15 questions réponses sur l’IMC et l’obésité

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(IMC) est une méthode utilisée pour évaluer le poids et la surcharge pondérale. La surcharge pondérale est à l'origine des maladies sérieuses comme diabète type 2, maladie de coeur, hypertension, apnée du sommeil, varices, et autres maladies chroniques.

 

Index de la masse corporelle

 

La méthode ancienne d'évaluation du poids était :

Taille - 100 = poids idéal

 

L'index de la masse corporelle est un système plus précis et plus pratique

Le poids sain selon IMC :

Un IMC sain pour un adulte est entre 18.5 et 25 généralement.
IMC entre 25 et 30 : surcharge pondérale
IMC de 30-40 : obésité
IMC de plus de 40 : obésité sévère

 

Comment calculer son index de masse corporelle ?

Le calcul s'effectue selon la formule suivante :
IMC = poids / (taille X taille)
Exemple : Taille 1.68 M, poids : 68 kg
IMC = 68 / ( 1.68x 1.68) = 24.2

 

Exceptions:
IMC n'est pas toujours une méthode exacte pour déterminer le poids.

Voici quelques exceptions:

* Les sportifs et les culturistes (bodybuilding) ; La masse musculaire pèse plus de graisse, les gens musclés peuvent avoir un IMC élevé.
* Les personnes âgées: Chez les personnes âgées, l'IMC idéal est entre 25 et 27. Chez les personnes de plus de 65 ans, Un IMC entre 26-27 est utile pour lutter contre l'ostéoporose.
* Les enfants: l'IMC n'est pas applicable chez les enfants. Les médecins ont d'autres systèmes d'évaluation pour les enfanta moins de 14 ans.

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Définir l’obésité

 


Comment définit-on l'obésité par rapport à l'indice de la masse corporelle ?
La surcharge pondérale correspond à un poids supérieur à la "normale". Bien qu'imparfait, le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC, défini comme le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres carrés) est largement accepté pour déterminer l'insuffisance pondérale, le poids normal, le surpoids et l'obésité.
Le surpoids est défini comme un IMC de 25 à 29,9 kg/m2, l'obésité comme un IMC de > 30 kg/m2.
L'obésité sévère est définie par un IMC >40 kg/m2 ou 35 kg/m2 avec des maladies liées à l'obésité (co morbidité).

L'obésité des adultes est associée à une diminution de l'espérance de vie. De nombreuses études discutent si l'augmentation régulière de l'espérance de vie observée au cours des deux derniers siècles en Occident pourrait prendre fin en raison de l'augmentation de l'obésité [Olshansky 2005]. Les personnes obèses qui fument, ont une espérance de vie nettement plus réduite que les fumeurs qui ne sont pas obèses ou les non-fumeurs obèses [Peeters 2003].

Références
Olshansky SJ, Passaro DJ, Hershow RC, et al. A potential decline in life expectancy in the United States in the 21st century. N Engl J Med 2005; 352:1138.

Peeters A, Barendregt JJ, Willekens F, et al. Obesity in adulthood and its consequences for life expectancy: a life-table analysis. Ann Intern Med 2003; 138:24.

 

IMC et risques liés à l’obésité

 


Dans certaines publications, on décrit un lien entre l’IMC et la mortalité. Existe-t-il des études sérieuses sur ce sujet ?

Un indice de la masse corporelle (IMC) élevé est associé à une augmentation du taux de mortalité, toutes causes confondues, et de maladies cardiovasculaires.
La mortalité augmente lorsque l'IMC est > 25 kg/m2. Cela est particulièrement vrai pour les personnes souffrant d'obésité sévère [McTigue 2016]. L'excès de poids a contribué à quatre millions de décès dans le monde en 2015 et à plus de 320 000 décès aux États-Unis en 2014.

Des études épidémiologiques ont évalué la relation entre l'obésité et la mortalité. Sur 230 études incluant plus de 1,5 millions de personnes, l'obésité et le surpoids étaient associés à un risque accru de mortalité toutes causes confondues [Aune 2016].

La surcharge pondérale semble être associée à une augmentation de la mortalité.

 

Références

McTigue K, Larson JC, Valoski A, et al. Mortality and cardiac and vascular outcomes in extremely obese women. JAMA 2006; 296:79.

Aune D, Sen A, Prasad M, et al. BMI and all cause mortality: systematic review and non- linear dose-response meta-analysis of 230 cohort studies with 3.74 million deaths among 30.3 million participants. BMJ 2016; 353:i2156.

 

 

Limites scientifiques d’ l’IMC


Quand nous parlons d’IMC et mortalité, quelles sont les limites scientifiques de ce raisonnement. L’obésité augmente toujours la mortalité ? Dans certains cas, ne faut-il pas relativiser ?

Il faut relativiser effectivement. Dans certains cas, l’obésité est peu liée à la mortalité. Il existe des patients obèses selon l’IMC qui sont en bonne santé métabolique, sans problèmes cardiaques, sans diabète, et avec un faible taux de cholestérol.

Certaines études pensent qu’il s’agit d’un groupe à part, d’autres pensent que malgré l'absence d'anomalies métaboliques dans ce groupe, il existe des preuves d'une mortalité accrue. [Kramer 2013].

Chez les personnes en surpoids sans problèmes métaboliques, l'augmentation du risque de mortalité n'est pas statistiquement significative.

L'impact de l'obésité sur la santé varie, il faut souvent de nombreuses années pour que ses effets soient mesurables.

Références

Kramer CK, Zinman B, Retnakaran R. Are metabolically healthy overweight and obesity benign conditions?: A systematic review and meta-analysis. Ann Intern Med 2013; 159:758.

 

 

Obésité, toujours néfaste ?

 

 

Dans le passé, on parlait de bien-fait de l’obésité, existe-il encore des études dans ce sens ?

