Encyclopédie: santé mentale

Timidité et communication

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Timidité et communication

La timidité pose de nombreux problèmes : isolement, difficulté à élargir son réseau social, mais la difficulté de communiquer est le problème crucial.
La communication est une exigence dans n'importe quelle société, communiquer pour s'exprimer, pour échanger, pour défendre ses intérêts et revendiquer ses besoins, pour réussir dans sa profession et pour tisser des liens interpersonnels.

 

 

Langage du corps


Les personnes timides négligent parfois l'importance du langage du corps, un élément essentiel dans toute communication.
Le sourire est le début d'une bonne communication, le salut courtois accompagné d'un poignet de main ou par d'autres signes de civilité selon les cultures. L'important est d'apaiser et de rassurer la personne en face et de montrer sa disponibilité et son ouverture d'esprit.
Vous pouvez vous pencher légèrement en avant pour écouter les autres, cela exprime votre intérêt à ce qu'ils communiquent.
Maintenir le contact visuel, la communication n'est pas une séance de psychothérapie où l'on parle avec soi même, c'est un échange. Le contact visuel ne doit pas être absent, il est indispensable d'encourager l'autre à continuer sa communication. Ce contact ne doit pas être insistant ou agressif, mais neutre et bienveillant.
Pendant la communication, il est important de transmettre le message : " j'écoute, je suis intéressé, continuons ".
Quand vous vous exprimez, modérer votre tonalité, elle devrait être amicale ou neutre, une tonalité apaisée.
La conversation idéale est un échange d'idées et non pas un duel de culture, de tonalité ou d'éloquence.

 

 

 

 

Commencer une conversation


Commencer une conversation peut être une tâche pénible pour une personne timide en raison des craintes, des hésitations provoquées par le comportement timide.
Si vous voulez commencer une conversation, la meilleure façon est de commencer par une présentation, ou par un salut de courtoisie, suivi d'une brève discussion d'ordre général. Si vous êtes à l'aise, vous pouvez élargir la discussion ou approfondir le sujet.
La conversation est une communication prolongée, et réciproque. Quand vous commencez une conversation, attendez la réaction de l'autre. Dans certains cas, les personnes en face évitent la conversation par manque de temps, ou par timidité.
Pour commencer une conversation avec une personne inconnue, vous pouvez commencer par un bonjour, ou par un commentaire anodin concernant le temps ou le lieu.
Commencer une conversation n'est pas un risque majeur à prendre, c'est un risque mineur. Vous pouvez échouer plusieurs fois avant de réussir, cela reste sans conséquences réelles.
Vous pouvez engager la conversation sous forme de question ou de commentaires. Vous attendez la réponse de l'autre pour voir s'il exprime l'envie de s'engager dans cette conversation ou pas.
Engager la conversation signifie écouter, et déchiffrer soigneusement l'information transmise. Vous pouvez répondre à ces informations, ou rebondir. Écouter est la moitié de toute conversation équilibrée.
Engager la conversation est un signe de forte personnalité, d'une aisance sociale. N'hésitez pas à imiter le comportement de ces personnes, vous allez remarquer qu'ils sont optimistes, généralement généreux en compliments. La conversation sociale n'est pas un concours de sincérité, mais de courtoisie et de savoir-vivre. La sincérité joue un rôle moins important dans ce genre de conversation que la courtoisie, l'écoute, et l'échange.
Éviter l'humour quand vous commencez la conversation avec des personnes que vous ne connaissez pas. Si vous voulez plaisanter, votre humour devrait être dirigé contre vous-même, vous pouvez vous moquer de vous-même, de vos difficultés. Ne comptez pas vous moquer des autres, ou de faire humour aux dépens des personnes que vous ne connaissez pas. L'humour est un échange intime.
Éviter l'ironie quand vous engagez la conversation, l'ironie peut être le prologue d'une agressivité verbale, ou d'un duel inutile.
Vous pouvez améliorer votre capacité de converser, en pratiquant un apprentissage régulier. Préparer une liste de commentaires, de questions d'ordre général à poser, d'événements sociaux à mémoriser.
Vous pouvez utiliser plusieurs formules au début de votre conversation. Vous pouvez demander une réponse précise en posant des questions du genre : d'où venez-vous ? Ou une réponse imprécise en posant des questions du genre : qu'est-ce qui vous amène dans notre ville ?
Vous pouvez alterner les questions qui exigent des réponses précises avec les questions qui proposent des réponses imprécises.

