Adolescent : crise ou dépression ?

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L'adolescence se distingue des autres périodes de la vie pas une communication basée au plus sur le comportement que sur les mots.

La dépression adolescente est un problème sérieux qui affecte, chez les adolescents, les émotions, la pensée, et le comportement. Bien que la dépression adolescente ne soit pas différente de la dépression adulte, les symptômes de la dépression chez les adolescents varient légèrement des symptômes de retrouver dans la dépression adulte en raison de la différence de la nature même des difficultés : pression des pairs, attentes scolaires, etc.

L'adolescent déprimé communique sa souffrance en utilisant ses émotions et son comportement ainsi les symptômes de la dépression chez l'adolescent sont dominés par la colère,  violence, abus de substances, méchanceté,  difficultés de communication, et  difficultés scolaires.

 

Ces symptômes ne sont pas une preuve de la dépression.

La période adolescente caractérisée, en général, par une opposition à l'autorité, et par la recherche d'une identité. Ces caractéristiques ont engendré la fausse idée que la dépression pendant l'adolescence est une étape du développement normal de l'adolescent. Bien que le passage à l'âge adulte s'accompagne de difficultés émotionnelles, les études confirment la présence de symptômes dépressifs chez 20 % des adolescents. La grande majorité des adolescents traverse cette période vers l'âge adulte sans dépression, en dépit d'une évidence : l'adolescence d'une période critique pour le développement des troubles dépressifs.

 

L'adolescent en opposition, mais non déprimé, garde le plus souvent une forme de communication active avec son entourage, en partageant un repas de famille, une fête, des discussions brèves. Cet adolescent est à la recherche, à travers son opposition, d'une identité, une intimité, d'une personnalité. Il garde avec sa famille, en dépit d'apparente opposition,  une communication d'urgence, une communication minimale.

 

L'adolescent déprimé agit autrement, la communication devient difficile, presque inexistant avec la famille, les perturbations du comportement sont plus prononcées, le retrait est plus sévère allant parfois jusqu'à l'isolement. Le diagnostic de la dépression chez un adolescent nécessite un examen médical attentif afin de distinguer le comportement d'opposition d'une réelle dépression.

 

Si les médicaments et le soutien psychologique sont indispensables dans la prise en charge de l'adolescent déprimé, la participation de la famille est indispensable pour alléger les symptômes, et pour éviter d'aggraver l'état dépressif. Il est conseillé de consulter, de demander l'aide médicale en face d'un adolescent qui change de comportement, d'éviter d'aggraver les conflits, d'éviter de stigmatiser l'adolescent en le traitant de paresseux, méchant, ou ingrat.

 

 

 

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Ado déprimé: ce n'est pas exceptionnel 

 

Comme chez les adultes où les femmes sont  plus deux fois plus affectées par la dépression que les hommes adultes, les adolescentes sont plus à risque de dépression que les adultes . Cette différence de fréquence laisse certains penser que l'origine de la dépression dans l'âge adulte trouve ses origines dans l'adolescence.

 

Les facteurs de risque de la dépression chez l'adolescent sont :

 

 

Antécédents familiaux de dépression chez les parents du premier degré

Épisodes dépressifs antérieurs

Antécédents d'anxiété  hyperactivité, déficit d'attention, incapacités scolaires

Problèmes au sein du cercle d'amis

Difficultés scolaires

Ambiance où l'effort est mal considéré ou mal encouragé

Maladie chronique

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.

 

La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

Dépression adolescente : risque associé

 

La dépression provoque chez les adolescents de nombreux changements, elle est à la base du changement d'émotion, de capacité d'agir, de performances scolaires. Ces altérations peuvent être sérieuses modifiant profondément la capacité de l'adolescent à s'adapter et à apprendre, ce qui augmente le risque de futurs épisodes dépressifs, ou, dans certains cas, ces altérations sont légères et peu perceptibles.

 

Les adolescents déprimés ont plus de risques sur les points suivants :
- difficulté pour accomplir son travail scolaire
- difficulté relationnelle avec les parents et avec les amis
- diminution ou perte d'intérêt pour la participation aux activités et aux responsabilités quotidiennes.
- plaintes concernant la santé comme la douleur, la fatigue, maux de tête, douleur du ventre.
- augmentation du comportement à haut risque, comme le comportement sexuel à haut risque, abus de substances comme la consommation de drogue ou d'alcool.
- risque de violence contre les autres, et contre soi-même (risque de suicide)

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.
La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

 

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Dépression chez la femme enceinte ; faut-il traiter ?

