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Surface de Pluton

 

 

C’est officiel depuis 2006. Pluton n’est pas une planète. Comme l’a décrété en août 2006 l’assemblée générale de l’Union astronomique internationale, Pluton est désormais un astéroïde.


Au début, l’Union astronomique internationale ne semblait pas avoir de mauvaises pensées pour Pluton. Le 16 août, les sept membres du comité de définition des planètes ont publié un projet de résolution sur la définition des planètes, qui stipule que les objets ronds en orbite autour du soleil sont des planètes. Pluton étant un objet rond en orbite autour du soleil, il était donc une planète. Le problème de cette définition est de donner le même titre à Pluton qu’à Jupiter 250 000 fois plus grand.

 

Cette définition aurait ouvert la porte à l’octroi du statut de planète à au moins trois objets qui avaient, jusqu’à récemment, été considérés comme des non-planètes.
Les astronomes reviennent de leur délibération avec un autre avis. Selon la définition finale, une planète doit être ronde et, aussi dominer la masse de sa zone orbitale.

 

En d’autres termes, une planète ne doit avoir aucun concurrent dans sa zone d’influence. Pluton est encombrée par des milliers d’autres corps glacés dans le système solaire externe, dont certains sont plus gros qu’elle. L’union astronomique internationale a choisi de l’appeler, une planète naine.

 

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Longue histoire de Pluton dans notre système solaire

Le terme « planète » n’avait pas été défini précisément depuis la Grèce antique. Le mot désignait un corps « errant » et faisait référence aux sept objets célestes qui se déplaçaient sur un fond d’étoiles. Il s’agit de Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, le soleil et la lune. Pour les anciens, ces voyageurs célestes ont eu grande influence sur la culture classique, sur les noms des dieux, sur le calendrier et sur la vie culturelle et artistique.


En 1543, Nicolaus Copernic a subitement compliqué les choses en décrivant un nouvel univers héliocentrique. Selon lui, la terre ne reste pas stationnaire au milieu de l’univers, elle se déplace autour du soleil, tout comme les autres corps. À partir de Copernic, le terme planète n’a plus de signification précise. Les astronomes conviennent tacitement de qualifier de planète tout ce qui tourne autour du soleil, et de préserver le terme lune pour tout objet qui tourne autour d’une planète.


Peu après Copernic, on apprend que des comètes gravitent autour du Soleil, et ne sont pas des phénomènes atmosphériques comme pensaient les anciens. Les comètes sont des objets glacés, lancés sur des orbites allongées, qui rejettent une longue queue de gaz en s’approchant du soleil. La question est posée : les comètes sont-elles des planètes ? Est-ce que les morceaux de roche qui gravitent autour du Soleil dans la région située entre Mars et Jupiter sont également des planètes ?

 

Ceres

Cérès


Cérès, le premier de ces objets, a été aperçu par Giuseppi Piazzi en 1801. Tout le monde l’a appelé une planète. Mais avec la découverte de dizaines d’autres, il est devenu évident que cette nouvelle communauté d’objets méritait sa propre classification. Les astronomes les ont appelés astéroïdes et en ont maintenant catalogué des dizaines de milliers.

Plus tard, on découvre que les planètes traditionnelles ne sont pas une famille homogène. Mercure, Vénus, la Terre et Mars forment une famille de planètes relativement petites et rocheuses, Jupiter Saturne Uranus et Neptune sont des planètes de grande taille, gazeuses et ayant de nombreuses lunes munies d’anneaux.


En 1992, David C. Jewitt, de l’université d’Hawaï, et Jane Luu, ont commencé à détecter des objets gelés aux limites du système solaire, au-delà de Neptune. Ils ont découvert une nouvelle bande d’objets semblable à la ceinture d’astéroïdes découverte deux siècles auparavant.


Connue sous le nom de ceinture de Kuiper, en l’honneur de l’astronome américain d’origine néerlandaise Gerard Kuiper, qui en a prédit leur existence, cette région du système solaire contient Pluton, l’un de ses plus grands membres. Pluton est nommé planète depuis sa découverte en 1930. Tous les objets de la ceinture de Kuiper devraient être appelés, aussi planètes ?

