Impulsivité : un comportement à part

sacs

 

L'impulsion est un élan irrésistible qui pousse une personne à accomplir un acte sans pouvoir le raisonner. L'impulsif suit un comportement de type explosif, incapable de se freiner, ou de diriger son mouvement d'une façon équilibrée.

 

 

Distinguer volonté et impulsivité

 

L'impulsivité est la tendance à agir rapidement sans penser aux conséquences de ses actions. Le comportement impulsif se produit habituellement en réaction, ou comme réponse émotionnelle.
L'impulsion est gouvernée par des désirs primaires, par des automatismes inconscients, par une affectivité déraisonnable, ou par des peurs réelles.

 

 

Généralement, l'impulsif est impatient, incapable de mener des projets complexes, qui nécessitent maîtriser et patience sur la durée.

 


L'exemple type de l'impulsivité sans gravité est celui des achats compulsifs.

La personne achète sans avoir besoin de ses achats. Le besoin est ailleurs, psychologie, ou inconscient. L'exemple le plus grave de l'impulsivité est le comportement antisocial, ou l'abus de substances. Les comportements impulsifs les plus fréquents peuvent inclure :

- achats compulsifs,

- sexualité à risque,

- comportement agressif,

- consommation excessive d'alcool,

- menace de nuire aux autres,

- vol compulsif,

- querelles excessives avec les autres.


Il est important de noter que le comportement impulsif occasionnel n'est pas nécessairement un signe d'un comportement problématique. Chacun peut agir impulsivement de temps en temps. Quand ce comportement devient fréquent ou néfaste pour la personne ou pour son entourage, il peut être considéré problématique.

 

Dans leur article en 2009, Shalev et Sulkowski ont signalé le lien entre l'estime de soi et l'impulsivité,

 

 

Ils écrivent que les auto-évaluations négatives épuisent, et empêchent la maîtrise de soi et le sang-froid, qui mènent inlassablement à un comportement impulsif.

Ils soulignent que les personnes après leur comportement impulsif, entrent dans un nouveau cycle d'auto-évaluation de plus en plus négative, associé à des regrets d'avoir été victimes de leurs propres instincts ou de leurs propres automatismes.

 


L'exemple des joueurs pathologiques peut éclairer ce comportement, le joueur éprouve des émotions agréables en jouant. Pendant le jeu, le joueur exhibe une bonne maîtrise de soi, une courtoisie, un air volontaire, déterminé et détaché.

 

À la sortie du casino, un autre cycle commence, mauvaise estime de soi, symptômes dépressifs, colère. En cas de perte importante d'argent, ces symptômes sont plus prononcés. Le cycle vicieux continue. La personne impulsive peut être un chef qui commande fréquemment sèchement avec mépris, se considérant comme meneur d'hommes, volontaire et résolu. Il n'hésite pas, il va sans cesse de l'avant, n'admet pas pouvoir se tromper, sauf pour se donner une apparence humaine. L'impulsif maquille son action par des termes plus au moins positifs comme la volonté, la résolution. En réalité, il est incapable de contrôler ses actions, il a peu de volonté pour gouverner son comportement. Il est énergique mais à la façon d'un agité, rien à voir avec la détermination.

 


L'impulsif se lance dans une action excessive, il court sans cesse, par manque de volonté et de puissance mentale, sachant très bien au fond de lui-même, qu'il a un problème avec son comportement, avec ses décisions. Le plus important pour une personne impulsive est de dissimuler son impuissance, son anxiété et son émotivité. Ainsi, il fonce tout droit, il réagit, drogué de l'action, hargneux, incapable de revenir sur ses décisions. Ce n'est pas volontaire, c'est un impulsif. Parfois, dans le langage populaire, on qualifie ces gens d'"automates".
L'impulsif peut être direct, comme peut être un impulsif à retardement. Dans ce dernier cas, sa réaction n'est pas immédiate. L'effet s'accumule, la tension augmente, il explose. Il peut donner une forte impression de volonté, mais il est comme les autres impulsifs, anxieux, gouverné par ses désirs et ses peurs.


La volonté n'a rien à voir avec l'impulsivité, la détermination n'a rien à voir avec l'impulsivité. La volonté et la détermination obéisse à des règles raisonnées, logiques, détachées de la peur ou des automatismes.

 

 

Peut-on traiter le comportement impulsif ?

 

Tout d'abord, il est important de souligner qu'il s'agit d'un comportement problématique et non pas d'une maladie mentale ou psychiatrique. Dans ce sens, la thérapie comportementale peut être utile pour aider le patient à comprendre les motivations de ces gestes, les risques, et les conséquences.

Le traitement comportemental peut aider à apprendre la maîtrise de soi, la gestion de la colère. En cas d'association avec une mauvaise estime de soi, la psychothérapie peut à travers les discussions entre le thérapeute et le patient, améliorer l'estime de soi du patient et sa capacité à évaluer positivement ses propres qualités.

En cas d'association entre impulsivité et anxiété, entre impulsivité et dépression, le traitement commencera par améliorer l'anxiété et le trouble dépressif.

 

 

Référence
* Shalev, I., & Sulkowski, M.L. (2009). Relations between distinct aspects of self-regulation to symptoms of impulsivity and compulsivity. Personality and Individual Differences, 47, 84-88.
* Moeller, FG, Barratt, ES, Dougherty, DM, Schmidt, JM, Swann, AC. "Psychiatric Aspects of Impulsivity." American Journal of Psychiatry 158:1783-1793, November 2001.

 

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Le libre choix en psychologie

libre choix

 

Le concept de "libre choix" est apprécié en philosophie, presque dans toutes les cultures. Ce concept est bien présent et bien étudié dans la philosophie occidentale

 

 

Liberté et libre choix : de la philo à la psy

 

La psychologie moderne évite ce concept, admettant que l'humain est gouverné par de nombreuses forces et doit toujours choisir entre ce qui est disponible et ce qui répond le plus à ses besoins et à ses attentes.
Il n'est pas rare de lire dans les livres de psychologie que le libre choix n'est qu'une illusion, une façon philosophique de voir les choses sans application pratiques ou réelles.

 


L'approche simpliste de ce concept de libre choix néglige les nombreuses et sérieuses dissertations philosophiques sur les limites et les contraintes qui entourent le libre choix.

 


De nombreuses écoles psychologiques rejoignent ces philosophies pour mettre en lumière les limites du libre choix dans le comportement humain en insistant sur l'influence de la famille, de l'éducation, de la société, des moyens économiques, et des traditions sur le choix de chacun. En d'autres termes, la liberté dans le sens philosophique n'existe pas en psychologie. Le déterminisme en psychologie préfère mentionner les règles qui influencent les choix humains : les besoins, le désir, les attentes, les peurs, les craintes, sans oublier des motivations plus complexes, parfois inconscientes.

L'approche psychologique ne prétend pas que les humains sont sans libre choix, sans liberté ou sans volonté, l'approche psychologique surtout le déterminisme, souligne la complexité des choix, la multiplication des facteurs influençant la délibération du choix et de nos décisions.


En face de ce concept de libre choix, la psychologie pose la question : vous avez combien de choix valables, combien de choix considérez-vous comme acceptables, quelles sont les facteurs qui influencent votre choix. En d'autres termes, le libre choix devient un choix partiel, complexe, parfois pénible. Mais le choix existe bel et bien.

Nous sommes libres dans le sens où nous pouvons modifier les règles et les lois qui gouvernent nos comportements. Sur ce point, de nombreuses études psychologiques valident les approches philosophiques sur la liberté, et le libre choix.

 
Nous pouvons devenir plus libres en modifiant les facteurs qui influencent non choix. En se débarrassant de nos peurs, en donnant moins de priorité à nos désirs, nous avons des choix plus libres. Cela rejoint l'approche culturelle de certaines écoles religieuses : moins de désirs, plus de liberté, ou certaines écoles de psychologie : moins de peur, plus de liberté, ou certaine école de psychanalyse : moins de conflit avec soi-même, plus de liberté.

 

 

 homme volonte

 

Volonté : psychologie et philosophie de vie

 

La notion de volonté désigne un phénomène psychologique difficile à distinguer des autres phénomènes comme le désir, la décision, et la motivation. Notre héritage philosophique nous invite à cultiver la volonté, sans expliquer comment, sans nous donner la recette.


Ainsi, après son accident de moto, Enzo s'est retrouvé à l'hôpital. Sa jambe gauche avait souffert pendant l'accident : plusieurs fractures complexes. Après deux interventions, Enzo commence sa rééducation avec le kinésithérapeute de l'hôpital. Voilà sa quatrième semaine d'hospitalisation mais il n'arrive toujours pas à marcher. Malgré la force de ses 16 ans, en dépit de plusieurs tentatives, il lui suffit de toucher le sol avec son pied pour hurler de douleur, et pour demander l'arrêt de la séance de kinésithérapie.  Le médecin orthopédiste conseille aux parents de ne pas être pressés, de donner à Enzo le temps nécessaire pour retrouver sa capacité à résister aux douleurs, en affirmant que ces douleurs sont d'origine musculaire, conséquence prévisible de l'accident.

