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HPV chez les femmes : fréquence

frottis koilocytes

 

HPV chez les femmes : fréquence

L'infestation par HPV est une lésion fréquente chez les femmes dans le monde entier, en Europe, et en France. Cette fréquence varie selon les tranches d'âge, selon les zones géographiques, et selon les méthodes d'analyse.

On dit que l'HPV est une infection fréquente dans le monde et en Europe, Quelle est exactement cette fréquence ?
En analysant les résultats de plusieurs études, portant au total sur les résultats de frottis de 157 879 femmes, la fréquence de l'infection par un HPV est d'environ 10 %. Cette fréquence varie selon les pays et les continents. C'est en Afrique où la fréquence est la plus élevée, s'approchant de 22 % de femmes atteintes. Le type d'HPV le plus fréquent dans le monde est le 16 puis le 18.
Heureusement, ces deux types de virus sont inclus dans le vaccin disponible actuellement contre le HPV.

Est-ce que la fréquence de l'HPV diminue ou augmente avec l'âge ?
La fréquence de l'HPV du col utérin diminue nettement chez les femmes après l'âge de 30 ans. En cas de persistance de cette infection, il s'agit d'un facteur de risque de cancer du col, et de lésions précancéreuses.

Le contact avec l'HPV ne signifie pas toujours une infection permanente et active. Quelle est la fréquence de l'infection par HPV en général ?
Les chiffres varient selon la méthodologie, et selon la tranche d'âge.
La prévalence de l'infection anogénitale par l'HPV est de 75 à 80 % des adultes sexuellement actifs âgés de moins de 50 ans. Dans une enquête nationale menée aux États-Unis, la prévalence globale de l'infection par HPV était de 27 %, la tranche d'âge la plus touchée était 20 à 24 ans. Le type de virus le plus présent était : 6, 11,16, et 18.
Dans une autre étude portant sur 312 adolescentes urbaines âgées de 16 ans en moyenne avec deux ans d'activité sexuelle, et quatre partenaires sexuels, l'HPV du col utérin a été détecté dans 64 % des cas.
Dans une autre étude, portant sur 244 étudiantes, le virus HPV était présent chez 29 % de ces étudiantes dès leur premier partenaire sexuel.
Dans une autre étude, qui a évalué 608 étudiantes pendant trois ans, 26 % étaient HPV positives au début de l'étude. Au cours des trois ans, 43 % de ces étudiantes sont devenues HPV positives. Le taux d'acquisition de la nouvelle maladie était de 32 % en deux ans.
Dans une autre étude incluant 3800 femmes âgées de 18 à 40 ans, la prévalence globale de l'HPV était de 39 %.

Quel est actuellement la fréquence de l'HPV chez les femmes âgées de plus de 30 ans ?
Théoriquement, on considère que la présence de l'HPV après l'âge de 35 ans est une réactivation d'une infection acquise à l'âge de 20 à 25 ans. Dans une étude portant sur 800 femmes âgées de 35 à 60 ans, le risque de l'infection par HPV était plus important à partir de cinq partenaires sexuels ou plus. Chez les femmes âgées de 35 à 49 ans, le risque d'HPV durant la vie était de 28 %, ce risque est augmenté à partir de cinq partenaires sexuels dans la vie.

Quelle est la fréquence de l'infection anale par HPV chez les femmes ?
Les études sur l'HPV anal chez les femmes suggèrent que cette infection est largement plus fréquente qu'on ne le pensait. Chez les femmes à haut risque, comme les femmes affectées par le sida, ou les utilisatrices de drogues injectables, la fréquence de l'HPV anal est plus élevée que la fréquence de l'HPV du col utérin.
Chez les femmes à faible risque, l'incidence de l'infection par l'HPV anal est similaire à celle de l'infection HPV du col utérin.
Les femmes affectées par une lésion précancéreuse du col utérin, ou de la vulve sont à risque plus élevé d'avoir une infection du HPV anal que les autres femmes. En cas de lésion cancéreuse ou précancéreuse du col ou de la vulve, on retrouve une lésion cancéreuse ou précancéreuse de l'anus dans 9 % des cas.

Est-ce que la pénétration anale peut être un facteur de risque pour l'infection HPV, et pour l'apparition de lésions cancéreuses ou précancéreuses de l'anus ?
Dans de nombreuses études, des relations sexuelles anales n'étaient pas un facteur de risque ni pour l'infection par HPV, ni pour l'apparition de lésions cancéreuses ou précancéreuses. Par contre, de nombreuses études soulignent un lien statistique entre l'éjaculation intra anale et le cancer du canal anal.

Si l'incidence de l'infection par HPV est identique entre l'anus et le col utérin, pourquoi le cancer du col utérin et lésions précancéreuses du col sont largement plus fréquentes que les lésions anales ?
C'est une bonne question, sans réponse valable dans l'état actuel des connaissances. Effectivement, malgré la fréquence des infections anales par le HPV chez les femmes, le cancer anal demeure moins fréquent. Dans une étude portant sur 431 femmes, sexuellement actives, 50 % de ces femmes avaient une infection par HPV de l'anus. Parmi ces femmes, 58 % sont devenus HPV négatives après plusieurs années. Cette régression spontanée de l'infection est le seul argument valable actuellement pour expliquer pourquoi la fréquence du cancer anal est moins élevée que la fréquence des lésions cervicales.

Existe-t-il une différence de types HPV entre un pays et un autre ?
Il existe effectivement une différence dans la distribution génétique de l'HPV selon les zones géographiques. Par exemple, en Europe, les femmes sont plus affectées par l'HPV de type 16 que les femmes à l'Afrique subsaharienne. En Afrique, on retrouve plus fréquemment le type HPV 52, et 51, qui sont peu fréquents en Europe. Au Royaume-Uni, la prévalence globale de l'HPV chez les Anglaises sexuellement actives est de 19 %, l'HPV de type 16 est le plus présent.

Réf

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