Sur le plan général, dans une majorité de cas, l’obésité n’est pas une bonne chose pour la santé.
Il existe cependant un paradoxe de l'obésité ; certaines études ont conclu qu'un IMC élevé pouvait améliorer la survie des personnes atteintes de maladies cardiaques comme l’insuffisance cardiaque.
Contrairement aux nombreuses études rapportant que le surpoids est associé à une mortalité plus élevée, certaines données suggèrent une mortalité plus faible pour les personnes dont l'IMC est compris entre 25 et 30 kg/m2 [Flegal 2013]. Ces données ont été remises en question par d’autres études.

Références

Flegal KM, Kit BK, Orpana H, Graubard BI. Association of all-cause mortality with overweight and obesity using standard body mass index categories: a systematic review and meta-analysis. JAMA 2013; 309:71.

 

 

Faible IMC et mortalité


Sur internet, on écrit qu’il existe une augmentation de la mortalité avec un faible IMC. Vrai ?

Oui, c’est vrai.
Dans une étude, les sujets dont l'IMC était inférieur à 22,5 kg/m2 présentaient une mortalité plus élevée que les sujets dont l'IMC était compris entre 22,5 et 25 kg/m2. La surmortalité était principalement due à des maladies liées au tabagisme (respiratoires et cancéreuses).

Dans d’autres études, le risque de mortalité est plus élevé en cas d’IMC inférieur à 22,5 kg/m2 [Berrington 2010]. L'augmentation du taux de mortalité chez les personnes ayant un IMC inférieur à 22,5 kg/m2 était plus faible chez les personnes en bonne santé et n'ayant jamais fumé.
Dans les études asiatiques, les sujets ayant un IMC <20,1 kg/m2 avaient une mortalité plus élevée que les sujets ayant un IMC de 22,6 à 25 kg/m2 [Zheng 2011].

Ces résultats, suggèrent que l'association entre un faible IMC et une mortalité accrue est probablement, en partie, un artefact statistique influencé par les maladies préexistantes ou par le tabagisme et démontrent en même temps les limites de l’IMC qui ne reflète pas l’ensemble des paramètres liés à l’obésité.

Références

Berrington de Gonzalez A, Hartge P, Cerhan JR, et al. Body-mass index and mortality among 1.46 million white adults. N Engl J Med 2010; 363:2211.
Zheng W, McLerran DF, Rolland B, et al. Association between body-mass index and risk of death in more than 1 million Asians. N Engl J Med 2011; 364:719.

 

 

Obésité et bonne condition physique


Pourquoi les médecins encouragent les personnes obèses à avoir une bonne condition physique alors qu’il faut les encourager à perdre du poids ?

Le niveau de condition physique est un facteur important chez les personnes obèses. Dans 10 études, les personnes en mauvaise forme physique avaient un risque de mortalité deux fois plus élevé, quel que soit l'IMC [Barry 2014]. Les personnes en bonne forme physique souffrant de surpoids et d'obésité présentaient des risques de mortalité similaires à ceux des personnes en forme et de poids normal.

Références

Barry VW, Baruth M, Beets MW, et al. Fitness vs. fatness on all-cause mortality: a meta- analysis. Prog Cardiovasc Dis 2014; 56:382.

 

Maladies liées à l’obésité

 

Quelles sont les maladies liées à l’obésité prouvées scientifiquement ?

En fait, l'obésité a dépassé le tabagisme comme première cause de maladie et d'invalidité évitables. [Rueda-Clausen 2015]. Dans une enquête menée auprès des personnes adultes aux États-Unis, les personnes en surpoids et obèses présentaient un risque plus élevé d'hypertension, d'hypercholestérolémie et de diabète que les personnes de poids normal [Nguyen 2008]. Le risque de développer une maladie chronique (calculs biliaires, hypertension, maladies cardiaques, cancer du côlon et accidents vasculaires cérébraux (chez les hommes uniquement) augmentait avec l'indice de masse corporelle (IMC).
Les données suggèrent qu'un IMC < 22,0 kg/m2 serait idéal, ce qui est difficile à atteindre.

Références

Rueda-Clausen CF, Ogunleye AA, Sharma AM. Health Benefits of Long-Term Weight-Loss Maintenance. Annu Rev Nutr 2015; 35:475.
Nguyen NT, Magno CP, Lane KT, et al. Association of hypertension, diabetes, dyslipidemia, and metabolic syndrome with obesity: findings from the National Health and Nutrition Examination Survey, 1999 to 2004. J Am Coll Surg 2008; 207:928.

 

Diabète de type2 et obésité

 


Est-ce que le diabète de type2 est toujours lié à l’obésité ?

Non mais le diabète de type 2 est fortement associé à l'obésité. Plus de 80 % des cas de diabète de type 2 peuvent être attribués à l'obésité. La prise de poids après l'âge de 18 ans chez les femmes et après l'âge de 15 ans chez les hommes est un facteur important.
La perte de poids est associée à une diminution du risque de diabète de type 2 [Knowler 2002]. Le risque de diabète de type 2 peut également être associé à des habitudes alimentaires spécifiques.

Références

Knowler WC, Barrett-Connor E, Fowler SE, et al. Reduction in the incidence of type 2 diabetes with lifestyle intervention or metformin. N Engl J Med 2002; 346:393.

 

 

Obésité et cholésterol

 


Les personnes obèses ont toujours un cholésterol et des triglycérides élevés ?

En général, oui.
L'obésité est associée à plusieurs changements du métabolisme des lipides : concentration sérique élevée des cholestérol, de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL), de cholestérol à lipoprotéines de très basse densité (VLDL), de triglycérides et une réduction d'environ 5 % du cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL) [Poirier 2006]. Ce dernier effet est peut-être le plus important, car une faible concentration de cholestérol HDL sérique entraîne un risque relatif de maladie coronarienne.
L'adiposité centrale joue un rôle important dans les anomalies des lipides sériques.