 


Les parents d'Enzo découvrent pour la première fois les limites de leur fils comme ils disent. Le père se montre étonné du caractère " mou " de son fils, de son incapacité à être volontaire et courageux. Les parents ont demandé de consulter le psychologue de l'hôpital afin d'élaborer la meilleure stratégie pour ne pas prolonger l'hospitalisation d'Enzo, et pour sauver son année scolaire. Le conseil du psychologue est simple : contacter le lycée, assurer la scolarité d'Enzo à l'hôpital pendant les semaines de rééducation. Mais les parents restent étonnés. Ils ont parlé de volonté, "celui qui veut peut, on doit être courageux en face de difficultés", car Enzo devrait se montrer plus déterminé.


Ils ont répété ce discours à leur fils. Il a essayé de marcher, la douleur était toujours là, la volonté ne suffit pas. Ce terme volonté n'est pas facilement utilisable en médecine et en psychologie, c'est un terme philosophique. Une grande partie des philosophes en Occident ont insisté sur ce terme. Cependant, la volonté en philosophie occidentale n'a pas oublié de théoriser les limites de la volonté. Nous trouvons dans les discussions importantes sur les limites de la volonté dans les traités philosophiques : les limites du corps, les limites du temps, les limites de l'environnement. En philosophie occidentale, on tente de sortir l'humain de sa condition, de l'encourager à dépasser ses limites, pour devenir meilleur, plus performant, et plus conscient.


Dans le cas d'Enzo, le discours philosophique sur la volonté trouve ses limites, il s'agit des limites du corps humain, de ses capacités physiologiques. Nietzsche, était-il capable en dépit de ses discours sur l'humain, et sur le surhomme, de marcher facilement malgré la douleur après quatre semaines d'un effroyable accident de moto ?

 

 

Faut-il laisser Nietzsche se promener dans les hôpitaux?

 

C'est une question complexe. Le discours philosophique sur la volonté est utile pour motiver les personnes malades à suivre le traitement, patiemment dans l'espoir de guérir. Le discours philosophique sur la volonté peut être un moyen de motiver un lycéen. Dans ce cas, ce discours devient une motivation, un conseil de bon sens, un outil supplémentaire.


En parlant de la volonté en philosophie, n'oublions pas la complexité du sujet, ni les limites de la volonté discutées par les mêmes philosophes.

 

Notre utilisation de cet héritage philosophique est parfois troublante : demander à une personne souffrant d'une dépression d'être volontaire, c'est oublier les limites de ce concept, c'est demander aux patients des efforts surhumains, généralement inutiles en cas de dépression, et de retarder l'intervention thérapeutique en insistant sur la volonté et la capacité de l'humain à se dépasser.


Probablement, la philosophie sur la volonté, le dépassement, la détermination peut être un élément positif dans le développement personnel, pour obtenir une sérénité, et un courage nécessaire dans la vie, mais l'utilisation de ce concept en médecine et en psychologie semble délicate, en raison de sa complexité et des nuances et limites de ce concept.

 

 

La volonté dans la psychologie moderne



Carl a décidé de consulter un psychologue pour discuter avec lui sa faiblesse de volonté. Il définit cette faiblesse de volonté par son incapacité à prendre une décision ou à terminer un projet. Carl raconte comment il abandonne ses projets car il s'ennuie, il perd l'enthousiasme, pour passer à autre projet qu'il abandonne à nouveau. Il a changé plusieurs fois de parcours universitaire, il a fini par faire des études courtes, et quand il a investi dans une petite entreprise, il commence à s'ennuyer, à penser de tout laisser tomber pour faire autre chose.

 

Cette fois, Carl avoue qu'il a un problème de volonté, il craint de ruiner son projet. D'abord, en psychologie moderne, le concept de la volonté est pragmatique. Certains psychologues utilisent ce concept quand ils ont besoin, avec prudence et parcimonie, d'autres psychologues préfèrent utiliser d'autres concepts pour aider leurs patients. Ce concept de volonté est bien présent dans les parcours professionnels, et dans les parcours scolaires. Le corps enseignant parle parfois le manque de volonté chez certains élèves, dans le milieu professionnel, on dit que l'apprentissage exige de la volonté.
Dans le cas de Carl le diagnostic n'est pas exactement une faible volonté, car il a consulté pour demander l'aide. Il s'agit plutôt de manque de motivation, et de consistance.

 


Le psychologue ne peut faire des miracles. Il peut partager avec son patient certaines discussions :
* - pour réussir un projet difficile, il est préférable de fixer des buts éloignés, d'une exigence élevée, et des principes relativement imprécis. Autrement dit, il est préférable pour garder la motivation et la concentration de viser globalement, d'aller dans le sens du projet, sans se perdre dans les détails, surtout au début d'un projet important.
* -les décisions devraient être prises après réflexion et délibération, pour servir ce but à atteindre, ces décisions devraient être progressives, fixant limite après limite, objectif après objectif. Les décisions importantes sont en réalité des petites décisions allant dans le même sens.
* -lutter contre les habitudes qui altèrent la concentration. Seulement les personnes qui maîtrisent leur sujet peuvent faire plusieurs choses à la fois. Un conducteur expérimenté peut écouter la radio sans être troublé sur une autoroute, un jeune conducteur aura plus de difficultés à bien conduire en conversant ou en écoutant la radio. Pour garder la concentration, il est important de s'offrir des moments de repos et de distractions.
* -apprendre à garder son optimisme est la clé de toute persévérance. Avoir une idée vague sur un projet, une idée précise sur le but, et un optimisme inébranlable ; voilà les fondements de la persévérance.
* - en cas d'incapacité de choisir, ou de prendre des décisions en raison d'une délibération compliquée, choisir de minimiser le risque, il est préférable de faire des petites décisions ne pas faire de décision.
* -chercher le risque à éviter, identifier ce risque, bâtir sa délibération et ses décisions en fonction de ce risque. Autrement dit, éviter le risque en gagnant moins permis de continuer le projet.
* -savoir résister à ses impulsions et à ses désirs est un apprentissage ; réussir exige une concentration, qui ne doit pas être troublée ; chaque chose en son temps peut être la règle d'or : se concentrer pendant le travail, se reposer hors du travail.

 

En réalité, le psychologue n'a pas utilisé le concept de volonté en travaillant avec Carl, il a préféré un concept plus familier en psychologie, la motivation, un concept apparenté à la volonté en philosophie.

 

 

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Volonté : définition et généralités

volonte

 

volonte


 

Contrairement à d'autres concepts, la volonté est difficile à définir. Il s'agit d'une résolution, décidée après réflexion, accompagnée de prise de conscience des conséquences.


La décision volontaire peut être provoquée par des facteurs principaux : facteurs extérieurs comme par exemple une invitation à un dîner, et facteurs intérieurs comme l'état psychologique, la fatigue, le désir d'être avec d'autres invités, ou le contraire : le désir d'éviter les autres.
La décision volontaire n'est pas toujours aisée, parfois c'est une décision laborieuse, prise après longue hésitation, après avoir calculé les conséquences, les avantages et les inconvénients. Par exemple pour aller chez le dentiste, la présence de la douleur facilite cette décision. Une personne qui doit aller chez le dentiste pour faire un examen préventif hésite plus facilement qu'une personne qui souffre. La volonté dépend de nos tendances, de nos besoins, de nos passions, et également de nos craintes.
Beaucoup d'actes volontaires sont décidés pour des raisons personnelles, parfois inavouables, comme des désirs inappropriés, ou des comportements mal jugés. Un homme peut se rendre à la piscine pour nager, mais peut-être, il a choisi cette piscine, à cette heure précise pour tenter de séduire sa voisine mariée qui fréquente la piscine à la même heure. Il s'agit d'un acte volontaire, d'une justification sociale acceptable, alors que les motivations profondes sont moins avouables.

 

La volonté en philosophie

 

La notion de volonté désigne un phénomène psychologique difficile à distinguer du désir, et de l'intention. Le désir peut être considéré comme un facteur favorisant l'action volontaire. L'intention peut être considérée comme un événement mental pouvant aider à l'action sans le déterminer. Dans ce sens, la volonté peut être conçue comme une cause mentale distincte des effets physiques qu'elle provoque, mais aussi comme un événement cérébral entraînant une succession d'événements physiques. Il existe de longues discussions philosophiques pour trancher la question suivante : est-ce que la volonté est synonyme de l'action ? Il est impossible de trancher cette question, celui qui a décidé et qui n'a pas fait, est-il volontaire ? Celui qui essaie de faire, l'a-t-il fait ?
Pour sortir de cette aporie, certains philosophes suggèrent que le terme volontaire doit englober un ensemble d'événements mentaux, et comportementaux. C'est-à-dire, la volonté c'est : décider et faire.

Le concept de volonté occupe de longs chapitres en philosophie, et en psychologie. Ce concept est présent également dans les études judiciaires, et dans la littérature médicale. Ce terme est utilisé pour décrire les actes motivés, réalisés avec préméditation et détermination.
Il n'existe pas un consensus sur la nature de la volonté. Dans certaines écoles philosophiques, psychologiques, le concept de volonté est refusé, remplacé par la doctrine du déterminisme qui nie la réalité de la volonté. D'autres écoles acceptent partiellement la volonté comme synonyme de libre arbitre, c'est une approche philosophique occidentale qui a développé les principes de Platon et d'Aristote. On retrouve ce courant dans les écritures de René Descartes et d'Emmanuel Kant. Dans d'autres écoles philosophiques, volonté est considérée comme les résultats des interactions d'éléments contradictoires par exemple le désir et la raison, on retrouve ces tendances dans l'écriture philosophique de Spinoza, et de Hume. À l'opposé, d'autres philosophes ont considéré la volonté comme la manifestation d'une personnalité accomplie, d'un raisonnement performant, on retrouve ce courant philosophique développé par Arthur Schopenhauer et Frédéric Nietzsche.

