Sexe oral est autant dangereux que le tabac ?

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De nombreuses études l'ont confirmé, l'infection de la cavité orale par le HPV est présente d'une façon majoritaire chez les hommes. Les pratiques sexuelles qui favorisent cette infection, vont du simple baiser à la pratique du sexe oral. La plupart de ces infections HPV sont inoffensives, mais chez certains hommes, elles peuvent provoquer des lésions cancéreuses.

 

Sexe oral et HPV

 

Le papillomavirus humain est un virus constitué d'un génome de type ADN, et d'une capsule. Il affecte les cellules qui tapissent le vagin, le col utérin, la vulve, l'anus, le pénis, la bouche, et les voies respiratoires supérieures. Cette infection peut provoquer des lésions variées comme le condylome ou le cancer. C'est l'infection sexuellement transmissible la plus répandue dans le monde.


La transmission de l'HPV peut se fait par contact intime, par l'activité sexuelle, par contact entre une zone lésée et une zone saine, et par contact entre le nouveau-né et sa mère.

 

Ce virus se répand rapidement via le sexe oral, le nombre de tumeurs de la gorge causées par le HPV commence à dépasser le nombre des cancers provoqués par le tabagisme selon les études. Le pourcentage de cancers de la bouche liés à ce virus a progressé de 16 à 72 %.

 

Le papilloma virus humain et les actes intimes

 

Le risque d'infection par le papilloma virus humain (HPV) chez les femmes est directement lié au nombre de partenaires sexuels masculins, et au nombre de partenaires sexuelles féminines de ceux-ci. Le deuxième comportement à risque d'infection pour le HPV chez les femmes est l'activité sexuelle avec un nouveau partenaire. Dans une étude sur des jeunes femmes de San Francisco, s'impliquer dans une relation sexuelle avec un nouveau partenaire augmente le risque de contamination par le HPV de 10,1 % par mois.

 

Selon les études, la pénétration vaginale et anale sont les principaux facteurs de risque d'infection à HPV. Bien que la pénétration ne soit pas indispensable pour la transmission, l'infection par le HPV est rare chez les filles vierges. Dans une étude suédoise, l'infection par HPV est présente chez 4 % des filles vierges, et chez 22 % des femmes actives sexuellement.
La pénétration anale peut favoriser la propagation du HPV dans le canal anal.

 

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La pénétration par les doigts, ou par des jouets sexuels peut jouer un rôle important dans la transmission dans la propagation du virus HPV, en assurant le contact entre une zone infectée par le virus et une zone saine. Par exemple, la pénétration par les doigts peut propager le virus HPV présent sur la zone péri-anale au vagin, ou au col utérin.
Dans les couples hétérosexuels, la transmission de l'HPV de la femme vers l'homme est plus fréquente que la transmission de l'homme vers la femme. Dans 25 % des cas, le couple est affecté par les mêmes types de virus HPV.

 

L'auto-contamination est possible également. Dans une nouvelle étude, les femmes peuvent transférer le virus HPV de leurs organes sexuels à leurs bouches. Ce moyen de contamination, auto-inoculation, est un véritable facteur de risque pour les infections par le HPV oral, selon les études actuelles. 16 % des femmes ont des pratiques qui peuvent favoriser l'auto-inoculation, comme toucher ses organes sexuels, ou toucher un jouet sexuel. Cette transmission vers la cavité orale peut contaminer le partenaire masculin par les baisers, le contact avec la salive, comme par le sexe oral.

 

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Le papilloma virus et le cancer oral : spécificité masculine

 

L'infection par certains types d'HPV, comme le type 16, provoque des cancers dans la bouche, amygdale, langue, pharynx, et poumons.
On retrouve le virus HPV 16 dans 50 % des cancers oraux chez les hommes, selon les études américaines, suédoises ou australiennes.

 

Le Papillomavirus humain oral est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, plus fréquent chez les hommes ayant eu des partenaires féminines infectées par HPV oral ou génital. La transmission de l'HPV se fait par voie orale-orale (baisers) et par voie orale-génitale (pratique du sexe oral) selon une étude publiée en novembre 2014. Le papilloma virus oral est présent chez 7,2 % des hommes. Ces chiffres sont plus élevés chez les hommes fumeurs (12,12 %), chez les hommes qui ont des relations non monogames (17,9 %), et chez les hommes ayant des partenaires féminines infectées par l'HPV oral.

