 1750, Jean-Jacques Rousseau a popularisé le terme Amour-propre. Pour Rousseau, l'amour propre devrait éviter la vanité, et ne se lasse pas de poser des gardes  fou contre les maux de l'amour-propre : vanité, envie et mépris.


Le terme narcissisme vient du mythe grec de Narcisse, le beau jeune homme qui tombe amoureux de son propre reflet dans une flaque d'eau. Le Narcissisme est un concept de la théorie psychanalytique de Freud. Le narcissisme apparaît en psychiatrie sous la forme du trouble de la personnalité narcissique.
Nous utilisons le terme narcissisme pour désigner une tendance culturelle, et non pas un trouble psychologique ou psychiatrique, un comportement qui privilégie le soi, qui étale les acquis pour s'auto-glorifier.
Il y a une différence entre l'estime de soi et le narcissisme. Quelqu'un ayant une haute estime de soi valorise la réussite, apprécie la réussite des autres, croit à l'altruisme, peut parfois minimiser sa réussite pour ne pas altérer l'estime de soi chez les autres.
Le narcissique a un comportement qui ne valorise pas les autres, il ne cherche pas la bienveillance dans les relations, il manque d'empathie, expose sa réussite comme un témoignage de l'échec des autres. Le narcissiste est vaniteux, dans une relation d'arrogance ou de mépris vis-à-vis des autres. Il est dans l'égocentrisme, dans l'obsession de soi.

 

narcisse

 

Le narcissisme en augmentation  


Comparant une étude évaluant le narcissisme réalisée sur 15 000 étudiants en 1982, avec une autre étude réalisée sur les mêmes principes en 2006, les chercheurs confirment que les scores de narcissisme sont plus élevés que par le passé, et spécialement à partir des années 2000.
Ces études suggèrent que l'augmentation du narcissisme n'est pas liée à une tranche d'âge ni à une origine ethnique ou démographique. Les hommes étaient plus narcissiques dans les années 80, les femmes sont devenues plus narcissiques que les hommes dans les années 2000.
Les chercheurs pensent qu'il existe un lien direct entre la vanité ou le narcissisme, et certaines demandes comme la chirurgie esthétique. L'augmentation mammaire et la liposuccion ont été multipliées par 3 pendant la même période.


Les personnes narcissiques ont des difficultés relationnelles. Leurs relations sont peu stables, moins longues que les autres. Les personnes narcissiques se marient plus tard que les autres. Leurs relations se fondent sur la sexualité, et la consommation.
Il existe un lien entre narcissisme et matérialisme. Le narcissisme se concentre sur l'image, sur la réputation, et sur l'admiration des autres. Ces valeurs sont en vogue dans notre culture actuelle, encouragées par les réseaux sociaux. La personne narcissique sur les réseaux sociaux étale son bonheur, ses achats, raconte ses exploits sexuels, ses voyages, expose son corps, ses prothèses mammaires, en critiquant les autres sur leur échec social, sur leur pauvreté, sur leur obésité.


L'éducation joue un rôle dans ce comportement narcissique, quand les parents confondent la construction de l'estime de soi et le narcissisme. Quand l'enfant pense qu'il est spécial, intéressant, intelligent, il construit son estime de soi. Quand il pense qu'il est supérieur, que les autres lui sont inférieurs, il peut devenir narcissique.
Les personnes narcissiques sont intéressées par la culture des médias, par les célébrités, par la télé réalité, et par le glamour, plus que la moyenne. Internet permet aux personnes narcissiques de chercher à satisfaire deux besoins indispensables à la personne narcissique : l'admiration, et la validation.
Pour les personnes narcissiques, la télé réalité est une chose normale. L'admiration des téléspectateurs comme les commentaires favorables sur les réseaux sociaux est une récompense si désirée, qu'elle justifie les autres inconvénients.


Une étude sur des adolescents finlandais a constaté que, dans les années 1980, si vous demandiez aux adolescents ce qu'ils craignaient, ils étaient beaucoup plus susceptibles de mentionner les préoccupations mondiales (guerre, terrorisme) ou économiques (chômage). Depuis quelques années, les adolescents sont préoccupés par des craintes personnelles comme la solitude ou le manque d'amour. En même temps, les adolescents semblent plus susceptibles d'être déprimés ou anxieux que les générations précédentes.

Les auteurs du livre Good to Great ont été surpris par le résultat de leur enquête. Les grands chefs d'entreprise ne sont pas narcissiques. Au contraire, le succès de l'entreprise exige modestie, capacité d'accepter les critiques, et discrétion. Un chef d'entreprise ne peut être narcissique, car la personne narcissique cherche l'admiration des autres à tout prix, sans souci du résultat. Dans le même livre, les auteurs ont noté que les grands sportifs ne sont pas narcissiques non plus. Un grand sportif, comme un chef d'entreprise, doit savoir travailler avec les autres, apprécier les qualités des autres, les motiver, et les encourager. Ses traits de caractère sont à l'opposé de l'excès de confiance qui caractérise la personne narcissique.

 

narcissime homme

Narcissisme et réseaux sociaux    

Les personnes narcissiques ont plus d'amis sur Facebook. Les narcissiques prospèrent sur les réseaux sociaux car ils sont actifs, ils dévoilent leurs vies, et font tout pour être populaires et admirés. Ceci ne signifie pas que la majorité des personnes sur Twitter ou sur Facebook est affectée de narcissisme. Les réseaux sociaux encouragent la recherche d'attention d'un public docile, gratuit, généreux de compliments et de complicité, presque indifférent.
Dans une étude récente de l'Université de Swinburne, un échantillon de 200 participants ont répondu à un sondage en ligne comprenant des questions sur l'estime de soi et l'utilisation d'Instagram. Les chercheurs ont distingué deux types de narcissisme. Le narcissisme fort encourage exhibitionnisme, , extraversion, manipulation, sentiment de supériorité, agressivité, indifférence, recherche de succès. Le narcissisme vulnérable s'accompagne d' insuffisance, de sentiment de honte, de la colère, timidité et réaction violente à l'insulte.
Selon cette conclusion, l'estime de soi apparait comme est un facteur qui distingue entre le narcissisme fort et vulnérable.

individualisme

 

Pourquoi sommes- nous de plus en plus narcissiques


En consultant les moteurs de recherche, nous pouvons noter une tendance vers une culture occidentale autocentrée. Les livres sur comment s'aimer, comment découvrir l'être spécial que vous êtes, ne manquent pas.
Le narcissisme est à la hausse dans les sociétés occidentales modernes. Certains pensent que le narcissisme est le fruit d'une culture individualiste.
Une étude réalisée après la réunification de l'Allemagne a interrogé 1.025 personnes pour évaluer les niveaux de narcissisme et l'estime de soi.
Les participants de l'ex-Allemagne de l'Ouest ont plus de narcissisme par rapport aux participants de l'ex-Allemagne de l'Est. Les personnes de l'ex-Allemagne de l'Est avaient l'estime de soi plus élevée que ceux de l'Allemagne de l'Ouest.


L'environnement culturel individualiste ou collectiviste affecte le développement des traits de personnalité, y compris le narcissisme.

 

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Relaxation : principes, avantages, et limites

relaxation meditation

 

 

Le terme relaxation se définit par la diminution ou la suppression d'une tension. La relaxation musculaire est synonyme d'un relâchement, ou d'une décontraction.
Au milieu du XXe siècle, le terme relaxation désigne en anglais une méthode thérapeutique de détente et de maîtrise des fonctions corporelles, par de procédés psychologiques. Progressivement, ce terme d'est entendu, devint synonyme de repos et de détente.
La relaxation devient un état de détente accompagnée du bien-être subjectif, une détente physique ou psychologique, une diminution de tension mentale.

 

Fondement scientifique

La relaxation fait partie de techniques psychocorporelles, qui passent par le corps pour apaiser l'esprit.
L'approche de la relaxation soulève les mêmes problèmes que l'approche psychosomatique, des problèmes qui surgissent dès qu'il est question d'envisager le lien entre l'organique, et le psychique. Chaque auteur développe sa méthode, à partir de la nature de la relaxation telle qu'il la conçoit.
Le fondement scientifique de la relaxation demeure discutable. Il n'existe aucune preuve que l'esprit conscient peut modifier la tension musculaire ou le rythme cardiaque. Cependant, la relaxation permet réellement un état de bien-être, de confort capable, à son tour, d'améliorer l'anxiété ou la tension psychique ou musculaire.

relaxation training

Les méthodes de relaxation

Dans sa forme la plus simple, il s'agit d'une simple détente corporelle dans un lieu calme et apaisant. Dans sa forme thérapeutique, c'est un apprentissage progressif. Les résultats de la relaxation sont positifs chez nombreux patients. Dans certains cas la relaxation ne donne aucun résultat. L'adhésion du patient est primordiale pour la réussite de la relaxation.
La relaxation exige un apprentissage de la détente musculaire accompagnée d'une maîtrise de respiration. Tout commence par une prise de conscience de son corps, ses muscles, et des liens entre émotions, pensées, et manifestations du corps sous forme de tension musculaire, de fatigue, irritabilité, anxiété, etc.
Chaque méthode de relaxation passe par les étapes indispensables à construire une prise de conscience des sensations corporelles pour favoriser une maîtrise utile de la respiration, et de l'État mental.
Les méthodes les plus anciennes sont la relaxation progressive de Jacobson et la méthode du training.
La relaxation est divisée en deux groupes : les méthodes passives qui s'appuient sur la suggestion et sur la détente. Parmi ces méthodes, on cite le training de Schultz, et la méditation. Les méthodes actives nécessitent une participation volontaire du patient. Parmi ces méthodes, on cite la plus célèbre : la relaxation progressive de Jacobson.

abs11.5 orange La relaxation progressive de Jacobson


Cette méthode trouve ses origines dans les travaux de Jacobson sur la physiologie du système neuro musculaire. Jacobson a remarqué que l'être humain réagit plus fortement quand il est tendu. A A l'inverse, lorsqu'il est détendu, l'humain ne manifeste pas un excès de réaction.
Jacobson pensait que tout phénomène émotionnel s'accompagnait de modifications de la tension de certains groupes musculaires. Il définit la relaxation par l'absence de toute contraction musculaire. Le muscle à l'état de repos aurait un tonus normal. Cette relaxation musculaire à l'état pur serait accompagnée d'une détente mentale liée à une mise au repos du cortex cérébral.


La relaxation progressive est une méthode lente, progressive, comportant quatre stades :
- Premier stade : la relaxation locale
Il s'agit de solliciter successivement les groupes musculaires volontaires de bras, de jambes, du troc, épaules, du cou, les muscles de la face, et les muscles de la respiration. À ce stade, le sujet en position allongée sur le dos, dans le calme et l'immobilité, exécute des exercices utiles pour arriver à la relaxation. Par Exemple l'exercice du bras consiste à fléchir l'avant-bras sur le bras en contactant le biceps. La personne prendra conscience de la sensation qui accompagne la contraction des muscles antérieurs des bras. En deuxième temps, la personne laisse tomber l'avant-bras sur le lit, pour constater la disparition de la sensation de contractions. Jacobson insiste sur le fait que l'exercice n'est qu'un moyen pour parvenir à une écoute musculaire permettant d'affiner les sensations et de les comprendre.

- Deuxième stade : la relaxation générale
Ce stade est consacré à la possibilité d'obtenir une détente globale de tout le corps avec disparition progressive de l'activité mentale. Les séances sont effectuées une à trois fois par semaine selon les cas, sous le contrôle du médecin ou d'un entraîneur.

