La capacité de développer un rapport efficace et utile exige une bonne appréciation des complexités de comportement humain et une formation rigoureuse dans les techniques de savoir parler et savoir écouter. Pour diagnostiquer et traiter une personne malade, le médecin doit apprendre à écouter, à maîtriser une écoute active pour comprendre et apprécier les plaintes et les sentiments de son patient.
En dehors de santé mentale, les médecins n’ont pas besoin de définir la maladie. Dans la pratique de la santé mentale, la définition d’une maladie est une nécessité pertinente, et un droit pour le patient.
Le diagnostic exige une évaluation intelligente des signes décrits par le patient. En cas d’asthme par exemple, le patient se plaint de certaines difficultés respiratoires, le médecin peut distinguer par son occupation une respiration sifflante, ayant des caractères précis orientant le diagnostic vers l’asthme.
Ce n’est pas le cas dans les troubles de la santé mentale.
Les troubles de santé mentale sont diagnostiqués par les expériences subjectives du patient plutôt que par des anomalies radiologiques ou biologiques.
Le patient a le droit à une éthique médicale irréprochable
D’autre part, la maladie mentale peut avoir des conséquences juridiques. La médecine psychiatrique devrait s’armer d’éthique, et d’intelligence pour ne pas altérer la qualité de vie du patient, pour ne pas violer ses droits fondamentaux comme la liberté et l’autonomie de décision. Dans de nombreux pays, les médecins psychiatres ont été l’instrument supplémentaire dans la répression et la violation de droits de l’homme.
Le patient doit à son médecin un diagnostic capable de distinguer un trouble mental d’une maladie.
Actuellement, en médecine, le terme maladie est utilisé pour décrire les altérations des tissus, des fonctions, et des symptômes liés à la maladie. Par exemple, en cas de fracture, le patient souffre, désigne la zone douloureuse, l’examen clinique et radiologique confirme la présence d’une facture.
Le terme trouble est utilisé pour désigner des symptômes sans lésion détectable. C’est le cas en médecine psychiatrique. Le patient peut souffrir, peut exprimer ses douleurs, peut avoir un comportement inhabituel sans lésion précise identifiable. Dans le passé, les plaintes sans lésion identifiable, les symptômes sans maladie précise étaient synonymes de folie, ou d’altération de raisonnement. Le médecin psychiatre devrait éliminer une maladie organique avant de faire le diagnostic d’un trouble de sentimentale. Par exemple, un déficit de la glande thyroïde (hypothyroïdie) peut provoquer un état dépressif. Le traitement dans ce cas devrait corriger l’hypothyroïdie, et non pas traiter l’état dépressif.
Dans le domaine de la santé mentale, le patient a le droit d’être respecté, écouté, sans jugement, sans être critiqué ou blâmé. Il a le droit de bénéficier de ses droits fondamentaux de liberté et de décision, d’être protégé si besoin, et d’avoir les soins nécessaires, et le repos appropriés pour son état.
Le médecin psychiatre a le droit au respect, d’être considéré comme un expert honnête, éthique, d’avoir un accès privilégié aux informations utiles pour le diagnostic et le traitement, de diriger le processus de diagnostic, et d’être consulté avant un changement de traitement.
Le patient a le devoir de demander l’aide, d’être ouvert, honnête et sincère, de se conformer au conseil de son médecin, de suivre le traitement, et de ne pas simuler une maladie ou un symptôme.
Le médecin psychiatre a le devoir d’agir au mieux pour l’intérêt de son patient, de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour améliorer son état, de se former, de consulter les autres médecins un camp de nécessité. Le médecin psychiatre a le devoir de préserver la confidentialité des informations, et de veiller sur les intérêts fondamentaux de son patient. Le médecin psychiatre devrait agir dans la mesure du possible, sans trahir son éthique, dans l’intérêt de la société.
En médecine, et en médecine liée à la santé mentale, le médecin devrait avoir un rôle clair et précis, celui d’un expert. L’empathie est nécessaire, mais ne devrait pas modifier le rôle du médecin vers d’autres rôles comme un parent remplaçant, un ennemi, un gardien de la moralité, un conseiller. Les psychiatres ont une formation précise est une expérience particulière dans les domaines de troubles mentaux, et devrait éviter de se laisser entraîner en dehors de leurs compétences professionnelles.
Un lien efficace entre le psychiatre et son patient est caractérisé par un rapport, spontané, conscient de la sensibilité de la patiente, et capable d’encourager le développement d’une alliance thérapeutique constructive.
Ref
: Semple, David et al : Oxford Handbook of Psychiatry, 2005, Oxford University Press
Commentaires