La question est légitime, pourquoi le Covid -19, avec un taux de mortalité de 1 à 2 % est capable de confiner les populations et bloquer la vie économie et sociale des pays prospères et bien organisés ?
Faut-il tout arrêter pour un virus dont la moralité demeure faible? S’agit-il d’une exagération, d’une réaction excessive, d’un prétexte pour manipulation?
Les médecins exagèrent-ils et complotent pour effrayer la population ?
Comment comprendre l’avertissement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
« aucun système de santé au monde n’est capable de faire face aux conséquences de coronavirus ».
Les études confirment que les médecins n’exagèrent pas. Les modèles et les chiffres ne mentent pas. Ce virus peut conduire à l’effondrement et à la désorganisation de nos systèmes de santé avec un risque intolérable pour les patients, non seulement ceux atteints par le coronavirus, mais pour tous les patients.
La propagation du virus Corona est rapide. La personne infectée transmet l’infection en moyenne à deux ou trois personnes. Une étude récente a montré qu’il peut rester trois heures dans l’air. Trois heures pendant lesquelles, ce virus est capable de provoquer de nouvelles infections.
Sa période d’incubation est longue, de quatre à cinq jours, pendant laquelle l’infection et la transmission de l’infection à une autre personne sont possibles. Le virus peut être plus contagieux au début de la maladie, car la charge virale est plus élevée.
Les données indiquent que 80 % des patients ne présentent aucun symptôme ou des symptômes minimes, 20 % ont besoin d’être hospitalisés, 5 % d’entre dans une phase critique et 1 à 2 % risquent de mourir
Le Coronavirus est capable de paralyser, de désorganiser n’importe quel système de santé en inondant les établissements de soins par une grande quantité de patients en peu de temps, sous forme des vagues de patients qui peuvent être sauvés à condition d’avoir les moyens et les personnes disponibles.
Selon les règles internationales, la capacité d’un système de santé se mesure par le nombre de lits pour 1000 habitants. Par exemple, en France comme en Allemagne, et l’Italie du Nord, on compte huit lits pour mille personnes.
Il s’agit d’un standard élevé. La moyenne en Amérique latine est de deux lits pour mille personnes. Dans d’autres pays, ce chiffre peut être inférieur.
Un autre critère est le nombre de lits de soins intensifs pour 100 000 habitants, des lits équipés pour les cas critiques comme les respirateurs artificiels (ventilation mécanique).
En France comme en Allemagne, on compte 29 à 30 lits de soins intensifs par 100 000 habitants, dans certains pays européens, on compte 4 lits.
60 à 70 % des lits sont occupée par des patients de chirurgies, de cancer, d’accidents de la circulation et de maladies chroniques. Les lits de soins intensifs disponibles dépassent rarement le 40 %.
Pour comprendre la modélisation qui inquiète les médecins, prenons un exemple.
Dans une ville de mille habitants, on compte huit lits, dont cinq occupés par des patients atteints de cancer, de diabète, ou d’autres maladies chroniques. Trois lits sont toujours disponibles.
Le premier jour, un patient infecté par le coronavirus arrive en ville. Vingt jours plus tard, le nombre dépassera 100 cas. 20 patients ont besoin d’être hospitalisés, seuls trois lits sont disponibles. 17 patients peuvent mourir sans hospitalisation. Plus de place pour les patients atteints de cancer et d’accidents, leur mortalité sera élevée aussi.
La pression sera forte sur les médecins et les soignants, ils seront épuisés, un pourcentage d’entre eux développera la maladie, et la situation s’aggravera.
Ces modèles démontrent que les décès par coronavirus ne se limitent pas aux décès par le virus, mais comprennent les décès de personnes atteintes d’autres maladies qui n’ont pas pu être soignés à l’hôpital, car il y a une pénurie de médecins et de services.
Notre exemple est une simplification des modèles présents sur cette épidémie. Les épidémiologistes comme les médecins craignent que le système de santé soit noyé et dépassé par un grand nombre de patients. Dans ces scénarios, bien de personnes mourront parce qu’il n’y aura pas assez de lits et de soins, ou de respirateurs artificiels disponibles.
Deux solutions possibles : aplatir la courbe et augmenter le nombre des lits.
La solution est de prévenir les vagues des patients qui peuvent noyer les services de santé en prenant des mesures préventives : empêcher les rassemblements, la séparation sociale, fermeture des écoles et des universités, des lieux de culte, des centres commerciaux, annulation des fêtes, annulation des rassemblements de groupe, le travail à domicile et le confinement généralisé.
Les épidémiologistes appellent cette stratégie « aplatissement de la courbe », c’est-à-dire réduire l’augmentation spectaculaire du nombre de cas afin que le système de santé puisse les soigner.
En aplatissant la courbe, le système de santé peut prendre en charge les personnes de manière adéquate, évitant ainsi ce qui s’est passé en Italie, par exemple.
Le deuxième point : augmenter le nombre des lits disponibles.
Cette méthode explique le succès de la Chine. Aplatir la courbe par des procédures qui empêcher la circulation du virus et augmenter le nombre de lits en construisant des hôpitaux temporaires.
La méthode est efficace, la Chine ayant annoncé jeudi qu’elle n’avait enregistré aucune nouvelle source locale de virus au cours des dernières 24 heures.
Aujourd’hui, la France suit la même méthode : confinement, construction d’un premier hôpital temporaire dans le grand est, rendre les lits hospitaliers disponibles. Il en va de même pour l’Allemagne, où l’État de Berlin a annoncé son intention de créer un hôpital pour traiter les personnes infectées par le coronavirus.
Le problème de cette stratégie adoptée par la chine, la France, l’Italie, la Corée et d’autres pays est dans la durée de son efficacité.
Que se passe-t-il à fin des restrictions ? L’épidémie risque de resurgir ou l’immunité collective devient efficace ?
Personne n’a la réponse à cette question pour le moment, la chine sera le premier pays à affronter cette phase du problème.
Références
Kandel N, Chungong S, Omaar A , Xing J : Health security capacities in the context of COVID-19 outbreak: an analysis of International Health Regulations annual report data from 182 countries. Lancet. 2020 ; (online March 18.)
Ying Liu, Albert A Gayle, Annelies Wilder-Smith, Joacim Rocklöv. The reproductive number of COVID-19 is higher compared to SARS coronavirus. Journal of Travel Medicine, 2020
Joseph T Wu, Kathy Leung, Gabriel M Leung. Nowcasting and forecasting the potential domestic and international spread of the 2019-nCoV outbreak originating in Wuhan, China: a modelling study. The Lancet, Jan. 31, 2020
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