-Troisième stade : la relaxation différentie
Il s'agit pour le sujet d'utiliser la faculté acquise de se relaxer dans son activité quotidienne, de ne solliciter que les groupes musculaires indispensables à l'action.


- Quatrième stade : c'est le dernier stade de la relaxation de Jacobson, qui consiste à prendre conscience de tensions musculaires accompagnant les états affectifs et émotionnels ; c'est-à-dire les états qui échappent à alors volonté.
La méthode de Jacobson était populaire dans les pays anglo-saxons en dépit de la difficulté de son apprentissage.

 

abs11.5 orange Le training, ou la relaxation concentrative

 


C'est une méthode analytique, nommée aussi méthode de décontraction concentrative. Cette méthode a été inventée par Schultz, à partir des travaux sur l'autohypnose.
La méthode de Schultz comporte deux cycles : le cycle inférieur, et le cycle supérieur. Dans le cycle inférieur, comportant six étapes, le training se pratique dans une pièce calme, demi-obscure, dans de vêtements confortables.
En position assise dans un fauteuil, les bras reposent sur les accoudoirs, les cuisses sont bien appuyées, ou en position allongée sur une chaise ou sur un tabouret. Le sujet est invité à fermer les yeux pour favoriser la concentration sur la formule suivante : mon bras est tout à fait lourd. L'exercice commence avec un seul bras, pour tenter d'induire mentalement la pesanteur. Chaque exercice est suivi d'une reprise caractérisée par une flexion et une extension rapide du bras. En général, après une dizaine de jours, la sensation de pesanteur s'installe rapidement. Elle irradie vers les autres membres dans un processus de généralisation selon Schulz.
L'expérience de la chaleur dure deux à trois semaines. Le sujet se concentre mentalement sur une formule de genre mon bras est chaud. Après un ou deux jours, une sensation de chaleur peut s'intensifier et irradie aux quatre membres.
Le troisième exercice consiste à découvrir les pulsations cardiaques. La formule est : mon cœur bat. Cet exercice de régulation cardiaque exige deux ou trois semaines d'entraînement. Après avoir effectué les quatre premiers exercices, le sujet passe à d'autres exercices concernant les autres parties du corps. Après un entraînement de 6 à 10 semaines, le sujet a acquis la capacité d'accéder à une relaxation physiologique, utile, accompagnée d'un détachement mental. Après plusieurs mois d'exercice régulier, le sujet peut éventuellement accéder aux cycles supérieurs du training, une méthode de psychothérapie profonde qui permet une déconnexion et une plongée dans l'inconscient.

 

relaxation

abs11.5 orange Autres méthodes de relaxation

 

abs11.5 bleu1  La régulation du tonus musculaire


Il s'agit d'une technique dérivant de la méthode de Schultz. C'est une thérapie visant à obtenir par la suggestion la disparition du symptôme. L'accent est mis sur le caractère actif de cette méthode. Le patient étant formé avec précision, assume la responsabilité de son évolution. Il faudra des exercices tous les jours, à une heure précise. Les exercices sont des variantes du training de Schultz renforcés par le rôle suggestif du thérapeute.

abs11.5 bleu1 L'hypnose fractionnée progressive,


C'est une méthode dérivée des exercices de Schultz. Durant les trois premières semaines, le patient apprend les exercices de pesanteur et de chaleur proposée par Schultz. Le rôle du médecin est d'entraîner son patient dans un état d'hypnose en fixant le doigt du médecin à 20 cm de ses yeux. Une fatigue musculaire va entraîner une vision brouillée et la fermeture des paupières. Dans la troisième phase, le médecin adopte une attitude analytique active examinant avec le patient les situations conflictuelles. Les séances vont modifier la relation entre le patient et ses conflits.

abs11.5 bleu1 Le yoga


Il s'agit d'une méthode inspirée d'une discipline philosophique tendant à la maîtrise de l'esprit et du corps. Les positions adaptées, dont la plus célèbre est celle du lotus rappelle les attitudes de méditation des moines bouddhistes qui mobilisant leurs forces psychiques, pour atteindre un état mystique qui va les conduire vers l'autre rive du détachement absolu.

Les bienfaits de la relaxation

Ces techniques permettent de contrôler les composantes somatiques de troubles nerveux, en favorisant un sentiment d'épanouissement, de bien-être, et de relation pacifiée avec son corps et ses muscles. Ces exercices sont utiles pour lutter contre les attaques de panique, contre les crises d'angoisse contre le stress chronique. Quant à la méditation, elle permet une nouvelle façon de percevoir la réalité, d'avoir une lucidité différente, et de vivre dans une sérénité apaisante.

La relaxation préventive,

C'est une méthode utilisée chez les sujets sans symptômes. Cette relaxation préventive est jugée utile pour lutter contre la pression de la vie moderne, pour alléger le stress, garder sa santé mentale et physique. La relaxation préventive permet de lutter contre les facteurs de tension : bruits, nuisance visuelle, conditions de travail, réduction de l'espace vital, anxiété face à un système social compétitif, manque de sommeil.
La relaxation est utile sur le plan émotionnel. La relaxation favorise la réduction des manifestations corporelles violentes en cas d'émotions fortes comme l'accélération de rythmes cardiaques et respiratoires, la pâleur ou les modifications de sécrétions salivaires.
La relaxation préventive peut développer la possibilité d'un repos efficace permettant au sujet d'éliminer ses tensions et de n'utiliser que le minimum d'énergie nécessaire à son activité.
La relaxation préventive peut aider le patient à lutter contre la douleur, en allégeant les composantes psychologiques de la douleur, et en réduisant la tension musculaire.
La relaxation possède de nombreux effets positifs, diminuant la tension artérielle, le rythme fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire.

 

La relaxation en médecine psychosomatique

 

La relaxation associée à un traitement médical adéquat peut obtenir de bons résultats dans le traitement de l'hypertension artérielle. C'est le cas également dans d'autres manifestations comme la palpitation ou la tachycardie. Certains troubles respiratoires comme l'asthme peuvent bénéficier de la relaxation. Les manifestations émotionnelles qui perturbent le système digestif peuvent aggraver certaines lésions comme l'ulcère gastro duodénal, ou les colites spasmodiques. La relaxation peut aider en réduisant la douleur, ou la diarrhée.
Au niveau cutané, la peau fait partie avec la bouche des organes influencés par le stress et la tension. Dans certains cas, la relaxation peut être utile dans le traitement dermatologie.

La relaxation en neuropsychiatrie

La relaxation est indiquée dans les troubles du système nerveux, comme la céphalée, la migraine, le bégaiement, l'insomnie, ou dans les phobies ou l'anxiété. L'indication de la relaxation et dépend de la tension émotionnelle, et le degré d'angoisse du patient. Le médecin peut associer la relaxation à d'autres traitements médicamenteux, ou psychologiques.
La relaxation peut être indiquée dans d'autres maladies comme le trouble de fatigue chronique et la céphalée de tension.

 

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Dépression chez la femme enceinte ; faut-il traiter ?

klimt femme enceinte

 

 

La dépression chez la femme enceinte est souvent non traitée. 50 % des femmes dépressives enceintes sont traitées aux États-Unis. L'absence de traitement s'accompagne de douleurs physiques, de souffrances mentales, de troubles de la nutrition, de consommation élevée d'alcool et de tabac, et de relations perturbées avec la grossesse, et avec le partenaire. La dépression chez la femme enceinte augmente le risque de suicide.
L'absence de traitement est motivée par des questions financières, par une opposition au traitement de crainte d'exposer le fœtus aux antidépresseurs, par manque de disponibilité, et par la méfiance vis-à-vis de la psychothérapie.
La dépression principale unipolaire est diagnostiquée chez les patients qui souffrent d'un épisode dépressif, sans histoire de manie ou d'hypomanie. Un épisode de dépression principale unipolaire est une période de deux semaines au moins avec au moins cinq symptômes parmi les symptômes suivants : humeur dépressive, perte d'intérêt, perte du plaisir de la majeure partie des activités, insomnie ou hypersomnies, changement d'appétit, agitation psychomotrice, perte d'énergie, faible concentration, mauvaise estime de soi et culpabilité, pensées morbide ou suicidaire.

 

venise femme enceinte


Le diagnostic d'une dépression chez la femme enceinte exige une collaboration entre le médecin traitant, le médecin obstétricien, et le médecin psychiatre.
La dépression principale grave exige une hospitalisation dans 7 % de cas.
Pour le médecin, il est important d'évaluer les antécédents de sa patiente, pour proposer un traitement efficace. Par exemple, si la patiente avait déjà bénéficié d'une psychothérapie, le médecin peut proposer une nouvelle psychothérapie pendant la grossesse, de même que pour le traitement par médicament.

Le médecin devrait également discuter avec la famille de la patiente. Expliquer la dépression à la femme enceinte et à sa famille peut avoir certains bénéfices, pour aider la patiente à appliquer le traitement, et adhérer au conseil de son médecin. Discuter avec la famille peut aider le partenaire et la famille à comprendre les symptômes, et à prévenir des risques potentiels comme le suicide.
Le traitement par antidépresseur est une option valable. Les effets secondaires des médicaments antidépresseurs sur la grossesse ne justifient pas l'absence de traitement. Ses effets secondaires devraient être évalués, expliqués à la patiente et à sa famille et pris en compte par l'équipe médicale.
L'équipe médicale peut expliquer à la patiente l'importance d'une bonne hygiène de vie associant une bonne alimentation, à une bonne qualité de sommeil, accompagnée par une activité physique adéquate.
Le manque d'adhésion de la part de la patiente au traitement et aux conseils médicaux augmente le risque lié à la dépression.

La surveillance médicale devrait être régulière, organisée par le médecin psychiatre, qui vérifie selon les échelles utilisées dans la médecine psychiatrique l'amélioration de la dépression. La surveillance médicale implique également une surveillance de la bonne évolution de la grossesse.

 

vermeer femme enceinte

 


L'utilisation des antidépresseurs devrait être discutée et évaluée par la patiente, et par son entourage, en expliquant les avantages et les inconvénients de ce traitement.  
L'efficacité des antidépresseurs est la même chez la femme enceinte que chez la femme non enceinte. Le traitement par antidépresseur chez la femme enceinte devrait être adapté, à dose réduite. Les doses de médicaments antidépresseurs peuvent être augmentées à la fin de la grossesse. Le risque sur le fœtus après le troisième trimestre est moindre que le risque sur la grossesse au premier trimestre.
La surveillance échographique de la grossesse devrait être stricte, plus fréquente que la surveillance de la grossesse chez une femme non enceinte.

 

Références
Vigod SN, Wilson CA, Howard LM. Depression in pregnancy. BMJ 2016; 352:i1547.
Ko JY, Farr SL, Dietz PM, Robbins CL. Depression and treatment among U.S. pregnant and nonpregnant women of reproductive age, 2005-2009. J Womens Health (Larchmt) 2012; 21:830.
National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Depression: The Treatment and Management of Depression in Adults. Clinical Guideline 90. October, 2009.
Larsen ER, Damkier P, Pedersen LH, et al. Use of psychotropic drugs during pregnancy and breast-feeding. Acta Psychiatr Scand Suppl 2015; :1.

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Psychologie positive, pensées positives

sport pense positive

Un humain devrait s'adapter à son environnement, et répondre aux défis de la vie : santé, économie, couple, deuil, etc.  Si vous voulez atteindre un objectif, la sagesse populaire vous invite à être positif.
Nos pensées fondent notre capacité à formuler notre conscience, nos sentiments et notre volonté puis nos actions.