Références

Poirier P, Giles TD, Bray GA, et al. Obesity and cardiovascular disease: pathophysiology, evaluation, and effect of weight loss. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2006; 26:968.

 

 

Obésité et hypertension artérielle


Les liens entre l’obésité et l’hypertension artérielle sont-ils prouvés scientifiquement de même pour les maladies cardiaques?

Oui dans de nombreux cas, mais l’obésité n’est pas le seul facteur pour favoriser l’hypertension.
La pression artérielle est souvent augmentée chez les personnes souffrant d'obésité. Le risque d'hypertension est plus élevé chez les sujets présentant une obésité de la partie supérieure du corps et de l'abdomen. La perte de poids chez les personnes souffrant d'obésité est associée à une baisse de la tension artérielle. (Aune 2016)

L'obésité est associée à un risque accru de maladie coronarienne, d'insuffisance cardiaque. La perte de poids est associée à une amélioration des facteurs de risque cardiovasculaire [Klein 2004].

L'obésité est associée à un risque accru de maladies coronariennes. Le risque chez les personnes en surpoids et obèses est aggravé par la coexistence d'autres facteurs de risque tels que l'hypertension, et le diabète.

Références

Aune D, Sen A, Norat T, et al. Body Mass Index, Abdominal Fatness, and Heart Failure Incidence and Mortality: A Systematic Review and Dose-Response Meta-Analysis of Prospective Studies. Circulation 2016; 133:639.
Klein S, Burke LE, Bray GA, et al. Clinical implications of obesity with specific focus on cardiovascular disease: a statement for professionals from the American Heart Association Council on Nutrition, Physical Activity, and Metabolism: endorsed by the American College of Cardiology Foundation. Circulation 2004; 110:2952.

 

 

Obésité et cancers ?

 

 

Comment croire les gens qui écrivent que l’obésité provoque le cancer mais la cause du cancer est inconnue ?

L’obésité ne provoque pas le cancer directement, l'excès de poids est associé à un risque accru de plusieurs types de cancer. [Steele 2017].

L'obésité et le surpoids peuvent augmenter la probabilité de mourir d'un cancer. Les mécanismes contribuant à l'augmentation de l'incidence du cancer et de la mortalité peuvent inclure des altérations du métabolisme des hormones sexuelles, des niveaux d'insuline. [Gallagher 2015].

L'association et les types de cancers varient d'une étude à l'autre, mais il existe un lien prouvé entre l'obésité et le cancer du sein, le cancer d’ l’endomètre, le cancer colorectal, le cancer des voies biliaires. Il s’agit d’une association et non pas une cause directe.

Références

Steele CB, Thomas CC, Henley SJ, et al. Vital Signs: Trends in Incidence of Cancers Associated with Overweight and Obesity - United States, 2005-2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2017; 66:1052.
Gallagher EJ, LeRoith D. Obesity and Diabetes: The Increased Risk of Cancer and
Cancer-Related Mortality. Physiol Rev 2015; 95:727.

 

Arthrose et obésité

 


Le lien entre l’arthrose et l’obésité est un lien direct (question de poids) ou l’obésité modifie les articulations ?


Il s’agit d’un lien direct, le poids finit par altérer les articulations.
L'incidence de l'arthrose est accrue chez les sujets obèses et représente une composante majeure du coût de l'obésité. À l'inverse, la perte de poids est associée à une diminution du risque d'arthrose. C’est le cas également pour la goutte.

Références

Aune D, Sen A, Norat T, et al. Body Mass Index, Abdominal Fatness, and Heart Failure Incidence and Mortality: A Systematic Review and Dose-Response Meta-Analysis of Prospective Studies. Circulation 2016; 133:639.

 

 

Grossophobie


Pourquoi ne parle-t-on jamais de la grossophobie de nos sociétés ?

La stigmatisation de l'obésité est une réalité sociétale. Les personnes souffrant d'obésité sont exposées à la désapprobation du public en raison de leur poids. Cette stigmatisation se manifeste dans l'éducation, l'emploi, et dans les rencontres, entre autres.

La discrimination liée au poids chez les personnes après 25 ans est plus élevée chez les femmes [Dutton 2014]. Les personnes obèses font également l'objet de discriminations à l'embauche, et plus encore pour les professions plus exigeantes physiquement [Flint 2016].

Références
Dutton GR, Lewis TT, Durant N, et al. Perceived weight discrimination in the CARDIA study: differences by race, sex, and weight status. Obesity (Silver Spring) 2014; 22:530.

Flint SW, Čadek M, Codreanu SC, et al. Obesity Discrimination in the RecruitmentProcess: "You're Not Hired!". Front Psychol 2016; 7:647.

 

Apnée du sommeil et obésité

 


L'apnée du sommeil est-elle une manifestation de l’obésité ?

L'apnée du sommeil est le problème respiratoire le plus important associé à l'obésité et au diabète. De nombreuses études confirmant que l'obésité est un facteur de risque majeur pour le développement de l'apnée du sommeil. (Kwong 2011)

Références

Kwong JC, Campitelli MA, Rosella LC. Obesity and respiratory hospitalizations during influenza seasons in Ontario, Canada: a cohort study. Clin Infect Dis 2011; 53:413.

 

Covid 19 et obésité

 

 

Pourquoi le Covid 19 touche-t-il plus les personnes obèses ?

Des données d'observation établissent un lien entre l'obésité et l'augmentation de la mortalité dues à la maladie à coronavirus (COVID-19).

Dans une étude incluant 2500 patients hospitalisés pour une COVID-19 dans la ville de New York, l'obésité était associée à un risque accru d'intubation ou de décès chez les adultes de moins de 65 ans [Anderson 2020].
Dans une étude incluant 7000 adultes atteints de COVID-19, il existe une association entre l'IMC et le risque de décès à 21 jours.
Dans une analyse de 75 études, les personnes souffrant d'obésité avaient un risque 46 % plus élevé d'être positives au COVID-19, et une mortalité plus élevée de 48% [Popkin 2020].