 

pluton planete naine

Pluton


Sans définition consensuelle du mot planète, ces questions ont provoqué des années de débats scientifiques. L’univers contenait autrefois sept planètes depuis la découverte d’Uranus en 1781. Ce chiffre passe à 11 après la découverte de quatre planètes entre Mars et Jupiter. Ce chiffre est tombé à sept après avoir classé ces quatre dernières planètes en astéroïdes. Après la découverte de Neptune, en 1846, le système solaire contient 8 planètes.
Après Neptune, découverte de Pluton dans le système solaire.


L’astronome Clyde Tombaugh avait trouvé Pluton grâce à une recherche acharnée d’une planète présente au-delà de Neptune. Tout le monde a d’abord supposé qu’il avait trouvé quelque chose de grand. Les mesures précises ont montré que l’objet est plus petit que ce que l’on pensait au départ, plus petit que la lune de la Terre.


Pendant une semaine, nous eûmes 12 planètes. En prenant le critère d’un corps rond tournant autour du Soleil, Cérès, le seul astéroïde gravitationnellement rond a été gratifié du titre de planète, de même que Charon la lune de Pluton et le corps 2003-UB313, appelée Xena (personnage de la princesse guerrière vêtue de cuir d’une série télévisée.)


Le nombre et les noms des planètes font partie des connaissances scolaires de base. Pour certains élèves, il y a neuf planètes, pour d’autres il y a huit planètes. Dans les classes, on passe de longs moments à mémoriser les noms des planètes, et leur distance par rapport à la terre et au soleil.

 

La vengeance de Pluton


Nous ne serons pas la pour assister à l’avance de la planète naine. Pluton peut être une planète naine, mais elle est considérée comme habitable. Dans quelques millions d’années, Pluton pourrait bien se réchauffer à mesure que le Soleil grossit, pour atteindre une température idéale de 27°. Dans ce cas, la terre sera une planète morte, d’une température élevée incompatible avec la vie. Europe et Titan atteindront une température de 400° à 500°.
Selon ce scénario, la planète naine Pluton deviendra la seule planète habitable dans le système solaire.

 

 

La naissance d’une vérité scientifique


L’histoire du nombre des planètes nous démontre la difficulté à établir une vérité scientifique, cette vérité dépend des définitions et des points de vue.
Si on change de définition, les lunes glacées comme Europe de Jupiter et Encelade de Saturne sont probablement les meilleurs endroits extraterrestres pour trouver de l’eau liquide, ingrédient crucial pour la biologie.
Si on s’intéresse aux systèmes des anneaux, nous trouvons un autre nombre de planètes, de même si on s’intéresse aux champs magnétiques, à la taille, à la masse, à la composition ou à la proximité du Soleil.

 

Jupiters chauds

Jupiters chauds

La découverte des planètes autour d’autres étoiles a mis au jour de nouvelles catégories comme les « Jupiters chauds », ces mondes gazeux géants chauffés à une température proche de l’incandescence par leur étonnante proximité avec leur soleil.


Cette redéfinition du terme planète a entraîné de nombreux commentaires, certains chercheurs pensent qu’il s’agit d’une définition cohérente qui replace Pluton dans la ceinture de Kuiper, d’autres chercheurs pensent qu’il s’agit d’une modification inutile, sans application pratique.
En 2019, la polémique continue. Le directeur de la NASA Jim Bridenstine déclare être convaincu que Pluton est bien une planète, à l’encontre des définitions officielles.


Il n’existe pas de vérité scientifique d’emblée. La vérité scientifique est une progression lente, hésitante, toujours contestée, critiquée et améliorée. Il est difficile de conjuguer la lenteur et la contradiction de la naissance d’une vérité scientifique avec notre époque harcelée par l’immédiateté, et par le refus des nuances.


En septembre 2002, on découvre qu’Uranus, loin de la Terre dans la région la plus sombre du système solaire, n’est pas seul. Il est accompagné d’une suite de 27 lunes. Ces lunes sont difficiles à étudier, mais les astronomes ont fait une découverte accidentelle en observant Uranus.

Selon les images infrarouges des cinq lunes principales d’Uranus, leur composition est plus proche de celle des planètes naines comme Pluton, objets compacts et rocheux avec une croûte glacée. Pluton sera-t-elle un jour considérée comme la lune d’une autre planète ?

L’avenir nous l’apprendra.