Dans ses études sur l'intelligence, Julie Norem a comparé les opportunistes stratégiques et les pessimistes défensifs. Si vous êtes un opportuniste stratégique, vous envisagez le meilleur résultat possible et vous planifier pour atteindre ce résultat. Si vous un pessimiste défensif, même si vous avez été couronné de succès par le passé, vous allez décrire toutes les choses qui pourraient aller mal et vous risquez de ne rien faire.
Nous sommes en réalité l'ensemble de nos pensées. La qualité de nos pensées conditionne nos actions et notre qualité de vie. C'est l'un de principes de la psychologie positive.
Les grands hommes des différentes époques ont compris la capacité de l'esprit à engendrer créativité, détermination, résistance et endurance.

 

Matisse pensee positive

 

Les pensées nourrissent notre esprit


Les mots et les idées sont notre nourriture psychologique et morale. Ce que nous entendons (parole, sons, musique), ce que nous voyons (livres, image), ce que nous discutons deviennent la nourriture de notre esprit et la base de nos pensées.
Lorsque nous entendont constamment des mots négatifs, des pensées négatives ou anxiogènes, nos pensées deviennent moins positives, et doivent lutter contre cette atmosphère négative. Quand nous sommes confrontés à des situations qui suscitent la réflexion, certaines idées nous aident dans nos décisions, d'autres nous ralentissement en semant peur et hésitation.
Notre esprit se nourrit à travers ce que nous recevons de notre environnement : famille, amis, émotions, musique, livres, films, art, etc.


C'est une banalité, de mentionner que notre famille et nos amis affectent notre point de vue et nos pensées. Ceci explique pourquoi nous sommes encouragés à nous entourer de gens qui augmentent notre estime de soi et rehaussent notre lucidité et notre capacité à formuler des pensées positives et utiles.
Les personnes défaitistes, pessimistes, ou nihilistes ont quelque chose en commun, ils influencent nos décisions et nos pensées, puis nos réactions et nos comportements. Combien de fois, est-on déprimé ou démoralisé après une discussion avec un rabat-joie, ou avec une personne cynique ?
L'influence des livres, de la musique, de la culture, est primordiale. Nous gagnons à travers ces productions intellectuelles un esprit plus apaisé et plus harmonieux. En lisant un livre, ou en regardant un film, nous bénéficions d'un discours structuré et soigné capable de nous aider à produire des pensées positives.
La prudence et le pessimisme sont parfois utiles pour affronter la complexité d'un sujet et ses conséquences. Ces approches négatives, en sachant maîtriser la dose, peuvent modérer nos actions, améliorer notre défense et accroitre notre capacité d'analyse.

 

Derain pensee positive


De nombreuses études confirment que les émotions positives sont une force déterminante pour avoir des pensées positives et incontournables dans la recherche de l'épanouissement de tout être humain.

Il serait utile de réduire les situations qui empoisonnent l'esprit par leur négativité, comme on peut constater parfois dans les discussions sur les réseaux sociaux, ou en écoutant les personnes trop anxieuses, ou cyniques et de chercher des situations qui encouragent la pensée positive.
Les livres, l'art, la culture, la musique, la méditation et les amis optimistes peuvent nous rendre plus heureux, plus positifs et nous aider dans notre réussite et notre épanouissement.  
La psychologie positive est fondée sur les pensées positives : penser positivement pour produire des conséquences positives.

 

Réf :
Wiley Periodicals, Inc. J Clin Psychol 58: 993-1001, 2002.
Fredrickson, B. L. (2001). The role of positive emotions in positive psychology: The broaden-and-build theory of positive emotions. American Psychologist, 56(3), 218-226.

 

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De quoi dépendent nos décisions ?

decision incertitude

 

 


Ne pas savoir prendre une décision est un problème. Et beaucoup de personnes redoutent la décision, et le jugement de leurs résolutions précédentes peu fiables ou mal préparées. Les gens qui réussissent un projet avaient généralement pris une décision valable, et avaient fait le nécessaire pour réaliser leur projet.

 

abs11.5 rose Prendre en compte les choix disponibles

Dans une étude ancienne de 2003, sur les dons d'organes, les chercheurs s'étonnaient de la différence du taux de donneurs d'organe dans les pays européens, 99 % en Suède et 4.25 % au Danemark. Les chercheurs ne pouvaient pas incriminer la culture pour expliquer la différence de taux de donneurs entre deux pays comme le Danemark et la Suède qui partagent une grande partie de leur héritage culturel. En France, Belgique, ou en Suède, la loi indique que chacun est donneur d'organe, sauf en cas d'opposition, au Danemark, chacun est non-donneur, sauf en cas d'acceptation.
Des études de ce genre sont nombreuses pour nous expliquer que les humains préfèrent le choix par défaut pour éviter l'inconfort de choix complexe. Dans de nombreux cas, le statu quo est le refuge pour ne pas choisir.

 

decision difficultes

 

 

abs11.5 rose Les 5 types de décisions


1- La décision de type raisonnable :
 C'est une décision prise selon des arguments pour et contre, après une délibération. Là, la décision raisonnable est simple, les arguments sont clairs, les raisons évidentes.
2-  deuxième type
Décision prise après une délibération rapide, accompagnée d'une certaine indifférence. Les risques sont peu importants. Ainsi, la délibération prend en compte le risque le plus important, assumant les autres risques. C'est le cas également dans les décisions stéréotypées, où les risques sont connus et évalués à l'avance.  
3- troisième type
Dans ce type de choix, la détermination est accidentelle. C'est le cas d'une décision plus ou moins importante, dont les critères semblent insuffisants pour prendre une décision raisonnable fondée sur le pour et le contre. Ce sont les décisions du genre : fonce et on verra, ou va vers l'avant. Cette décision est généralement motivée par des caractères volontaires, et aussi instables. Les émotions jouent un rôle déterminant dans ce genre de délibération. La réussite des actions suscite l'admiration des autres, les échecs coûteux.  

4- Quatrième type
C'est une décision prise après une délibération rapide, sans argument solide, fondée sur une expérience extérieure, ou sur une motivation émotionnelle. Nous prenons ce genre de décision quand nous hésitons entre nos valeurs et nos motivations, et nos impulsions. Dans ce cas, la décision peut être prise rapidement, ou abandonnée avec la même rapidité pour échapper au malaise de décider.
5- cinquième type de décision
Voilà une décision où la raison ne joue aucun rôle, la volonté devient la seule motivation de l'acte, et le libre arbitre seule justification.   Ce Jugement peut être justifié par de besoins conscients ou inconscients, par une idéologie, par une culture, par croyance matérialiste ou métaphysique. Nous élaborons un projet personnel de voyage, ou d'un changement de vie, car nous le voulons, nous le désirons.

decision motivation

abs11.5 rose La décision exige la motivation, mais..


Acheter une maison, c'est un projet d'une famille qui se justifie par un enfant qui arrive, un adolescent qui a besoin d'une chambre, vous vérifiez votre compte bancaire, votre taux d'endettement, et vous commencez. La motivation devient indispensable pour accepter de prendre du temps à discuter avec les banquiers, à comparer les offres, et à trouver l'offre la plus adaptée.
La motivation commence par bien identifier les buts, les avantages et les inconvénients. En deuxième temps, élaborer une stratégie pour renforcer cette motivation, en cherchant comment rendre l'achat d'une maison utile, bénéfique, convaincante.    

 

abs11.5 rose Du temps et de l'énergie, et de l'optimisme  


Après la discussion avec les banquiers, il est temps de trouver la maison de vos rêves, de visiter des propriétés et de passer des heures à discuter en famille et de négocier le pour et le contre. Il faut consacrer du temps et de l'énergie pour y arriver. La motivation joue un rôle important pour continuer et pour aller au terme de votre démarche.
Pendant vos démarches, vous serez encouragé par deux moteurs essentiels : votre propre motivation et votre optimisme.

decision facteurs choix

abs11.5 rose La décision : l'émotion joue un rôle


Les neurosciences nous enseignent que la décision nous apparaît logique, mais, après analyse, nous trouvons toujours une dose d'émotion dans nos décisions. Nous cherchons à réduire l'influence des émotions dans nos décisions. Pourtant, nos achats coup de cœur, nos résolutions sont motivées par nos émotions et nos sentiments. Notre logique construit une solution, nos émotions tentent de la valider ou vice versa.


Le neurologiste Antonio Damasio a étudié les décisions en cas de lésions cérébrales affectant la partie du cerveau où les émotions sont produites. Ces patients échouaient dans leurs prises de décisions. Leurs raisonnements ne souffraient d'aucun déficit.
Au moment de décider, les émotions interviennent pour trancher entre deux choix logiques. Chez les personnes qui tentent de décider de partir d'une logique fondée sur suppositions et expériences, la décision devient difficile surtout en cas d'incertitude.
Qui peut prédire, dans 20 ans, sa situation familiale ou professionnelle pour signer, avec certitude scientifique un crédit d'achat de maison ? La logique ne fonctionne plus.
Nos émotions jouent leurs rôles. Nous devons éviter de laisser les émotions choisir entièrement. Nous pouvons préparer plusieurs choix éclairés, et laisser aux émotions leurs parts. Après avoir bien étudié les caractéristiques d'une voiture, le dossier de crédit, vous pouvez laisser à vos émotions le choix du modèle, ou de la couleur ou d'équipements de conforts.

Un bon projet, une bonne décision dépend de vous   
Dans un monde idéal, une décision rationnelle ne doit jamais compter sur la volonté ou sur sa motivation, mais sur des critères vérifiables. Malheureusement, ce genre de décision facile n'existe pas, dans un monde instable, et en constant mouvement. Dans la plupart des cas, nous prenons la meilleure décision parmi les décisions disponibles. Prenez votre temps, comparez, veillez à hiérarchiser l'important et le moins important, en s'éloignant des avis négatifs et pessimistes, en évitant d'être contaminé par l'anxiété d'autres personnes.

 

decision raison

abs11.5 rose Après la décision


1 - Après avoir décidé, souvenez-vous des avantages de votre réussite. Éviter les personnes qui encouragent la passivité, ou le pessimisme. Vous n'avez pas besoin d'entendre des phrases sur l'échec de tout projet, ou le commentaire des gens pessimistes, fondé sur un état d'esprit, et non pas sur une réalité.
 2- Éviter les personnes conformistes qui ne cherchent qu'à continuer l'ordre établi dans leur vie personnelle et professionnelle. Un projet se définit comme une modification d'une situation donnée, acheter une maison ou fonder une entreprise.  
3- Dans votre entourage, des personnes peuvent exprimer un trouble devant votre réussite. Si ces personnes vous intéressent, vous pouvez leur expliquer vos motivations, les rassurer sur la portée de ces changements.
4- Citez les avantages que vous cherchez en réalisant votre projet. Ne restez pas seuls, incluez les vôtres dans votre projet. Vous pouvez transformer votre entourage en allié précieux en l'impliquant dans votre projet dès le début.
5- Durant les moments d'hésitation, citez les raisons pour lesquelles cette entreprise vous apparaît impossible à réussir puis analyser ces difficultés, en cherchant à les surmonter. Pour renforcer votre détermination, diviser les difficultés, séparez-les pour les surmonter.
6- Pendant la réalisation de votre projet, célébrez la réussite de chaque étape, en tant que pas vers la réussite de votre entreprise, pour consolider à nouveau votre détermination.
7- Pourquoi ne pas imiter les exemples positifs, ces personnes qui ont réussi leur projet en dépit de difficultés, de maladie, de leurs conditions humaine ou sociale. Les histoires de réussite peuvent renforcer votre optimisme.
8- Pendant les étapes de décision et d'exécution, distinguez nettement la détermination de l'entêtement. La détermination entraîne un comportement positif pour réussir un projet, l'entêtement est une réaction qui traduit une raideur.

