Anxiété: concept philosophique dans la santé mentale

Salvator-Rosa-La-Tentation-de-Saint-Antoine

Salvator Rosa La Tentation de Saint Antoine

Salvator Rosa, La Tentation de Saint Antoine, 1645, Palais Pitti, Florence, Italie

 

 

 

 

Le concept de l’anxiété est un exemple sur les liens étroit entre la philosophie et la santé mentale. Comme en physique où la philosophie a réfléchi sur des notions incontournables comme le temps, l’atome, ou la matière, en analysant la peur, les philosophes ont offert aux médecins un concept précieux et utile pour comprendre et soulager les patients.
Pour de nombreuses personnes, l'anxiété est un problème.


La principale enquête sur la santé mentale aux États-Unis indique que 18 % des adultes ont connu un trouble anxieux d'un type ou d'un autre au cours des 12 derniers mois. Au royaume uni, 37 % des adultes disent se sentir plus anxieux que par le passé, et déclarent que le monde est devenu plus effrayant au cours des dix dernières années.

 

 

La peur, éternel thème culturel et religieux

Personne ne traverse la vie sans éprouver de l'anxiété de temps en temps, avant de prendre l'avion, de faire un discours, avant un examen, ou avant un rendez vous. La vie sans anxiété n'existe pas, l'anxiété est normale et parfois essentielle.

Les sentiments de panique et de peur, les changements physiques qui les accompagnent: tremblements, palpitations et respiration rapide, sont régulièrement décrits dans les textes littéraires, religieux, philosophiques et médicaux à travers les siècles. Ces sensations étaient expliquées comme le produit de fautes morales ou religieuses, les symptômes d’un problème d’organe ou d’une maladie.

Les discours religieux, depuis l’Egypte antique à nos jours ont utilisé la peur comme moyen pour convaincre les fidèles, la peur des dieux, de leurs châtiments. Si la peur de l’enfer était censée persuader les croyants à suivre le chemin désigné par les religions, d’autres peurs ont surgi dans la société. Certaines peurs ne sont plus métaphysiques comme la peur de Dieu, n’appartiennent plus au domaine de la croyance comme la peur des enfers. Il s’agit de peurs avec des symptômes, et des manifestations cliniques.

Aux 18e et 19e siècles, les symptômes de ce que nous qualifierions aujourd'hui d'anxiété étaient considérés d'origine physique.
Le débat scientifique était concentré sur la question de savoir quel problème physique particulier était responsable.

Le grand psychiatre français du milieu du XIXe siècle, Bénédict Morel (1809-73) soutenait que les symptômes de l'anxiété étaient déclenchés par une maladie du système nerveux.

L'oto-rhino-laryngologiste hongrois Maurice Krishaber (1836-83) pensait que l'anxiété était provoquée par des irrégularités cardiovasculaires.

Moritz Benedikt (1835-1920), professeur de neurologie à l'université de Vienne, attribuait les vertiges ressentis lors des crises de panique à des problèmes d'oreille interne.

 

Freud : Première révolution conceptuelle


Un terme nouveau pour un concept nouveau
Le terme anxiété a été créé pour désigner un concept récent. Ce terme trouve ses racines dans le mot grec angh qui signifie "serrer fort", ou "étrangler". En français, nous utilisons le terme Angoisse dérivé de la même racine grecque comme synonyme du terme anxiété. C’est le cas aussi en allemand, italien et en espagnol. En France, comme dans d'autres pays Européens ; le terme anxiété est un terme à usage médical.

Le terme anxiété est devenu plus populaire à la fin du 19e siècle, en raison de son usage dans les articles scientifiques.
L'ascension fulgurante du terme "anxiété" a commencé dès 1895 dans un article révolutionnaire de Sigmund Freud (1856-1939) où il affirmait que l'anxiété devait être distinguée des autres formes de maladies nerveuses. Freud modifie les concepts de son époque. L’anxiété n’est plus une maladie organique mais une névrose.

La traduction de cet article novateur écrit en allemand a remplacé le terme Angst par "anxiété", car le terme Angst peut être traduit par plusieurs mots anglais comme fear, fright, alarm.
A partir de cet article, le terme anxiété devient un terme de santé mentale car il reflète la pensée de Freud et désigne une entité nouvelle.

 

 

Søren Kierkegaard

Si la contribution de Freud est essentielle à la synthèse de ce concept et de ce terme, d'autres influences ont joué un rôle.

Les travaux du philosophe danois Søren Kierkegaard(1813-55) forgent le concept d'angoisse, ou de peur angoissée. Selon Kierkegaard, cette angoisse se déclenche par la conscience de notre liberté d'agir et de notre responsabilité de nos actions.
Kierkegaard trace un lien entre anxiété et liberté. On est responsable de nos actes quand on est libre.

 

                                                Nietzsche       "L'angoisse est le vertige de la liberté."                                                 

 

Kierkegaard et sa réflexion sur l'angoisse, ont eu une influence importante sur d’autres philosophes, comme sur Jean-Paul Sartre (1905-80) et sur Martin Heidegger (1889-1976), bien que la conception de chacun d'entre eux soit éloignée de ce que les psychologues définiraient aujourd'hui comme l'anxiété.

 

 

 

Jean-Paul Sartre: angoisse de la liberté

Dans son important ouvrage, l'être et le néant, Sartre discute la question importante de la liberté.

 

                                    Nietzsche    "

Que doit être la liberté humaine si le néant doit venir par elle au monde?

"                                       

 

Sartre pense que la liberté n'est pas une faculté, ni une propriété de l'être humain. C'est l’être de l'homme qui est liberté :

"Il n'y a pas de différence entre l’être de l'homme et son « être-libre »".

Sartre rappelle une distinction de Kierkegaard entre deux émotions : la peur (vis-à-vis des autres êtres du monde) et l’angoisse (vis-à-vis de soi-même). Selon Sartre, la forme que prend la conscience de la liberté est l'angoisse.
"C’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté".

L’angoisse apparaît rarement, bien que l’homme soit toujours libre, car pendant l'action, on s'interroge rarement sur sa liberté.

