Timidité : Approche psycho médicale
Les causes de la timidité sont spécifiques à chaque cas
Timidité : Le comportement timide
Les causes de ce manque de contrôle émotif sont nombreuses :
- prédisposition du caractère comme dans les cas des personnes hyper-émotives.
- milieu familial : c'est le cas de l'enfant protégé, ou l'enfant écrasé, ou l'enfant négligé ont abandonné.
- éducation sexuelle religieuse sévère moralisante
- manque d'apprentissage.
Il est utile de noter que les timides ne sont pas toujours intimidés par la même situation, et ne sont pas tous intimités de la même façon. Il existe une grande variété de circonstances intimidantes, et des timides différents. Un timide peut être intimidé par le sexe opposé par exemple, un autre par une autorité, un troisième peut être intimidé par l'idée de parler devant les autres.
La recherche sur la timidité indique la présence de plusieurs facteurs liés à la prédisposition génétique, et un environnement familial. La famille isolée ne permet pas aux enfants d'acquérir la confiance nécessaire. Les interactions sociales pauvres pendant l'enfance ne favorisent pas l'apparition d'un modèle d'intégration sociale à l'âge adulte. Cependant certaines personnes sont capables de surmonter leur timidité, d'autres deviennent des timides chroniques.
La recherche conduite par Kagan et Snidman à l'Université de Harvard a prouvé que les différences physiologiques entre les bébés sociables et timides apparaissent dès l'âge de deux mois.
15 à 20 % des nouveau-nés réagissent d'une façon sereine aux nouvelles situations, mais réagissent avec nervosité en face d'un étranger de la famille. Les nouveau-nés timides expriment leur malaise par des mouvements saccadés des bras et des jambes, pleurent excessivement, leur fréquence cardiaque augmente ainsi que le rythme respiratoire.
Selon les mêmes études, 15 à 20 % des nouveau-nés sont spontanées et non timides. 75 % des enfants expriment une certaine forme de timidité. La timidité semble atteindre son apogée à l'âge de 14 ans.
Les études sur le comportement des adolescents timides décrivent un adolescent distant, boudeur, détestant les demandes, peu disposé à agir.
À l'âge de 40 ans, les hommes timides semblent subir les conséquences sociales et économiques de la timidité, alors que les femmes timides semblent avoir la même chance sociale et économique que les femmes non timides. Les femmes d'un rôle social plus adapté à la timidité que les hommes, cependant de nombreuses femmes timides choisissent un modèle traditionnel plus intimidant comme femme au foyer.
Les facteurs familiaux favorisant la timidité incluent : critiquer l'enfant, ambiance familiale peu amicale, pauvreté d'activités sociales de la famille, manque d'apprentissage des interactions sociales. Les enfants qui accompagnent leurs parents dans des visites ou dans des festivités incluant d'autres familles semblent avoir plus de possibilités à construire leurs modèles d'interaction sociale.
La timidité semble fréquente chez les enfants trop protégés par leur mère, et chez les enfants négligés.
Les parents qui assurent un soutien adapté sans surprotection semblent faciliter la sortie de l'enfant de sa timidité. Les enfants surprotégés ont plus de risques de devenir des adultes timides chroniques.
C'est une idée très répandue, bien qu'elle soit peu précise, et presque fausse. Les personnes timides n'ont pas toujours une mauvaise estime de soi, non pas toujours un amour-propre détérioré.
Et en effet le sentiment d'avoir confiance en soi ne peut régler seul le problème de la timidité.
Par contre, la timidité finit à la longue, par altérer l'estime de soi, en accumulant échecs et frustrations. La personne peut finir par croire qu'elle n'a plus de valeur, qu'elle n'a plus de compétences, qu'elle n'a pas les moyens de ses ambitions. Dans ce cas, l'altération de l'amour-propre et de l'estime de soi, complique et entretient la timidité.
L'estime de soi est faite de quatre composantes selon les données actuelles de la littérature médicale :
* - le sentiment en confiance,
* - la connaissance de soi,
* - le sentiment d'appartenance à un groupe
* - le sentiment de compétence.