L'entêtement n'est pas un signe de volonté ou de confiance, les enfants peuvent être entêtés, les adultes doivent être déterminés.

Réf
Pascal Moigno : La volonté, de l'idée à l'action, Ed Causam, 2015

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Intelligence artificielle : la troisième révolution

inetlligence artificielle risque

 

 

 

Pour aboutir, l'intelligence artificielle (IA) simule les procédures de l''intelligence humaine dans l'apprentissage (acquisition d'informations et règles d'utilisation), dans le raisonnement (appliquer les règles pour parvenir à des conclusions) et dans l'auto-amélioration. Les programmes de l'IA comprennent les systèmes experts, la reconnaissance de la parole et la vision artificielle.
L'invention de cette expression appartient à John McCarthy, un informaticien américain, durant une conférence à Dartmouth 1956. Aujourd'hui, ce terme générique qui englobe tout, de l'automatisation à la robotique réelle. Après les années de théorie, l'évolution technique et matérielle des ordinateurs permet de mettre l'AI en application, surtout dans les gestions des données volumineuses (Big data) et dans la
concrétisation des tâches complexes.  

 

inetlligence artificielle robot mignon

 

Les Types d'intelligence artificielle


Il n'existe pas de consensus sur les catégories de l'IA (intelligence artificielle). Nous pouvons grouper l'IA selon sa capacité.   
L'IA faible, ou " IA étroite " : il s'agit d'un ensemble d'IA conçu et entraîné pour une tâche précise comme les assistants personnels virtuels, traducteurs, calculatrices. L'intelligence artificielle forte, ou " intelligence générale artificielle " est un ensemble doté de capacités généralisées, lui permettant face à une tâche inconnue, de trouver une solution.


Un autre système de classement, celui d'Arend Hintze, professeur au Michigan State University groupe l'IA en quatre types :
abs11.5 rose  Type 1 : Machines réactives : comme le programme Deep Blue, le programme d'échecs IBM qui a battu Garry Kasparov dans les années 90. Deep Blue peut identifier des pièces sur l'échiquier et formuler des prédictions. Il n'a pas de mémoire, ne peut pas exploiter les expériences passées. Il analyse et choisit le mouvement le plus stratégique. Deep Blue comme AlphaGO de Google ne s'applique pas à une autre situation.
abs11.5 rose Type 2 : mémoire limitée : Ces systèmes d'IA peuvent utiliser ses expériences pour éclairer les décisions à venir. Les utilitaires installés dans les avions ou dans les voitures fonctionnent sur ce principe. Les véhicules autonomes présentent un exemple pratique sur cette forme d'IA. Pour le moment, ces observations ne sont pas stockées en permanence.
abs11.5 rose Type 3 : Théorie de l'esprit. Ce terme lié à la psychologie se réfère à la compréhension de croyance, de désirs et d'intentions qui peuvent impacter la décision. Ce genre d'IA n'existe pas encore.
abs11.5 rose Type 4 : Conscience de soi. Dans cette catégorie, l'IA possède un sens de soi. Les machines avec une conscience de soi comprennent leur état et peuvent utiliser l'information pour évoluer, se protéger et pour déduire, ce que ressentent et ou envisagent les autres personnes ou les autres machines. Ce type d'IA n'existe pas encore.

 

inetlligence artificielle

 

Exemples de technologie AI


abs11.5 orange L'automatisation pour faire fonctionner automatiquement un système. L'automatisation robotique, par exemple, peut exécuter des tâches répétées avec rapidité et précision. Cette automatisation, déjà en application dans les entreprises, diffère de l'automatisation informatique qui permet à une machine de s'adapter aux circonstances changeantes.
abs11.5 orange L'apprentissage automatique désigne la science pour faire fonctionner un ordinateur sans programmation. Il existe plusieurs types d'algorithmes d'apprentissage automatique : l'apprentissage supervisé, dans lequel les ensembles de données sont étiquetés afin que les modèles puissent être détectés et utilisés ; apprentissage non supervisé, dans lequel les ensembles de données sont triés en fonction d'analogies ou de différences ; l'apprentissage par renforcement, où après l'exécution d'une action, le système AI reçoit un retour d'information.
abs11.5 orange La vision artificielle, science qui permet à des ordinateurs en captant et analysant les informations à l'aide d'une caméra et de traitement du signal numérique. La vision artificielle peut voir à travers les barrières ou les murs, par exemple. Ces applications sont exploitées dans la reconnaissance visuelle et dans l'imagerie médicale.
abs11.5 orange Le traitement automatique du langage : application assez ancienne utilisée dans la détection de spam, en examinant le texte d'un e-mail. La traduction automatique d'un texte devient un enjeu commercial et culturel important, de même la traduction simultanée et la reconnaissance de la parole.
abs11.5 orange La robotique est un domaine d'ingénierie axé sur la conception et la fabrication de robots pour effectuer des tâches difficiles ou dangereuses. Les robots fonctionnent déjà sur les chaînes de montage des machines, et des voitures. Les chercheurs utilisent l'apprentissage automatique, la vision artificielle et le traitement du langage pour construire des robots capables d'interagir dans des contextes sociaux différents.

 

robot starstek

 

Avantages de l'intelligence artificielle

Impossible de citer les avantages de l'intelligence artificielle dans la société, sur le plan individuel, collectif, économique ou culturel. Les robots munis d'intelligence artificielle sont partout et continuent à modifier le système de production et de fabrication. La Production accélérée avec diminution indirecte des coûts favorise la multiplication des robots dans les chaînes de montage, pour réduire les erreurs, et le risque.
L'intelligence artificielle perfectionne chaque jour la sécurité individuelle et collective, par la reconnaissance vocale ou faciale, la sécurisation des transactions bancaires.
Le traitement du langage, et la traduction instantanée peuvent parfaire la communication, et l'échange interculturel.


Des machines adaptées, enrichies d'une intelligence artificielle remplacent les humains dans les situations périlleuses, en résistant au feu, à l'eau, aux éléments radioactifs, et en fonctionnant dans les endroits confinés.
Les personnes âgées bénéficient des robots intelligents capables d'assurer les tâches du quotidien.
Le système de transport sera enrichi par les voitures autonomes, et par les avions autonomes.

Les tâches manuelles effectuées par les humains peuvent être remplacées par des robots, offrant aux humains l'opportunité d'avoir une autre qualité de vie.

 


L'intelligence artificielle a déjà modifié en profondeur notre société, chaque profession témoigne de ces changements, dans tous les domaines. Les entreprises jouent en première ligne, pour intégrer cette révolution.
L'intelligence artificielle dépasse les robots spectaculaires. L'intégration de l'intelligence artificielle est progressive, constante, changeant en profondeur les entreprises, et la vie individuelle et collective.

 

big data

 

Risques de l'intelligence artificielle


Les progrès de la technologie ont aussi des résultats négatifs. La révolution de la numérisation s'accompagne déjà de profonds changements, à l'exemple des ordinateurs capables de produire des résultats précis, qui remplacent les humains.


Stephen Hawking, Elon Musk, Steve Wozniak, Bill Gates et de nombreux autres grands noms de la science et de la technologie ont exprimé leur inquiétude sur les risques posés par l'IA. Les chercheurs déclarent que la quête de l'IA forte finirait par entrainer l'humanité dans des scénarios dignes de la science-fiction. À à la Conférence de Porto Rico 2015, les experts parient qu'une IA forte pourrait voir le jour avant 2060.
L'intelligence artificielle met en question le concept même du travail humain. Dans les scénarios optimistes, les humains peuvent déléguer aux machines intelligentes les tâches nécessaires pour la production, et bénéficier d'une vie meilleure. Dans le scénario pessimiste, les personnes perdront leur capacité de travailler, et le taux de chômage pourrait grimper.

L'apparition de l'intelligence artificielle dans notre société suscite des questions juridiques sur la responsabilité. Un robot est-il responsable de ses actes ? Est-ce la responsabilité du fabricant ou la responsabilité de celui qui dirige la machine intelligente ?
À court terme, l'IA occupera une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne avec son cortège de risques relatifs à la sécurité et au contrôle : piratage d'un portable, d'une voiture, d'un avion, d'un pacemaker, d'un réseau électrique ou d'un système bancaire.

Que se passera-t-il quand un système d'AI devient meilleur que l'homme ? Comme l'a souligné Good en 1965, une telle structure pourrait profiter d'une auto-amélioration, déclenchant une explosion d'intelligence laissant l'intellect humain loin derrière. L'apparition d'un ensemble d'IA forte serait un grand événement de l'histoire de l'humanité, pourrait aider à éradiquer la guerre, la maladie et la pauvreté, ou mettre les humains en réelle difficulté par l'apparition d'armes autonomes intelligentes, par le chômage de masse ou par les ravages de notre écosystème.


Les médias à sensation exploitent la peur de l'avenir, et la peur des machines. Les articles sur ce sujet sont impressionnants accompagnés d'une photo d'un robot maléfique muni d'une arme. En réalité, ce scénario que les chercheurs en AI désignent comme le moins inquiétant. Un robot ne peut être ni méchant ni agressif, il ne peut être que compétent ou pas, il ne portera jamais une arme, ne risque pas d'effrayer les enfants pour se faire plaisir. Une voiture autonome ne quittera pas la route pour voler les nains de jardin des voisins ni pour harceler leurs chats.
La principale préoccupation ne devrait pas être les robots, mais l'intelligence. L'intelligence permet le contrôle, c'est le vrai danger. Le problème du contrôle de la super intelligence est difficile à résoudre, c'est une question scientifique, philosophique et éthique à la fois, d'autant qu'il s'agit d'un problème global intéressant toute l'humanité.
Le contrôle, et la sécurité, voilà les deux sujets inquiétants concernant l'apparition de l'intelligence artificielle.
L'intégration de l'intelligence artificielle exigera de notre société des réponses difficiles, et de profonds changements. Dès l'apparition de la première machine dotée d'une intelligence artificielle forte, une révolution se mettra en place.


Les questions posées par l'AI sont légitimes, loin des mythes et de la science-fiction : quel genre de futur voulons-nous ? Devrions-nous développer des armes autonomes ? Qu'aimeriez-vous faire avec l'automatisation intelligente ? Quel conseil de carrière donnez-vous aux enfants de demain ? Préférez-vous que de nouveaux emplois remplacent les anciens, ou une société sans emploi où tout le monde profite d'une vie de loisirs et de la richesse produite par les machines ?

 

 Allons-nous contrôler les machines intelligentes ou vont-elles nous contrôler ?
Que signifie l'être humain à l'ère de l'intelligence artificielle ?
Comment pouvons-nous faire pour que les humains connaissent un avenir meilleur ?

 

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Stress : de la simple fatigue à Tako Tsubo

stress

 

 

Le stress est une réaction de l'organisme pour faire face à une menace ou à une situation nouvelle. Le stress n'est pas une maladie, mais peut provoquer de nombreuses maladies.

