Les positions pendant le travail et l'attente de la dilatation
Bien que l'accouchement normal soit un événement naturel, l'accouchement est un processus complexe mettant en actions plusieurs événements.
Nous allons tenter de décrire l'accouchement d'une façon simplifiée.
On distingue trois étapes dans le déroulement d'un accouchement : dilatation, expulsion, et délivrance.
La phase de la dilatation est la partie la plus longue du travail, elle dure en général de six à sept heures. Ces chiffres sont valables dans le cas du premier accouchement. Pour les grossesses suivantes, la naissance est plus rapide (cinq à six heures). Quand vous arriverez en salle de travail, un certain nombre de soins vous seront donnés : rasage, toilette du périnée, pause d'une perfusion.
Si la poche des eaux est toujours intacte, elle sera rompue artificiellement par un médecin accoucheur ou par la sage-femme. On placera sur votre ventre des petites électrodes pour enregistrer et surveiller l'activité cardiaque du foetus.
La dilatation signifie une ouverture progressive et lente du col de l'utérus, c'est-à-dire de la partie inférieure de l'utérus liée au vagin, afin de laisser passer le bébé.
Cette dilatation du col suit le rythme des contractions utérines, qui seront de plus en plus fortes et rapprochées. Le muscle utérin, en se contractant, permet la descente du bébé dans le bassin maternel.
La douleur n'est pas constante, survient quand l'utérus se contracte pour dilater le col. Chaque contraction a pour but de dilater le col d'avantage. Plus le col se dilate, plus la contraction devient intense.
La contraction est un travail musculaire, consomme de l'oxygène, et de l'énergie. Une bonne respiration demeure indispensable comme pendant une activité sportive intense.
Quand la contraction arrive, vous pouvez respirer calmement en soufflant longuement durant la contraction pour assurer une meilleure oxygénation. Pendant la contraction, évitez de résister, décontractez vous en relâchant vos muscles. Pendant cette détente, continuez à respirer et à expirer lentement et profondément.
Quand la dilatation arrive à 5 cm, et la contraction est trop douloureuse, vous pouvez être soulagés par un traitement antidouleur ou par péridurale.
Au début de travail, la contraction dure 15 secondes, suivie d'un repos de 15 à 20 minutes.
À partir de la première dilatation ( 1 cm) , la contraction double de durée. Chaque contraction va durer 30 secondes suivie d'un repos de 10 minutes.
À partir de la dilatation de 5 cm, la contraction durera 45 secondes, et le repos quatre à cinq minutes.
Pendant l'expulsion du nouveau-né, la contraction aura une durée de 60 secondes, suivie d'une période de repos de 2 – 3 minutes.
C'est pendant toute cette période, que l'on appelle le travail, que vous devrez mettre en application les recommandations que vous avez apprises durant vos séances de préparation à l'accouchement :
- respirez profondément afin de bien vous oxygéner ;
- n'oubliez pas que, le travail est un effort long et intense, qui consomme beaucoup d'énergie et exige en conséquence une bonne oxygénation
- détendez-vous le plus possible entre les contractions, sans chercher à vous opposer à leur montée, car vous ne feriez qu'accroître la douleur
- ne poussez pas, même si vous en avez envie ; ce serait à la fois dangereux et douloureux. Ne le faites que sur l'ordre de la sage-femme.
Durant tout ce temps, la sage-femme ou le médecin accoucheur vérifient régulièrement, par des touchers vaginaux, la dilatation du col utérin, sa progression, et vous informera au fur et à mesure.
C'est la phase terminale de l'accouchement, la sortie du votre bébé de l'utérus au monde extérieur. Cette phase dure 30 minutes pour un premier accouchement et 20 minutes pour un second. À la fin de la dilatation du col utérin, des contractions seront plus fortes et plus longues.
À la fin de la dilatation, vous serez orientée vers la salle d'accouchement, vous serez installée sur une table gynécologique, et vous serez entourée d'une équipe médicalisée.
Dans une majorité de cas, les femmes accouchent sur une table gynécologique, allongée sur le dos, les jambes relevées dans des étriers. Cette position est commode pour l'équipe médicale pour intervenir et pour surveiller. D'autres positions sont possibles, vous pouvez toujours en discuter avec votre médecin.
À partir de ce moment, vous allez jouer un rôle essentiel et actif. Les contractions atteignent le maximum de leur intensité, elles ne sont pas suffisantes pour expulser le bébé. Il vous faudra donc effectuer un effort de poussée important afin de faciliter la sortie de l'enfant.
Lorsque vous sentirez venir une contraction, inspirez profondément, puis bloquez votre respiration et contractez vos muscles abdominaux, en veillant à bien pousser vers le bas. Cette recommandation est importante, car la mère a parfois tendance à pousser vers le haut, vers son visage.
Pour mieux pousser, il faut que vos pieds soient bien calés dans les étriers, que vous attrapiez vigoureusement les barres disposées de part et d'autre de la table. Pendant ces efforts, la sage-femme et le médecin accoucheur vous encourageront et accompagnerontvotre action.
A la fin de la contraction, profitez pour reprendre votre souffle et vous reposer.
À la fin de la dilatation, la tête du bébé arrive à l'orifice extérieur du bassin, appuie sur les muscles du périnée déclenchant un réflexe de pousser. À cette étape, vous devrez suivre les indications des médecins et des sages femmes qui vous guideront quand il faut pousser, et quand il faut se reposer.
À l'arrivée de la contraction, inspirez longuement par le nez, soufflez par la bouche. Quand vous entendez la sage-femme dire «poussez », vous êtes invitée à aider la contraction qui commence par une respiration complète. Quand il faut pousser, vous bloquez votre aspiration et vous poussez en contractant vos muscles abdominaux le plus longtemps possible.
