Sport extrême : apprivoiser sa peur pour la dépasser
Les activités sportives extrêmes sont un exemple d'actes qui sont à l' opposé de nos instincts et surtout le premier instinct humain : la survie face aux dangers.
En Octobre 2012, l'autrichien Felix Baumgartner a établi le record du monde de chute libre (parachutisme). Le saut a été réalisé à 39 kilomètres pour atteindre une vitesse estimée en chute libre de 1342 km/ heure. Ce dernier saut de sa carrière est l'une des cascades les plus spectaculaires de l'histoire.
Au cours des dernières années, le sport extrême a largement évolué. Ces sports peuvent être pratiqués sur terre, dans l'air, et sous l'eau. Ces sports sont plus populaires chez les jeunes, chez les cadres, et chez les citadins.
À la différence des athlètes sportifs, les participants aux sports extrêmes pratiquent leur sport dans un environnement non contrôlé, voire hostile loin des salles de sport, et des terrains d'activité physique.
Les pratiquants du sport extrême sont parfois stigmatisés, ou considérés d'une manière négative, comme des gens déséquilibrés, ayant besoin de prendre des risques inutiles, sans se soucier de leur santé, de leur famille ou de leurs amis.
Les études concernant ses pratiquants démontrent que ces personnes cultivées en eux, en affrontant ses risques de concepts bien appréciés par la psychologie positive : le courage et l'humilité. Parfois le courage et l'humilité sont recherchés par les participants à ces activités malgré le danger et la peur. Les pratiquants décrivent comment ces activités les ont aidés à devenir meilleurs.
Selon les études, les sports extrêmes changent les participants. Certains décrivent après un saut à l'élastique un sentiment de courage et d'immortalité, d'autres parlent d'une dose d'optimisme et d'enthousiasme.
Dépasser sa peur
La peur est une réaction émotionnelle humaine normale. La peur est un mécanisme indispensable à la survie humaine. La peur nous protège des dangers, nous prépare à les affronter. L'humain apprend depuis l'enfance que prendre des risques peut conduire à la mort, et qu'il est important d'avoir un but qui justifie ses risques.
Pour les participants des sports extrêmes, il est important de dépasser sa peur, de dépasser ses limites, et d'aller au-delà des instincts naturels. L'exposition répétée à des situations qui peuvent provoquer la peur comme sauter d'un pont, ou escalader une montagne peut conduire à apprivoiser le danger, et à apaiser la réaction émotionnelle, à transformer sa peur en motivation.
Les participants aux sports extrêmes sont conscients du danger qui accompagne leurs activités. La peur est une réponse individuelle, certains pratiquants des sports extrêmes perçoivent la peur comme émotion positive.
Dépendance physique
Les victimes des accidents de la route décrivent comment certaine expérience change la vie, modifie le comportement, encourage le développement personnel, et l'amour de la vie.
Les neuropsychologues expliquent que le cerveau, après une expérience extrême, libère un neurotransmetteur nommé la dopamine qui déclenche une sensation agréable d'optimisme, de courage et de bonheur. La dopamine joue un rôle important dans la motivation. Il est possible que le sport extrême soit une recherche de ses sensations de bien-être.
Les pratiquants de ces sports sont généralement conscients du risque, sont prudents pour la gestion du danger, ils sont formés pour réduire le risque de leurs activités. On peut supposer que le danger ne soit pas la motivation de ces sportifs, ils cherchent plutôt à être en harmonie avec leur environnement, la nature, avec eux-mêmes, et avec leur vie. Hors de ces activités, les pratiquants ne sont pas des gens inconscients, ils n'ont pas plus d'accidents de la route que les autres, il ne cherche pas le risque pour le risque.
Certains participants avancent d'autres arguments. La plupart des sports actuels ont cessé d'être des jeux, sont devenus des enjeux financiers, sociaux et médiatiques comme le foot ou le tennis. Par contre, les sports extrêmes demeurent des jeux avec une dose élevée de liberté, de gratuité, et des communautés. Les résultats et les performances n'ont pas d'importance, il n'y a pas de carrière, il y a l'amour du sport, l'enthousiasme, et surtout l'adrénaline. Par leur nombre, les pratiquants de sport extrême sont marginaux. Ils sont marginaux aussi par leur comportement. Ils cherchent à prendre un risque dans une société qui fait de la sécurité un souci absolu, de la prudence un principe constitutionnel.
Ils sont seuls face au danger, seuls face à eux-mêmes, ils découvrent à nouveau leur autonomie dans une société qui prive de plus en plus les citoyens de leur autonomie en cherchant l'avis des experts. Ils découvrent leur courage, leur capacité à faire. Ils sont seuls face à la nature. Ils respectent cette nature et s'adaptent à ces conditions.
Ils sont des athlètes sans publiques, sans spectateurs, sans médailles.
Les situations de la vie quotidienne ne donnent plus à l'individu l'opportunité de cerner son identité : ses qualités, ses défauts, son degré de réactivité, de débrouillardise. La confrontation avec un environnement méconnu offre la possibilité de se tester, d'évaluer ses capacités sans aide extérieure. En face du risque, on se connaît mieux, on se juge mieux, on s'évalue mieux.
Sortir de l'accoutumance
L'accoutumance est une adaptation graduelle à certaines habitudes de vie jusqu'à n'en avoir pratiquement plus conscience. On finit par pratiquer certains gestes de façon automatique sans contrôle conscient.
L'accoutumance nous installe dans notre milieu, nous permet d'atténuer nos difficultés, mais nous prive en même temps de notre dynamisme. On cherche fréquemment à briser nos habitudes, et à les exposer à de nouvelle excitation.
L'habitude et l'accoutumance deviennent une drogue quand elles touchent les domaines les plus nobles de notre activité. Lorsque nous travaillons en répétant des gestes sophistiqués mais répétitifs, lorsque nous vivons avec nos proches comme une évidence, nous nous approchons de la vie mécanique du robot.
Les robots ne peuvent pas souffrir, certes, mais ne peuvent pas non plus éprouver du plaisir.
Ainsi, certains pratiquants de sport extrême expliquent leur passion.