L’effet de l'obésité sur le système immunitaire n’est pas défini, les études ne savent pas expliquer le lien entre l’obésité et la sévérité du COVID-19.

Références

Anderson MR, Geleris J, Anderson DR, et al. Body Mass Index and Risk for Intubation or Death in SARS-CoV-2 Infection : A Retrospective Cohort Study. Ann Intern Med 2020; 173:782.
Popkin BM, Du S, Green WD, et al. Individuals with obesity and COVID-19: A global perspective on the epidemiology and biological relationships. Obes Rev 2020; 21:e13128.

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Fausses idées sur la perte de poids

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Un régime alimentaire équilibré avec une activité physique adaptée à l'âge sont les meilleurs moyens pour lutter contre le surpoids et l'obésité.  Un régime alimentaire restrictif visant la perte de poids nécessite une association entre la restriction alimentaire, le comportement, le soutien psychologique et motivation.

Les régimes alimentaires restrictifs sont nombreux dans les magazines et les médias, certains sont efficaces et utiles, d'autres nocifs diffusant de fausses idées sur le régime, sur la perte de poids, sur la minceur.

abs11.5 bleu1 La pilule magique, le régime magique

Cette idée est scientifiquement fausse. Il n'existe aucun régime restrictif spécial, aucun exercice, aucun traitement médicamenteux ou psychologique capable de faire perdre du poids. Les consommateurs subissent un matraquage publicitaire sur des moyens supposés les aider à perdre du poids. Les annonces du type "perdre 3 kilos en six jours" ou perdre cinq kilos avant d'aller à la plage sont fallacieuses. Les annonces positives du genre "manger autant que vous voulez et perder du poids" sont des annonces mensongères.
Ce genre d'annonce peut parfois être dangereux incitant les gens à sous-estimer le risque du surpoids, et le danger de l'obésité.
Une étude à grande échelle publiée en 1999 a confirmé déjà que la plupart des personnes pratiquant des régimes n'appliquent pas les conseils concernant la réduction de l'apport calorique et l'augmentation de l'activité physique, et se disent découragés après un certain temps, et cherchent des solutions plus simples, plus miraculeuses.

 

abs11.5 bleu1 Le régime diététique est mauvais pour la santé

Dans la confusion générale qui entoure les sujets relatifs au poids et à l'obésité, l'idée qu'un régime diététique restrictif peut être mauvais pour la santé circule toujours, présentant le régime comme un danger en raison de troubles de nutrition, et comme un élément favorisant l'obésité à long terme.
Cette confusion est répandue, s'appuyant sur les régimes diététiques abandonnés, sur les résultats des régimes mal pensés, comme par exemple les régimes accompagnés de jeûne, d'exercices excessifs, les régimes de privation sévère, ou les régimes folkloriques.
Les études scientifiques confirment, avec certitude, qu'un régime diététique équilibré ne peut nuire à la santé, et peut être suivi à long terme, sans trouble de nutrition, et sans reprise du poids.
 

abs11.5 bleu1 Les hydrates de carbone : à éviter 

Les régimes qui fleurissent dans les magazines et dans les médias ne sont pas toujours fondées sur des bases scientifiques, mais plutôt sur la demande des consommateurs. Quant un régime diététique prétend que les hydrates de carbone sont mauvais, d'autres régimes vont faire de même pour plaire aux consommateurs, convaincus de cette idée.
Les régimes sans hydrates de carbone sont notoires, répandus, varient selon les modes et sont les moyens médiatiques utilisés pour la promotion de ce genre d'origine.
Dans les années 2000, ces régimes pauvres ont hydrates de carbone étaient légendes aux États-Unis, et en Europe. Le pain est devenu un aliment suspect.
L'effet de mode est passé, ces régimes sont moins à la mode actuellement.
La réponse scientifique est simple : les hydrates de carbone ne sont pas nécessairement bons ou mauvais. La perte ou le contrôle du poids s'effectue en consommant des hydrates de carbone ou en limitant leur consommation, selon le désir de chaque personne.

abs11.5 bleu1 Le grignotage est mauvais

Les études scientifiques confirment que les personnes qui mangent hors des heures de repas ont plus de problèmes de poids que les personnes qui ne grignotent pas. Cette évidence scientifique ne doit pas cacher le fond de la question. Ce qui compte n'est pas le fait de grignoter, mais ce que la personne consomme pendant ces moments de grignotage.
Le grignotage peut être un élément stratégique important dans un régime alimentaire diététique pour empêcher la sensation de faim. Dans ce cas, le grignotage devrait être orienté vers la consommation des fruits à basse calorie comme les pommes, ou des légumes comme les carottes et les concombres.

abs11.5 bleu1 L'obésité est un signe de maladie de la thyroïde

C'est une vieille idée héritée du temps où l'insuffisance thyroïdienne était répandue dans certaines populations, accompagnée d'un excès de poids, ou parfois d'un œdème (accumulation de liquide dans les organes).
L'hypothyroïdie épidémique est devenue rare depuis de nombreuses années. La consommation de certains micro nutriments comme l'iode présent dans le sel et dans les poissons a réduit nettement le nombre des personnes atteintes par l'hypothyroïdie.

abs11.5 bleu1  Les produits allégés sont peu caloriques

C'est également une fausse idée. Les produits allégés ne sont pas obligatoirement peu caloriques. Afin d'alléger un produit de ses composantes grasses, il faut parfois ajouter des sucres, des épaississants, ou des hydrates de carbone.
D'autre part, les produits biologiques ne sont pas moins caloriques les produits non biologiques.
Il est utile de savoir ce que vous recherchez. Il est judicieux de consommer des produits allégés en matière grasse pour éviter le cholestérol, mais cela ne s'applique pas si vous cherchez à réduire les calories consommées.