 

Avoir la volonté, être volontaire

 

Généralement, être volontaire signifie la capacité à prendre des décisions, d'assumer les conséquences. L'image de la personne volontaire serrant les points et mâchoires fonçant dans les obstacles avec témérité, insouciance est un cliché.
Pouvoir dire non, quand je veux, qui veut peut surmonter les obstacles, vouloir avec férocité, etc. voilà d'autres clichés qui perturbent notre perception de la volonté.
Agir volontairement, c'est agir avec conscience, pour des raisons conscientes, en assumant les conséquences. Celui qui utilise le verbe je veux devrait savoir pourquoi, et connaitre les conséquences qui suivent. Quand on dit : je veux, il est important de pouvoir justifier cette volonté à soi-même. Quand la personne agit sans pouvoir expliquer ses choix par des raisons conscientes, il s'agit plutôt d'un automatisme inconscient, et non pas de la volonté. Les décisions provoquées par un instinct ne sont pas volontaires, mais relèvent de l'inconscient.
Agir involontairement, c'est d'être gouverné par des motivations inconscientes. Les exemples sont nombreux dans notre vie quotidienne : un enfant qui veut être médecin ou avocat, il exprime une volonté, mais en réalité, il cherche à imiter ses parents, ou à devenir comme le médecin de la famille, ou se conformer aux désirs de ses parents. Dans ce cas il s'agit d'une fausse volonté.

En réalité, nos actions mêmes les plus volontaires sont influencées par notre inconscience, et par des besoins et des désirs. La volonté augmente quand les raisons conscientes augmentent. La volonté diminue quand les raisons inconscientes augmentent. Dans ce cas nous entrons dans une expérience humaine si banale si fréquente : l'hésitation.

 

 

 

 

 volonte

 

Volonté : décider et faire

Le monde parle de volonté, on nous sert la volonté toute la journée, enrobée dans de multiples contextes. Le terme perd progressivement de son importance, dilué et parfois déformé.

Un acte volontaire dépend de beaucoup de choses, de nos tendances, de nos besoins, de nos passions. Quand on dit : on veut, on désigne déjà un désir.
Ce désir peut naître d'une ambition personnelle ou sociale, comme le désir de réussite, ou le désir de ressembler à quelqu'un. Le désir peut naître d'un besoin, comme fonder une entreprise pour créer son emploi et vivre mieux.
Continuons avec l'exemple d'un créateur d'entreprise. À cette étape, ce qui compte dans le désir exprimé est son caractère conscient. La personne qui cherche à créer des entreprises devrait se demander s'il désire cette entreprise pour travailler, pour gagner sa vie, ou pour dominer ses employés et répondre à des besoins d'affirmation. Ce n'est pas un acte de volonté de faire l'entreprise pour des raisons inconscientes. C'est une réponse coûteuse, condamnée à l'échec, des instincts inconscients. La personne n'a pas exprimé une volonté, elle est poussée par un désir inconscient.

En deuxième temps, ce désir se transforme en projet, avec plein de détails, des inconvénients et les avantages. C'est le moment de la décision et de la délibération. Le désir se transforme en idée réalisable, selon un schéma bien précis. Chaque détail exige de la personne une décision réfléchie, raisonnable, accompagnée de sa propre liste d'arguments et de justification.
Après l'idée, à la personne passe à la conception, c'est-à-dire, trouver le schéma idéal pour réaliser ce désir. La délibération examinait les raisons pour et contre la réalisation de ce désir, la décision est le jugement qui termine la délibération par l'acceptation, par le refus.

La délibération peut ici être troublée par des motifs inconscients comme l'héritage culturel, les peurs, les angoisses, les complexes. Il est important de comprendre qu'une délibération fondée sur des motifs inconscients n'est pas un acte volontaire, mais une réponse à des besoins inconscients.

En troisième temps, après la décision, on passe à l'action. L'exécution suit généralement la décision. La réussite de l'action exige une détermination, c'est-à-dire, donner la priorité à cette action, pour garantir sa réussite, en acceptant les inconvénients qui accompagnent la réalisation de cette action.
Pendant l'exécution, il est important que la personne soit déterminée à aller vers son but, sans céder au pessimisme, sans céder aux tendances contradictoires.
Dans cet exemple, la volonté devient une succession d'étapes, toujours conscientes et justifiées. Le désir est le début, la décision cherche à réaliser ce désir, par une action consciente et résolue.


Dans le cas de notre créateur d'entreprise, certains facteurs peuvent altérer sa volonté comme : l'inhibition (la personne n'exprimera pas son désir), l'impulsivité (cela peut nuire à sa décision et à son action), le manque d'énergie (fatigue, émotivité, manque d'organisation), raideur mentale, préjugés, crispation.

Par contre, certains facteurs peuvent encourager la réalisation de son projet comme trouver l'équilibre entre l'impulsivité et l'inhibition, avoir de l'énergie, la maîtrise de soi, l'enthousiasme accompagné d'un esprit positif, souplesse, harmonie entre besoins conscients des besoins inconscients.

Dans ce cadre la volonté devient : décider et faire.
Les philosophes, comme les psychologues, ne font qu'éclaircir, à leur façon, ces facteurs qui influencent la volonté, et sa traduction réelle : l'action

 

 

 

 

noir blanc

Volonté : ses expressions

La volonté est un concept philosophique important, peu utilisé en psychologie en raison de son caractère imprécis, et en raison de la difficulté d'utiliser ce concept dans la pratique.

En réalité, la volonté est synonyme de nombreux comportements importants en psychologie. Le soignant pourra travailler sur ces comportements pour répondre aux besoins de ses patients.

 

Volonté ou pas


On agit volontairement quand on agit pour des raisons conscientes bien définies, bien précises. Nous savons dans ce cas pourquoi nous avons fait ce choix, mais pourquoi nous avons pris cette décision. Dans de nombreux cas, nous prenons des choix par automatisme inconscient, et non pas par choix. C'est l'exemple des choix et des décisions prises par instinct, ou par le besoin d'avoir raison, ou par le désir de dominer.

Agir involontairement, c'est généralement être gouverné par des besoins inconscients.
Combien de personnes aiment dire : je veux, mais leur action reste involontaire, même en croyant le contraire. Les besoins conscients et inconscients, avoués ou non, sont à l'origine de cette situation.

La volonté augmente quand les raisons conscientes augmentent. La connaissance profonde de soi est indispensable à l'exercice de la liberté, et de la volonté. Nous pouvons trouver de nombreux exemples dans le monde des relations, et dans le monde des couples. Certaines personnes se plaignent de rechercher toujours le même type de partenaire, de se trouver dans des situations inconfortables qui se répètent. Pourtant, ces personnes sont libres, elles agissent avec une volonté apparente. Progressivement, avec le temps, la maturité et l'âge, ces personnes identifient mieux leurs motivations, arrivent à déceler les besoins conscients et inconscients, pour mieux faire leur choix.

La volonté diminue quand les motifs inconscients augmentent. Beaucoup de personnes peuvent donner les marques extérieures d'une forte volonté. La vraie volonté se traduit dans les actes, et dans les conséquences de ses actes, et non pas dans le discours.
Nous savons que l'alcool augmente le risque d'accidents de circulation. Un homme volontaire va éviter de boire avant de prendre le volant. Un autre homme, pour de multiples raisons, risque de boire avant de prendre le volant. Les deux comportements sont libres, et d'apparence volontaire. Nos raisons conscientes sont parfois mélangées à des forces intérieures : instinct, impulsion, émotion, besoin. La volonté ne dépend pas toujours de raisons conscientes, elle est soumise à la connaissance de soi, à la connaissance de ses propres besoins et ses propres motivations.

 

La volonté comme résolution et ténacité

Quand on parle volonté, on parle parfois de ces hommes résolus à aboutir, capables d'employer tous les moyens disponibles pour y arriver, acceptant tous les sacrifices, admettant les difficultés, cherchant toujours une solution. La ténacité est une puissance équilibrée, une réponse maîtrisée à une difficulté ou à un défi. Le sportif peut montrer une ténacité en acceptant le stress et l'effort de l'entraînement pour améliorer son niveau. Nous devons distinguer la ténacité en sa qualité de réponse équilibrée et dosée en face d'une difficulté, de l'obstination (comportement d'apparence, dissimulant impuissance et faiblesse).

 

La volonté comme maîtrise de soi


Dans le langage populaire, on utilise le terme « volonté » comme synonyme de « maîtrise de soi ». C'est une aptitude à dominer ses sentiments et ses instincts, pour garder le contrôle sur ses réactions, pour mettre cette maîtrise de soi au service d'un but précis.