Cela génère de l’angoisse car s’il n’y a pas d’autre fondement des valeurs que la liberté, il n’y a pas de raison de choisir tel comportement plutôt que tel autre. Et si notre liberté détruisait les autres ?

 

Martin Heidegger analyse la peur


La peur, l’angoisse et l’effroi sont des mots importants dans la philosophie de Heidegger. La philosophie de Heidegger a inspiré une école psychanalytique, la Daseinanalyse qui continue à être le fondement de pratiques de certains psychanalystes.

La peur, selon Heidegger dans son ouvrage "Être et temps" est un affect qui apparait devant ce qui nous menace. Un objet est menaçant quand il nous fait peur. La peur vient en premier suivie de notre raisonnement qui vient en deuxième temps pour modérer notre peur ou pour la valider. Dépasser sa peur, exige de modifier notre rapport à l’objet menaçant.


En face d'un serpent, notre première réaction est la peur. Nous évitons, nous affrontons ou nous partons. Notre raisonnement arrive pour nous fournir d’autres éléments. En changeant notre relation avec le serpent, nous n'avons plus peur. Certains sont même capables de capturer ou d'élever les serpents. Notre jugement peut modérer, alléger ou vaincre nos peurs.

 

                                    Nietzsche    "

L'angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant

"                                       

 

Heidegger définit l'angoisse par le fait d'être exposé à soi-même sans objet menaçant. Le propre de l’angoisse est que la personne retrouve les mêmes émotions de peur mais sans un objet menaçant. C'est une peur sans objet, où la personne est seule face à elle même, sans la possibilité d'agir. Quand on dit à la personne angoissée, ce n'est rien, Heidegger nous rappelle que ce « rien » est le problème, comme si la personne était hantée par sa propre mort, par ce rien, par ce vide.
Le motif de l’angoisse réapparaît dans la réflexion de Heidegger lorsqu’il y est question d'exister, de vivre.

 

Darwin et le deuxième changement conceptuel


Les émotions font l'objet d'une étude fascinante par Darwin, L'expression des émotions chez l'homme et les animaux. Publié en 1872, ce livre est éclipsé par l’important ouvrage de Darwin : On the Origins of Species (1859).

Darwin considère les émotions comme des comportements expressifs : des changements physiologiques, des expressions faciales et des comportements automatiques, inconscients et largement innés. Ces actions et expressions aident la personne qui les ressent et envoient des signaux à son entourage.

Comme le titre du livre l'indique, Darwin ne considère pas les émotions comme un attribut humain et consacre un effort considérable à mettre en évidence les continuités entre l'expérience et l'expression des émotions chez les animaux et aussi bien que chez les humains.

Le travail de Darwin permet de dire que la peur est une émotion, que l’anxiété est une émotion, les deux jouent selon lui un rôle expressif et adaptatif.

 

La biologie de l’anxiété


En 1915, un professeur de physiologie à Harvard, Walter Cannon (1871-1945) invente la formule suivante "le combat ou la fuite" pour décrire la réaction typique d'un animal face au danger.

Les psychologues ont utilisé le même terme pour démontrer comment l'anxiété a pour but de nous alerter d'une menace potentielle et de nous préparer à réagir de manière appropriée, d'envoyer un signal aux autres pour qu'ils soient aussi sur leurs gardes.

La contribution de la biologie au concept de l’anxiété se fera progressivement à partir des découvertes scientifiques. La théorie des trois systèmes qui participent à l'anxiété devient populaire durant la deuxième moitié du 20e siècle.

L'anxiété déclenche une série de changements physiologiques conçus pour nous aider à nous concentrer sur la gestion de la menace. Ces changements sont associés au système nerveux autonome qui supervise la respiration, la régulation de la température et la pression sanguine. Le système nerveux autonome se compose de deux parties complémentaires : le système nerveux sympathique qui prépare le corps à répondre au danger, et le système nerveux parasympathique qui contrôle et contrebalance l'activité du premier.

Le système nerveux sympathique nous prépare au combat, à la réaction, augmente notre rythme cardiaque, permettant au sang d'atteindre nos muscles plus rapidement. Nos pupilles se dilatent, pour mieux voir, le système digestif est mis en veilleuse, ce qui entraîne une réduction de la production de salive, et l’apparition de sécheresse buccale que nous ressentons lorsque nous avons peur. L'expression faciale peut être le résultat de ces réactions nerveuses. Après la peur, le système parasympathique fait le chemin inverse pour revenir à la normale : ralentir le coeur, baisser la tension, relaxer les muscles.

 

L’anxiété devient un concept en psychologie

Pendant la première guerre mondiale, une épidémie de troubles psychologiques se produisit. Les obus, la mort, les destructions massives, ont engendré de graves problèmes psychologiques.

Le psychologue Peter Lang a formulé le modèle des "trois systèmes" de l'anxiété. Selon lui, l'anxiété se manifeste de trois façons :
1. Ce que nous disons et comment nous pensons : par exemple, s'inquiéter d'un problème, ou exprimer sa peur ou son inquiétude.
2. La façon dont nous nous comportons : éviter certaines situations, ou être constamment sur ses gardes pour éviter le problème.
3. Changements physiques : accélération du rythme cardiaque ou de la respiration, et expression du visage.

Selon cette approche, si nous voulons savoir si une personne est anxieuse, nous ne pouvons pas fonder notre jugement uniquement sur ce qu'elle nous dit de ce qu'elle ressent : elle peut dissimuler ses véritables émotions, voire ne pas en avoir conscience.

Les psychologues pensent majoritairement comme Darwin, que l'anxiété est une émotion, et comme Freud, qu’il s’agit d’un problème psychologique.

La peur est considérée comme l'une des cinq émotions de base, avec la tristesse, le bonheur, la colère et le dégoût.

Le problème est que le concept d'émotion est peu précis. Les émotions sont des phénomènes complexes, qui affectent nos pensées, notre corps et notre comportement. Les psychologues définissent les états émotionnels en fonction de leur durée. Une émotion peut durer de quelques secondes à plusieurs heures. Si elle dure plus longtemps, on parle d'humeur.