La tête visible, la sage-femme vous demandera de ne plus pousser afin que le périnée et la vulve se détendent. Vous relâchez vos muscles abdominaux, vous soufflez par le nez. La sage-femme dégage lentement la tête de l'enfant afin d'éviter tout risque de déchirure.
Après la sortie de la tête, la sage-femme aidera l'enfant à dégager le reste de son corps, et assurera par la suite son examen, et sa réanimation.
La tête de bébé va apparaître au niveau de la vulve distendue. La sage-femme vous demandera d'arrêter de pousser et de vous mettre à respirer vite et superficiellement. Cette manœuvre vous empêchera de pousser, ce qui est indispensable à ce stade en raison du risque de déchirure du périnée.
Pour prévenir toute déchirure, le médecin peut pratique une incision du périnée nommée l'épisiotomie pour protéger les organes comprimés pendant la sortie de la tête et nouveau-né, surtout le sphincter anal.
Une fois la tête de l'enfant sortie, la sage-femme dégagera délicatement les épaules, puis le reste du corps. On sectionne le cordon ombilical, geste qui provoque normalement le premier cri de votre bébé. Il correspond à sa première respiration.
Le médecin accoucheur ou la sage-femme vont examiner rapidement le nouveau-né, nettoient ses voies respiratoires du mucus, enregistrant son état général. En cas de besoin, un médecin pédiatre sera appelé.
Enfin, on déposera l'enfant sur votre ventre. Vous pourrez ainsi le regarder, le toucher, établir le premier contact. Votre bébé est né, votre accouchement n'en est pas pour autant terminé.
La délivrance désigne l'expulsion du placenta et les membranes fœtales de l'utérus. Après le repos physiologique, des contractions légères apparaissent. Le placenta est rigide, ne résiste pas aux contractions utérines, sera décollé progressivement. Généralement cette délivrance est rapide, facile. Le placenta est expulsé hors de l'utérus accompagné d'une hémorragie de 350 ml.
Parfois, la délivrance exige l'intervention du médecin accoucheur, qui doit décoller lui-même le placenta. Cette opération est nommée délivrance artificielle. Elle est précédée par la prise de médicaments capables de favoriser la rétraction de l'utérus, et d'éviter les hémorragies de délivrance.
Le médecin surveille l'arrêt progressif de l'hémorragie et la contraction définitive de l'utérus qui va comprimer les artères rompues pendant le décollement du placenta. Après un quart d'heure, ces artères comprimées vont être obstruées par un processus naturel de coagulation mettent un terme à l'hémorragie.
Le médecin procède par la suite à l'examen du placenta. Il vérifie que le placenta a été expulsé dans son intégralité, et que le placenta n'exhibe aucune anomalie.
Ainsi se termine l'accouchement. La maman sera évacuée de la salle de travail vers la chambre, le bébé vers le service de soins des nouveau-nés où il recevra des soins hygiéniques et autres si besoin.
La dilatation est la partie la plus longue de l'accouchement, elle peut durer 7 à 8 heures pour un premier enfant, et 4 à 5 heures pour un deuxième.
Généralement, vous serez dans votre lit, allongée, dans l'attente des contractions qui vont entraîner progressivement la dilatation du col utérin. Ce sont les trois premières dilatations qui sont les plus longs à atteindre. Elles représentent la moitié de la durée totale de la dilatation. À partir d'une dilatation de 3 cm, le processus accélère. Après 3 cm de dilatations, la mère est mise sous monitoring et sous perfusion.
La poche des eaux se rompt entre 2 et 5 cm. Parfois, cette rupture arrive au début du travail. Si la poche des eaux demeure intacte, le médecin attenda une dilatation de 5 cm pour rompre la poche des eaux artificiellement. C'est un geste indolore.
Chaque accouchement est unique, dépend de la mère, de son âge, l'état de la grossesse et d'autres paramètres. Chaque travail est différent des autres. Il est préférable de discuter avec l'équipe médicale le traitement de la douleur, l'éventualité d'une épisiotomie, ou une césarienne.
Il y a des femmes qui ne veulent pas de médicaments pour soulager la douleur pendant le travail. Dans ce cas, elles optent pour différentes positions, pour le massage, pour les techniques de respiration et de relaxation, ou pour d'autres thérapies alternatives avec une efficacité plus ou moins prouvée comme hypnose, aromathérapie, les techniques de relaxation.
Généralement, les femmes accouchent dans un lit, couchées sur le dos. Certaines femmes préfèrent des positions différentes pour soulager la douleur. Dans le passé, les femmes accouchaient accroupies, à genoux, assises ou debout. Cela permettrait à la paroi abdominale de se détendre et aux bébés de descendre rapidement.
C'est une question de confort personnel. La position verticale aurait l'avantage de faciliter la descente de l'enfant, les autres positions sont plus confortables dans l'attente de la progression de la dilatation.
Pour le premier stade de travail, vous pouvez marcher et rester debout. C'est le cas de figure le plus fréquent. Marcher peut vous aider à respirer. Le fait de s'asseoir peut diminuer l'intensité des contractions et ralentir le travail. Il est conseillé de se reposer après une marche.
Se mettre à genoux peut soulager la douleur du dos. Vous pouvez vous allonger sur le côté, pour chercher la position la plus confortable pendant ces moments de travail.
Il n'existe aucune certitude si la marche facilite le travail et réduit le risque d'une césarienne. Certains pensent que la marche accompagnée de la position debout de la femme facilite la dilatation de la descente du bébé. D'autres études ne confirment pas ces constatations.
Commentaires