Lien entre romance et romantique Lien entre romance et romantique

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Dans l’esprit de la plupart des gens, les mots « romance » et « romantique » évoquent des pensées d’amour avec la connotation de quelque chose de dramatique ou de passionnel. 
Quel est le lien entre ces deux mots et la fiction littéraire ?

 

La réponse réside chez les Romains. Ayant conquis la majeure partie de l’Europe, l’un des principaux héritages laissés par les Romains était la langue. Les langues romanes, dont les plus parlées sont le français, l’italien, l’espagnol et le portugais, sont les langues qui dérivent du latin courant parlé par les citoyens ordinaires à travers l’Empire romain.
Les romans du début du Moyen-Âge racontaient des histoires écrites, généralement en vers. Le sujet était souvent tiré des exploits héroïques d’Alexandre le Grand, le roi Arthur et ses chevaliers, ou Charlemagne.
En France, le romantisme médiéval s’intéressait souvent autant à l’amour, même s’il s’agissait d’un amour courtois idéalisé, qu’à l’aventure. Cette tradition de contes héroïques, et fantaisistes et chevaleresques s’est poursuivie jusqu'à la renaissance, et a été gentiment ridiculisée par Cervantès dans son ouvrage Don Quichotte qui introduit un élément plus réaliste dans la fiction.

 


À partir du XVIIIe siècle, le mot romance a pris différentes significations littéraires, mais il a généralement été appliqué aux histoires qui comportaient un élément de fantaisie ou d’exagération, par opposition aux histoires plus ancrées dans la réalité quotidienne que l’on appelle romans (de l’italien novellas qui signifie histoire ou nouvelle).

 

 

Sens de la romance

 

 

Ce sens de la romance peut être étendu aux œuvres de Walter Scott au XIXe siècle, Dumas, Conrad et Tolkien au XXe siècle, tous maîtres des récits d’aventure avec un élément d’improbabilité. Mais le XVIIIe siècle a vu l’apparition de romans dont le sujet principal était l’amour et la romance (au sens moderne du terme), souvent du point de vue féminin. Pamela (1741) de Samuel Richardson est un des premiers exemples populaires, les chagrins du jeune Werther (1774) de Goethe, qui est un narrateur masculin. Chacun de ces livres invitait le lecteur à ressentir la détresse de ses protagonistes et avait une dimension sensuelle ou érotique.

 

Avec l’apparition du roman gothique à la fin du siècle, les deux sens du romantisme ont été combinés. L’accent mis sur l’identification émotionnelle a été joliment mis en avant par Jane Austen dans sa parodie du gothique, Northanger Abbey, et dans Raison et sentiments, où le sens commun est mis en contraste avec une sensibilité exacerbée.

 

La vision souvent ironique de Jane Austen sur la relation entre les sexes incarne la fiction « romantique », M. Darcy représentant l’archétype du mâle, beau et désirable. C’est l’origine du « roman d’amour » moderne : des fantasmes divertissants et évasifs de séduction et d’amour produits en grande quantité par des auteurs au XXe siècle tels que Barbara Cartland, Nora Roberts et Sophie Kinsella.

 

 

Largement stigmatisé par les critiques, ce genre est extrêmement populaire auprès de son lectorat (essentiellement féminin) et constitue aux États-Unis près de la moitié des ventes de livres de poche de fiction. La romance est un terme moins utilisé en France, et remplacé parfois par le terme roman d‘amour ou littérature sentimentale.

 


Ce genre était moins présent en France, mais progressivement, la littérature sentimentale a gagné son public et ses lettres de noblesse chez les lecteurs. Les critiques ne semblent pas apprécier cette écriture.
Les écrivains de littérature sentimentale existent, les livres se vendent bien, mais les écrivains sont moins médiatisés que dans le monde anglo-saxon.

 

Références


Peter Melville Logan : Wiley-Blackwell Encyclopedia of Literature, 2011 Blackwell Publishing