Le stress est une réaction variable selon les personnes, selon la culture, selon la personnalité, et selon le style de vie. Le stress est différent d'une personne à l'autre, dans son intensité et dans son origine. Ce qui est stressant pour une personne, est moins stressant pour une autre, une personne peut tolérer des doses élevées de stress, une autre personne sombre dans l'anxiété ou la dépression en subissant les mêmes doses ou des doses plus faibles. Autrement dit, nous ne sommes pas tous égaux devant le stress, nous devons chercher des solutions pour contrer le stress d'une façon personnelle.

Les stress est indispensable pour s'adapter aux situations nouvelles comme le mariage, ou l'arrivée d'un enfant dans le couple, le décès d'un parent etc. Ce qui compte, c'est la gestion du stress, c'est de savoir se reposer, se relaxer, évacuer la tension pour repartir ensuite.


Un événement stressant mal négocié vous prive de vos capacités de traiter d'autres événements. En cas de stress mal géré, tous vos problèmes semblent être d'une importance égale, et le stress vous domine.
L'absence de symptômes ne signifie pas l'absence de stress. Après un examen par exemple, l'organisme se repose profitant d'un moment de détente.  Si l'organisme continue à être " agité " et en éveil, avec des symptômes même minimes comme l'irritation, il est important de détecter le stress, de chercher comment alléger cette agitation et cette tension.

 

Stress et maladies

Certains patients mettent l'accent sur les liens entre le stress et maladies. Bien que le stress ne soit jamais mis en cause dans le déclenchement d'une lésion, certains médecins constatent qu'il joue un rôle important dans la réaction de l'organisme et dans l'évolution de certaines maladies.

Le Stress fait partie des facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires (infarctus, hypertension), des maladies du système immunitaire (asthme, eczéma) et des maladies gastro-intestinales (gastrite, ulcère), et contribue à l'aggravation de maladies neurologiques (migraines, névralgies) etc.

1- Stress et pathologies cardiaques
L'association entre les maladies cardiaques et stress a été largement étudié. Les patients compétitifs à forte personnalité sont les premières victimes des maladies cardiaques, non pas à cause de la compétitivité mais en raison de leur réaction à l'hostilité ambiante : réaction forte et stressante.
La colère n'est pas la seule émotion associée au stress capable de déclencher une pathologie cardiaque, d'autres émotions sont à citer : comme l'anxiété qui s'associe aux crises cardiaques et arythmies.
Le stress, comme réponse aux agressions ambiantes, entraîne une hyperactivité cardiaque et une hypertension de tension artérielle transitoire. L'émotion intense augmente le travail du cœur, augmentant le besoin du sang en oxygène, pouvant provoquer un infarctus.

2- Ulcère et stress
On a associé longtemps le stress aux ulcères gastriques. En 1980, Marshall un jeune médecin australien émit une hypothèse médicale nouvelle : la plupart des ulcères serait provoqué par une bactérie. Marshall avala une dose d'Helicobacter pylori, et développa un ulcère, se traita lui-même par antibiotiques et bismuth et changea de manière définitive le traitement de l'ulcère. Maintenant, grâce à Marshall, le traitement des ulcères a changé mais certains facteurs restent favorisants : tabac, stress, régime alimentaire.

3- Stress et abus de substance
Certains patients stressés cherchent un soulagement dans une consommation excessive d'alcool. D'autres habitudes peuvent être observées : abus de substance (Drogues), tabac, suralimentation, isolement social.

4- Stress et aggravation de certaines maladies
Le stress est responsable de l'aggravation de certaines maladies cutanées (psoriasis, eczéma), de maladies respiratoires (asthme, allergie), de maladies gynécologiques (syndrome pré - menstruel), et psychologique (dépression).

5- Stress et vie sexuelle
Le stress peut être la cause de plusieurs perturbations sexologiques comme chez la femme : Anorgasmie, dyspareunie, et chez l'homme : éjaculation précoce et manque d'érection. Egalement, le stress provoque une baisse de libido dans le couple et un manque d'intérêt pour la rencontre sexuelle.

 

Le Tako Tsubo ou syndrome du coeur brisé

Cette pathologie identifiée au Japon dans les années 90 et connue sous le nom de " Tako Tsubo, une maladie cardiaque liée au stress à répétition. Les symptômes ressemblent à ceux de l'infarctus sous forme de douleur dans la poitrine et dans le bras gauche. Cependant, il n'existe pas d'infarctus.
Les médecins appellent cette maladie une cardiomyopathie de stress. Il s'agit d'un trouble fonctionnel du ventricule cardiaque gauche plus fréquent chez les personnes exposées au stress, physique ou émotionnel. Selon les statistiques, cette maladie affecte essentiellement les femmes dans 89 % des cas.
Le mécanisme de cette maladie est inconnu. Par contre, on retrouve toujours une histoire de stress, comme le décès du conjoint, la violence domestique, problèmes financiers, catastrophes naturelles, et l'annonce de maladies graves. Les symptômes ressemblent étrangement à l'infarctus du myocarde, mais les études de l'irrigation cardiaque sont normales, ainsi que l'électro cardiogramme.

Références
Sato, H, Taiteishi, et al. Takotsubo-type cardiomyopathy due to multivessel spasm. In: Clinical aspect of myocardial injury: From ischemia to heart failure, Kodama, K, Haze, K, Hon, M (Eds), Kagakuhyouronsha, Tokyo 1990. p.56.
Medeiros K, O'Connor MJ, Baicu CF, et al. Systolic and diastolic mechanics in stress cardiomyopathy. Circulation 2014; 129:1659.
Dastidar AG, Frontera A, Palazzuoli A, Bucciarelli-Ducci C. TakoTsubo cardiomyopathy: unravelling the malignant consequences of a benign disease with cardiac magnetic resonance. Heart Fail Rev 2015; 20:415.

 

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Végétarisme : trouble alimentaire? Culture? Nécessité ?

vegetarisme

 

 

 

 

Si un soir vous avez du temps à perdre, si vous avez envie de polémiquer, ou de troller sur les réseaux sociaux, vous avez le choix entre plusieurs sujets, critiquer les hommes ou les femmes, la gauche ou la droite, la pensée libérale, la pensée étatiste, mais vous pouvez opter aussi pour un sujet d'apparence simple, et qui ne laissera personne dans l'indifférence : la viande.  Vous allez polémiquer avec les religieux, les végétariens, les pro- animaux, les nutrionistes, les biologistes, la gauche et la droite à la fois.  
    

Pourquoi le végétarisme ?


Commençons par dire que personne ne sait répondre à cette question avec certitude.
Il y a un mythe populaire disant que le végétarisme indien a commencé comme une réponse spirituelle à la place de l'humain dans le cosmos. Dans son livre Cannibals and Kings, Marvin Harris pense  qu'il s'agit d'une idée fausse. Selon lui, à travers l'histoire, l'abstinence ou de l'exclusion de la viande étaient les outils plus utilisés quand la viande devenait rare ou de mauvaise qualité.   
Marvin Harris a analysé les deux vagues de végétarisme qui ont influencé l'Inde. La première était un stratagème pour lutter contre la pénurie de viande, et le deuxième pour des causes religieuses au début de la présence musulmane en Inde au VIII ème siècle. Les musulmans n'avaient aucun problème à consommer du bœuf, mais ils ont respecté et adopté les principes des hindous et ont opté pour le lait, le beurre et le fromage comme aliments " renouvelables ".
Selon Harris, le sacré rejoint l'économique, et la santé à notre époque. Selon lui le végétarisme est un outil philosophique et culturel pour ajuster la consommation aux ressources disponibles et pour répondre aux questions sanitaires et éthiques.

Quand il s'agit de végétarisme, les discussions morales, sanitaires et culturelles ne manquent pas. Notre culture dominante refuse la douleur, encourage la compassion, et la non-violence. La cause animale devient légitime et défendable.
D'autre part, les régimes alimentaires sans viande, ou réduisant la consommation de viande sont encouragés par une tendance générale à ajuster les calories consommées au besoin de chacun. Le choix des aliments devient un argument de qualité de vie, pour éviter certaines maladies, et pour réduire l'obésité.

Le Modèle actuel d'alimentation est-il soutenable ?

 

Actuellement, l'humanité est confrontée à un modèle économique et une démographie mondiale qui épuisent les ressources de la planète. En 2008, selon les Nations Unies, 70 % des denrées alimentaires étaient destinées à l'alimentation du bétail. 70 % des terres arables terrestres - 30% de la surface terrestre de notre planète - sont utilisés pour la production animale. 51 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par la production animale. Compte tenu du fait que la population humaine devrait croître de 35 % d'ici à 2050, et que la production animale devrait croître avec elle, le végétarisme pourrait bientôt être la solution et non plus seulement une option.
Quand on pense à la quantité d'eau et de céréales indispensables pour produire un kilo de viande de boeuf, on comprend que ce modèle est insoutenable. Un kilo de viande de boeuf nécessite 52,7 fois plus d'eau qu'un kilo de pomme de terre.
Devant ces données, le végétarisme retrouve ses défenseurs et ses adeptes.

 

Que dit la médecine sur le végétarisme ?


Dans les études médicales, il existe de nombreux régimes végétariens qui varient en fonction du degré de la restriction des protéines animales. Selon la définition la plus stricte, un régime végétarien se compose de céréales, de fruits, de légumes, légumineuses et de noix. Les régimes végétariens varient par leur contenu en produits laitiers, comme le lait et le fromage, en œufs et en miel. Les poissons peuvent parfois être intégrés dans certains régimes végétariens.


On peut grouper globalement les régimes végétariens selon le schéma suivant:

- Régime  Macrobiotique :  Les légumes, les fruits, les légumineuses et les algues sont inclus dans ce régime, ainsi  que le riz.  Des fruits cultivés localement sont recommandés.  Dans ce régime, la viande animale blanche et les poissons sont autorisés une ou deux fois par semaine.

- Régime  semi-végétarien :  La viande est occasionnellement incluse dans ce régime alimentaire. Certaines personnes qui suivent un tel régime peuvent ne pas manger de viande rouge et manger du poisson et parfois  du poulet ou de la dinde.

- Régime Lacto-ovovegetarien - Les œufs, le lait et les produits laitiers sont inclus, mais aucune viande n'est consommée.

- Régime Lactovégétarien : Le lait et les produits laitiers sont inclus dans l'alimentation, mais aucun œuf ni viande ne sont consommés.

- Régime végéralien (Vegan) : Tous les produits d'origine animale, y compris les œufs, le lait et les produits laitiers sont exclus. Certains végétaliens excluent le miel et peuvent s'abstenir d'utiliser des produits animaux comme le cuir ou la laine. Ils peuvent également éviter les aliments transformés ou non biologiques.

Les effets à long terme d'un régime végétarien en matière de santé sont difficiles à séparer de ceux du style de vie végétarien (Exercice régulier, évitement du tabac et des produits alcoolisés). Les études suggèrent que la consommation d'un régime végétarien est associée à une incidence plus faible d'obésité, de maladie coronarienne, d'hypertension et de diabète de type 2. Les les données d'observation suggèrent que le régime lactovegetarien présente de plus grands avantages pour la santé et réduit les risques davantage que d'être végétalien.

Les végétaliens, qui excluent les produits laitiers dans leur alimentation, peuvent avoir une faible densité minérale osseuse et un risque accru de fractures en raison d'une insuffisance de calcium. Les personnes qui excluent complètement les produits d'origine animale peuvent  avoir un apport insuffisant en vitamine B12.

Pourquoi le régime végétarien est toujours marginal ?