abs11.5 bleu1  Manger la nuit est plus mauvais que manger le jour

C'est une fausse idée, qui vient de loin, quand les médecins pensaient que l'activité physique « brûlait » la nourriture. On sait depuis longtemps que le métabolisme de la nourriture est complexe, et que la consommation de la nourriture par l'activité physique n'est pas immédiate.
Les études confirment que les repas pendant la nuit n'augmente pas le poids plus que les repas consommés
durant le jour. Ce qui compte réellement est le nombre des calories consommées durant la journée.

abs11.5 bleu1  L'activité physique est suffisante pour contrôler le poids

C'était une idée des années 80, accompagnée de son cortège de livres sur l'activité physique, sur le sport au quotidien, et sur les exercices capables contrôler le poids.
La réalité scientifique est différente. En général, la personne augmente son apport calorique après une activité physique.
Les études démontrent que l'activité physique seule ne peut contrôler le poids, cependant, l'activité physique accompagnée des changements de style de vie, d'une réduction modérée d'apport calorique peuvent être efficaces pour lutter contre le surpoids.

abs11.5 bleu1  L'eau augmente la perte du poids

La publicité incitant à consommer l'eau minérale insiste sur ce fait. C'est une idée fausse. L'eau ne peut qu'accentuer ou faciliter la perte de poids. L'eau sera absorbée dans l'estomac, et envoyée ensuite vers les reins. Cependant, l'eau peut temporairement augmenter le sentiment de plénitude, de bien-être.

abs11.5 bleu1  Un régime diététique c'est compliqué

Cette idée est généralement véhiculée par les personnes ayant essayé plusieurs régimes diététiques trouvés dans les magazines ou dans les livres médiatisés.
Ces personnes décrivent le régime diététique ou comme un système complexe de calcul de calories et de recettes impossibles à manger.
La réalité est plus simple, un régime diététique est un geste simple et sans prétention, remplacer le dessert par une assiette de fruits est en soi un geste important dans n'importe quel régime diététique, sans calculer les calories, sans chercher des recettes impossibles à faire.

abs11.5 bleu1 L'échec d'une fois c'est pour toujours

La relation avec la nourriture est parfois émotionnelle. Certaines personnes suivent un régime diététique pendant un moment, puis abandonne ce régime par ennui, ou par désir. Le retour vers le régime diététique s'accompagne parfois de culpabilité ou de frustration.
Un régime abandonné pendant un certain temps n'est pas un régime sans efficacité. Il est toujours possible de revenir à un régime diététique abandonné pendant un certain temps, et retrouver toujours la même efficacité.
Un aliment restreint consommé ne détruit pas l'efficacité de votre régime. Il peut arriver qu'une personne en régime diététique hypocalorique consomme une grande quantité de calories pendant une invitation, ou une fête. Ce fait ne changera pas l'efficacité théorique du régime. Il suffit simplement d'équilibrer l'apport calorique à long terme.

 

 

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Manger moins? Fait-il mincir ?

Cette question peut sembler banale ou d'une réponse évidente,  mais en réalité, la réponse est difficile. Restreindre l'ingestion de la nourriture pour réduire le poids du corps, pour la prévention et pour le traitement de l'obésité est un point essentiel et important dans tout régime.

De nombreuses études ont suggéré que le fait de moins manger est lié à la perte de du poids à long terme, d'autres études semblent prouver le contraire, mettant en évidence que le fait de réduire l'alimentation n'a aucun lien avec la perte de poids à long terme.

care6 D'autres études soulignent que le fait de moins manger n'est pas le facteur essentiel dans le traitement de surpoids ni de l'obésité et insistent que les habitudes alimentaires et leurs cortèges émotionnels et rituels jouent un rôle important.

care6 Ces données expliquent l'importance d'adopter une approche graduée  et progressive dans n'importe que régime restrictif et de prendre en compte le comportement et les émotions qui gouvernent les rituels alimentaires.

care6 Ces études démontrent un lien négatif entre le degré de la restriction et le l'index de la masse corporelle ; suite à des régimes trop restrictifs, les personnes risquent d'avoir un poids plus élevé que le poids avant le régime.   Cela permet de penser que le degré de contrainte est lié à la réussite d'un régime alimentaire restrictif.
Il existe de nombreuses évidences scientifiques suggérant que le modèle occidental riche en viande rouge, en nourriture grasse, avec desserts est associé un risque sensiblement plus élevé de visiter et de diabète de type 2, et de maladies cardiaques.

care6 Le problème posé par le modèle occidental est fondé sur une contradiction : continuation de ce modèle alimentaire avec changement de modèle de vie, les personnes continuent à consommer la nourriture de la même façon que leurs grands-parents, mais elles sont devenues sédentaires, citadins, avec moins d'activités physiques.
Ainsi, de nombreuses propositions circulent pour adapter ce modèle, des propositions de prudence invitant les gens dans le monde occidental à manger plus de fruits, légumes, poissons, et des produits laitiers à faible teneur en matières grasses.

care6 Les études confirment que les modifications de style de vie peuvent avoir les mêmes résultats, voire plus de résultats, dans le traitement de diabète que les médicaments.

 

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Quel régime choisir ?

 Suivre un régime diététique et restrictif n'est pas un geste banal.  Si le régime diététique est un traitement parfois prescrit pour traiter dans l'obésité, suivre un régime diététique est fréquent, voire à la mode, avec des modalités variables selon les personnes et les buts recherchés.
De nombreuses études ont tenté de savoir si un régime diététique influence la santé physique et mentale. Ces études sont parfois contradictoires dans leur approche et dans le résultat en raison de la multitude de modèles de régime.