 

La volonté comme décision


Nous utilisons le terme volonté pour désigner un comportement où des personnes sont capables de prendre des décisions, rapides, parfois graves. En réalité, nous nous désignons ainsi un système de décision et de délibération. Chez certaines personnes, la délibération est rapide avec peu d'hésitation, sans rumination mentale. Ces personnes évaluent rapidement le risque, admettent et maîtrisent les conséquences de leurs décisions. Ainsi, la prise de décision est rapide. Il est important de distinguer la rapidité maîtrisée de la décision, de l'impulsivité qui entraîne la prise de décisions rapides, mais mal maîtrisées. L'impulsivité traduit parfois l'anxiété, le stress, prendre une décision pour ne pas subir les ruminations mentales.

 

La volonté comme esprit d'initiative


Nous utilisons le terme volonté pour décrire une aptitude à entreprendre une tâche nouvelle, à accepter le risque. L'esprit d'initiative est un voyage sans carte précise, mais qui se dirige vers un but bien précis, sans détailler la totalité du parcours . L'esprit d'initiative exige la capacité à tolérer le stress engendré par la nouveauté, d'avoir l'endurance nécessaire pour atteindre le but. Pour avoir l'esprit d'initiative, il est préférable d'avoir une bonne estime de soi, une bonne santé mentale, et une résolution satisfaisante.

 

 determination

 

Détermination et volonté

La volonté nécessite la capacité de formuler des idées, de les étudier, de les transformer en projet, de le réaliser. La détermination et peut-être la qualité la plus importante dans la réalisation des projets.

La volonté nécessite la capacité de formuler des idées, de les étudier, de les transformer en projet, de le réaliser. La détermination et peut-être la qualité la plus importante dans la réalisation des projets.
La détermination est un processus mental, conscient, raisonnable, qui entraîne un comportement conditionné au service d'une idée transformée en projet.

 

 

Etre déterminé, être volontaire  
La détermination conditionne la réussite de votre entreprise, afin que l'idée ne se transforme pas en simple discours.
La détermination est considérée par certains comme synonyme de la volonté. La détermination exige une confiance en soi, une capacité de décider, un positivisme capable d'engendrer un optimisme indispensable pour la réussite.
La détermination est indispensable dans les deux dernières étapes de chaque projet : la décision, et l'exécution. La confiance en soi, et l'esprit positif conditionne la réussite de ces deux étapes pour éviter l'hésitation, et l'interminable délibération avant de prendre la décision, et pour avoir la capacité psychologique pour réaliser le projet.


Si vous avez des difficultés à décider, changez vos stratégies de décision. Posez-vous certaines questions :
Quels sont les avantages de prendre telle décision, quelles sont les récompenses possibles en cas de réussite ? Quel plaisir ce projet peut me procurer ?  Quelle souffrance ce projet peut engendrer ? Est-ce que je suis capable de mener le projet à terme, ou je suis capable de renoncer ?

Dans ces questions, vous avez noté la présence de plusieurs composantes indispensables à toute décision une composante matérialiste : les récompenses en cas de réussite, les inconvénients en cas d'échec, une composante émotionnelle et psychologique sur le plaisir attendu, et la souffrance ou les difficultés éventuelles, et une composante personnelle sur la capacité de chacun à mener ses projets jusqu'à leur réussite.

Après avoir décidé, souvenez-vous qu'aussi longtemps vous maintenez dans votre esprit les avantages éventuels de votre réussite, le plaisir attendu, votre détermination ne peut être que plus solide et plus forte.
Rester positif pendant les décisions et les réalisations de vos projets. Éviter les personnes qui encouragent la passivité, ou le pessimisme. Vous n'avez pas besoin d'entendre des phrases sur l'échec de tout projet, ou le commentaire des gens pessimistes, fondé sur un état d'esprit, et non pas sur une réalité.


Éviter les personnes conformistes, qui ne cherchent qu'à continuer l'ordre établi dans leur vie personnelle et professionnelle. Un projet est par définition une modification plus ou moins importante d'une situation donnée. Acheter une maison, fonder une entreprise sont des changements réels dans votre vie. N'attendez pas les gens conforme à l'encouragement quand il s'agit d'une modification.

 

Dans votre entourage, certaines personnes peuvent exprimer un doute sur votre réussite. Parfois, ces personnes vous préfèrent comme vous êtes, et redoutent tout changement. Si ces personnes vous intéressent, vous pouvez leur expliquer vos motivations, la rassurer sur la portée de ces changements. Changer de travail ou de pays ne signifie pas un coup d'état dans votre existence, ni une rupture définitive avec vos racines, ou avec vos parents.

De temps en temps, citez les avantages que vous cherchez en réalisant votre projet, citez deux ou trois au début, puis progressivement, cherchez les autres avantages. Cela consolide votre détermination, et améliore votre optimisme. Dans ces avantages, ne restez pas seuls, imaginer les autres dans votre projet est dans les avantages espérés. Changer de région pour fonder une entreprise ailleurs, peut procurer à votre famille et à votre entourage certains avantages. Vous pouvez transformer votre entourage en allié précieux en impliquant dans votre projet dès le début.


Si vous avez des doutes ou des difficultés, citez les raisons pour lesquelles cette entreprise vous semble impossible à réussir puis analyser ces difficultés, l'une après l'autre, en cherchant à les surmonter. Pour augmenter votre détermination, diviser les difficultés, séparez les pour tenter de les surmonter.

 


Insistez sur les récompenses de votre réussite, et non pas sur les difficultés, ou la souffrance qui accompagne le projet. L'optimisme n'est pas un point de vue plus idiot que le pessimisme.

 

Pendant la réalisation de votre projet, contentez-vous des petites réussites, célébrez la petite réussite comme faisant partie de la réussite globale de votre entreprise. Cultivez ces petites réussites comme un fondement de votre confiance, cela vous permet de consolider à nouveau votre détermination.
Pourquoi ne pas imiter les exemples positifs, ces personnes qui ont réussi leur projet en dépit de leurs difficultés, de leur maladie, de leurs conditions humaine ou sociale. Les histoires de réussite peuvent renforcer votre optimisme.


Pendant les étapes de décision et d'exécution, distinguez nettement la détermination de l'entêtement. La détermination est un processus mental, qui entraîne un comportement positif pour réussir un projet, l'entêtement est une réaction qui traduit une sorte de raideur. L'entêtement n'est pas signé de volonté ou de confiance, les enfants peuvent être entêtés, les adultes devraient être déterminés.

 

 

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Nos buts, nos projets façonnent nos vies

decision reflexion

 

 

 

Changer, réagir, s’adapter. Nous sommes invités à prendre une décision sérieuse qui engage bien de choses : relation, travail, voyage, orientation professionnelle.
Il existera toujours un doute, une possibilité d’échec, une éventuelle perte. Qui dit qu’il est facile de décider.

 

 

Au début, faire le diagnostic


Identifier le problème avec précision pour commencer. Comment réagir en cas de difficultés professionnelles sans comprendre l’origine de ces problèmes ? Quel changement en cas de problèmes au sein du couple ? Où se trouve l’erreur ? Que faut-il éviter en cas de changement.
Identifier le problème exige un regard neutre, apaisé, fondé sur le réel. Ce Temps de réflexion indispensable pour diagnostiquer le problème avec précision peut conditionner la réussite, économiser un effort précieux pendant la réalisation, et réduire les pertes en cas d’échec.

 

decision difficulte

 

Buts raisonnables sans perfectionnisme


Fixer vos objectifs représente le début de tout changement. Fixer un objectif exige d’autres décisions : que faut-il changer ? Que faut-il remplacer ? Quel changement devient prioritaire ? À quelle vitesse faut-il réaliser ces modifications ? Puis la question la plus importante : ce projet est-il conforme à mes principes ?
Les objectifs perfectionnistes et exigeants ont plus de chance à conduire à l’échec, à la déception et à l’abandon. Les objectifs trop simples peuvent démotiver.
Le perfectionnisme ajoute à vos décisions et à vos réalisations une difficulté supplémentaire et une insatisfaction. La personne perfectionniste espère une prise de décision parfaite, mais dans un changement, les décisions s’enchaînent, le temps compte, le perfectionnisme devient problématique.
Les objectifs doivent être les vôtres, basés sur vos besoins, et sur vos principes et non pas les objectifs loués par les médias ou par la culture ambiante.
Aller vers des objectifs clairs et précis. Imposer un changement pour ne pas sentir triste est un objectif ambigu, qui risque de vous mener à l’échec.
Définissez vos projets en terme de comportements, de moments des conditions spécifiques. Dans ce cas, les objectifs forment une série d’étapes, de petits changements dans un sens précis.

 

decision

 

Comment décider


Dans la plupart des cas, nous identifions le problème, nous cherchons des solutions, nous envisageons la suite sans décider de commencer.
Dans de nombreux cas, l’indécision symbolise la pire décision, elle entraîne une perte de temps, d’énergie, d’argent et de qualité de vie.
Avant de décider, il faut bien réfléchir, consulter, identifier vos besoins. Les décisions précipitées par la peur ou par l’émotion peuvent finir par un échec ou par un désastre. Bien réfléchir pour éviter le coût des décisions erronées en temps, en effort, et en frustration.