En dépit de nombreux avantages, on peut dire que le régime végétarien n'a jamais été un régime traditionnel ou dominant nulle part ou dans n'importe quelle culture. Aucune culture d'adopter le régime végétarien. Par contre, les cultures tentent de modérer la consommation de viande et de produits d'origine animale.
Le point faible du régime végétarien est son incapacité à fournir les vitamines A et D. il s'agit de deux vitamines présentes dans le tissu adipeux (vitamines liposolubles), dans la jaune d'oeuf, ou dans le foie. De même, un régime végétarien strict peut favoriser le déficit en vitamine B12 et en fer.
Le régime végétarien actuel, en Occident, incluent le soja comme un aliment essentiel. On parle beaucoup de protéines de soja, de céréales de soja, le tofu. Avec le recul, les études confirment que cette consommation peut favoriser certains problèmes de santé par manque de nutriments. En même temps, les effets hormonaux avec la consommation de soja (question des phytoestrogènes) sont controversés.
Les arguments éthiques que présentent par les adeptes de régime végétarien sont contrés par les arguments des adeptes d'une alimentation variée, durable, respectueuse de l'environnement. Les deux courants partagent deux points communs : il est temps de manger moins de viande, et de manger autrement.
Dans certains discours végétariens, les produits de substitution à la viande, ou aux produits d'origine animale sont culturellement éloignés, peu étudiés, et également peu disponibles (insectes).


Si les humains ont mangé du beurre pendant des millions d'années, il est difficile de proposer l'huile de canola pour remplacer le beurre. Ce produit demeure inconnu pour les occidentaux, sa production est limitée, il n'existe pas dans les recettes familiales.
Il n'est pas exact de prétendre que le régime végétarien est une réponse à des maladies répandues comme les maladies auto-immunes. Il n'existe aucun argument scientifique en faveur de cette prétention.

 

Conclusion

Le végétarisme n'est pas une maladie, n'est pas à comparer avec les troubles du comportement alimentaire. A travers l'histoire, l'humanité a toujours adapté son alimentation selon les ressources disponibles et selon la culture dominante.
Un régime végétarien strict exige une bonne information, une stratégie cohérente pour consommer les micro-nutriments indispensables à notre organisme. Le régime végétarien ne peut être pauvre en calcium, en vitamine D, en fer, en vitamine B12, en zinc et en acides gras oméga-3 et nécessite la recherche d'autres sources de ces nutriments que les produits d'origine animale ou que la viande.
Certains régimes végétariens sans excès sont excellents pour la santé comme le régime lacto-ovovegetarian (œufs, lait et les produits laitiers sont inclus, sans consommation de viande), ce régime peut assurer un bon équilibre nutritionnel, peut lutter contre l'obésité et contre les maladies cardio-vasculaires. D'autre part, ce régime présent en Asie depuis longtemps peut répondre à certaines questions sur l'économie de l'alimentation.


Pourquoi ne pas commencer par un repas sans viande, ou un repas pauvre en viande une fois par semaine par exemple?
C'est bon pour santé, et pour l'écologie.

 

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La monogamie, génétique ou culturelle ??

monogamie deux enfants

 

 

 

Il semble que la monogamie disparaisse. On vit dans de nombreux couples, on change de partenaires, on choisit de moins en moins des relations exclusives à long terme.
Depuis l'antiquité, nos ancêtres préhistoriques ont pratiqué plusieurs types de relations sexuelles et amoureuses. La polygamie était la pratique la plus courante dans le monde antique. Les hommes riches pouvaient avoir plusieurs épouses et même des harems.  Actuellement, de multiples sociétés pratiquent différentes formes de relations différentes de la monogamie. Le mariage devient de plus en plus fragile dans la société occidentale mettant à mal la monogamie   


Les gens sont en désaccord avec les valeurs de la monogamie.  Certaines personnes pensent que le mariage monogame opprime les femmes et impose aux personnes des attentes irréalistes tout au long de la vie. La monogamie dans cette perspective favorise le sexisme et entraîne des souffrances inutiles. D'autres personnes pensent que la monogamie favorise l'égalité des femmes et fournit un contexte pour approfondir la confiance et l'intimité. La monogamie à partir de cette perspective fournit une base pour le progrès social et offre aux personnes des relations plus sécurisées.


Les critiques de la monogamie varient dans leur portée. Certaines critiques rejettent tous les types de monogamie comme intrinsèquement négatifs. D'autres acceptent la monogamie sociale comme une forme de relation positive et rejettent la monogamie sexuelle comme une contrainte sur le comportement sexuel.  

 

monogamie

 

Monogamie, génétique et hormone

Dans une étude publiée dans le journal Nature  le 27 juin 2017, les chercheurs pensent que la monogamie peut avoir un fondement génétique. Les chercheurs de l'université de Harvard ont étudié deux races de souris. La première est la souris Peromyscus polionotus, un des rares animaux monogames. Pendant la vie de cette souris, le mâle et la femelle restent ensemble, pour créer un foyer familial, et pour élever les jeunes.
La deuxième race étudiée était la souris Peromyscus maniculatus. Dans cette race, les mâles s'accouplent avec autant de femelles que possible, sans faire aucun effort pour aider à élever les jeunes souris.
Les chercheurs ont mis en évidence des variations génétiques entre ces deux races. Ils se posent ainsi la question sur le fondement génétique de la monogamie
Les chercheurs ont échangé la place des jeunes souris pour savoir si la monogamie était génétique, ou une acquisition pendant l'enfance. En étudiant la deuxième et la troisième génération, les chercheurs ont constaté qu'une zone particulière sur un chromosome était active chez les souris élevées dans un foyer monogame. Cette activation semble sensibiliser les mâles à être monogames et à devenir plus attentif à leur progéniture.
Ils ont noté également une différence de l'expression d'un neurotransmetteur nommé la vasopressine. La présence de ce neurotransmetteur dans l'hypothalamus semblait inhiber la monogamie chez les souris mâles et femelles.


Dans leur livre sur la polygamie publiée en 2016 David Westneat et Jacqueline Dillard de l'université de Kentucky mentionnent le rôle de certaines hormones comme l'ocytocine et la vasopressine dans l'apparition de la monogamie.
Les hommes en couple semblent garder une distance plus grande avec une femme attirante, quand ils ont un taux élevé d'ocytocine selon une étude publiée par le journal Neuroscience en 2012.  

Cette hormone semble jouer un rôle dans l'attachement au foyer et à son partenaire. Cette hormone est secrétée dans une région du cerveau nommé hypothalamus. Cette hormone est impliquée dans le comportement favorisant les liens sociaux.
L'ocytocine augmente la confiance entre les personnes, et améliore les relations entre les parents et les enfants. Les hommes engagés dans une relation semblent éviter l'infidélité en recevant une dose d'ocytocine. Curieusement cette hormone ne change pas le comportement des hommes célibataires.

 

monogamie deux hommes une femme

 

Et si la monogamie n'était qu'un choix ???


"Être fidèle et monogame n'est pas naturel pour les êtres humains. Cela prend du travail. Au fond, nous le savons tous. Nous avons tous été tentés à un moment ou un autre même en pensée éphémère. Chaque fois que nous reconnaissons que quelqu'un du sexe opposé est "sexy", nous pensons qu'il serait un compagnon agréable et approprié. Ne pas agir selon ses impulsions nécessite une décision consciente. C'est une lutte entre ce que le corps veut et  la partie civilisée de votre cerveau afin d'éviter les conséquences négatives et la souffrance du conjoint et la destruction de la relation.  C'est pourquoi les aventures extraconjugales sont parfois considérées comme "un moment de faiblesse".

Extrait de livre du  Oliver Markus :  Pourquoi les hommes et les femmes ne peuvent pas être des amis


Références :
https://www.nature.com/nature/journal/v544/n7651/full/nature22074.html

Dillard and Westneat. Disentangling the correlated evolution of monogamy and cooperation. Trends in Ecology and Evolution, 2016 DOI: 10.1016/j.tree.2016.03.009

D. Scheele, N. Striepens, O. Gunturkun, S. Deutschlander, W. Maier, K. M. Kendrick, R. Hurlemann. Oxytocin Modulates Social Distance between Males and Females. Journal of Neuroscience, 2012; 32 (46): 16074 DOI: 10.1523/JNEUROSCI.2755-12.2012

 

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Réussir nos bonnes résolutions du Nouvel An

2017

 

Le nouvel an est l'occasion de faire la fête et de faire le bilan de l'année. C'est aussi le moment d'espérer des changements pour la nouvelle année, de prendre des résolutions pour changer les choses, pour améliorer sa vie.
C'est l'un des sujets favoris de nos repas du Nouvel An. A chacun ses bonnes résolutions : arrêter de fumer, commencer à suivre un régime, changer de travail, faire un voyage, entreprendre un projet.
Par exemple, on sait que la fréquentation des salles de sport augmente en Janvier, les résolutions du Nouvel an sont passées par là.

 

Nos résolutions du Nouvel An

 

Selon les études, 88 % de toutes nos résolutions du Nouvel an vont échouer. Autre chiffre : 50 % des Américains par exemple vont prendre des résolutions au nouvel An.


Nos résolutions dépendent de notre volonté


Une résolution c'est une action volontaire, et la volonté c'est comme un muscle, elle ne peut s'exercer correctement sans entraînement, ni ressources.
Un acte volontaire dépend de nos besoins, de nos passions. Quand on dit : on veut, on désigne surtout le désir, ce désir naît d'un besoin : améliorer sa vie, préserver sa santé, réaliser un projet ou entreprendre une activité sportive.
Ce désir se transforme en projet avec détails, bénéfices et inconvénients. C'est alors le moment de la décision. Le désir se transforme en idée réalisable, concrète. Chaque détail exige une décision réfléchie, raisonnable, accompagnée de sa propre liste d'arguments et de justifications.
Agir volontairement, c'est agir avec conscience, pour des raisons conscientes, en assumant toutes les conséquences. Quand la personne agit sans pouvoir expliquer ses choix par des raisons conscientes, il s'agit d'un automatisme inconscient, et non pas de la volonté.
Pour améliorer la volonté, des choses simples peuvent aider. La seule façon de corriger les défauts de la volonté est de les connaître.
Après une longue et difficile journée au bureau, nous sommes plus susceptibles de consommer le reste de crème glacée, ou d'avaler deux tranches supplémentaires de pizza (et de pas suivre le régime qu'on voulait faire). Une étude de l'Université du Michigan a révélé aussi que le fait de marcher dans une rue d'une ville surpeuplée, peut réduire notre capacité à la maîtrise de soi.
Nous supposons que la maîtrise de soi est une question de caractère, que nous allons suivre les bonnes résolutions du Nouvel An seulement si nous avons un peu plus de discipline. Mais les études suggèrent que la volonté est limitée, fragile, et nécessite toute notre attention et tous nos soins.
Dans une étude, on a remarqué que les élèves qui ont jeûné pendant trois heures, ont moins de maîtrise de soi et moins de capacité à prendre des décisions. La volonté nécessite de l'énergie, du repos, et de la disponibilité.


Notre cerveau à la table de St Sylvestre

Nos résolutions du Nouvel An est une expression de notre volonté. Les cellules de notre cerveau responsables de la volonté sont situées dans le cortex préfrontal (derrière le front). C'est la zone responsable de la concentration, de la mémoire courte et de la résolution des tâches abstraites. Quand vous décidez de faire un voyage en Asie ou d'arrêter de fumer, ces cellules ne peuvent pas gérer autant de décisions, ou autant de complexité. Et ces décisions risquent de se perdre, d'être effacées comme une mémoire de courte durée.
Voila un exemple, à l'université Sandford, un groupe d'étudiant a reçu un nombre à deux chiffres à retenir, un autre groupe a reçu un nombre à sept chiffres à retenir. Après une courte promenade, ils avaient le choix entre deux collations. Ce qui est plus surprenant : Les étudiants avec des numéros à 7 chiffres étaient deux fois plus nombreux à choisir une tranche de gâteau au chocolat, les étudiants avec deux chiffres ont préféré une salade de fruits.