 

 

 

 

La discussion et les arguments


C'est un art utile de savoir gérer les conflits de point de vue. Tout d'abord, il faut admettre qu'une divergence de vue ne signifie pas désaccord, et ne doit pas mener à un conflit.
L'argument pendant la discussion ne devrait pas être agressivité, mais un point de vue argumenté.
Présenter vos arguments sans agressivité, sans esprit hautain, cherchant toujours à écouter l'autre, et à comprendre son point de vue.
Convaincre n'est pas vaincre, convaincre signifie la recherche d'une zone intermédiaire, de compromis entre deux points de vue. Le but de la conversation et des arguments est de convaincre la personne en face, et non pas de l'humilier, ou de l'agresser.
Quand vous engagez une conversation, il est préférable d'éviter les sujets relatifs à l'intime, et à la croyance culturelle, politique, ou religieuse. La foi ne se discute pas.
Modérer vos attentes quand il s'agit des relations interpersonnelles, ou d'une discussion dans une rencontre amoureuse. Les relations interpersonnelles est un jeu à deux, vous ne maîtrisez que la moitié des cartes. La personne en face peut être timide, désintéressée, ou cynique.
Éviter autant que possible les personnes agressives, toxiques, cyniques, pessimistes, car entamer une discussion avec ce genre de personne peut être un exercice pénible et inutile.

 

 

 


Solutions pour communiquer en cas de timidité


- l'humour : l'humour est toujours bienvenu dans les conversations, c'est une façon d'alléger la tension de la conversation et de réduire la portée de la situation intimidante


- le toucher : quand vous touchez quelqu'un par une poignée de main généreuse ou par une tape sur l'épaule, vous communiquez à la personne vous émotions. Le toucher est la forme de contacts humains la plus valorisante et la plus chaleureuse.

- l'écoute : quand nous sommes à l'écoute des autres, sans être indiscret bien sûr, on apprend bien des choses sur ces personnes, ce qui nous facilite par la suite, la conversation et la discussion avec les autres. Si vous êtes intimidés pendant que quelqu'un vous parle, concentrée sur votre respiration, essayez de retenir ce que la personne en face de vous raconte, écoutez-le. Vous pouvez remarquer par la suite que la réponse à trouver n'est pas toujours difficile.

- avoir des choses à dire :
la personne timide se plaint souvent de ne pas savoir quoi dire pour amorcer la discussion, en dépit de la multitude des sujets de discussion. Cependant, il est possible d'amorcer une discussion autour des événements culturels ou sociaux qui nous entourent, de ce que nous voyons à la télévision dans les journaux ou les films que nous avons regardés.
Se cultiver en lisant des livres, ou en écoutant des gens cultivés permet de maîtriser certains sujets de discussion et de posséder certains outils d'analyse et de synthèse. En ayant quelque chose à dire, il est plus simple de communiquer.

- respectez vous, respectons les autres
La personne timide peut bénéficier, en cas de bonne image de soi, de plus d'assurance pour communiquer. Bien choisir ses vêtements, bien se comporter, en se respectant et en respectant les autres permet de créer une ambiance bienveillante et moins intimidante. En témoignant d'un geste de sympathie, vous éveillez la personne en face à un sentiment d'estime. Ce message de sympathie est enregistré, obligera la personne en face à modérer son agressivité. Avec les femmes, il est préférable d'utiliser des messages de sympathie sans ambiguïté.

 

 

Références
Carducci, B. J., & Zimbardo, P. G. (1995). Are you shy? Psychology Today, 28, 34-40, ff.
McKay, M., & Paleg, K. (1992). Focal Group Psychotherapy. Oakland, CA: New Harbinger.
Zimbardo, P. G. (1977/1990). Shyness: What it is, what to do about it. Reading, MA: Addison-Wesley. Gale Encyclopedia of Mental Health, Second Edition , 2008
Kraut, R., Patterson, M., Lundmark, V., Kiesler, S., Mukopadhyay, T., & Scherlis, W. (1998). Internet paradox: A social technology that reduces social involvement and psychological well-being? American Psychologist, 53(9), 1017-1031.

 

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