Il existe plusieurs façons de choisir un régime. Certains cherchent un régime alimentaire en consultant le corps médical, D'autres choisissent un régime commercial sous l'influence de la publicité ou de la promotion, et d'autres préfèrent suivre un régime auto prescrit, et autoguidés.

 

abs11.5Régimes prescrits par le corps médical 

En général, consulter le corps médical pour avoir un régime alimentaire diététique est un geste plus fréquent chez les personnes ayant des problèmes sanitaires graves: obésité sévère, dépression, troubles de comportement alimentaire, mais aussi à la fin  d'une longue histoire d'échec de régimes commerciaux ou personnels pratiqués sans réussite.

En général, les régimes conseillés par le corps médical favorisent la perte de poids à travers le changement de l'alimentation comme la réduction du nombre des calories, accompagnée d'activité physique.

Dans ces régimes médicaux, le traitement comportemental peut jouer un rôle également pour améliorer l'autocontrôle, et pour faciliter les changements du comportement en face du stimulus responsable de la sensation de faim.

En général, après ces régimes, on observe un résultat moyen de 10 % de réduction du poids par rapport au poids initial dans une durée de 30 semaines. Cependant l'entretien de cette perte de poids demeure un défi difficile en dépit d'un traitement comportemental. La majorité de poids perdu est regagné dans un délai de trois à cinq ans.

Ainsi, l'obésité devrait être conceptualisée comme un trouble du comportement alimentaire chronique, qui nécessite un traitement à long terme.

 

abs11.5 Les régimes commerciaux

Les études ont souligné également l'efficacité des régimes diététiques commerciaux suivis par des millions des personnes aux États-Unis et en Europe. Les résultats moyens de ces régimes commerciaux indiquent une perte de deux 10 à 20 % du poids par rapport au poids initial, cependant l'entretien de cette perte et sa préservation semblent moins importantes que dans les régimes prescrits par le corps médical. La substitution des repas par des repas diététiques  (par exemple, SlimFast) peut favoriser l'entretien du poids perdu. D'autres stratégies sont disponibles également pour préserver le poids perdu. À l'arrivée, les résultats indiquent que 5 % du poids sera perdu à long terme.

 

abs11.5 Les régimes auto prescrits, auto guidés

Les régimes auto prescrits ou auto guidés sont les régimes les plus fréquents,  c'est l'approche la plus répandue pour perdre du poids,  pour lutter contre l'obésité. L'évaluation de ce genre de régime est difficile car il s'agit parfois de régimes personnels. D'ailleurs, dans la plupart des cas, les personnes qui suivent les régimes auto prescrits et autoguidés déclarent que leur but premier est d'empêcher le gain de poids.

En général, dans une population donnée, les personnes qui s'auto identifient comme adoptant un régime restrictif et diététique suivent en réalité ce régime pour empêcher de gagner le poids, ou pour entretenir une perte de poids.

Les études démontrent que certaines personnes apprennent à ignorer les signaux de la faim et arrive à réguler leur appétit.  En d'autres termes, dans certains cas,  des personnes pratiquant des régimes auto guidés arrivent à ne plus avoir faim, et de ne plus avoir besoin de faire un régime restrictif.

Un tiers des personnes engagées dans un régime auto guidé ne pratiquent aucune restriction calorique, ni aucune activité physique. Sans conseil, ni soutien, nombreuses personnes vont gagner du poids en appliquant un régime auto guidé, et finissent par consulter le corps médical après plusieurs échecs successifs de leur supposée régime.

Un certain nombre de régimes proposés par les non-spécialistes, journalistes, les vedettes,  hommes des médias, finissent par entraîner les personnes qui suivent ces régimes auto proclamés dans une spirale d'échec.

En cas de réussite de perte de poids dans les régimes autoguidés, les personnes déclarent avoir appliqué des règles comparables à celles appliquées dans les régimes prescrits par le corps médical. Dans une étude portant sur 5000 personnes ayant perdu du poids en suivant un régime auto guidé, une grande majorité de ces personnes a suivi un régime diététique faible en matières grasses, pauvre en calories, accompagné d'une activité physique.

Ce genre d'étude démontre d'une façon scientifique que le succès à long terme pour perdre du poids est possible, en utilisant n'importe quel régime, à condition d'appliquer une restriction de calories accompagnées d'activité physique. D'autre part, ce genre d'étude confirme la difficulté d'entretenir la perte du poids à long terme.

 

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Régime ou diète ?

De nombreux livres et de nombreuses pages consacrés aux régimes dans les médias ne distinguent pas diète et régime, proposent des recettes miracles qui fonctionnent toujours à court terme, avec un risque de provoquer de prise de poids à long terme. La question est donc posée pour le long terme car n'importe quel régime minceur peut fonctionner durant les premières semaines.

Pour multiples raisons, l'utilisation de mot diète dans la langue française devient synonyme des régimes.

Le régime alimentaire s'est défini par un ensemble d'habitudes, de rituels, et des choix alimentaires. Ce modèle alimentaire est généralement influencé par de nombreux facteurs comme le revenu financier, la culture, la religion, la géographie, et les styles de vie. Ainsi nous pouvons parler de régime alimentaire crétois, réputé pour ses vertus comme régime alimentaire pauvre en cholestérol, capable de favoriser une longévité exceptionnelle.

Et dans ce cas, l'utilisation de terme régime désigne les habitudes alimentaires, les choix d'aliments, une façon de préparer les repas, et une façon de consommer la nourriture au sein de la population crétoise.

Ainsi chaque culture possède son propre régime alimentaire. Dans la plupart des cas, le régime alimentaire local est équilibré dans son ensemble, adapté aux produits locaux, et répond aux exigences culturelles. Le régime alimentaire en France varie selon les régions, influencé par les produits locaux, avec large place aux produits laitiers comme le beurre et fromage, avec l'intégration du vin rouge.

Le régime alimentaire végétarien est un autre exemple d'un régime alimentaire global.