Selon la pensée psychologique moderne, les émotions sont des sentiments forts déclenchés par notre évaluation ou notre appréciation d'un événement ou d'une situation particulière. Cette évaluation, consciente ou inconsciente, détermine l'émotion que nous ressentons. Si nous percevons un succès, nous sommes heureux. Si nous pensons que nous sommes en danger, nous ressentons de la peur.

En intégrant les pensées dans l’origine de l’anxiété, les psychologues reconnaissent le rôle important de la philosophie occidentale. Cette partie métaphysique ou philosophique permet de trouver certaines réponses, et ouvrent de vastes champs de réflexion.
Sommes-nous angoissés par nos responsabilités d’être libres comme dit Sartre ? Par notre existence ou notre mort comme dit Heidegger? Sommes-nous plus anxieux que nos parents parce que nous sommes plus individualistes, parce que le monde devient plus anxiogène? Parce que les menaces sont plus nombreuses?

 

La médecine psychiatrique accueille l’anxiété

La médecine s’intéresse à l’anxiété car elle répond à la définition précise des troubles qui engendrent une douleur ou une altération de la qualité de vie de la personne.
La méthode scientifique chère aux médecins est appliquée.
L’anxiété devient le « trouble anxieux » en médecine. Le terme trouble signifie l’absence de lésion organique (le terme maladie est réservé pour les lésions des organes ou des systèmes).

En deuxième temps, les médecins vont élaborer une définition. Selon le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) l'anxiété est : « anticipation appréhensive d'un danger ou d'un malheur futur, accompagnée d'un sentiment de dysphorie (sentiment désagréable) ou d'une sensation somatique (corporelle) de tension. Le danger anticipé peut être interne ou externe. »

Dans un troisième temps, la définition précise la durée moyenne des symptômes et de leurs intensités pour évoquer le diagnostic de trouble anxieux.
Si l'anxiété est normale, comment savoir quand elle devient incontrôlable ?
À quel moment l'anxiété ordinaire et banale devient-elle un problème clinique qui nécessite une attention particulière ?


Un professionnel de la santé prendra en compte certains éléments :
- le patient devient anxieux de manière inappropriée,
- l'anxiété est fondée sur une perception irréaliste ou excessive du danger
- depuis combien de temps l'anxiété affecte la personne
- à quel point c'est pénible pour l'individu
- et dans quelle mesure l'anxiété perturbe sa vie quotidienne.

L’anxiété en médecine permet de traiter les patients par les médicaments disponibles ou par les techniques de psychothérapie, d’éviter les maladies liées à l’anxiété comme l’hypertension, les troubles respiratoires ou musculaires, de valider la souffrance des patients.

 

Conclusion


Ce voyage de l’anxiété, du religieux vers le médical témoigne de l’importante contribution de la philosophie, de la psychanalyse, de la psychologie et de la médecine pour forger une idée nouvelle, un concept précis.

Il est assez aisé de trouver d’autres exemples de la contribution de la philosophie occidentale à la science en général, et à la médecine.

Mais il reste bien du chemin à parcourir pour comprendre les émotions, les peurs, ce qui nous rend anxieux, et comment rendre le traitement plus efficace.

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Jean Martin Charcot : de la neurologie à la santé mentale

Charcot

Charcot

" Une leçon clinique à la Salpêtrière ", par Boussais, 1887

 

 

 

Le tableau montre Charcot pendant ses cours. La patiente présente dans le tableau est Marie Wittman. Elle décède à l'âge de 53 ans après une hospitalisation de 27 ans à la Salpêtrière de Paris en raison de sa maladie : l'hystérie.

 

Jean Martin Charcot (1825-1893) fut le maître de l'école de médecine à la Salpêtrière.
Dès 1921, le vieil hospice de la Salpêtrière abrite dans ses vieux murs une pléiade de médecins éminents et de chercheurs intéressés par un terrain presque vierge de la médecine : la neurologie.
Il y avait de nombreux élèves célèbres comme Pinel, Géorget, Ferrus, et Foville. Des médecins comme Delaye et Foville tentaient de montrer que la substance corticale du cerveau était le siège de l'intelligence. À cette époque, les médecins refusaient la possibilité que les lésions du cortex cérébral pouvaient se traduire par des paralysies.


Fils d'un modeste carrossier parisien, Jean-Martin Charcot naquit le 29 novembre 1825, aîné de quatre frères. Son goût pour l'étude le poussa vers la médecine, en dépit de son âme d'artiste. Ce côté artiste, Charcot allait le garder toute sa vie. Il avait une curiosité pour la morphologie corporelle, un goût pour les formes et les jolies choses.


Dès 1848, il est nommé Interne des hôpitaux à la Salpêtrière où Il devient professeur jusqu'à sa mort.
Dès son arrivée, il est intéressé par les déformations corporelles. Il commença d'étudier l'immense variété des maladies rhumatismales chroniques, et consacra sa thèse à l'étude des maladies rhumatismales dans leur forme chronique.
Progressivement, il maîtrise la description des difformités articulaires, et va décrire une maladie spécifique caractérisée par une arthropathie liée à l'ataxie locomotrice. Cette maladie est toujours nommée la maladie de Charcot.
En 1858, Charcot devient médecin des hôpitaux. Il a 31 ans. En 1860, Charcot est nommé professeur agrégé, puis chef de service deux ans plus tard en 1862.


À partir de cette nomination, Charcot s'intéresse à la neurologie, c'est-à-dire à la spécialité médicale concernant les maladies du système nerveux, et allait créer un enseignement des maladies nerveuses à la Salpêtrière. Au début, il s'agit d'un modeste centre. Les auditeurs se groupaient autour du maître dans une salle étroite où le jeune professeur interrogeait et examinait ses patients. Pour chaque cas, Charcot s'efforçait à dépister la nature exacte de la lésion et ses liens avec le système nerveux. Grâce à cette méthode, Charcot se garda de ne jamais tomber dans les erreurs des autres médecins de son époque.