Les chercheurs expliquent ce phénomène par le fait que les 7 chiffres sont plus difficiles à retenir. Cette surcharge sur le cerveau, stresse l'organisme qui va chercher consolation et énergie dans le sucre et le gâteau.
Notre cortex préfrontal qui gère notre volonté est comme un muscle, et nécessite entrainement et soins.
Si vous décidez d'utiliser ce muscle au début l'année avec une résolution comme arrêter de fumer, aller à la salle de gym, ou faire le tour du monde, ce muscle risque de souffrir par manque d'entraînement, et de lâcher l'affaire.

 

bonne annee

 

Résolutions contre habitudes

Les habitudes sont des comportements répétés qui n'exigent pas de notre cerveau beaucoup de concentration. Si vous voulez réussir, il faut progressivement transformer certaines résolutions en habitude, pour éviter la fatigue et l'obligation de concentration prolongée.
Cesser de fumer est une résolution abstraite. Pour la transformer en habitude, il faut un plan : fumer une cigarette en moins par jour ou passer à la cigarette électronique.
Changer votre régime alimentaire est une résolution abstraite. Par contre, remplacer la pâtisserie par un fruit est une habitude simple. Transformer la résolution en habitude augmente vos chances de réussir. Une fois, le comportement souhaité est installé, votre cerveau peut passer à autre chose.

 

bonne annee fete

 

Comment réussir les résolutions

Il devient plus simple à présent d'affronter la cérémonie des résolutions du nouvel An. Pour mieux réussir à les réaliser :

abs11.5 orange Choisissez une seule et unique résolution
Une seule résolution réussie vaut mieux qu'une liste de résolutions oubliées. Comme nous l'avons expliqué, notre cerveau est un organe fragile, sensible. Prendre plusieurs résolutions ne fait que surcharger notre cerveau, qui va aller à l'essentiel, au plus simple, et oublier le reste. Nous ne pouvons nous concentrer que sur une seule résolution, en donnant à cette résolution tous les soins nécessaires pour la réussir.

 

enfant sapin cadeau nouvel an

 

abs11.5 orange Comprendre ce qui signifie la volonté

La volonté commence par l'idée, puis par les détails qui transforment l'idée en projet, puis d'autres détails qui transforment le projet en réalisation concrète. Pendant ce temps, il faut de l'optimisme, de la patience, de la motivation et de l'endurance.

abs11.5 orange Installer le changement par petite dose
Si votre résolution intéresse un comportement, Commencez par la tâche la plus simple, la plus modeste. Vous pouvez passer à la tache suivante plus tard.
Cela n'a aucun sens d'essayer d'arrêter de fumer et perdre du poids en même temps ou dans le même mois. Au lieu de cela, nous devons respecter nos limites. Les habitudes humaines sont têtues. Les mauvaises habitudes sont difficiles à oublier.

abs11.5 orange Dites-le, et laisser-les autres vous encourager

Les gens autour de vous, qui vous encouragent, qui vous soutiennent, ont un impact significatif sur votre comportement, et sur vos chances de réussir. Si vous annoncez votre résolution à votre entourage, vous avez plus de chance de respecter vos engagements, et plus de chances d'être soutenu.

abs11.5 orange Rester positif

abs11.5 orange Mettre l'accent sur la carotte, et non pas pas le bâton.
Une étude de l'Université de Chicago décrit comment les commentaires positifs sur votre nouvelle attitude peuvent augmenter la probabilité de réussite. Evitez les commentaires négatifs, les personnes indifférentes ou pessimistes.

abs11.5 orange Entourez-vous de personnes motivées, encourageantes et positives.

abs11.5 orange Recherchez les gens motivés prêts au changement comme vous.


Dans une étude de Harvard, les chercheurs ont constaté que certaines personnes avaient changé leurs habitudes après une tragédie personnelle (divorce ou maladie), d'autres ont changé parce qu'ils ont été intégrés dans des groupes sociaux (associations, club sportif, groupe de travail etc.) qui les ont motivés.


Bonne année, et meilleurs vœux pour 2017

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Trouble bipolaire actuellement : définition et causes

femme trouble bipolaire

 

Trouble bipolaire actuellement

Le trouble bipolaire est une maladie fréquente invalidante qui se caractérise par des troubles de l'humeur de type manie ou hypomanie accompagnés de symptômes dépressifs parfois sévères.
Les patients souffrent d'hypomanie et d'épisodes dépressifs majeurs.
 


Définition du trouble bipolaire

Le trouble bipolaire est un trouble de l'humeur qui se caractérise par des épisodes d'euphorie (manie), d'hypomanie (épisodes de dépression majeure.)
Il existe deux sous-types du trouble bipolaire : I et II.

Trouble bipolaire de type I
On utilise le terme maladie pour désigner une lésion organique et le terme trouble pour désigner une lésion mentale ou psychologique.     
Les patients atteints du trouble bipolaire de type I sont affectés par des épisodes maniaques et des troubles dépressifs majeurs, accompagnés d'épisodes hypomaniaques.


Trouble bipolaire de type II
Le trouble bipolaire II est caractérisé par, au moins un épisode hypomaniaque, au moins (épisode dépressif majeur) et l'absence d'épisodes maniaques.

 

Épidémiologie du trouble bipolaire chez les adultes

Selon de nombreuses études, le trouble bipolaire affecte 1 à 3 % de la population dans le monde.
Dans une enquête menée dans 14 pays, la fréquence du trouble bipolaire I et II est de 2,8 %. Une étude concernant 11 pays a montré que la fréquence du trouble bipolaire de type I est de 0,6 %., la fréquence du trouble bipolaire de type II est de 0,4 %.


L'âge moyen de l'apparition du trouble bipolaire de type de I est 18 ans, et pour le trouble bipolaire de type II est de 20 ans. La fréquence de cette maladie est identique chez les hommes et les femmes.
L'organisation mondiale de la santé classe le trouble bipolaire dans la 46ème place dans son classement des maladies les plus invalidantes, qui compte 291 maladies, avant le cancer du sein, et avant la maladie d'Alzheimer.  De nombreux patients bipolaires ne reçoivent jamais de traitement. Dans une étude américaine, la fréquence du trouble bipolaire de type I est 1 %, et le trouble bipolaire II et de 1,1 %. L'âge moyen de l'apparition du trouble bipolaire I  est 18 ans, le type II est de 20 ans.


Le trouble bipolaire est la première cause d'invalidité de la tranche d'âge de 18 ans aux États-Unis. En cas d'épisodes maniaques ou hypomaniaques, le fonctionnement psychosocial est altéré dans 70 % des cas. En cas d'épisodes dépressifs majeurs, le fonctionnement psychosocial est altéré dans 90 % des cas.
Parmi les patients qui consultent les psychiatres, la fréquence du trouble bipolaire est de 1 à 4 %.

 

Les causes du trouble bipolaire

La cause principale du trouble bipolaire est inconnue. Il semble qu'il existe des facteurs biologiques, psychologiques, et des facteurs sociaux.
La génétique, l'histoire familiale, les antécédents familiaux jouant un rôle dans le trouble bipolaire. Les études montrent que les facteurs familiaux sont impliqués dans l'apparition du trouble bipolaire.
Le risque d'apparition de trouble bipolaire, en cas d'antécédent familial du premier degré, est de 5 à 10 %. Dans une étude publiée en Suède, le risque du trouble bipolaire augmente si le parent était affecté, ce risque est de 6 %. En cas d'une sœur ou d'un frère affecté, le risque est de 7 %.
En cas de jumeau monozygote (vrais jumeaux), le risque est de 40 à 70 %.


Les gènes impliqués dans le trouble bipolaire ont été largement étudiés, sans résultat précis pour le moment. La prédisposition génétique semble dépendre de plusieurs gènes, plutôt que d'un seul.
Les gènes impliqués dans l'apparition du trouble polaire, sont également impliqués dans d'autres pathologies psychiatriques comme la dépression majeure, la schizophrénie, les maladies des autistes.

Neurobiologie
Il existe plusieurs preuves des modifications du fonctionnement cérébral chez les patients affectés par le trouble bipolaire.
Il n'est pas clair que les changements observés soient à l'origine de la maladie, ou une conséquence de la maladie.
L'imagerie médicale suggère que le trouble bipolaire est une maladie évolutive. La durée moyenne de vie après le diagnostic de la maladie est de 24 ans selon certaines études, d'autres études démontrent une modification de la substance grise chez certains patients affectés par cette maladie.


Les facteurs psychosociaux
L'âge paternel avancé est associé à des mutations génétiques nombreuses dans le sperme, cela peut augmenter le risque du trouble bipolaire.
Les enfants nés d'un mariage de parents âgés de  20 à 24 ans, ont six fois moins de risque de trouble bipolaire que les enfants nés de parents âgés de 45 ans et plus.
Les événements stressants de la vie comme la maltraitance infantile sont associés à l'apparition du trouble bipolaire, et à une aggravation de la maladie.


Le trouble bipolaire est plus fréquent chez les personnes ayant déclaré des antécédents d'abus physique durant l'enfance.

 

Dans certaines études, les patients atteints de troubles bipolaires sont victimes de violences psychologiques et de violences sexuelles durant leur enfance. Les abus sexuels sont associés avec un trouble bipolaire sévère, aux cycles rapides.

 

Références
1. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition (DSM-5), American Psychiatric Association, Arlington, VA 2013.
2. Murray CJ, Vos T, Lozano R, et al. Disability-adjusted life years (DALYs) for 291 diseases and injuries in 21 regions, 1990-2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010. Lancet 2012; 380:2197.
3. US Burden of Disease Collaborators. The state of US health, 1990-2010: burden of diseases, injuries, and risk factors. JAMA 2013; 310:591.
4. Cerimele JM, Chwastiak LA, Dodson S, Katon WJ. The prevalence of bipolar disorder in general primary care samples: a systematic review. Gen Hosp Psychiatry 2014; 36:19.
5. Cross-Disorder Group of the Psychiatric Genomics Consortium. Identification of risk loci with shared effects on five major psychiatric disorders: a genome-wide analysis. Lancet 2013; 381:1371.
6. Serretti A, Fabbri C. Shared genetics among major psychiatric disorders. Lancet 2013; 381:1339.
7. Schneider MR, DelBello MP, McNamara RK, et al. Neuroprogression in bipolar disorder. Bipolar Disord 2012; 14:356.
8. Strakowski SM, Adler CM, Almeida J, et al. The functional neuroanatomy of bipolar disorder: a consensus model. Bipolar Disord 2012; 14:313.
9. Gildengers AG, Chung KH, Huang SH, et al. Neuroprogressive effects of lifetime illness duration in older adults with bipolar disorder. Bipolar Disord 2014; 16:617.
10. D'Onofrio BM, Rickert ME, Frans E, et al. Paternal age at childbearing and offspring psychiatric and academic morbidity. JAMA Psychiatry 2014; 71:432.
11. Sugaya L, Hasin DS, Olfson M, et al. Child physical abuse and adult mental health: a national study. J Trauma Stress 2012; 25:384.
12. Gilman SE, Ni MY, Dunn EC, et al. Contributions of the social environment to first-onset and recurrent mania. Mol Psychiatry 2014.
Etain B, Aas M, Andreassen OA, et al. Childhood trauma is associated with severe clinical characteristics of bipolar disorders. J Clin Psychiatry 2013; 74:991.