Chaque régime alimentaire, s'est adapté avec le temps, pour répondre aux besoins nutritionnels et diététiques de la population. En général, il existe un tronc commun dans tous les régimes alimentaires du monde : équilibre, variation de l'alimentation, et la modération.

Les récentes évolutions de nos sociétés, accompagnées de la globalisation, ont favorisé le transfert des repas préparés dans d'autres pays. La consommation de ce genre de repas devrait être modérée, prudente, car ce genre de repas sont adaptés à un modèle alimentaire précis, et ne devrait pas être consommé massivement dans un autre modèle.

La diète est un régime alimentaire restrictif. C'est-à-dire un régime alimentaire qui favorise certains aliments, au détriment d'autres aliments. La diète est utilisée de plus en plus dans la langue française comme synonyme de régime.

La restriction alimentaire est un moyen utilisé par le corps médical pour soigner certaines maladies depuis l'Antiquité. Les sciences modernes de la nutrition ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de l'organisme et ses besoins nutritionnels. Les régimes diététiques prescrits par les médecins nutritionnistes dans le cas de diabète par exemple visent à réduire le taux de glycémie en modérant la consommation d'alimentation sucrée.

 

 care1 Les régimes alimentaires diététiques sont devenus populaires depuis la deuxième guerre mondiale en raison de l'apparition de la minceur comme un critère esthétique et sanitaire. Progressivement ces régimes diététiques ont fleuri partout, faisant la fortune de certains, répondant à une demande grandissante de la population.

Des années après l'apparition de ces régimes dans le monde du grand public, l'obésité devient un sujet sanitaire et sociétal préoccupant.

Depuis quelques années, nous vivons un retour en arrière. Nous parlons à nouveau de mincir et de ne pas maigrir, de régime alimentaire comme la règle (c'est-à-dire la recherche d'un modèle alimentaire global à long terme) et en réservant les régimes alimentaires restrictifs et diététiques pour le traitement à court terme d'un excès de poids, d'une obésité.

 

 

abs11.5-bleu1 References :

  • Brown, Judith (2002). Nutrition through the Life Cycle. Belmont, CA: Wadsworth.
  • Shils, Maurice E.; Shike, Moshe; Ross, A. Catharine; Caballero, Benjamin; Cousins, Robert J.: Modern Nutrition in Health and Disease, 10th Edition. 2006 Lippincott Williams & Wilkins
  • T. Eskenazi, “Dietary Restraint and Disinhibition are Associated with Increased Alcohol Use Behaviors and houghts in Young Women Social Drinkers,” Eating Behaviors, 7, 2, 2006.
  • Olendzki, BC, Ma, Y, Schneider, KL, et al. A simple dietary message to improve dietary quality: Results from a pilot investigation. Nutrition 2009; 25:736.

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Végétarisme : trouble alimentaire? Culture? Nécessité ?

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Si un soir vous avez du temps à perdre, si vous avez envie de polémiquer, ou de troller sur les réseaux sociaux, vous avez le choix entre plusieurs sujets, critiquer les hommes ou les femmes, la gauche ou la droite, la pensée libérale, la pensée étatiste, mais vous pouvez opter aussi pour un sujet d'apparence simple, et qui ne laissera personne dans l'indifférence : la viande.  Vous allez polémiquer avec les religieux, les végétariens, les pro- animaux, les nutrionistes, les biologistes, la gauche et la droite à la fois.  
    

Pourquoi le végétarisme ?


Commençons par dire que personne ne sait répondre à cette question avec certitude.
Il y a un mythe populaire disant que le végétarisme indien a commencé comme une réponse spirituelle à la place de l'humain dans le cosmos. Dans son livre Cannibals and Kings, Marvin Harris pense  qu'il s'agit d'une idée fausse. Selon lui, à travers l'histoire, l'abstinence ou de l'exclusion de la viande étaient les outils plus utilisés quand la viande devenait rare ou de mauvaise qualité.   
Marvin Harris a analysé les deux vagues de végétarisme qui ont influencé l'Inde. La première était un stratagème pour lutter contre la pénurie de viande, et le deuxième pour des causes religieuses au début de la présence musulmane en Inde au VIII ème siècle. Les musulmans n'avaient aucun problème à consommer du bœuf, mais ils ont respecté et adopté les principes des hindous et ont opté pour le lait, le beurre et le fromage comme aliments " renouvelables ".
Selon Harris, le sacré rejoint l'économique, et la santé à notre époque. Selon lui le végétarisme est un outil philosophique et culturel pour ajuster la consommation aux ressources disponibles et pour répondre aux questions sanitaires et éthiques.

Quand il s'agit de végétarisme, les discussions morales, sanitaires et culturelles ne manquent pas. Notre culture dominante refuse la douleur, encourage la compassion, et la non-violence. La cause animale devient légitime et défendable.
D'autre part, les régimes alimentaires sans viande, ou réduisant la consommation de viande sont encouragés par une tendance générale à ajuster les calories consommées au besoin de chacun. Le choix des aliments devient un argument de qualité de vie, pour éviter certaines maladies, et pour réduire l'obésité.

Le Modèle actuel d'alimentation est-il soutenable ?

 

Actuellement, l'humanité est confrontée à un modèle économique et une démographie mondiale qui épuisent les ressources de la planète. En 2008, selon les Nations Unies, 70 % des denrées alimentaires étaient destinées à l'alimentation du bétail. 70 % des terres arables terrestres - 30% de la surface terrestre de notre planète - sont utilisés pour la production animale. 51 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par la production animale. Compte tenu du fait que la population humaine devrait croître de 35 % d'ici à 2050, et que la production animale devrait croître avec elle, le végétarisme pourrait bientôt être la solution et non plus seulement une option.
Quand on pense à la quantité d'eau et de céréales indispensables pour produire un kilo de viande de boeuf, on comprend que ce modèle est insoutenable. Un kilo de viande de boeuf nécessite 52,7 fois plus d'eau qu'un kilo de pomme de terre.
Devant ces données, le végétarisme retrouve ses défenseurs et ses adeptes.