Grâce à l'enseignement de Charcot, la neurologie n'est plus une science clinique ou anatomique, elle devient une discipline médicale associant l'anatomie à la physiologie, la clinique à la pathologie. Avec Charcot, un symptôme ne peut être séparé de la cause qui l'a engendré. Le traitement doit donc s'adresser à la lésion, et non plus aux symptômes.
Après ses études sur les maladies rhumatismales, il étudie les liens entre les maladies musculaires et les lésions nerveuses. En 1878, il est nommé professeur en anatomie pathologique. Encore une fois, il va décrire avec précision le lobule pulmonaire et le lobule hépatique qui portent toujours son nom.

 

 

La maladie de Charcot


Ou sclérose latérale amyotrophique. Il s'agit d'une maladie neurodégénérative paralysante, rare. C'est une maladie de nerfs moteurs, qui dégénèrent progressivement pour faire perdre aux patients le contrôle de leurs muscles : perte de la capacité à bouger les bras, les jambes, puis perte de la capacité respiratoire.
Parmi les patients célèbres présentant la maladie de Charcot, on peut citer l'astrophysicien anglais Stephen Hawking, qui a continué son travail de brillant chercheur en fauteuil roulant. Hawking lui continuait à s'exprimer publiquement, équipé d'un système d'aide à la communication pour parler de l'univers, ou des trous noirs.

La longévité de Stephen Hawking est exceptionnelle. Les patients affectés par la maladie de Charcot décèdent 24 à 36 mois après le diagnostic en raison de leurs problèmes respiratoires.

 

Et la santé mentale

 


Vers la fin de sa carrière, Charcot s'intéresse aux maladies psychosomatiques, et singulièrement à l'hystérie. Après avoir maîtrisé les maladies à base organique, Charcot tenta de réussir où tant d'autres avaient échoué avant lui.
Lorsque Charcot prit ses fonctions au début de 1862, l'hystérie était médicalement, parlant " une terre sans homme ". À La Salpêtrière, ces malades chroniques étaient largement délaissés. Ce fut Bourneville, à être l'un des premiers étudiants de Charcot, à être convaincu et à convaincre son patron de prendre soin de ces patients. Par la suite, les études de Charcot avec Paul Richer, Joseph Babinski, Georges Gilles de la Tourette, Paul Sollier, Pierre Janet, et bien d'autres ont permis de créer les conditions nécessaires pour traiter ces patients.


À cette époque, on ne distinguait pas les épileptiques des hystériques. Les patients étaient traités de la même façon, et généralement sans résultat. Charcot commença son travail par séparer les deux maladies selon des critères cliniques précis.
L'hystérie est une maladie qui se manifeste par des lésions fonctionnelles comme la paralysie ou la perte de la vue sans lésion organique. La patiente est paralysée sans lésion nerveuse, musculaire ou osseuse. Le problème est avant tout psychologique.
Jean Martin Charcot est célèbre pour ses études sur la " construction " de l'hystérie. Charcot pensait avoir isolé l'hystérie comme une pathologie particulière et universelle. Afin de traiter cette maladie, il a utilisé l'hypnose avec une certaine réussite.

Ses travaux sur l'hystérie et l'utilisation de l'hypnose en médecine allaient attirer un large public à ses conférences.

Au printemps 1885, Jean-Martin Charcot, commence ses travaux sur l'hystérie traumatique, notamment chez l'homme, qui dureront jusqu'en 1891. Six mois, plus tard, en octobre 1885, Freud arrive à Paris, suit les conférences de Charcot et fait un séjour dans le service du professeur Charcot, jusqu'en mai 1886.

Charcot souligne, dans ces cas d'hystérie, qu'il existe un problème mental ou psychologique, une idée fixe, une douleur, un deuil, ou une dépression.

Freud a été impressionné par le professeur. Charcot semble porter une attention particulière au jeune Freud, alors âgé de 29 ans. Il lui propose de traduire en Allemand le tome III de ses leçons sur les maladies du système nerveux.
Parmi les leçons du tome III, on trouve les premières leçons de Charcot sur l'hystérie chez l'homme, et plus particulièrement six cas d'hystérie traumatique. Freud assiste aux leçons du mardi.


Freud écrit dans sa lettre du 24 novembre 1885 adressée à Martha Bernays " aucun autre homme n'a jamais eu autant d'influence sur moi. "
Freud va compléter les travaux de son maître.

 

Les techniques d'hypnose, employées par Charcot et Freud, sont connues aujourd'hui sous le nom d'hypnose classique qui constitue la forme la plus simple de la pratique hypnotique basée sur la suggestion directe.


Aujourd'hui, l'hystérie est considérée comme un trouble de santé mentale sans lien avec l'utérus, le sexe féminin, ou avec la sexualité.

 

 

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Adolescent : crise ou dépression ?

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L'adolescence se distingue des autres périodes de la vie pas une communication basée au plus sur le comportement que sur les mots.

La dépression adolescente est un problème sérieux qui affecte, chez les adolescents, les émotions, la pensée, et le comportement. Bien que la dépression adolescente ne soit pas différente de la dépression adulte, les symptômes de la dépression chez les adolescents varient légèrement des symptômes de retrouver dans la dépression adulte en raison de la différence de la nature même des difficultés : pression des pairs, attentes scolaires, etc.

L'adolescent déprimé communique sa souffrance en utilisant ses émotions et son comportement ainsi les symptômes de la dépression chez l'adolescent sont dominés par la colère,  violence, abus de substances, méchanceté,  difficultés de communication, et  difficultés scolaires.

 

Ces symptômes ne sont pas une preuve de la dépression.

La période adolescente caractérisée, en général, par une opposition à l'autorité, et par la recherche d'une identité. Ces caractéristiques ont engendré la fausse idée que la dépression pendant l'adolescence est une étape du développement normal de l'adolescent. Bien que le passage à l'âge adulte s'accompagne de difficultés émotionnelles, les études confirment la présence de symptômes dépressifs chez 20 % des adolescents. La grande majorité des adolescents traverse cette période vers l'âge adulte sans dépression, en dépit d'une évidence : l'adolescence d'une période critique pour le développement des troubles dépressifs.