 

 

La décision ne règle pas le problème


En cas de difficultés, le temps de l’analyse et de l’évaluation peut être pénible, nous obligeant à affronter les détails de nos problèmes, les risques, la possibilité d’échec et de perte. La décision soulage, mais n’éradique pas le problème. Il arrive parfois de prendre la décision et de ne rien faire en attendant un miracle. Dans ce cas, la décision demeure une simple réflexion, un scénario préparé pour réagir quand la réaction devient incontournable

 

decision reussite

 

 

La décision : pertes et gains


Toute décision implique une certaine perte. La décision peut comporter une certaine dose de souffrance, de privation, et de risque.
Votre décision aura un prix économique, émotionnel, ou personnel. Les avantages du changement méritent d’être comparés aux inconvénients.
En cas de problèmes complexes, vous serez invités à prendre une succession de décisions. Chaque décision modifie une partie du problème, s’accompagne de certains avantages, et entraîne certains désagréments.

 

 

 

Évaluez les risques


Identifiez chaque risque, même minime, et son retentissement sur le projet et sur la réalisation pour tenter de trouver la solution adéquate. Cette préparation vous permet d’envisager les détails de votre projet et de votre réalisation, et de minimiser l’anxiété qui accompagne le changement. Le risque accepté dans un projet ne devrait pas mettre en cause votre santé physique ni votre santé mentale, ne devrait pas mettre en danger votre propre sécurité physique ou émotionnelle.
En cas de décision simple, l’évaluation du risque ne pose pas un problème sérieux. Dans les décisions complexes, l’évaluation du risque pourrait s’effectuer à chaque étape du projet. Nos décisions n’échappent pas à notre condition humaine, on décide toujours d’une façon personnelle et imparfaite.

 

 

 

Éviter les solutions simples


La facilité séduit, la simplicité peut apparaître comme la solution optimale. Nous préférons parfois juger par noir et blanc, bon ou mauvais. Cette dichotomie ne permet pas de formuler un jugement précis ni de décider en face de situation complexe. Nous vivons dans une société sophistiquée et avancée. On découvre rapidement que les décisions simples représentent une décision partielle, qui exige par la suite d’autres décisions.

 

 

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Pour réussir : la motivation d'abord

 

motivation

 

 

 

 

Pourquoi nous faisons ce que nous sommes censés faire ?  Lorsque les psychologues se posent cette question, ils ont tendance à rechercher les objectifs spécifiques, les attitudes et la motivation. Généralement, la réponse est complexe, la motivation englobe de nombreux domaines.
On peut définir la motivation comme le comportement visant à atteindre un but précis.
La psychologie citre trois catégories de motivations :
essentielle ou primaire comme la survie,
interne répondant à des besoins internes comme l'autoréalisation
et externe : la recherche de récompense (observer les autres, compétition)
En fait, la motivation est un procédé complexe qui associe de nombreux besoins et de nombreuses motivations primaires, internes ou externes.

  
 

Développer sa propre motivation

Le développement personnel est un outil important pour cultiver la motivation interne. Consolider son estime de soi est un élément important pour avoir confiance dans ses projets et dans la capacité de les réaliser. Il est important aussi de bien préciser le but, de comprendre l'intérêt de cette réalisation et de penser positivement. Vous serez plus motivé en imaginant ce que vous allez accomplir et les avantages de cet accomplissement.
Pour cultiver la motivation interne, il est important de comprendre les critiques des autres pour chercher les réponses et non pas pour abandonner. La motivation est une procédure cognitive et intellectuelle qui repose sur les idées, sur l'argument et les contre arguments.
La motivation ne s'épuise pas. Dans une étude publiée en 2017, on souligne que les personnes peuvent être fatiguées pendant l'accomplissement d'une tâche mais cette fatigue n'altère pas leur motivation.
Dans une étude publiée par l'université  l'Iowa en 2018, la réduction du stress et la relaxation semblent avoir un effet bénéfique sur la productivité et sur la motivation. En cas d'épuisement ou de manque de motivation, le repos, la relaxation, la réduction du stress peuvent aider la personne à retrouver sa motivation et son optimisme.
Motivation interne et externe
Certains auteurs pensent que les gens développent leur propre motivation par un processus d'engagement et d'interaction.
La motivation intrinsèque peut être fondée sur trois besoins psychologiques innés :
1. Besoin d'autonomie
2. Besoin de se sentir compétent
3. La nécessité d'appartenance

Aucune idée simple ne peut expliquer la motivation d'un jeune athlète ou d'un musicien débutant ou d'un écrivain qui commence à écrire un roman. Le but recherché se justifie par de nombreux besoins individuels.
L'environnement et les contextes sociaux sont contradictoires et chaotiques par définition. Aucun auteur n'a pu se faire éditer sans difficulté, aucun sportif n'a pu faire une carrière sans passer des longues heures d'entraînement. L'environnement social favorise rarement la motivation ; indifférence, critique ou même hostilité. L'environnement social tente de limiter l'autonomie des personnes fragilisant ainsi leurs motivations. Les personnes qui se conforment sans limites aux exigences sociales peuvent perdre leur autonomie et leur créativité.
La motivation exige de se sentir libre. Les personnes contrôlées ont plus de mal à être motivées. Elles peuvent agir selon les règles du contrôle social et non pas selon leurs propres motivations.  L'autonomie signifie agir librement, avec volonté et libre-choix.
Soutenir l'autonome peut être important dans le milieu professionnel et scolaire pour encourager la motivation. Ce soutien ne signifie pas être permissif. Pour soutenir l'autonomie, il est utile de fixer des limites et les appliquer avec compréhension, dialogue et empathie.
Les récompenses peuvent agir pour motiver les personnes effectuant des tâches de routine. Les récompenses ne portent pas atteinte à la motivation intrinsèque des personnes qui réalisent des travaux sans exigence de créativité. Trois pratiques peuvent être utilisées pour récompenser un travail de routine :
1. Expliquer l'importance de cette tâche.
2. Reconnaître que la tâche est ennuyeuse et répétitive.
3. Permettre aux gens de réaliser la tâche selon leur propre stratégie pour encourager leur autonomie.
En cas de travail exigeant des solutions créatives, la motivation extérieure ne suffit pas. La motivation par punition n'a montré aucune efficacité.

 

 

La motivation change pendant la réalisation


Les chercheurs de l'université de Winnipeg et de l'université de Manitoba ont découvert que   notre source de motivation change pendant que nous avançons vers le but.
Dans cette étude, les participants seraient motivés par des espoirs, des aspirations et les aspects positifs de leurs résultats. Les chercheurs ont entrepris plusieurs expériences, et ont constaté que la motivation a changé pendant la réalisation du projet. Certains participants ne couraient plus pour la réussite du projet mais pour éviter l'échec.
Les résultats de cette étude suggèrent que les personnes trouvent dans la motivation le meilleur support pour entamer leurs projets, mais peuvent être motivé à la fin, seulement par la peur de perdre leurs investissements et leurs efforts en cas d'abandon. Par exemple, pour ceux qui épargnent pour acquérir une maison ou faire un voyage, ils commencent par suivre des stratégies d'épargne positives comme chercher à travailler plus, ou augmenter son salaire. Plus tard, la motivation devient différente, ils peuvent renoncer à certains achats ou à certains loisirs pour réussir. La motivation interne n'est plus une recherche de réussite, mais une stratégie d'éviter un éventuel échec. Cette métamorphose de la motivation prolonge la motivation et peut aider les personnes à réussir.

Réussir : la motivation compte plus que l'intelligence

Nous avons l'habitude de discuter intelligence et Quotient intellectuel (QI) pour évaluer les résultats scolaires, les compétences professionnelles et la performance intellectuelle.  Cet intérêt est fondé sur une idée reçue comme certitude : l'intelligence est un élément important dans la réalisation et la réussite d'un projet.  Mais est ce vrai ? La réponse est non.

 Nous pouvons trouver de nombreuses études sérieuses pour affirmer les limites de cette tendance.    

Dans une étude publiée en 2011, les chercheurs ont tenté d'examiner l'importance de l'intelligence dans la réussite d'un projet. Ils ont fini par conclure que l'élément le plus déterminant dans la réussite d'un projet est la motivation et non pas le Quotient intellectuel (QI).   Ils ont noté aussi que la motivation augmente le QI.
La principale conclusion de cette étude est que la motivation compte beaucoup. Ils formulent leur conclusion en termes statistiques : La motivation est la variable qui influence le QI et la capacité de réaliser.
Beaucoup de personnes apprécient le Qi comme instrument d'évaluation, en raison de sa simplicité, et de la disponibilité de nombreux tests pouvant offrir des scores faciles à comparer et à utiliser. Mais que mesure t on en évaluant le Qi ?  En réalité, il est difficile de savoir ce que le quotient intellectuel mesure exactement, il évalue une certaine capacité intellectuelle, une certaine intelligence. Cette évaluation ne permet aucune prédiction. Un quotient intellectuel élevé indique une prédisposition, ne garantit ni performance ni aptitude à réussir. Quel est l'intérêt d'un quotient intellectuel élevé d'une personne peu motivée ?
La motivation améliore et conditionne les performances intellectuelles, et la capacité à réaliser et à réussir, au-delà des tests de quotient intellectuel.


