hollande bourget 2012

 

 

 

20 ans après Tony Blair, Hollande a tenté d'introduire une dose de social-libéralisme au sein de la famille socialiste. A la différence du Parti travailliste anglais, les guerres internes des socialistes français, leur indiscipline, et le manque de leadership de Hollande ont fini par un échec sans précédent. Le parti socialiste est dans un état de mort clinique.


Quand Hollande décide, dans l'espoir d'éviter l'échec économique, de s'éloigner du socialisme à la française pour appliquer les recettes du social-libéralisme, il lui a manqué le travail indispensable de théorisation et d'explication.


L'ère Hollande se caractérise par une désintellectualisation du parti. Il n'y a plus d'idées au PS ?  Si, mais des idées surannées qui n'ont pas intégré l'individualisme, le mode de vie actuel, et les mutations culturelles et économiques engendrées par la mondialisation et la numérisation.


Le discours socialiste fondé sur la justice sociale, sur la redistribution, et sur les droits individuels se trouve piégé dans une société individualiste, dont la majorité réclame de en plus de droits. Le parti socialiste a abandonné le travail intellectuel indispensable pour donner un sens à ces propositions politiques. La justice sociale devient un slogan et n'est plus la réalité, l'égalité devient une égalité entre les hommes et les femmes, égalité dépassant l'orientation sexuelle.

Ce discours schizophrène est loin de la synthèse prétendue de François Hollande, c'est un discours de division et de contradictions intellectuelles. Les socialistes ne pouvaient dépasser leurs fractures idéologiques, par conviction, et aussi par clientélisme.

Après le discours du Bourget 2012, on découvre un François Hollande qui refuse la synthèse, qui refuse de théoriser sa politique, et qui se lance dans un discours vide de sens, inapplicable en désignant la finance comme son adversaire. Ce discours électoraliste laisse penser à la première lecture que la France allait refuser l'austérité, allait faire plier l'Europe (l'Allemagne) sur les questions de rigueur budgétaire.
Rapidement, Hollande oublie ses promesses, pas de renégociation du traité de stabilité budgétaire européen, aggravation sans précédent de la pression fiscale, aucune réforme, puis crédit d'impôt compétitivité et emploi (CICE).  
Il est difficile de savoir si le changement d'orientation économique à partir de la fin de 2013 traduit une conviction libérale chez François Hollande, où il s'agit d'une réponse à l'absence de résultats économiques, et à l'échec traduit par un taux de chômage record.


Pour stimuler l'activité économique, les socialistes vont appliquer des recettes anciennes comme les contrats de génération, les emplois jeunes, cela pour masquer l'absence de réformes économiques structurelles. En sous-estimant la réaction des Français à la hausse de la fiscalité basée sur la classe moyenne, le gouvernement se voit obligé de faire des réformes structurelles de type socio-libérale sans préparation, et sans le dire.


L'écart entre le discours de campagne et les politiques publiques de plus en plus nettement sociales-libérales a entériné le divorce des classes populaires mais aussi d'une partie des classes moyennes avec le PS.


Le social-libéralisme à la française échoue par manque d'efficacité, par manque de conviction, par manque de préparation, et de réflexion, par manque de leadership au sein du parti socialiste.