 

L'HPV de type 16 est l'affection la plus cancérigène. La prévalence de l'HPV 16 est 2,3 % chez les hommes. La fréquence des rapports sexuels oraux multiplie par deux la fréquence de l'HPV oral chez les hommes.

 

Les fumeurs sont plus susceptibles que les non-fumeurs d'être affectés par ces lésions cancéreuses de la bouche, et du pharynx en cas de contact avec le virus HPV 16. Les fumeurs sont plus susceptibles d'être affectés par l'HPV 16 que les non-fumeurs.

 

Dans une étude publiée en mai 2014, les analyses des bains de bouche et de la salive de 164 personnes ont démontré la présence de l'HPV chez 1,2 % des femmes et des hommes. En cas d'atteinte féminine génitale, le partenaire masculin a deux fois plus de risque d'avoir un cancer de l'amygdale, de la langue et de la cavité buccale. Par contre, ce risque est très faible en cas d'affection HPV dans les couples de long terme.

 

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Homme seul, fumeur, plusieurs partenaires : risque plus élevé

 

Les hommes célibataires sont plus susceptibles d'être infectés par l'HPV oral que les hommes mariés, les fumeurs ont plus de risques d'être infectés, et de développer un cancer oral.
Ces cancers sont provoqués par l'infestation de HPV, surtout, de type 16. La présence de ce virus est plus élevée chez les hommes célibataires, chez les hommes ayant de multiples partenaires sexuels, et chez les fumeurs.

 

Le vaccin ?

 

La vaccination actuelle contre l'HPV ne peut influencer l'infection orale par ce virus, ce virus est plus présent dans la cavité orale des hommes que dans celle des femmes, d'autant que le vaccin est réservé actuellement aux jeunes filles. En France, les filles nées à partir de 1992 ont pu bénéficier du vaccin. L'efficacité de ce vaccin est prouvée. On peut espérer donc que le vaccin réduit la présence de HPV chez les femmes et réduire le cancer du col. De même, ce vaccin peut réduire la contamination des hommes par ce virus.

On ne sait pas actuellement si la vaccination des hommes peut réduire le risque de cancer oral. En France, le vaccin est réservé aux filles dans l'état actuel de la gestion de la santé publique.

 

Conclusion

La pénétration vaginale et anale sont les principaux facteurs de risque d'infection à HPV .
La pénétration anale peut favoriser la propagation du HPV dans le canal anal chez la femme.
La pénétration par les doigts, ou par des jouets sexuels peut jouer un rôle important dans la transmission dans la propagation du virus HPV, en assurant le contact entre une zone infectée par le virus et une zone saine.
Dans les couples hétérosexuels, la transmission du HPV de la femme vers l'homme est plus fréquente que la transmission de l'homme vers la femme.
50 % des cancers de la cavité orale chez les hommes sont liées à l'infection par HPV, cette infection se transmet par les baisers, ou par le sexe oral. Les hommes fumeurs sont plus susceptibles d'êtres affectés.
Les couples en relation monogame ont peu de risque.

A la question : est ce meilleur d'embrasser et de partager le sexe oral avec une fille vaccinée, la réponse est oui.

 

Reference:

 

Kristina R. Dahlstrom, Ann N. Burchell, Agnihotram V. Ramanakumar, Allita Rodrigues, Pierre-Paul Tellier, James Hanley, François Coutlée, and Eduardo L. Franco. Sexual Transmission of Oral Human Papillomavirus Infection among Men. Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, November 2014 DOI: 10.1158/1055-9965.EPI-14-0386

Carole Fakhry, Maura L. Gillison, Gypsyamber D'Souza. Tobacco Use and Oral HPV-16 Infection. JAMA, 2014; 312 (14): 1465 DOI: 10.1001/jama.2014.13183

G. D'Souza, N. D. Gross, S. I. Pai, R. Haddad, K. S. Anderson, S. Rajan, J. Gerber, M. L. Gillison, M. R. Posner. Oral Human Papillomavirus (HPV) Infection in HPV-Positive Patients With Oropharyngeal Cancer and Their Partners. Journal of Clinical Oncology, 2014; DOI: 10.1200/JCO.2014.55.1341

Aimée R Kreimer, Christine M Pierce Campbell, Hui-Yi Lin, William Fulp, Mary R Papenfuss, Martha Abrahamsen, Allan Hildesheim, Luisa L Villa, Jorge J Salmerón, Eduardo Lazcano-Ponce, Anna R Giuliano. Incidence and clearance of oral human papillomavirus infection in men: the HIM cohort study. The Lancet, 2013; DOI: 10.1016/S0140-6736(13)60809-0

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