Selon les approches de la psychologie positive, la motivation exige d'aimer ce qu'on doit faire. Pour motiver, il faut comprendre l'intérêt de la tâche, et l'importance de la réussite. Selon cette approche, la motivation exige de comprendre ce qu'on fait, de participer à la réalisation, d'apprécier le but final.
La motivation est une force motrice importante pour suivre une stratégie de réussite. La motivation exige une bonne orientation vers un but précis, de rester concentré sur ce but, avec un esprit positif, avec un certaine dose d'optimisme.
Il n'est pas facile d'être motivé pour plusieurs domaines de la vie. Cependant la société actuelle, par ses caractères individualistes, exige de nous d'être motivé dans la vie professionnelle, comme dans la vie sociale ou familiale.

Cette exigence de motivation nous invite à avoir des buts précis, réalistes, et à apprécier les résultats des  projets pour lesquels nous recherchons la motivation.



Référence
Angela Lee Duckworth, Patrick D. Quinn, Donald R. Lynam, Rolf Loeber, and Magda Stouthamer-Loeber : Role of test motivation in intelligence testing,PNAS April 25, 2011. 201018601
Daniel Randles, Iain Harlow, Michael Inzlicht. A pre-registered naturalistic observation of within domain mental fatigue and domain-general depletion of self-control. PLOS ONE, 2017; 12 (9): e0182980
Brett R. Gordon, Cillian P. McDowell, Mats Hallgren, Jacob D. Meyer, Mark Lyons, Matthew P. Herring. Association of Efficacy of Resistance Exercise Training With Depressive Symptoms. JAMA Psychiatry, 2018;
Olya Bullard, Rajesh V. Manchanda. How goal progress influences regulatory focus in goal pursuit. Journal of Consumer Psychology, 2017.
D. Albarracin, J. Hepler, M. Tannenbaum. General Action and Inaction Goals: Their Behavioral, Cognitive, and Affective Origins and Influences. Current Directions in Psychological Science, 2011; 20 (2): 119

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10 Citations sur la volonté

volonte

 

10 Citations sur la volonté

 

La volonté, un événement mental et psychologique entraînant une succession d'événements. On ne sait pas comment les humains développent leur volonté. Il s'agit d'un événement qui peut entraîner de nombreuses conséquences.
Dans certaines écoles philosophiques ou psychologiques, le concept de volonté est contesté, remplacé par la doctrine du déterminisme qui nie la réalité de la volonté. D'autres écoles acceptent la volonté comme synonyme de libre arbitre comme l'approche philosophique de Platon et d'Aristote. On retrouve ce courant dans les textes de Descartes et de Kant aussi.
Dans d'autres écoles philosophiques, la volonté est examinée comme le résultat des interactions d'éléments contradictoires, par exemple le désir et la raison, on retrouve ces propensions dans l'écriture philosophique de Spinoza, et de Hume.
À l'opposé, d'autres philosophes ont évalué la volonté comme la manifestation d'une personnalité accomplie, d'un raisonnement performant, on retrouve ce courant philosophique développé chez Arthur Schopenhauer et Frédéric Nietzsche.
À travers ces citations, nous tentons de mentionner les différentes approches de ce concept si discuté.

 

citation volonte Confucius


Dans cette situation, Confucius ne discute pas les composantes de la volonté, ne définit pas la volonté, il rappelle l'importance de la volonté dans la réalisation des projets humains, sans laquelle, le destin humain est soumis, au hasard et à l'imprévu. Voici une approche morale qu'on retrouve dans d'autres textes religieux, et philosophiques.   

 

citation volonte Schopenhauer


Dans cette situation, Schopenhauer résume son approche philosophique de la volonté. Pour lui, l'idée engendre la volonté, c'est-à-dire, la décision qui précède l'acte. Il est important de distinguer le désir qui peut être conscient ou inconscient de l'idée qui représente une décision réfléchie et argumentée.
Pour Schopenhauer, la volonté réside dans l'idée, dans la décision de réaliser. La volonté devient synonyme de décision.

 

citation volonte Diderot

 

Bien que l'approche de Diderot soit philosophique, cette approche ressemble à celle de la psychologie positive. Le désir, un besoin conscient ou inconscient, qui invite la personne à y répondre par un acte, un projet, une entreprise. Le désir devient une idée après réflexion, et arguments, puis vient le temps de décision.
Une fois la décision prise, l'exécution de l'idée même le projet à terme. L'approche de Diderot continue à être actuelle et moderne : l'idée engendre la volonté, indispensable pour mener l'entreprise à sa réussite.

 

citation volonte Gustave le Bon

 

Cette citation de Le Bon traduit l'approche de la psychologie française au début du 20e siècle : la volonté est la traduction des projets, la réalisation des idées.
La bonne volonté et la volonté accomplie permettent au désir de devenir une idée, puis à l'idée de se transformer en réalisation par l'intermédiaire des actes. Une volonté faible, inhibée ou hésitante ne permet pas aux idées de se réaliser par manque d'actes et de détermination, et réduit l'idée à un simple discours.
Cette approche, toujours d'actualité, est utilisée dans la psychologie sociale et dans la psychologie positive.

 

citation volonte Victor Hugor

 

Hugo voit la volonté comme une fonction humaine supérieure qui aide l'humain à inventer et à créer à travers les idées et leurs réalisations. Après cette invention de projets, l'humain choisit dans un acte de liberté et de libre choix.
Nous retrouvons cette approche dans les écoles de psychologie sociale ou psychologie cognitive, où la volonté (idée, décision, acte) est considérée comme une fonction de la pensée (fonction cognitive).

 

citation volonte Emerson

 

Ralph Waldo Emerson : essayiste, philosophe, poète américain et chef de file du mouvement transcendantaliste américain du début du XIXe siècle.  
Citation d'un grand poète, éloge du courage et de la détermination, pour atteindre son but.
Emerson rappelle l'importance de la détermination dans la volonté, surtout en phase de réalisation. L'acte nécessite patience, courage, et capacité de résistance aux difficultés.
Aide-toi, le ciel t'aidera. Emerson le dit à sa façon.  
La volonté devient comme un marin qui rame, pour atteindre sa destination, le vent favorable peut l'aider, il rame, déterminé sans se soucier du vent.

 

citation volonte Antonio Gramsci

 

Antonio Gramsci : écrivain et théoricien politique italien d'origine albanaise.
Dans cette citation, il est question d'optimisme, créé par la volonté. On redoute de se lancer dans des projets difficiles, on est alerté par les difficultés et par les conséquences de l'échec.
En face d'un dossier difficile, d'un projet compliqué, plus on sait, plus on redoute, plus on devient pessimiste, et parfois on renonce.
L'action soulage, la volonté a besoin d'optimisme pour continuer, ou pour commencer et surtout pour surmonter les obstacles.

 

citation volonte Ernest Renan

 

Dans cette citation, Renan résume l'importance de la volonté dans la vie humaine. Volonté et langage distinguent les hommes des animaux par leurs complexités et par leur importance.
La volonté devient un voyage entre l'idée et la réalisation, entre le projet et l'acte. Cette volonté est consolidée par la liberté de choix, la motivation, l'optimisme, et par la détermination, et fragilisée par l'hésitation, le manque d'énergie, la peur, le pessimisme, et le conformisme. Cette complexité de la volonté rend la citation de Renan pertinente.

 

citation volonte Rene Descartes

 

Dans cette citation, Descartes discute la partie décision de la volonté. L'idée vient d'un désir, d'une imagination qui devient projet.
Descartes voit dans le désir et dans le doute (évaluation raisonnée de ce désir) d'autres synonymes de la volonté.
Désirer changer sa vie, réaliser un projet pour son bonheur ou pour améliorer sa qualité de vie est une volonté, qui devrait être accompagnée par la critique et par le doute :
pourquoi ce projet ? À quel prix ? Quoi, après ? Les vraies motivations et les récompenses espérées ?

 

citation volonte Jean Jacques Rousseau

 

La citation de Rousseau éclaire un point important sur la volonté, l'acte volontaire n'est pas spontané ou naturel, mais un acte imposé par l'humain à son environnement, un acte décidé, accompli en dépit des difficultés et des peines.
Tout projet commence par le désir. Les suites sont une création humaine, volontaire. Le désir devient idée, en prenant en compte le pour et le contre, devient à son tour projet en prenant en compte les détails de la réalisation et les moyens nécessaires et les moyens disponibles. Après le projet vient le temps de la réalisation avec ses joies et ses peines, aidée par le courage, la détermination et l'optimisme.

Rien de naturel dans un projet humain, c'est la volonté qui parle, et non pas la nature.

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" Les heures sombres " : un grand film tout simplement

 

les heures sombres bande affiche

 

 

Avec Gary Oldman, Kristin Scott Thomas, Ben Mendelsohn, Lily James, le réalisateur d'orgueil et préjugés en 2005 Joe Wright nous livre à nouveau un excellent film. La première partie du film, est rythmée et efficace, film sorti en France début 2018.


D'une main de maître, il dirige ses acteurs, mettant en scène les discours au parlement, le contraste entre le Churchill le lyrique devant les députés et le Churchill l'homme isolé qui doute.
Le récit politique se mue en une fable épique, glorifiant unité et l'unanimité des Britanniques sans se soucier de certains détails historiques. Le roi s'est rallié rapidement à Churchill, et la totalité du peuple britannique adhère à la lutte contre le nazisme, voilà les deux thèmes du récit national britannique pendant ces heures sombres.

 

les heures sombres Churchill roi


Une dose de patriotisme, d'émotion, et souvenir de ces soldats morts pour la liberté. La culture qui dessine l'âme d'un pays ; voilà comment Joe Wright signe un chef d'œuvre, subtile et original, et émouvant.