 

Que dit la médecine sur le végétarisme ?


Dans les études médicales, il existe de nombreux régimes végétariens qui varient en fonction du degré de la restriction des protéines animales. Selon la définition la plus stricte, un régime végétarien se compose de céréales, de fruits, de légumes, légumineuses et de noix. Les régimes végétariens varient par leur contenu en produits laitiers, comme le lait et le fromage, en œufs et en miel. Les poissons peuvent parfois être intégrés dans certains régimes végétariens.


On peut grouper globalement les régimes végétariens selon le schéma suivant:

- Régime  Macrobiotique :  Les légumes, les fruits, les légumineuses et les algues sont inclus dans ce régime, ainsi  que le riz.  Des fruits cultivés localement sont recommandés.  Dans ce régime, la viande animale blanche et les poissons sont autorisés une ou deux fois par semaine.

- Régime  semi-végétarien :  La viande est occasionnellement incluse dans ce régime alimentaire. Certaines personnes qui suivent un tel régime peuvent ne pas manger de viande rouge et manger du poisson et parfois  du poulet ou de la dinde.

- Régime Lacto-ovovegetarien - Les œufs, le lait et les produits laitiers sont inclus, mais aucune viande n'est consommée.

- Régime Lactovégétarien : Le lait et les produits laitiers sont inclus dans l'alimentation, mais aucun œuf ni viande ne sont consommés.

- Régime végéralien (Vegan) : Tous les produits d'origine animale, y compris les œufs, le lait et les produits laitiers sont exclus. Certains végétaliens excluent le miel et peuvent s'abstenir d'utiliser des produits animaux comme le cuir ou la laine. Ils peuvent également éviter les aliments transformés ou non biologiques.

Les effets à long terme d'un régime végétarien en matière de santé sont difficiles à séparer de ceux du style de vie végétarien (Exercice régulier, évitement du tabac et des produits alcoolisés). Les études suggèrent que la consommation d'un régime végétarien est associée à une incidence plus faible d'obésité, de maladie coronarienne, d'hypertension et de diabète de type 2. Les les données d'observation suggèrent que le régime lactovegetarien présente de plus grands avantages pour la santé et réduit les risques davantage que d'être végétalien.

Les végétaliens, qui excluent les produits laitiers dans leur alimentation, peuvent avoir une faible densité minérale osseuse et un risque accru de fractures en raison d'une insuffisance de calcium. Les personnes qui excluent complètement les produits d'origine animale peuvent  avoir un apport insuffisant en vitamine B12.

Pourquoi le régime végétarien est toujours marginal ?


En dépit de nombreux avantages, on peut dire que le régime végétarien n'a jamais été un régime traditionnel ou dominant nulle part ou dans n'importe quelle culture. Aucune culture d'adopter le régime végétarien. Par contre, les cultures tentent de modérer la consommation de viande et de produits d'origine animale.
Le point faible du régime végétarien est son incapacité à fournir les vitamines A et D. il s'agit de deux vitamines présentes dans le tissu adipeux (vitamines liposolubles), dans la jaune d'oeuf, ou dans le foie. De même, un régime végétarien strict peut favoriser le déficit en vitamine B12 et en fer.
Le régime végétarien actuel, en Occident, incluent le soja comme un aliment essentiel. On parle beaucoup de protéines de soja, de céréales de soja, le tofu. Avec le recul, les études confirment que cette consommation peut favoriser certains problèmes de santé par manque de nutriments. En même temps, les effets hormonaux avec la consommation de soja (question des phytoestrogènes) sont controversés.
Les arguments éthiques que présentent par les adeptes de régime végétarien sont contrés par les arguments des adeptes d'une alimentation variée, durable, respectueuse de l'environnement. Les deux courants partagent deux points communs : il est temps de manger moins de viande, et de manger autrement.
Dans certains discours végétariens, les produits de substitution à la viande, ou aux produits d'origine animale sont culturellement éloignés, peu étudiés, et également peu disponibles (insectes).


Si les humains ont mangé du beurre pendant des millions d'années, il est difficile de proposer l'huile de canola pour remplacer le beurre. Ce produit demeure inconnu pour les occidentaux, sa production est limitée, il n'existe pas dans les recettes familiales.
Il n'est pas exact de prétendre que le régime végétarien est une réponse à des maladies répandues comme les maladies auto-immunes. Il n'existe aucun argument scientifique en faveur de cette prétention.

 

Conclusion

Le végétarisme n'est pas une maladie, n'est pas à comparer avec les troubles du comportement alimentaire. A travers l'histoire, l'humanité a toujours adapté son alimentation selon les ressources disponibles et selon la culture dominante.
Un régime végétarien strict exige une bonne information, une stratégie cohérente pour consommer les micro-nutriments indispensables à notre organisme. Le régime végétarien ne peut être pauvre en calcium, en vitamine D, en fer, en vitamine B12, en zinc et en acides gras oméga-3 et nécessite la recherche d'autres sources de ces nutriments que les produits d'origine animale ou que la viande.
Certains régimes végétariens sans excès sont excellents pour la santé comme le régime lacto-ovovegetarian (œufs, lait et les produits laitiers sont inclus, sans consommation de viande), ce régime peut assurer un bon équilibre nutritionnel, peut lutter contre l'obésité et contre les maladies cardio-vasculaires. D'autre part, ce régime présent en Asie depuis longtemps peut répondre à certaines questions sur l'économie de l'alimentation.


Pourquoi ne pas commencer par un repas sans viande, ou un repas pauvre en viande une fois par semaine par exemple?
C'est bon pour santé, et pour l'écologie.

 

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