 

L'adolescent en opposition, mais non déprimé, garde le plus souvent une forme de communication active avec son entourage, en partageant un repas de famille, une fête, des discussions brèves. Cet adolescent est à la recherche, à travers son opposition, d'une identité, une intimité, d'une personnalité. Il garde avec sa famille, en dépit d'apparente opposition,  une communication d'urgence, une communication minimale.

 

L'adolescent déprimé agit autrement, la communication devient difficile, presque inexistant avec la famille, les perturbations du comportement sont plus prononcées, le retrait est plus sévère allant parfois jusqu'à l'isolement. Le diagnostic de la dépression chez un adolescent nécessite un examen médical attentif afin de distinguer le comportement d'opposition d'une réelle dépression.

 

Si les médicaments et le soutien psychologique sont indispensables dans la prise en charge de l'adolescent déprimé, la participation de la famille est indispensable pour alléger les symptômes, et pour éviter d'aggraver l'état dépressif. Il est conseillé de consulter, de demander l'aide médicale en face d'un adolescent qui change de comportement, d'éviter d'aggraver les conflits, d'éviter de stigmatiser l'adolescent en le traitant de paresseux, méchant, ou ingrat.

 

 

 

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Ado déprimé: ce n'est pas exceptionnel 

 

Comme chez les adultes où les femmes sont  plus deux fois plus affectées par la dépression que les hommes adultes, les adolescentes sont plus à risque de dépression que les adultes . Cette différence de fréquence laisse certains penser que l'origine de la dépression dans l'âge adulte trouve ses origines dans l'adolescence.

 

Les facteurs de risque de la dépression chez l'adolescent sont :

 

 

Antécédents familiaux de dépression chez les parents du premier degré

Épisodes dépressifs antérieurs

Antécédents d'anxiété  hyperactivité, déficit d'attention, incapacités scolaires

Problèmes au sein du cercle d'amis

Difficultés scolaires

Ambiance où l'effort est mal considéré ou mal encouragé

Maladie chronique

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.

 

La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

Dépression adolescente : risque associé

 

La dépression provoque chez les adolescents de nombreux changements, elle est à la base du changement d'émotion, de capacité d'agir, de performances scolaires. Ces altérations peuvent être sérieuses modifiant profondément la capacité de l'adolescent à s'adapter et à apprendre, ce qui augmente le risque de futurs épisodes dépressifs, ou, dans certains cas, ces altérations sont légères et peu perceptibles.

 

Les adolescents déprimés ont plus de risques sur les points suivants :
- difficulté pour accomplir son travail scolaire
- difficulté relationnelle avec les parents et avec les amis
- diminution ou perte d'intérêt pour la participation aux activités et aux responsabilités quotidiennes.
- plaintes concernant la santé comme la douleur, la fatigue, maux de tête, douleur du ventre.
- augmentation du comportement à haut risque, comme le comportement sexuel à haut risque, abus de substances comme la consommation de drogue ou d'alcool.
- risque de violence contre les autres, et contre soi-même (risque de suicide)

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.
La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

 

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Borderline, trouble borderline de la personnalité

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Le trouble borderline de la personnalité est caractérisé par une instabilité émotionnelle, un comportement impulsif, rapports inter-individuels chaotiques, et image de soi altérée. 

Le trouble de la personnalité limite est le trouble de la personnalité le plus présent dans les consultations. Il s’agit d’un trouble de santé mentale sérieux difficile à vivre pour le patient et pour ses proches. En dépit de sa fréquence, il s’agit d’un trouble plus mal compris et sous-diagnostiqué.

Le terme « borderline » a été employé il y a soixante ans pour décrire les patients qui se trouvaient à la frontière entre psychotique et névrotique. Contrairement aux patients psychotiques, qui étaient chroniquement divorcés de la réalité, et aux patients névrotiques, qui répondaient plus systématiquement aux relations étroites et à la psychothérapie, les patients borderline sont entre les deux.

Enfin, en 1980, la troisième édition du Manuel diagnostique et statistique de l’American Psychiatric Association (DSM-III) a intégré pour la première fois ce trouble.

 

Lyse touchée par le trouble borderline

Lyse était une fillette ordinaire qui aimait jouer avec ses poupées rêvait de faire carrière et de tomber un jour amoureuse de son prince charmant.

À un moment donné, Lyse a basculé, a franchi la frontière entre « normal » et « limite ».

Ce changement pourrait avoir été influencé par sa mère, très proche de sa fille et qui a brusquement quitté la famille après le divorce. Lyse avait 6 ans.

Après le départ de la mère, le pèse s’est trouvé seul avec les enfants. Lyse le décrit comme un père distant, laissant les enfants aux soins d’une nounou. Lyse se montrait anxieuse lorsqu’il n’était pas présent. Lyse pleurait à pendant ses visites périodiques à sa mère. Pendant cette période, Lyse perd sa confiance en elle, craignant l’obscurité et redoute d’être seule, devient sensible et pleure facilement. Elle essaie de plaire à ses deux parents, en leur reprochant secrètement leur divorce. Elle a développé une peur profonde d’être abandonnée.

Pendant la puberté, Lyse s’est préoccupée de plus en plus de son apparence et a commencé à se faire vomir après avoir mangé souffrant de crises d’anorexie et de boulimie. Sa personnalité commence à être troublée, elle pouvait se montrer charmante, charitable et empathique, mais en d’autres occasions, elle faisait preuve d’une rage cruelle imprévisible. Pendant les périodes de stress, elle semblait calme et stoïque, à d’autres moments, elle alternait un chagrin inconsolable et une colère féroce.

Sa vie sexuelle est peuplée de rencontres passagères, de relations sexuelles sans but sauf à lutter contre son sentiment de solitude et d’abandon.   

 

 Causes et fréquence :

Ce trouble est une maladie chronique affectant les relations du patient avec son entourage. La fréquence ne cesse d'être augmentée dans les publications scientifiques, arrivant parfois à 10 % de la population féminine. Les personnes affectées ont tendance à l'auto mutilation, aux abus de substances, et aux comportements à risque.