En mai 1940, les Allemands progressent en France et poussent les armées vers la Manche. Le premier ministre Chamberlain en minorité à la chambre, seul Churchill fut accepté pour endosser la défaite. L'armée française en difficulté, l'armée britannique piégée à Dunkerque. Des heures sombres pour l'Europe et pour la liberté.    
Le film de Wright traite de ces jours qui opposent Churchill à son ministre des affaires étrangères Edward Halifax.
Le scénario s'articule sur les trois discours que Winston Churchill a prononcés en mai et juin 1940 à la Chambre des Communes.

Dès le 9 mai, Halifax déplore l'état de guerre et suggère une négociation avec Hitler. Halifax prend la tête de la fronde. Churchill est obligé d'accepter que Halifax étudie les conditions de Mussolini le 25 mai par son ambassadeur à Londres, Giuseppe Bastianini. Le cabinet décide, le 28 mai, de rédiger une demande officielle de médiation au gouvernement italien pendant que Churchill lui-même se trouve dans un état de totale indécision.

 

les heures sombres Churchill


Dans ce film, Churchill prend le métro, pour la première fois. Reconnu et salué, il demande aux voyageurs " comment ils tiennent le coup ", leur détermination et leur confiance offrent au premier ministre le courage d'affronter les députés. Chamberlain lève son veto et son mouchoir, signe convenu pour déclencher les applaudissements des députés conservateurs. Halifax va conclure par la fameuse phrase que Churchill a mobilisé le pays mais aussi " mobilisé la langue anglaise ".

Gary Oldman est parfait en Winston Churchill. Il se glisse dans les habits de ce géant. L'acteur restitue la vivacité d'esprit, l'optimisme sans faille de cet homme politique quand son entourage tente de baisser les bras et de négocier avec Hitler. Nous retrouvons le grand homme avec son mauvais caractère, son égocentrisme, son mépris des bonnes manières et son attachement à l'efficacité. Churchill acculé, doit-il continuer le combat à Dunkerque et sacrifier d'innombrables vies au nom de la liberté, ou négocier avec Hitler ?
Oldman excelle par la voix et le geste, un Oscar a récompensé cette performance.


Joe Wright tente de montrer le conflit interne, les doutes, la solitude du chef du gouvernement. Le scénario invente une scène belle, émouvante, et naïve quand Churchill prend le métro, discute avec les citoyens pour découvrir qu'ils ne veulent pas de compromis avec les nazies, refusent de se soumettre à Hitler. Churchill prononce ensuite son fameux discours au début de la guerre. La beauté des images et des décors enchantent le film, les images claires obscures sont démonstratives, parfois trop.

 

les heures sombres winston Churchill

 


Les joutes verbales sublimées par la beauté de la langue anglaise enchantent la chambre et le spectateur.
À son crédit, les heures sombres reconnaît que Churchill, une fois confronté à Halifax, ministre des Affaires étrangères , a étudié un projet de négociation avec Hitler. Cette initiative a été pondérée par des événements intérieurs et surtout en France, permettant par la suite à Churchill de prétendre qu'il n'a jamais hésité.

Avec le " miracle " de Dunkerque, et le début de la riposte de l'armée, l'espoir peut naître. Halifax, maintenu au Foreign Office dans l'intérêt de l'unité de parti conservateur devient une figure isolée au sein du gouvernement.
Ce film a le mérite à nous rappeler, dans une époque de " Trumpisation " l'importance du verbe, comment les discours de ce grand homme ont entraîné son pays dans une résistance héroïque. Le film met l'accent sur l'indispensable enracinement des hommes politiques dans la culture et l'histoire de leur pays et comment la volonté et l'optimisme sont indispensables pour forger un grand dirigeant.


En glorifiant la politique et les dirigeants sincères et efficaces, le film rappelle leurs moments d'hésitation et de solitudes, mais aussi leur réelle force : la confiance et adhésion des citoyens dans leurs grands hommes d'état.

 

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De quoi dépendent nos décisions ?

decision incertitude

 

 


Ne pas savoir prendre une décision est un problème. Et beaucoup de personnes redoutent la décision, et le jugement de leurs résolutions précédentes peu fiables ou mal préparées. Les gens qui réussissent un projet avaient généralement pris une décision valable, et avaient fait le nécessaire pour réaliser leur projet.

 

abs11.5 rose Prendre en compte les choix disponibles

Dans une étude ancienne de 2003, sur les dons d'organes, les chercheurs s'étonnaient de la différence du taux de donneurs d'organe dans les pays européens, 99 % en Suède et 4.25 % au Danemark. Les chercheurs ne pouvaient pas incriminer la culture pour expliquer la différence de taux de donneurs entre deux pays comme le Danemark et la Suède qui partagent une grande partie de leur héritage culturel. En France, Belgique, ou en Suède, la loi indique que chacun est donneur d'organe, sauf en cas d'opposition, au Danemark, chacun est non-donneur, sauf en cas d'acceptation.
Des études de ce genre sont nombreuses pour nous expliquer que les humains préfèrent le choix par défaut pour éviter l'inconfort de choix complexe. Dans de nombreux cas, le statu quo est le refuge pour ne pas choisir.

 

decision difficultes

 

 

abs11.5 rose Les 5 types de décisions


1- La décision de type raisonnable :
 C'est une décision prise selon des arguments pour et contre, après une délibération. Là, la décision raisonnable est simple, les arguments sont clairs, les raisons évidentes.
2-  deuxième type
Décision prise après une délibération rapide, accompagnée d'une certaine indifférence. Les risques sont peu importants. Ainsi, la délibération prend en compte le risque le plus important, assumant les autres risques. C'est le cas également dans les décisions stéréotypées, où les risques sont connus et évalués à l'avance.  
3- troisième type
Dans ce type de choix, la détermination est accidentelle. C'est le cas d'une décision plus ou moins importante, dont les critères semblent insuffisants pour prendre une décision raisonnable fondée sur le pour et le contre. Ce sont les décisions du genre : fonce et on verra, ou va vers l'avant. Cette décision est généralement motivée par des caractères volontaires, et aussi instables. Les émotions jouent un rôle déterminant dans ce genre de délibération. La réussite des actions suscite l'admiration des autres, les échecs coûteux.  

4- Quatrième type
C'est une décision prise après une délibération rapide, sans argument solide, fondée sur une expérience extérieure, ou sur une motivation émotionnelle. Nous prenons ce genre de décision quand nous hésitons entre nos valeurs et nos motivations, et nos impulsions. Dans ce cas, la décision peut être prise rapidement, ou abandonnée avec la même rapidité pour échapper au malaise de décider.
5- cinquième type de décision
Voilà une décision où la raison ne joue aucun rôle, la volonté devient la seule motivation de l'acte, et le libre arbitre seule justification.   Ce Jugement peut être justifié par de besoins conscients ou inconscients, par une idéologie, par une culture, par croyance matérialiste ou métaphysique. Nous élaborons un projet personnel de voyage, ou d'un changement de vie, car nous le voulons, nous le désirons.

decision motivation

abs11.5 rose La décision exige la motivation, mais..


Acheter une maison, c'est un projet d'une famille qui se justifie par un enfant qui arrive, un adolescent qui a besoin d'une chambre, vous vérifiez votre compte bancaire, votre taux d'endettement, et vous commencez. La motivation devient indispensable pour accepter de prendre du temps à discuter avec les banquiers, à comparer les offres, et à trouver l'offre la plus adaptée.
La motivation commence par bien identifier les buts, les avantages et les inconvénients. En deuxième temps, élaborer une stratégie pour renforcer cette motivation, en cherchant comment rendre l'achat d'une maison utile, bénéfique, convaincante.    

 

abs11.5 rose Du temps et de l'énergie, et de l'optimisme  


Après la discussion avec les banquiers, il est temps de trouver la maison de vos rêves, de visiter des propriétés et de passer des heures à discuter en famille et de négocier le pour et le contre. Il faut consacrer du temps et de l'énergie pour y arriver. La motivation joue un rôle important pour continuer et pour aller au terme de votre démarche.
Pendant vos démarches, vous serez encouragé par deux moteurs essentiels : votre propre motivation et votre optimisme.

decision facteurs choix

abs11.5 rose La décision : l'émotion joue un rôle


Les neurosciences nous enseignent que la décision nous apparaît logique, mais, après analyse, nous trouvons toujours une dose d'émotion dans nos décisions. Nous cherchons à réduire l'influence des émotions dans nos décisions. Pourtant, nos achats coup de cœur, nos résolutions sont motivées par nos émotions et nos sentiments. Notre logique construit une solution, nos émotions tentent de la valider ou vice versa.


Le neurologiste Antonio Damasio a étudié les décisions en cas de lésions cérébrales affectant la partie du cerveau où les émotions sont produites. Ces patients échouaient dans leurs prises de décisions. Leurs raisonnements ne souffraient d'aucun déficit.
Au moment de décider, les émotions interviennent pour trancher entre deux choix logiques. Chez les personnes qui tentent de décider de partir d'une logique fondée sur suppositions et expériences, la décision devient difficile surtout en cas d'incertitude.
Qui peut prédire, dans 20 ans, sa situation familiale ou professionnelle pour signer, avec certitude scientifique un crédit d'achat de maison ? La logique ne fonctionne plus.
Nos émotions jouent leurs rôles. Nous devons éviter de laisser les émotions choisir entièrement. Nous pouvons préparer plusieurs choix éclairés, et laisser aux émotions leurs parts. Après avoir bien étudié les caractéristiques d'une voiture, le dossier de crédit, vous pouvez laisser à vos émotions le choix du modèle, ou de la couleur ou d'équipements de conforts.