De nombreuses personnes timides souffrent d'une mauvaise estime de soi, d'une évaluation négative de leurs compétences et d'une honte vis-à-vis de leurs situations sociales. Comme une réaction défensive, elles deviennent perfectionnistes afin d'éviter les critiques, afin d'éviter d'extérioriser leur échec ou de le mettre en lumière, et attribue alors leur succès au hasard.
D'autre part, de nombreuses personnes timides tentent de geler les contacts, les rencontres sociales qui affectent leur amour-propre et leurs motivations ce qui mène à la solitude et à l'isolement.
L'assurance qui manque aux personnes timides n'est pas toujours liée au manque d'estime de soi. Plusieurs présidents américains ont été si timides, qu'ils évitaient les réunions et la prise de parole en public, cela n'a pas empêché un président américain si timide Thomas Jefferson de rédiger la déclaration d'indépendance des États-Unis, ou le président Lincoln, timide aussi, de gagner la guerre civile.
La timidité peut se manifester par des troubles somatiques. Nous connaissons l'histoire d'un roi anglais, timide, qui bégayait, qui évitait la prise de la parole en public. Cette timidité ne l'a pas empêché d'être le symbole de l'empire britannique pendant la deuxième guerre mondiale, d'être un grand roi pendant ce temps difficile avant de laisser la place à sa fille la reine Elizabeth II (la reine actuelle).
La timidité n'est pas liée directement à l'estime de soi, mais à des difficultés de communication, d'expression, de relations avec les autres. La confiance peut aider les personnes timides, la réussite sociale, la réussite professionnelle également, mais les personnes timides ont besoin d'améliorer certaines capacités à communiquer, à parler, à maîtriser leur émotivité, à apprendre comment gérer l'agressivité verbale, apprendre comment arriver à argumenter, et à détailler ses points de vue.
N'importe quelle personne peut apprendre ces compétences, peut améliorer ses propres capacités à discuter, et à communiquer. Il s'agit de surmonter une difficulté particulière, comme la prise de parole en public, ou l'expression de ses arguments. Cela revient à dire que les traitements de la timidité devraient prendre en compte plusieurs points essentiels :
-la timidité devrait être diagnostiquée le plus tôt possible, par les parents, par le corps enseignant, et puis par les médecins pour une prise en charge rapide et précoce.
-la timidité devrait être traitée rapidement avant que le comportement timide puisse altérer l'estime de soi chez l'enfant, ou chez l'adulte.
-la timidité devrait être traitée avec une approche simple et multidisciplinaire : améliorer les compétences de communication, améliorer l'estime de soi, alléger l'anxiété qui accompagne parfois les situations intimidantes, chercher les solutions adaptées à chaque patient selon ses besoins.
-aider le patient à consolider ses réponses comportementales, comment réagir dans telles circonstances, comment se comporter en face de telles situations, comment affronter l'ironie et l'agression verbale des autres, comment exprimer ses idées. Le traitement comportemental et cognitif peut avoir d'excellents résultats.
-encourager l'expression des enfants, l'expression directe comme la prise de la parole en public, ou l'expression indirecte comme la pratique des arts : musique, peinture, danse ou théâtre.
- parents attention, il vous faut éviter l'intimidation avec les enfants, en privilégiant le positif, l'encouragement, et l'accompagnement à la place des menaces, punitions, et ou agressions verbales.
Timidité : Le comportement timide
Les timides peuvent avoir des problèmes différents de comportement, généralement peu avoués. Cependant les personnes timides utilisent des formules pour indiquer ce comportement comme : (je suis renfermé), (je suis fait comme ça), (j'hésite)
Il s'agit le plus souvent, de formules de défense pour se protéger devant les situations intimidantes. Le problème c'est que ces réflexes de blocage d'émotion apparaissent dans les situations où au contraire, le timide est invité à communiquer davantage et à montrer sa capacité à dire ou faire.
Dans les études des années 70, 40 % des gens qui participaient aux études relatives à la timidité, se déclarent chroniquement timides, et 15 % se décrivaient comme timides dans certaines situations, 5 % seulement des répondants se considéraient comme non timides.
Les chiffres semblent en nette augmentation, dans les années 2000, 50 % des participants aux études relatives à la timidité se déclarent timides chroniques. Le sujet le plus intimidant selon ces études était : l'étranger, l'autorité, les personnes du sexe opposé, et les interactions sociales.