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La dépression chez la femme enceinte est souvent non traitée. 50 % des femmes dépressives enceintes sont traitées aux États-Unis. L'absence de traitement s'accompagne de douleurs physiques, de souffrances mentales, de troubles de la nutrition, de consommation élevée d'alcool et de tabac, et de relations perturbées avec la grossesse, et avec le partenaire. La dépression chez la femme enceinte augmente le risque de suicide.
L'absence de traitement est motivée par des questions financières, par une opposition au traitement de crainte d'exposer le fœtus aux antidépresseurs, par manque de disponibilité, et par la méfiance vis-à-vis de la psychothérapie.
La dépression principale unipolaire est diagnostiquée chez les patients qui souffrent d'un épisode dépressif, sans histoire de manie ou d'hypomanie. Un épisode de dépression principale unipolaire est une période de deux semaines au moins avec au moins cinq symptômes parmi les symptômes suivants : humeur dépressive, perte d'intérêt, perte du plaisir de la majeure partie des activités, insomnie ou hypersomnies, changement d'appétit, agitation psychomotrice, perte d'énergie, faible concentration, mauvaise estime de soi et culpabilité, pensées morbide ou suicidaire.

 

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Le diagnostic d'une dépression chez la femme enceinte exige une collaboration entre le médecin traitant, le médecin obstétricien, et le médecin psychiatre.
La dépression principale grave exige une hospitalisation dans 7 % de cas.
Pour le médecin, il est important d'évaluer les antécédents de sa patiente, pour proposer un traitement efficace. Par exemple, si la patiente avait déjà bénéficié d'une psychothérapie, le médecin peut proposer une nouvelle psychothérapie pendant la grossesse, de même que pour le traitement par médicament.

Le médecin devrait également discuter avec la famille de la patiente. Expliquer la dépression à la femme enceinte et à sa famille peut avoir certains bénéfices, pour aider la patiente à appliquer le traitement, et adhérer au conseil de son médecin. Discuter avec la famille peut aider le partenaire et la famille à comprendre les symptômes, et à prévenir des risques potentiels comme le suicide.
Le traitement par antidépresseur est une option valable. Les effets secondaires des médicaments antidépresseurs sur la grossesse ne justifient pas l'absence de traitement. Ses effets secondaires devraient être évalués, expliqués à la patiente et à sa famille et pris en compte par l'équipe médicale.
L'équipe médicale peut expliquer à la patiente l'importance d'une bonne hygiène de vie associant une bonne alimentation, à une bonne qualité de sommeil, accompagnée par une activité physique adéquate.
Le manque d'adhésion de la part de la patiente au traitement et aux conseils médicaux augmente le risque lié à la dépression.

La surveillance médicale devrait être régulière, organisée par le médecin psychiatre, qui vérifie selon les échelles utilisées dans la médecine psychiatrique l'amélioration de la dépression. La surveillance médicale implique également une surveillance de la bonne évolution de la grossesse.

 

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L'utilisation des antidépresseurs devrait être discutée et évaluée par la patiente, et par son entourage, en expliquant les avantages et les inconvénients de ce traitement.  
L'efficacité des antidépresseurs est la même chez la femme enceinte que chez la femme non enceinte. Le traitement par antidépresseur chez la femme enceinte devrait être adapté, à dose réduite. Les doses de médicaments antidépresseurs peuvent être augmentées à la fin de la grossesse. Le risque sur le fœtus après le troisième trimestre est moindre que le risque sur la grossesse au premier trimestre.
La surveillance échographique de la grossesse devrait être stricte, plus fréquente que la surveillance de la grossesse chez une femme non enceinte.

 

Références
Vigod SN, Wilson CA, Howard LM. Depression in pregnancy. BMJ 2016; 352:i1547.
Ko JY, Farr SL, Dietz PM, Robbins CL. Depression and treatment among U.S. pregnant and nonpregnant women of reproductive age, 2005-2009. J Womens Health (Larchmt) 2012; 21:830.
National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Depression: The Treatment and Management of Depression in Adults. Clinical Guideline 90. October, 2009.
Larsen ER, Damkier P, Pedersen LH, et al. Use of psychotropic drugs during pregnancy and breast-feeding. Acta Psychiatr Scand Suppl 2015; :1.

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