Les facteurs en cause sont:
-facteurs génétiques
-traumatisme durant l'enfance, comme abus physique ou et sexuel.

D'autres facteurs sont mentionnés :
-difficultés familiales
-pauvreté de communication au sein de la famille

 

Des études génétiques et neurologiques plus récentes ont émis la théorie qu’il pourrait y avoir des fondements biologiques héréditaires.

Une nouvelle ligne de recherche postule que les vulnérabilités génétiques, ou biologiques se combinent aux traumatismes environnementaux pour produire des mécanismes d’adaptation borderline. Un modèle suggère que les tendances héritées se croisent avec les valeurs basées sur le développement pour produire la personnalité.

Certains chercheurs ont démontré que des niveaux anormaux de sérotonine, un neurotransmetteur (une substance chimique impliquée dans la conduction nerveuse dans tout le corps, mais surtout dans le cerveau peuvent être à l’origine de l’impulsivité et de l’agressivité accrues.

D’autres neurotransmetteurs, comme la dopamine et l’acide gamma-aminobutyrique [GABA], peuvent être impliqués dans la régulation de l’agressivité impulsive.

 

 

 Fréquence

Le trouble borderline de la personnalité est plus fréquent chez les femmes.

Le trouble borderline représente 30 à 60 % de troubles de la personnalité. 10 % des consultations en santé mentale répondent aux critères de ce trouble. Les femmes sont affectées trois plus que les hommes.  

L’intensité des symptômes borderline peut être liée aux situations de vie. Ce trouble est plus sévère chez les étudiants, les chômeurs, les personnes séparées, les athées, les personnes ayant un casier judiciaire et chez les personnes ayant perdu un parent par décès ou par divorce.

Le comportement borderline est observé de la fin de l’adolescence ou début de la trentaine, suite à des problèmes de séparation, ou de crise de colère chez les enfants.  

La plupart des adolescents affectés par le trouble borderline sont déjà victimes des problèmes d’identité, d’humeur, d’impulsivité et d’insécurité relationnelle.

Au cours de leurs troisième et quatrième décennies, de nombreux borderline atteignent une certaine stabilité dans leur vie. Les comportements borderline peuvent être freinés ou stabilisés

 

Signes cliniques


Les troubles de la personnalité sont perçus comme des inadaptations comportementales chroniques.

Ce trouble partage plusieurs caractéristiques avec d’autres troubles de la personnalité, notamment les troubles de la personnalité histrionique, narcissique, antisociale, schizotypique et dépendante. Cependant, l’autodestruction, les sentiments chroniques de vide et les craintes désespérées d’abandon distinguent le trouble Borderline d’autres troubles de la personnalité.

 

Les signes cliniques incluent :

  • -dérégulation émotionnelle
  • -agression impulsive,
  • -agression contre soi ( abus de substance, automutilation )
  • -tendances suicidaires chroniques
  • -colère inexpliquée
  • -intolérance à rester seul
  • -impulsivité avec l'argent, avec les substances et dans les relations sexuelles
  • - troubles du comportement alimentaire.

Le diagnostic s'effectue sur la base de symptômes, des examens, et des signes.

Les principales caractéristiques de ce trouble sont l’impulsivité et l’instabilité des relations, trouble de l’image de soi, trouble de l’humeur. Les critères sont :

1.  Efforts pour éviter un abandon réel ou imaginaire

2.  Modèle de relations interpersonnelles instables caractérisé par l’alternance entre des extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation.

3.  Perturbation de l’identité : image de soi ou sentiment de soi durablement instable.

4.  Impulsivité dans au moins deux domaines qui sont potentiellement nuisibles pour soi-même : Impulsivité des dépenses, de sexe, abus de substances, conduite dangereuse, frénésie alimentaire.

5.  Comportement, gestes ou menaces suicidaires récurrents, ou comportement d’automutilation.

6.  Instabilité affective (humeur) et réactivité marquée aux situations environnementales : dépression intense, irritabilité, anxiété durant quelques heures ou quelques jours

7.  Sentiment chronique de vide

8.  Colère inappropriée, intense ou difficulté à contrôler la colère, manifestations fréquentes de colère, colère constante, conflits physiques fréquents.

9.  Paranoïa transitoire liée au stress ou symptômes dissociatifs graves. (sentiments d’irréalité)

 

Difficultés de diagnostic

Le trouble borderline est rarement isolé. Certains des symptômes sont identiques à d’autres maladies. Par exemple, comme dans le cas des borderline, de nombreuses personnes souffrant d’un trouble de l’attention et d’hyperactivité font preuve d’impatience, d’impulsivité, de colère, d’une faible estime de soi et de fréquents abus de sub — stance.

Près de 90 % des borderline répondent aux critères des maladies anxieuses, en particulier le syndrome de stress post-traumatique, le trouble panique et le trouble d’anxiété sociale.

Ce trouble peut imiter d’autres maladies. Les changements d’humeur peuvent être diagnostiqués à tort comme des troubles bipolaires. Une psychose passagère peut imiter la schizophrénie.

Malgré sa fréquence, le trouble Borderline est souvent mal diagnostiqué ou sous-diagnostiqué. De nombreux cliniciens hésitent à diagnostiquer ce trouble en raison de sa stigmatisation sociale.

Les patients borderline sont redoutés, ils ont la réputation d’être exigeants, avec des appels téléphoniques fréquents et une agitation constante. Ils constituent un groupe de patients psychiatriques litigieux. Lorsqu’ils sont déçus, leur rage est difficile à tolérer, qui entraine violence, suicide et plaintes.

 

Le traitement :

Psychothérapie : 

La psychothérapie reste la base du traitement, complétée par une pharmacothérapie centrée sur les symptômes.

Deux approches de psychothérapie ont démontré leur efficacité :

[1] la psychothérapie psychodynamique qui suit certaines théories psychanalytiques et

[2] la thérapie comportementale qui utilise des approches cognitives et comportementales.