Ces études montrent également que les timides subissent le fardeau de la timidité : ils séduisent moins, ils draguent moins, ils sont plus célibataires, leur expression verbale et non verbale est plus pauvre.
Les personnes timides rapportent des pensées négatives au sujet d'eux-mêmes, en se considérant comme inhibés, maladroits, peu amicaux, incompétents, et non attirants sexuellement. Il se voit également comme des personnes moins avantagées physiquement.
10 à 20 % des personnes timides manquent de compétences sociales essentielles comme la capacité de répondre aux questions posées d'une façon adéquate ou de participer à une conversation, et exhibent des difficultés par ex : en évitant de regarder l'autre, en se conduisant nerveusement ou en évitant toute expression faciale.
Sur le plan de la séduction, les timides évitent le contact avec les personnes du sexe opposé, évitent le contact visuel, et parfois, ils évitent la séduction.
Les études démontrent que la timidité chez les femmes ne pose pas réellement un problème sur le plan de la séduction, les hommes acceptent facilement ce comportement. Les hommes semblent porter entièrement le fardeau culturel de la timidité en ce qui concerne les rencontres hétérosexuelles. Un homme timide est considéré comme peu séduisant, peu attirant.
Bien que les personnes timides soient perçues comme des personnes autoritaires et peu amicales, les études confirment qu'il s'agit d'une fausse impression. La personne timide n'est pas réellement regardée par les autres avec hostilité.
Les personnes timides sont extraordinairement sensibles aux réactions négatives des autres, toute réaction négative est considérée comme une menace, qui entraîne une rumination (analyses répétées de la même idée) et anxiété. Cela peut se traduire par un dysfonctionnement sexuel social comme la difficulté de rencontrer ou de faire évoluer une relation, et parfois par des difficultés érectiles chez l'homme ou une inhibition orgasmique.
Les timides sous-estiment leur capacité à faire face aux situations sociales, sont pessimistes, n'attendent jamais une réponse favorable, et utilisent parfois la timidité comme une excuse de leur échec, ou pour leur évitement.
Les hommes timides se mettent en couple plus tard que leurs pairs, ou ont des mariages moins stables. Ils disent qu'ils ont plus de problèmes à se réaliser que leurs pairs non timides. Ils évitent les situations où ils seront évalués.
D'autre part, la timidité engendre des conséquences négatives importantes : plus de problèmes de santé liés au manque de réseau social et de soutien, moins de réalisation professionnelle ce qui entraîne un niveau socio-économique plus bas que les autres.
En cas de timidité chronique, l'isolement social mène à la solitude, accompagné de son cortège de maladies psychologiques comme l'anxiété ou la dépression.
Le pourcentage des adultes américains souffrant de timidité en tant que problème réel est de 50 % actuellement. Les chiffres en France semblent refléter le même pourcentage : une personne sur deux souffre de timidité.
Dans les études des années 70, 40 % des gens qui participaient aux études relatives à la timidité, se déclaraient chroniquement timides, et 15 % se décrivaient comme timides dans certaines situations, 5 % seulement des répondants se considéraient comme non timides.
Les chiffres semblent en nette augmentation. Le sujet le plus intimidant selon ces études était : la personne étrangère, l'autorité, les personnes du sexe opposé, et les interactions sociales.
Cependant il est difficile d'avoir des chiffres concernant la timidité seulement, la plupart des personnes interrogées souffrent de timidité et de conséquences comme l'anxiété ou la phobie sociale. D'autre part les personnes timides peuvent avoir un comportement à risque impliquant abus de substance ou consommation alcoolique. Les personnes souffrant d'une timidité chronique peuvent avoir d'autres maladies mentales.
Il est utile de distinguer la timidité de l'introversion bien que ces deux comportements soient parfois liés. Les introvertis préfèrent simplement des activités solitaires aux activités sociales sans craindre pour autant les rencontres sociales ou les relations avec les autres, sans craindre d'exprimer leur pensée ou émotion. Bien que la majorité des timides soit introvertie, il existe des extravertis timides et qui ont un comportement social tout à fait ouvert mais qui souffrent mentalement au moment d'exprimer leurs émotions ou leur pensée.
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