
Une nouvelle fois, des études récentes soulignent que les personnes qui se concentrent sur leur apparence physique, sont moins à l'écoute des signaux de faim et de satiété de leur corps. La faim n'existe plus. Et l'anorexie n'est pas loin.
Mon image, mon apprence physique
Dans une société où l'obésité est de plus en plus stigmatisée, synonyme de paresse, de laideur, ou de manque de volonté, les adolescentes ne cessent d'être préoccupées par leur poids, les jeunes femmes aussi. Le monde des magazines de mode, de fitness, de régime, et de sport est gouverné par une règle absolue : la restriction des calories.
On apprend tôt à compter les calories, à réduire les portions, à éviter certains aliments, et à se familiariser avec la faim. Un régime strict est le prix à payer pour trouver des vêtements montrables, pour séduire, pour trouver un copain, et même pour trouver un travail. La peur de la nourriture devient une peur de plus en plus présente dans notre société d'abondance.

Une spirale hors contrôle : attention danger
Dans Journal of Experimental Social Psychology, une étude sur ce sujet formule un résumé simple : trop se préoccuper de son apparence physique pourrait influencer la sensibilité de la personne à ses propres signaux de satiété et de faim. L'obésité et les troubles du comportement alimentaire ne sont pas loin.
Se concentrer sur son apparence physique peut altérer nos sensations de faim, notre capacité à ressentir la faim et modifier notre consommation de nourriture.
Les chercheurs ont mené deux expériences avec l'aide de 113 participantes.
Un groupe de femmes est venu sans déjeuner, un groupe est venu après le déjeuner. Les participantes sans déjeuner ont consulté des annonces mettant en scène des modèles minces. Ensuite, elles ont été invitées à partager un repas. Ces femmes ont mangé la même quantité de nourriture que les femmes participantes ayant déja pris leur déjeuner. Ces femmes étaient peu sensibles à la sensation de faim.
La concentration sur l'apparence physique modifie la capacité du corps humain à ressentir la faim, à consommer de la nourriture, mais aussi à identifier la satiété.

Une étude a montré que les femmes préoccupées par leur apparence physique étaient plus distraites, ou incapables de se concentrer sur des tâches intellectuelles complexes. En même temps, ces femmes ressentaient moins les sensations de satiété et de faim que les autres.
Les personnes souffrants de troubles du comportement alimentaire confirment cette absence de lien entre leurs sensations de faim et leurs pensées. Ces patients identifient les sensations de faim sévère, de satiété excessive sans pouvoir détecter la faim ordinaire et la satiété naturelle.
Une étude publiée récemment dans la revue Personal Relationships, 187 femmes d'une université canadienne ont été interrogées sur leur poids : poids idéal, et l'estime de soi. Ensuite, les chercheurs ont demandé à ces femmes si elles avaient discuté avec leur partenaire amoureux ou à leurs amis au sujet de leur problème de poids. Si oui, comment a-t-il réagi ? Si l'ami ou le partenaire amoureux dit quelque chose comme, "ton poids est bien" ce message d'acceptation est un élément positif et réconfortant ou si l'ami ou le partenaire amoureux a répondu "tu as raison de t'inquiéter," ce message était-il un élément de pression ?
Les résultats ont montré que, pour les femmes préoccupées par leur poids, les commentaires favorables ou bienveillants étaient plus susceptibles de les encourager à perdre du poids.
Au cours de l'étude de plusieurs mois, les femmes qui ont reçu des messages positifs d'acceptation, ont perdu 0,75 de leur indice de masse corporelle. Elles sont devenues par la suite, moins préoccupées par leur poids au fil du temps.
Les femmes qui ont reçu des messages critiques ou négatifs, n'ont perdu que 0,17 de leur IMC et continuent à être préoccupées par leur poids.
La préoccupation du poids pourrait conduire à un stress, à une honte qui va compliquer et contrecarrer les tentatives de perte de poids.
Cette étude fait écho aux recherches antérieures montrant que les gens ont plus de succès dans leurs tentatives de perte de poids quand ils se sentent autonomes et motivés.
Subir des commentaires critiques ou négatifs sur le corps peut conduire certaines femmes à se sentir dévalorisées. Et cela peut altérer sérieusement leur estime d'elles- mêmes et leurs efforts à perdre du poids.