Un bon projet, une bonne décision dépend de vous   
Dans un monde idéal, une décision rationnelle ne doit jamais compter sur la volonté ou sur sa motivation, mais sur des critères vérifiables. Malheureusement, ce genre de décision facile n'existe pas, dans un monde instable, et en constant mouvement. Dans la plupart des cas, nous prenons la meilleure décision parmi les décisions disponibles. Prenez votre temps, comparez, veillez à hiérarchiser l'important et le moins important, en s'éloignant des avis négatifs et pessimistes, en évitant d'être contaminé par l'anxiété d'autres personnes.

 

decision raison

abs11.5 rose Après la décision


1 - Après avoir décidé, souvenez-vous des avantages de votre réussite. Éviter les personnes qui encouragent la passivité, ou le pessimisme. Vous n'avez pas besoin d'entendre des phrases sur l'échec de tout projet, ou le commentaire des gens pessimistes, fondé sur un état d'esprit, et non pas sur une réalité.
 2- Éviter les personnes conformistes qui ne cherchent qu'à continuer l'ordre établi dans leur vie personnelle et professionnelle. Un projet se définit comme une modification d'une situation donnée, acheter une maison ou fonder une entreprise.  
3- Dans votre entourage, des personnes peuvent exprimer un trouble devant votre réussite. Si ces personnes vous intéressent, vous pouvez leur expliquer vos motivations, les rassurer sur la portée de ces changements.
4- Citez les avantages que vous cherchez en réalisant votre projet. Ne restez pas seuls, incluez les vôtres dans votre projet. Vous pouvez transformer votre entourage en allié précieux en l'impliquant dans votre projet dès le début.
5- Durant les moments d'hésitation, citez les raisons pour lesquelles cette entreprise vous apparaît impossible à réussir puis analyser ces difficultés, en cherchant à les surmonter. Pour renforcer votre détermination, diviser les difficultés, séparez-les pour les surmonter.
6- Pendant la réalisation de votre projet, célébrez la réussite de chaque étape, en tant que pas vers la réussite de votre entreprise, pour consolider à nouveau votre détermination.
7- Pourquoi ne pas imiter les exemples positifs, ces personnes qui ont réussi leur projet en dépit de difficultés, de maladie, de leurs conditions humaine ou sociale. Les histoires de réussite peuvent renforcer votre optimisme.
8- Pendant les étapes de décision et d'exécution, distinguez nettement la détermination de l'entêtement. La détermination entraîne un comportement positif pour réussir un projet, l'entêtement est une réaction qui traduit une raideur.

L'entêtement n'est pas un signe de volonté ou de confiance, les enfants peuvent être entêtés, les adultes doivent être déterminés.

Réf
Pascal Moigno : La volonté, de l'idée à l'action, Ed Causam, 2015

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Se laisser gagner par l'optimisme, l'espoir de réussir

macron optimiste

 

L'optimisme est une attitude mentale, sociale et culturelle qui prévoit sans raison valable des conséquences positives. Le pessimisme est le contraire, c'est une attitude mentale, sociale et culturelle qui redoute, sans raison valable des conséquences négatives et ou désastreuses.     
Une attitude optimiste peut améliorer la santé, en réduisant l'anxiété et le stress, peut améliorer les résultats scolaires et académiques, et peut favoriser de meilleures relations avec les autres. Les étudiants optimistes bénéficient de résultats académiques plus favorables que les pessimistes, et sont capables d'élaborer des projets et de réussir plus que les autres.

Espoir ou optimisme ?

Dans de nombreuses études, on pose la question sur la différence entre espoir et optimisme. Dans une étude, qui va être publiée en octobre 2017, dans le journal Personality and Individual Differences, les chercheurs psychologues à l'université de médecine de Chicago, ont tenté de déterminer si l'espoir et l'optimisme étaient deux constructions mentales différentes.
Pour aborder l'espoir, ils ont utilisé le questionnaire développé par le psychologue Rick Snyder dans les années 1990.
Rick Snyder considérait l'espoir comme un processus cognitif, comme une réflexion capable d'aider les gens à planifier et à poursuivre leurs buts. Pour Snyder, l'espoir est une construction mentale et psychologique qui précède l'acte, en élaborant des chemins et des plans réalisables pour atteindre les objectifs. L'espoir dans ce cas produit de la motivation, cette force motrice indispensable pour réaliser les objectifs désirés.

optimisme motivation


Les chercheurs ont utilisé des tests d'orientation pour mesurer l'optimisme, considéré comme une vision positive de l'avenir, une attitude mentale et philosophique qui ne dépend pas nécessairement d'un projet.
Les résultats de l'étude confirment la présence d'un tronc commun entre optimisme et espoir, cependant, il existe de nombreuses différences entre ces deux attitudes. Les personnes participant à l'étude semblent utiliser les deux composantes selon des stratégies personnelles.


Par exemple, quand une personne sollicite un stage dans une entreprise, il croit à ses capacités et à sa chance d'obtenir ce stage. En cas de refus, une personne optimiste peut poursuivre son projet en sollicitant d'autres stages dans d'autres entreprises. Cette personne a utilisé deux stratégies différentes : en premier temps, elle avait l'espoir d'obtenir le stage, et en deuxième temps, elle avait l'espoir d'obtenir un stage dans une entreprise différente.
Le résultat de cette étude suggère que l'espoir et l'optimisme sont différents, et partiellement comparables. Notre interprétation personnelle modifie notre définition de ces deux entités. Certaines personnes insistent sur la différence de ces deux entités, d'autres personnes préfèrent mettre en premier la similitude de ces deux entités.

citation henry ford

Optimisme et culture : Voltaire, cet incurable pessimiste  

En sortant du plan individuel, domaine privilégié de la psychologie, nous pouvons poser la question sur la société, et sur son manque d'optimisme.
Il existe peu de pays qui sont définis par leurs écrivains. La France est le pays de Voltaire.  
Cependant, Voltaire avec ses doutes et son incurable cynisme, a fini par rendre l'optimisme suspect, en prétendant que l'optimisme est un manque de lucidité et d'intelligence.

Dans Candide, Voltaire ridiculise les thèses du philosophe allemand Leibniz, fervent de l'optimisme comme attitude mentale et philosophique.
Candide, jeune Allemand à l'esprit simple, de naissance noble mais illégitime, a été recueilli par le baron de Thunder-ten-Thronck. Au château, il est l'élève du docteur Pangloss, partisan comme Leibniz d'une attitude optimiste. Voltaire caricature l'optimisme en parlant d'un candide naïf dans son optimisme, qui va être expulsé de son paradis après avoir été surpris par le baron en train d'embrasser Cunégonde, sa fille légitime. Les ennuis commencent pour Candide.
Voltaire s'amusait dans une critique acerbe des optimistes, en envoyant Candide dans des aventures cruelles, exotiques de Buenos Aires à Constantinople, pour démontrer à son lecteur comment la vie éduque les naïfs optimistes. Candide finira par abandonner ses croyances optimistes, en se retirant pour cultiver son petit jardin.


Voltaire, au moment de rédiger Candide, était bouleversé par le tremblement de terre de Lisbonne qui détruisit la ville en 1755, ainsi par la guerre de sept ans. Banni par le roi, il fut sujet d'un profond pessimisme. C'est lui qui écrivait :


 " Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion. "

Certains philosophes critiquent l'optimisme en disant qu'il semble se référer à quelque chose en dehors de l'homme, que l'optimisme est lié à une notion de possibilité. Certains pensent que l'optimisme peut dépendre des circonstances et de l'environnement.

L'optimisme gagne parfois

En dépit de nos penchants pessimistes naturels, utilisés parfois pour justifier nos peurs, en dépit du fait que nous critiquions plus facilement les optimistes que les pessimistes, les études sociologiques confirment que les gens optimistes attirent les autres. On critique les optimistes par jalousie ou par frustration envers ces gens heureux, ou encore parce que nous trouvons l'attitude optimiste trop limitée dans un monde complexe. La volonté de voir le monde de manière positive est souvent comparée un aveuglement, à une cécité qui ne veut apercevoir que le côté sombre de la réalité.
Dans une société individualiste, l'humain est responsable de plus en plus de son destin. Il est important de se souvenir que l'optimisme et l'espoir sont des attitudes vides de sens sans l'élaboration de plans pour réussir et sans la motivation nécessaire.
Pour échapper au cynisme excessif de Voltaire, et pour ne pas être candide, on peut accepter la définition proposée par nombreuses écoles psychologiques :


" Face à l'incertain, l'optimiste suppose qu'il existe une issue favorable pour agir ".


Référence :  
Drew Fowler, Emily Weber, Scott Klappa,  Steven A. Miller: Replicating future orientation: Investigating the constructs of hope and optimism and their subscales through replication and expansion.
Personality and Individual Differences , 116:22-28 · October 2017

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