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Inhibition : hésiter et renoncer

 femme rouge

 

Inhibition : hésiter et renoncer

L'inhibition consiste à freiner un mouvement, une pensée, une parole, une action ou un comportement. Du point de vue psychanalytique, l'inhibition est un blocage involontaire, douloureux, d'une activation émotionnelle, accompagné de perte d'initiatives ou de réactions. L'inhibition en psychiatrie est une diminution des fonctions conscientes ou inconscientes qui altèrent la décision et interdisent l'action.

 

 



Hésiter, ne pas décider
Claire va fêter ses 26 ans. Elle a terminé ses études en sociologie il y a quatre ans, travaille actuellement comme assistante d'un professeur de sociologie. Elle consulte pour discuter son comportement. Elle a du mal à prendre une décision, elle a toujours peur des conséquences de ces actions et des ces paroles.


De temps en temps, elle ose exprimer son opinion personnelle, mais le soir, seule à la maison, elle refait la scène, et regrette d'avoir dit ce qu'elle a pensé, de peur d'être critiquée ou mal jugée. Elle désire exprimer ses opinions, défendre ses projets, quelque chose dans sa tête l'en empêche. Ce comportement a retenti sur sa vie sociale, elle n'arrive pas à rencontrer pour fonder une relation, en raison de ses doutes, de ses peurs.


Elle avoue également avoir le même comportement sur le plan sexuel, elle a eu deux partenaires, et dans les deux cas, il s'agissait d'une relation de courte durée. Elle raconte son incapacité à assumer la nudité dans ses rencontres sexuelles, ni sa participation dans les pratiques sexuelles. Le premier partenaire est parti en lui disant qu'elle était frigide, le deuxième partenaire a utilisé le terme " coincée " L'inhibition consiste à freiner un mouvement ou une pensée. Le rôle de l'inhibition est de ralentir l'action projetée avant de la raisonner, de la modérer ou de la justifier. Un comportement normal accompagne la délibération d'une décision par une hésitation, de courte durée généralement, durant laquelle les conséquences et les risques de l'action sont évalués.

 


Dans le cas de l'inhibition, l'hésitation se prolonge, parfois indéfiniment. La personne hésite, rumine, doute, revient inlassablement sur ses décisions. L'inhibition peut aboutir à un blocage total de l'action.

 

 

Dans ce sens, l'inhibé évite l'action parce qu'il est incapable de surmonter ses doutes et son appréhension. Dans le cas de l'inhibition, la volonté existe, mais elle est prisonnière des cases portant des étiquettes comme : peur, crainte, conséquence, doute. Dans ce cas, la personne inhibée s'agite sur place, bouillonne, à la façon d'une voiture qui ne peut avancer malgré la poussée de sa motorisation, en raison des freins serrés.
La personne inhibée en raison de son incapacité d'agir, attend que les événements décident pour elle ou une personnalité plus forte la débloque et l'accompagne.

 


L'inhibition sociale dont l'exemple classique est la timidité est une contrainte consciente inconsciente empêchant la personne d'avoir un comportement social qui ressemble au comportement majoritaire. La contrainte peut être par rapport au comportement, à la parole, ou à la décision. La personne inhibée évite de discuter de sujets difficiles, préfère la platitude, et la banalité dans la discussion avec les autres pour éviter critique ou affrontement. Une personne non inhibée, sûre d'elle défend ses idées, et accepte la critique.


Les inhibitions ont un rôle social positif car elles réduisent ou empêchent les impulsions antisociales, et les impulsions inappropriées.
L'inhibition sexuelle est un bon exemple pour comprendre la nature de l'inhibition. La personne inhibée ne manque pas de désir sexuel, ces impulsions sexuelles sont présentes, mais elle est empêchée par des contraintes conscientes et inconscientes de satisfaire ses impulsions sexuelles, et son désir sexuel.

 


Personne ne peut se vanter d'être sans aucune inhibition sexuelle. Cela démontre les limites de ce concept, l'inhibition. Chaque personne a ses propres limites en ce qui concerne son implication dans la sexualité, s'agissant de sa relation avec la nudité et la pudeur, avec le comportement sexuel, et avec les pratiques sexuelles. Ces limites sont dictées par la culture ambiante, par l'idéologie ou la culture (religion ou philosophie).  Une personne inhibée peut être timide (inhibition sociale) et peut être affectée d'une inhibition sexuelle.


Les inhibitions en général sont les produits de la personnalité, des expériences personnelles, de l'éducation parentale, de la culture ambiante. Chaque personne intériorise pendant son enfance les messages de ses parents. La stigmatisation du comportement sexuel féminin au sein de la cellule familiale peut engendrer une inhibition sexuelle chez la fille, les critiques ou l'anxiété des parents peuvent finir par cultiver l'incapacité de prendre une décision par crainte de risques et de critiques. En conclusion, on peut rappeler que toute action exige un équilibre entre impulsion et inhibition.

 

 

En cas de déséquilibre, on tombe dans l'excès d'inhibition qui aboutit à l'inaction ou dans l'excès de l'action impulsive aboutissant à des actions injustifiées et inconséquentes.

 

 

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