 

 

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Améliorer votre mémoire par le sommeil

femme fatigue

 

Mémoire et sommeil

La mémoire est une fonction cérébrale complexe. Cette mémoire indispensable à l'intelligence humaine est une fonction fragile. Le repos et le sommeil sont les meilleurs alliés pour augmenter la capacité de votre mémoire.

Les études démontrent que le sommeil aide réellement le cerveau à améliorer le stockage des données dans le cerveau et leur organisation. Une meilleure mémoire est le résultat d'un bon apprentissage, et d'un régime de vie équilibré accompagné d'un repos régulier et d'un sommeil de bonne qualité.

Le cerveau fonctionne autrement pendant le sommeil en organisant la mémoire d'une façon sophistiquée fondée sur des liens entre les événements. Quand vous avez un message à transmettre à un ami, vous dormez, le cerveau pendant la nuit va créer des liens entre ce message et d'autres données. A votre réveil, vous avez mémorisé ce message. Une fois, le message transmis, le cerveau gardera des traces de cette réalisation.

Ces liens sont élaborés plus rapidement pendant le sommeil, leurs pertinences sont plus importantes, en d'autres termes la mémoire sera plus performante.


Pour améliorer votre mémoire, il convient donc de bien travailler la question à mémoriser, de tenter de lier la question à mémoriser avec d'autres liens et d'autres éléments, reposez-vous, dormez bien et laissez le cerveau travailler pendant la nuit.


L'idée de ne pas dormir avant un examen est une mauvaise idée privant le cerveau de sa capacité de créer des liens utiles. Vous risquez d'être déçus le lendemain en oubliant de nombreux éléments que vous vous auriez voulu mémoriser.

Laisser reposer les cellules grises, cela les rend plus performantes.

 

 

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Etre leader : compétence et pensée positive

leader

 

Un Leader : personne confiante, créative et positive


Un leader est une personne qui trouve sa place dans un groupe, pour aider, trouver des solutions ou diriger les autres.
Le leader est une personne capable d'influencer un groupe de personnes vers un but commun.
Le secret d'un leader est sa confiance en lui, et dans l'avenir du groupe. Le mot clé est la confiance, mais aussi la créativité et la pensée positive.

Il est né leader ou il l'est devenu ?
Un groupe de biologistes, d'anthropologues a examiné la question du leadership dans le monde animal dans quatre domaines : le mouvement, l'acquisition de la nourriture, le rôle dans les conflits, et entre les interactions au sein du groupe. Ils ont noté que le leadership chez les animaux est avant tout une question de force et de compétence. Le plus rapide, le plus doué, le plus fort devient leader.
Les études confirment qu'être leader est un apprentissage, une formation, et non pas de naissance. Le développement du leadership est une progression.
Un leader doit avoir quelques qualités : auto-efficacité, confiance dans ses capacités à diriger, compétence, motivation, et optimisme.
Quand une personne manque d'auto-efficacité, il répète : "Je ne pense pas vraiment être capable d'être leader" ou "Je ne suis pas confiant dans mes capacités". Ces doutes sont fréquents parmi la population. Certaines personnes tentent de se défaire de ces idées pendant leurs formations ou pendant leur travail, d'autres non.


Personne ne nait leader, c'est un travail pour acquérir les compétences nécessaires, c'est un travail sur soi pour développer la capacité à créer, et la faculté à être positif et optimiste.

 

leader positif

 

Un leader : compétence et psychologie positive

Selon de nombreuses études, dont la plus récente date 2016, publiée par l'université du Texas à San Antonio, un leader est une personne créative et confiante. La créativité est appréciée dans toutes les organisations, et les entreprises. Elle devient même la qualité première dans les entreprises innovantes et modernes. On devient chef de file quand on est capable de trouver des idées nouvelles et des solutions utiles. Selon ces études, les dirigeants inefficaces ou abusifs vont créer des situations stressantes pour leurs employés, et vont perdre progressivement leurs confiances. Cette perte de confiance retentit sur la productivité du groupe.
Les dirigeants en général sont confiants quand ils sont créatifs, quand ils trouvent des solutions, leurs subordonnés deviennent également plus créatifs.
Les leaders créatifs ont l'expérience pour alimenter leurs idées. Ils sont confiants, et deviennent plus confiants en cas de réussite. Les études confirment également que la créativité et la confiance d'un leader sont contagieuses.

 

leader politique


C'est le pouvoir de la pensée positive ; un leader peut diffuser sa confiance et sa créativité aux autres en donnant le bon exemple.
Un leader créatif et confiant cultive de bonnes relations avec les autres. La créativité se développe dans des environnements apaisés et sains.


Un leader dans le monde de l'entreprise ou dans le monde politique doit être compétent, positif, et capable de rassembler les autres.

 

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Habitudes alimentaire et santé

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Nos habitudes alimentaires et notre santé

 

abs11.5 bleu1 Ne pas prendre le petit déjeuner: mauvaise habitude

Un petit déjeuner équilibré nous permet d'avoir l'énergie nécessaire pour commencer la journée en ayant une bonne concentration mentale et intellectuelle. Ne pas prendre le petit déjeuner risque de vous faire souffrir d'une sensation de faim intense et de vous inviter à manger n'importe quoi pour apaiser la faim. il est important de varier son petit déjeuner aussi, si vous n'avez pas le temps nécessaire le matin, il est possible de choisir les aliments faciles à transporter pour un petit déjeuner rapide au bureau.


abs11.5 bleu1 Négliger sa santé dentaire: mauvaise habitude

L'utilisation régulière d'un brossage minutieux des dents, un fil dentaire, et une visite annuelle chez le dentiste permettent de garder une santé dentaire parfaite. Cela vous évite les douleurs dentaires, mauvaise haleine, et vous aide à conserver votre dentition. La santé dentaire dépend réellement de vos habitudes sanitaires et de votre hygiène au quotidien.


abs11.5 bleu1 Ne pas boire assez d'eau: mauvaise habitude

Parfois, nous oublions de boire, au travail, dans les moyens de transport, ou en voiture. Le manque d'eau peut provoquer une déshydratation, une fatigue, troubles de concentration, et irritation. Il est possible de garder une bouteille d'eau auprès de soi boire régulièrement, pour vous hydrater.

 

abs11.5 bleu1 Oublier l'exercice physique: mauvaise habitude

L'élément le plus important dans l'exercice physique est sa régularité, l'intégration de l'exercice physique dans nos latitudes est d'une Utilité sanitaire indiscutable. Négliger de temps en temps l'exercice physique affaiblit le système osseux, le système musculaire et le système cardio-vasculaire sans oublier l'éventuelle accumulation de graisse. la clef est d'intégrer l'activité physique dans votre quotidien en choisissant une activité sur mesure, disponible et facilement praticable.

 

abs11.5 bleu1 Tabagisme: mauvaise habitude

Le tabagisme est une habitude, une addiction qui peut provoquer des maladies graves, et altéré progressivement votre santé. Le point-clé dans la lutte contre le tabagisme et de ne pas commencer. Abandonné le tabagisme et arrêter de fumer est une tâche difficile, parfois un défi. Il est important de demander l'aide à son médecin pour arrêter le tabagisme. Si vous trouvez que l'arrêt total est très difficile, une réduction de la consommation tabagique peut être également utile pour votre santé.

 

abs11.5 bleu1 Négliger les périodes du repos : mauvaise habitude

Le repos physique est un élément important à l'équilibre de notre organisme. Il est conseillé de savoir aménager des moments de repos physique et mental pour permettre à notre organisme de retrouver son équilibre. Se reposer avec un livre ou devant un film est un moyen efficace pour surmonter la fatigue et retrouver l'équilibre nécessaire pour le lendemain.

 

abs11.5 bleu1 Savoir choisir l'alimentation adéquate : bonne habitude

C'est le choix de l'alimentation qui fournit suffisamment d'énergie et de nutriments pour répondre aux besoins d'une personne en bonne santé. Les nutriments essentiels devraient être présents dans les menus. Le fer est un exemple de ces nutriments essentiels. Le corps perd un peu de fer chaque jour, on doit le remplacer en mangeant des aliments qui contiennent du fer. Une personne dont le régime alimentaire ne fournit pas d'aliments riches en fer peut développer les symptômes de l'anémie ferriprive (anémie par manque de fer) et souffrir d'une fatigue, des maux de tête et d'une faiblesse musculaire. Une alimentation adéquate devrait répondre à ces besoins

 

abs11.5 bleu1 Savoir choisir un régime équilibré : bonne habitude

Un régime équilibré consiste à consommer suffisamment de quantité, et de variétés. Un régime équilibré devrait inclure des vitamines, et les minéraux comme le calcium et le fer, en s'appuyant sur un ensemble de choix concernant les viandes, les légumes, les fruits. Les produits laitiers par exemple sont riches en calcium et pauvre en fer, les viandes sont riches en fer et pauvres en calcium. Cet exemple démontre l'importance du choix éclairé en ce qui concerne l'alimentation, pour arriver à un régime équilibré et sain.

 

abs11.5 bleu1 Contrôler les calories : bonne habitude

Le contrôle des calories est une bonne habitude alimentaire, à condition d'être raisonnable, éclairé, et informer. Un régime alimentaire adéquat sans suralimentation, sans consommation excessive de calories nécessitent une planification intelligente à la recherche d'un équilibre entre la quantité de calories, la composition des aliments, leur richesse en nutriments pour maintenir l'organisme en bonne santé. Un contrôle sévère et hasardeux des calories peut entraîner un gain de poids à long terme, une perte de poids à court terme, et parfois des problèmes alimentaires. Si vous cherchez à réduire les calories, il est important de bien manger, de vérifier la richesse de votre alimentation en éléments nutritifs essentiels. Il est possible de réduire les calories en respectant les besoins de l'organisme, par exemple le lait écrémé est moins riche en lipides (matières grasses) mais riche en calcium.

 

abs11.5 bleu1 Choisir les éléments riches, éviter les calories vides : bonne habitude

Un verre de Coca-Cola, une poignée de raisins peuvent fournir le même nombre de calories, mais les raisins peuvent offrir de nombreux nutriments indispensables à notre organisme. Les fruits sont par exemple des aliments pauvres en calories, riche en éléments nutritifs, ces fruits peuvent remplacer facilement les aliments vides de calories comme les bonbons ou les glaces. C'est une bonne habitude de de choisir les calories utiles, et d'éviter les calories vides.

 

abs11.5 bleu1 Alimentation et modération : bonne habitude

Nous choisissons chaque jour nos aliments selon nos désirs, selon la disponibilité, Is où l'on aux traditions culturelles. Cependant, la modération au sujet de la nutrition est une question essentielle. La modération signifie de ne pas exagérer la consommation en quantité, de ne pas exagérer la consommation d'une variété d'aliments. Prenons l'exemple des fruits. Si vous aimez les fraises par exemple, ce sont des fruits délicieux, peu caloriques, riches en vitamine C. Si vous consommez ce fruit excessivement et sans modération, vous risquez d'accumuler dans votre organisme les résidus toxiques des pesticides et des polluants atmosphériques stockés dans le fruit. La modération conseille de manger plusieurs variétés de fraises, et de consommer d'autres fruits de saison comme l'abricot riche en fibres et en vitamines A.

 

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