 

Médicaments :

Les médicaments ciblent des symptômes notamment dans les domaines de l’instabilité de l’humeur, du contrôle des impulsions. Les classes de médicaments utilisées sont principalement les antidépresseurs, les stabilisateurs de l’humeur, les psychotropes.

La thérapie comportementale et psycho-dynamique donne des bons résultats. Le traitement médicamenteux peut réduire la dépression, l'inquiétude, et l'agression impulsive.

Le comportement auto-destructeur pourrait être modéré par un changement d'environnement social ou familial et par le traitement en groupe.

Le traitement donne de meilleurs résultats en cas de relation thérapeutique personnalisée ( avec le même thérapeute) car les difficultés avec l'autorité font parfois partie des facteurs déclencheurs de cette maladie. 

 

 

Le pronostic et l'évolution :

Le Trouble de la personnalité borderline est une maladie dangereuse, voire potentiellement mortelle : environ 8 à 10 % des patients se suicident.

La plupart des borderline s’améliorent de façon significative, et près de la moitié bénéficient d’une guérison complète malgré les nombreuses frustrations endurées par le patient, par les proches et la famille, et par le thérapeute.

 

Les complications :

 

  • -Vie sociale chaotique et résultats scolaires médiocres.

 

-Abus de substance

 

-Suicides

 

-Troubles du comportement alimentaire

 

-Dépression

 

- Autres.

 

 

Références

Bender DS, Skodol AE, Pagano ME, et al. Prospective assessment of treatment use by patients with personality disorders. Psychiatr Serv 2006; 57:254.

Gunderson JG, Herpertz SC, Skodol AE, et al. Borderline personality disorder. Nat Rev Dis Primers 2018; 4:18029.

Ingenhoven T, Lafay P, Rinne T, et al. Effectiveness of pharmacotherapy for severe personality disorders: meta-analyses of randomized controlled trials. J Clin Psychiatry 2010; 71:14.

Zanarini MC, Frankenburg FR. A preliminary, randomized trial of psychoeducation for women with borderline personality disorder. J Pers Disord 2008; 22:284.

Cristea IA, Gentili C, Cotet CD, et al. Efficacy of Psychotherapies for Borderline Personality Disorder: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Psychiatry 2017; 74:319.

Bellino S, Zizza M, Rinaldi C, Bogetto F. Combined therapy of major depression with concomitant borderline personality disorder: comparison of interpersonal and cognitive psychotherapy. Can J Psychiatry 2007; 52:718.

McMain SF, Links PS, Gnam WH, et al. A randomized trial of dialectical behavior therapy versus general psychiatric management for borderline personality disorder. Am J Psychiatry 2009; 166:1365.

Zanarini MC, Vujanovic AA, Parachini EA, et al. Zanarini Rating Scale for Borderline Personality Disorder (ZAN-BPD): a continuous measure of DSM-IV borderline psychopathology. J Pers Disord 2003; 17:233.

 

 

 

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Une bonne santé mentale !! C’est quoi ?

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papillon mains bonne sante mentale

Une bonne santé mentale !! C’est quoi ?

La définition classique de la santé mentale était synonyme de psychiatrie, englobant une longue liste de maladies comme la dépression, l’anxiété, les troubles de l’alimentation, la schizophrénie, trouble bipolaire, entre autres.

Actuellement, les chercheurs et cliniciens ont élargi la signification de ce terme, qui s’éloigne progressivement de la psychiatrie, et ont cessé de considérer la santé mentale en termes de présence ou d’absence de symptômes. Ils cherchent à déterminer ce que signifie être en bonne santé mentale et ce que nous pouvons faire pour favoriser notre propre bien-être mental.
En d‘autres terme, la santé mentale ne désigne plus l’absence de maladie mentale, mais le bien-être mental.
La santé mentale est un terme large.

 

Certains l’utilisent comme simple synonyme de santé du cerveau (la neurologie), d’autres incluent notre état psychologique (la psychologie). D’autres ajouteront les émotions, ou le bien-être sexuel.
Il est possible d’écrire que la santé mentale décrit nos états sociaux, émotionnels et psychologiques, nos relations avec nous même et avec les autres.
Une personne qui a une « bonne » santé mentale a trouvé l’équilibre dans sa vie sociale, émotionnelle et psychologique, pour vivre une vie équilibrée et satisfaisante, une vie qui répond aux besoins.


Qu’est-ce qu’une bonne santé mentale selon la psychiatrie ?

Selon le livre de psychiatrie de l’université d’Oxford, une bonne santé mentale, c’est plus que l’absence de troubles mentaux, c’est une nécessité, c’est un ensemble d’éléments :
Un sentiment d’autosuffisance, d’estime de soi.
La capacité de faire confiance aux autres.
La capacité de donner et de recevoir l’amitié, l’affection et l’amour.
La capacité de créer des liens affectifs durables.
La capacité d’éprouver des émotions profondes.
La capacité de pardonner aux autres et à soi-même.
La capacité de s’examiner et d’envisager le changement.
La capacité d’apprendre de l’expérience.
La capacité de tolérer l’incertitude et de prendre des risques.
La capacité de s’engager dans la rêverie et la fantaisie.

Cette définition large tente d’inclure dans la santé mentale de nombreux concepts indispensable à la qualité de vie comme l’estime de soi, la confiance, les relations interpersonnelles, les émotions, l’adaptation, et la bonne santé sexuelle.

bonne sante mentale but  citation

 

La bonne santé mentale et la psychologie positive

La psychologie positive tente de valoriser les réussites, les ambitions, et les projets de vie à la recherche du bonheur et de la satisfaction.
Selon le psychologue Martin Seligman, un des fondateurs de psychologie positive, la notion de bonne santé mentale se résume à cinq points clés qui forment l’acronyme (en anglais) PERMA : émotions positives, engagement, relations, sens et objectif, et réalisations.

 

Cependant, d’autres chercheurs pensent que d’autres facteurs jouent également un rôle.
Selon WellBeing Institute de l’Université de Cambridge, la santé mentale est un continuum. D’un côté il y a les troubles mentaux courants comme l’anxiété, la dépression et de l’autre côté, la santé mentale positive.
Selon cette définition, le but de la santé mentale est de s’épanouir. La bonne santé mentale s’oppose aux facteurs qui altèrent la qualité de vie émotionnelle, sexuelle, relationnelle et sociale.


