Les timides peuvent avoir des problèmes différents de comportement, généralement peu avoués. Cependant les personnes timides utilisent des formules pour indiquer ce comportement comme : (je suis renfermé), (je suis fait comme ça), (j'hésite)
Il s'agit le plus souvent, de formules de défense pour se protéger devant les situations intimidantes. Le problème c'est que ces réflexes de blocage d'émotion apparaissent dans les situations où au contraire, le timide est invité à communiquer davantage et à montrer sa capacité à dire ou faire.
Dans les études des années 70, 40 % des gens qui participaient aux études relatives à la timidité, se déclarent chroniquement timides, et 15 % se décrivaient comme timides dans certaines situations, 5 % seulement des répondants se considéraient comme non timides.
Les chiffres semblent en nette augmentation, dans les années 2000, 50 % des participants aux études relatives à la timidité se déclarent timides chroniques. Le sujet le plus intimidant selon ces études était : l'étranger, l'autorité, les personnes du sexe opposé, et les interactions sociales.
Ces études montrent également que les timides subissent le fardeau de la timidité : ils séduisent moins, ils draguent moins, ils sont plus célibataires, leur expression verbale et non verbale est plus pauvre.
Les personnes timides rapportent des pensées négatives au sujet d'eux-mêmes, en se considérant comme inhibés, maladroits, peu amicaux, incompétents, et non attirants sexuellement. Il se voit également comme des personnes moins avantagées physiquement.
10 à 20 % des personnes timides manquent de compétences sociales essentielles comme la capacité de répondre aux questions posées d'une façon adéquate ou de participer à une conversation, et exhibent des difficultés par ex : en évitant de regarder l'autre, en se conduisant nerveusement ou en évitant toute expression faciale.
Sur le plan de la séduction, les timides évitent le contact avec les personnes du sexe opposé, évitent le contact visuel, et parfois, ils évitent la séduction.
Les études démontrent que la timidité chez les femmes ne pose pas réellement un problème sur le plan de la séduction, les hommes acceptent facilement ce comportement. Les hommes semblent porter entièrement le fardeau culturel de la timidité en ce qui concerne les rencontres hétérosexuelles. Un homme timide est considéré comme peu séduisant, peu attirant.
Bien que les personnes timides soient perçues comme des personnes autoritaires et peu amicales, les études confirment qu'il s'agit d'une fausse impression. La personne timide n'est pas réellement regardée par les autres avec hostilité.
Les personnes timides sont extraordinairement sensibles aux réactions négatives des autres, toute réaction négative est considérée comme une menace, qui entraîne une rumination (analyses répétées de la même idée) et anxiété. Cela peut se traduire par un dysfonctionnement sexuel social comme la difficulté de rencontrer ou de faire évoluer une relation, et parfois par des difficultés érectiles chez l'homme ou une inhibition orgasmique.
Les timides sous-estiment leur capacité à faire face aux situations sociales, sont pessimistes, n'attendent jamais une réponse favorable, et utilisent parfois la timidité comme une excuse de leur échec, ou pour leur évitement.
Les hommes timides se mettent en couple plus tard que leurs pairs, ou ont des mariages moins stables. Ils disent qu'ils ont plus de problèmes à se réaliser que leurs pairs non timides. Ils évitent les situations où ils seront évalués.
D'autre part, la timidité engendre des conséquences négatives importantes : plus de problèmes de santé liés au manque de réseau social et de soutien, moins de réalisation professionnelle ce qui entraîne un niveau socio-économique plus bas que les autres.
En cas de timidité chronique, l'isolement social mène à la solitude, accompagné de son cortège de maladies psychologiques comme l'anxiété ou la dépression.
Certaines personnes considèrent le comportement timide comme un caractère positif. Elles pensent que la personne timide est une personne bonne, car elle ne montre jamais son agressivité, ou comme une personne fidèle dans l'amitié et dans le couple car elle a peu d'occasion et de contact, et se présente comme une personne aimable et compréhensive.
La personne timide peut être un élément important dans un groupe de personnes. Elle modère les autres, déploie des efforts importants pour soutenir le groupe et pour tisser des bonnes relations avec les autres.
Les timides parlent moins que les autres, cela peut créer l'image d'une personne positive, qui écoute, qui ne juge pas.
Les personnes timides peuvent être jugées sévèrement en raison de leur discrétion. On pense qu'il s'agit d'une fourberie, d'une discrétion artificielle, d'une bonté simulée.
La vérité est plus simple, la personne timide peut être bonne ou moins bonne, fourbe ou franche, morale ou immorale. La différence entre une personne timide et une personne non timide est ce filtre imposé par le comportement timide, un filtre sélectif qui protège la personne de son environnement.
Une personne timide peut être parfaitement à l'aise dans un coin de la salle, à discuter avec une personne. Cela ne vaut pas dire que cette personne ne souhaiterait pas être à la place de ces personnes populaires qui parlent avec tout le monde, qui saluent les autres et qui exposent facilement leurs idées.
La timidité n'est pas une maladie, c'est un comportement défensif, qui peut être utile, le problème dans l'excès de la timidité, quand elle altère le réseau social, réduit les ambitions personnelles professions.
Parfois la timidité est mal diagnostiquée par les autres car il existe autant de timidités que des timides.
Si vous êtes timide, vous pouvez être jugé fade ou ennuyeux par les autres. D'autres personnes peuvent supposer que vous êtes un introverti préférant restreindre vos échanges et vos relations sociales. Vous pouvez être considéré également comme un snob, un arrogant, un distant qui ne parle pas avec n'importe qui qui, qui ne partage pas avec les autres ses conversations ou ses échanges.
Dans certains cas, on peut estimer que votre comportement est un choix, vous serez socialement jugé selon cette approche
Si vous avez une timidité sévère, le filtre devient plus épais, les autres ne peuvent plus accéder à votre personnalité, vous ne laissez pas les autres vous connaître. Cela peut donner aux autres l'impression d'une barrière invisible, une cloche de verre autour de vous. Cette situation est embarrassante pour vous, et pour les autres. Vous serez considéré comme une personne asociale, inamicale, maladroite ou rusée. Les personnes qui souhaitent échanger avec vous peuvent avoir l'impression que vous êtes inaccessible.
La personne timide peut estimer que les gens la jugent injustement mais comment demander aux autres de traverser cette barrière invisible ?
Références
* Carducci, B. J., & Zimbardo, P. G. (1995). Are you shy? Psychology Today, 28, 34-40, ff.
* Kagan, J. (1994). Galen's prophesy: Temperament in human nature. New York: Basic Books.
* Leitenberg, H. (Ed.). (1990). Handbook of social and evaluation anxiety. New York: Plenum.
* McKay, M., & Paleg, K. (1992). Focal Group Psychotherapy. Oakland, CA: New Harbinger.
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