Encyclopédie: sexologie et couple

Commencer sa sexualité

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Commencer sa sexualité

Nous soulignons que les études que nous allons citer ou utiliser comme références s'appliquent sur des garçons et des filles qui ont adopté un style de vie « à la française». Ce style de vie ne se distingue pas sur le plan de la sexualité du style de vie de l'Europe occidental et se caractérise globalement par :
Distinction totale entre sexualité et mariage
Distinction totale entre sexualité et procréation
Absence d'intérêt pour la virginité (l’hymen n'a pas de valeur)
Influence religieuse limitée ou inexistante.
Permissivité familiale relative et contrôle parental à distance.

 

État de lieu

Les enquêtes réalisées en France en 1980, montrent que 37% des garçons et 19% des filles avaient déjà fait l'amour à seize ans. À dix-huit ans, ces chiffres passaient respectivement à 50% et 35%.
En 1986, six ans plus tard, une nouvelle enquête révélait que les proportions avaient réellement augmenté, et démontrait que chez les jeunes filles de dix-huit, dix-neuf ans, 42% avaient déjà eu fréquemment des rapports sexuels, et 20% exceptionnellement.
Les études ultérieures, réalisées au début des années quatre-vingt-dix, n'ont pas montré une évolution significative, sous l'influence, sans doute, du recul de la permissivité.
Selon L'enquête ACSF conduite en 1991-1992, l'âge du premier rapport sexuel était de 18-19 ans ( comportement sexuel en France , page 122). L'enquête conduite en 1994 par Lagrange (page 90) fait apparaître que sur l'ensemble des 15-18 ans, il n'existe pas de grosses différences entre les garçons et les filles puisque 41 % des garçons et 41% des filles des secondes ont pratiqué la pénétration anale ou vaginale (La vie sexuelle en France, Lavau, 2002, page 49)

Lorsque l'on s'intéresse à l'évolution de la sexualité des adolescents depuis une trentaine d'années, on constate trois faits majeurs :
- les jeunes ont des relations sexuelles de plus en plus tôt,

- les attitudes changent plus rapidement chez les filles que chez les garçons,

- les différences de comportement sont de moins en moins sensibles entre les milieux sociaux.

 

Le rôle de la famille

Le rôle de la cellule familiale est important : les rapports sexuels précoces sont plus fréquents lorsque la famille est désunie. Il existe une corrélation entre la réussite scolaire et précocité sexuelle : plus l'adolescent a du succès à l'école, moins précoces seraient les rapports sexuels.
Deux raisons peuvent expliquer ce constant :
- L'investissement fort dans la scolarité s'exerce aux dépens d'autres intérêts,
- La prudence : l'investissement scolaire rend les élèves plus sensibles aux dangers des maladies vénériennes et aux grossesses non désirées.

A quel âge le premier rapport sexuel ?
Cette question est fréquente, posée par les parents, les adolescents et par de nombreux intervenant du corps social ou du corps médical. Les études montrent que l'âge du premier rapport sexuel ne cesse de diminuer, si l'âge moyen est actuellement de 15-17 ans, de nombreuses questions sanitaires, judiciaires et scolaires méritent une réponse.

 

Pas de réponse unique sauf la maturité

Il n'existe pas un âge conseillé pour le premier rapport sexuel, car chaque adolescence est une étape de vie gouvernée par l'environnement social, culturel, et par la maturité de chacun. La question n'est pas l'âge du premier rapport sexuel mais la maturité des adolescents impliqués dans l'activité sexuelle.

La maturité sexuelle


C'est la capacité d'une personne à s'engager dans une relation sexuelle.
Du point de vue médical, la maturité sexuelle est liée à la biologie, et donc à la puberté. Une fille de 14 ans, ayant ses règles possèdent toute les possibilités pour avoir une relation sexuelle coïtale (avec pénétration). Cependant cette puberté ne signifie pas que la sexualité est conseillée à cet âge car la sexualité implique d'autres facteurs liés à la société (étude, grossesse, parents, etc.)

Du point de vu légal, un adolescent peut disposer de son corps à l'âge de 15 ans pour avoir des relations sexuelles. Cette limite d'âge est partagée dans la plupart des pays européens. Cependant il s'agit d'une limite empirique, sans justification scientifique mais de bon sens.

Du point de vue sexologique, l'approche est différente. Elle tente de répondre à la question que les autres approches ne traitent pas : selon quels critères une personne est mature pour s'engager dans une relation sexuelle sans que cette relation soit nuisible à sa santé mentale ou sa sexualité future.

"Etre mûr" suppose :
Ne pas chercher à vouloir à tout prix ne pas être en retard ou faire comme les autres. Le rôle des parents est d'expliquer que chacun a une vie différente et un parcours différent, et que chaque adolescent doit être à l'écoute de son propre corps.
Bien choisir le partenaire, et ne pas se contenter de l'occasion qui se présente.
Être informé sur la contraception et les moyens de se prévenir des maladies sexuellement transmissibles.
Sentiment d'appartenir à son sexe biologique : ce sentiment implique l'acceptation de son sexe, et des caractéristiques psychiques associées à son sexe.
Admettre les composantes masculines et féminines : c'est une question de maturité générale permettant à une fille d'exprimer sans féminité sans adopter une fonction défensive vis - à vis des garçons, et vice versa. C'est à dire en acceptant que les garçons ne sont pas sales ou violents ou que les filles ne sont pas toutes des colériques par exemple.
Investissement érotique et intimité : C'est la capacité d'avoir une relation affective et corporelle avec l'autre, la capacité d'admettre une fusion (intimité). Le refus de la nudité ou de la relation sexuelle dans son intégralité est un signe d'immaturité sexuelle.
Capacité de comprendre les multiples aspects de l'érotisation et de la relation sexuelle. Cela implique pour une fille de comprendre que « l'aspect violent » de la pénétration n'est pas agressivité mais un réflexe biologique par exemple. Un garçon doit apprendre à canaliser sa force physique et sa violence.
Admettre que les relations émotionnelles et sexuelles sont les mêmes ; la présence d'une distinction entre aimer et faire l'amour est un signe d'immaturité sexuelle.
Comprendre que la sexualité est une satisfaction des besoins affectifs et psychologique et prendre sa distance avec les aspects défensifs de la sexualité comme la peur ou la tension.

Conclusion :
- Il n'existe pas d‘âge pour commencer sa sexualité, mais une condition : la maturité.
- Le problème sexuel de l'adolescent est inséparable de son développement personnel et dépend en grande partie de l'évolution culturelle des mœurs de chaque époque.
- Il est important d'avoir la capacité de comprendre les multiples aspects de l'érotisation et de la relation sexuelle. Cela implique pour une fille de comprendre que « l'aspect violent » de la pénétration n'est pas agressivité mais un réflexe biologique par exemple. Un garçon doit apprendre à canaliser sa force physique et sa violence. Le refus d'une fille doit être interprété comme un refus et non pas comme une hésitation. Le NON doit être respecté.
- La sexualité est un acte sérieux, les tribunaux peuvent inculper et juger les adolescents et les mineurs pour viol ou agression sexuelle, même à l'âge de 13 ou 14 ans.

 

 

 

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