Les attributs importants d’une bonne santé mentale positive inclut les cinq éléments « PERMA » de Martin Seligman, en ajoutant cinq éléments nouveaux , comme la stabilité émotionnelle, l’optimisme, la résilience, l’estime de soi, et la vitalité. La santé mentale selon la psychologie positive devient synonyme de bien-être et de satisfaction.

bonne sante mentale psychologie positive

 

 

Voici une définition rapide de ces 10 éléments considérés actuellement comme élément clé pour une bonne santé mentale selon la psychologie positive
• Émotions positives : satisfaction, degré de bonheur
• Engagement : s’intéresser à son travail ainsi qu’aux activités de loisir
• Relations : avoir des liens avec les personnes qui vous tiennent à cœur et qui se soucient de vous
• Sens et but : sentir que ce que vous faites dans la vie est précieux, valorisant et utile
• Accomplissement : réussir des projets, avoir le sentiment d’être compétent et capable
• Stabilité émotionnelle : se sentir calme, paisible, serein vis-à-vis de soi et vis-à-vis des autres
• Optimisme : avoir une vision positive de la vie et de l’avenir
• Résilience : être capable de rebondir face à l’adversité
• Estime de soi : se sentir bien dans sa peau
• Vitalité : se sentir énergique.

 


Pourquoi une bonne santé mentale est-elle importante ?

Dès le moyen âge, le médecin Averroès avait défini la bonne santé par l’association de la bonne santé mentale à la bonne santé physique.

Être en bonne santé mental, c’est comme un état amoureux. Quand nous atteignons un bon niveau de bien-être mental, nous sommes enthousiastes, créatifs, capables de produire un meilleur travail, un meilleur apprentissage, avoir de meilleures relations, une meilleure productivité et également une bonne santé physique.

L’étude de Huppert en 2007 réalisant une méta-analyse sur 150 études confirme qu’une bonne santé mentale peut affecter la santé, et que certains aspects de la santé sont plus susceptibles d’être influencés par le bien-être. Une bonne santé mentale semble avoir un impact positif sur le système immunitaire, sur la tolérance à la douleur, et sur certaines maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension.
Les personnes qui se sentent heureuses et satisfaites ont plus de chances d’être courtoises, aimables, tolérantes, et optimistes.

 

bonne sante mentale et bien etre

 

Comment favoriser une bonne santé mentale

Certaines pratiques sont supposées améliorer la santé mentale. Il ne s’agit pas de technique validée scientifiquement, mais d’approche culturelle, psychologique et philosophique.

 

— être conscient, rechercher la pleine conscience.
La pleine conscience fait partie des traditions de méditation bouddhiste, consiste à attirer l’attention sur le moment présent, pour se concentrer sur ses pensées, sur ses sensations, et sur ses émotions sans porter de jugement.
Rechercher la pleine conscience peut être efficace pour améliorer le bien-être mental.
Cette technique n’est pas éloignée de la technique de la méditation proposée par la philosophie occidentale. Le but est de donner au cerveau conscient, la possibilité de dominer le cerveau instinctif, c’est-à-dire dominer ses peurs et ses émotions par la raison et par la réflexion. Être conscient d’être en colère permet de modérer et de s’interroger sur cette émotion.
La prise de conscience de nos émotions et de nos pensées peut favoriser une vision optimiste de la vie, en plaçant nos comportements et nos idées dans un contexte général. Adopter la pleine conscience ou méditer permet d’évaluer ses pensées, de les modérer, et de contrer les émotions négatives et les peurs par des jugements conscients et raisonnables.

 

- célébrer les réussites
il s’agit d’exprimer à soi-même une sorte de gratitude, où chaque réussite est célébrée comme un événement heureux. Cet exercice peut favoriser l’optimisme.

 

- optimisme
Regarder le bon côté des choses est un conseil de bon sens développé dans toutes les cultures et dans la philosophie occidentale depuis longtemps. C’est un moyen de renforcer l’estime de soi, de trouver l’optimisme et la motivation.
Être optimiste en permanence est irréaliste, ne fonctionne pas. Pendant les périodes difficiles de la vie, nous avons le droit de faire notre deuil et de ressentir toute une gamme d’émotions, car cela fait partie du processus de guérison naturelle. Le véritable optimisme invite à se concentrer sur le positif réel pour encourager les pensées qui peuvent nous aider à nous adapter en face de changement, et à nous défendre devant les difficultés.
L’optimisme réaliste est l’optimisme aux yeux ouverts, un état d’esprit réaliste et optimiste face aux défis, en exploitant ses forces et ses capacités. Dans les situations à haut risque, il est préférable de s’engager dans un pessimisme défensif.

 

- attentes réalistes

Une bonne santé mentale exige une compréhension de la réalité, et que personne n’est heureux tout le temps, et que personne ne peut avoir une attitude positive à n’importe quels moments de la vie.
Les événements négatifs de la vie font partie de la condition humaine, le décès d’un être cher, perte financière, perte professionnelle, ce genre d’événement peuvent nuire à notre bien-être mental. Dans ce cas, les attentes devraient être réalistes. Aucune volonté au monde ne peut lutter contre la mort, ou contre une maladie grave, une attente réaliste dans ce cas exige une adaptation, un deuil raisonnable, et la capacité d’une résilience profonde et rapide. Cherchez quel genre d’objectif vous souhaitez atteindre puis demandez-vous quel genre de pensées, de sentiments et de comportements vous devez avoir pour atteindre cet objectif.
Ce moyen peut être utile pour éviter l’anxiété, les pensées négatives avant de se lancer dans un projet.

 

Références 
Ryan T. Howell , Margaret L. Kern : Health benefits: Meta-analytically determining the impact of well-being on objective health outcomes, Health Psychology Review, Volume 1, 2007 — Issue 1

Pyschology of life satisfaction, editor, Matt Vassar., 2012

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