Encyclopédie: sexologie et couple

Honte des régles et sexualité

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Honte des régles et sexualité

La honte menstruelle augmente les difficultés dans la sexualité, et rend l'expérience sexuelle, la prise de décision, et la satisfaction sexuelle réduite.

De nombreuses études ont souligné la présence d'un lien entre honte menstruelle et honte du corps, et l'image de soi. Lewis (1971) a fait la distinction entre honte et culpabilité. La culpabilité reflète une sensation d'avoir fait quelque chose de mauvais, la honte ne se concentre pas sur l'acte mais sur soi même, on est quelqu'un de mauvais. Ce n'est pas seulement l'acte d'avoir ses règles qui est sale, la jeune femme qui a ses règles devient sale.

Cette étude résume que la honte de la menstruation peut influencer les sensations de la femme au sujet de son corps, la honte au sujet de menstruation peut être en rapport avec l'objectivation de femmes de leurs propres corps (Roberts, 2004). L'objectivation a été définie comme le processus de voir une personne et son corps comme une chose consommable par les autres. Roberts (2002) pense que les femmes en face de la menstruation se voient comme des corps objets.

Honte du corps et prise de décision sexuelle

La honte du corps peut influencer le comportement social ou sexuel (Lutwak 1997) sous le poids de la peur de l'évaluation sociale négative.

La honte mène à se sentir dévalorisé, les individus qui éprouvent la honte souhaitent disparaître. L'action d'éviter cette honte peut engendrer un comportement sexuel à risque (Cooper 2003).

L'action d'éviter pourrait mener une femme à éviter des situations sexuelles dans lesquelles elle peut être vue ou jugée, réduisant ainsi ses expériences sexuelles.

Les femmes insatisfaites de leur corps réduisent leur activité sexuelle, et semblent craintives au sujet de situations sexuelles dans lesquelles leur corps peut être vu (Ackard 2000). Quand une femme se voit comme objet sexuel, elle perd l'intérêt pour les aspects physiques du sexe (Roberts 2004).

Quand une femme craint l'évaluation sociale négative, elle redoute les jugements de son partenaire aussi. Craignant l'évaluation sociale négative elle se critique et peut limiter le plaisir tiré de ces expériences sexuelles (Wiederman, 2001). En même temps, les femmes qui jugent leur corps comme objet, rejettent ce corps et s'éloignent de ses besoins (Fredrickson 1997), elles perdent le désir sexuel. Les femmes souffrant d'insatisfaction de leur image du corps étaient capables de pratiques comme la fellation et n'acceptent pas le cunnilingus, et ont un début tardif de masturbation (Wiederman 1997).

Une femme qui éprouve une honte de son corps peut trouver difficile de le protéger d'infection et des grossesses involontaires. En conséquence, la honte du corps pourrait présenter un risque sérieux à bien-être sexuel.

Selon de nombreuses études, la honte menstruelle peut réduire l'activité sexuelle. La honte menstruelle est associée à une diminution du nombre des expériences sexuelles et une augmentation du comportement sexuel à risque. Les femmes souffrant d'une honte menstruelle ont une honte de leur corps et se montrent réservées au sujet de leur participation à l'activité sexuelle, et tentent d'échapper à cette honte en évitant les rencontres.

Les femmes qui choisissent d'éliminer la menstruation par l'usage des contraceptifs de type progestéronique semblent réduire ainsi leur honte menstruelle, alors que la menstruation peut devenir une expérience habituelle chez certaines, en réduisant la fréquence de la menstruation, les femmes peuvent avoir une honte plus prononcée en cas de retour de la menstruation. Chez les femmes ayant arrêté ce genre de contraceptif, la honte menstruelle et l'insatisfaction de l'image du corps sont plus nombreuses (Johnston 2003). Cette honte peut désavantager leurs sexualités.

Si la honte du corps est associée à la passivité sexuelle et au comportement sexuel à risque, la socialisation qui réduit la honte pourrait encourager la bonne santé sexuelle, il est utile d'encourager les femmes à se sentir « confortables » avec leur menstruation et leurs corps, l'absence de honte peut augmenter la satisfaction sexuelle féminine.

Il semble toutefois, selon Roberts (2004) que la honte menstruelle et l‘objectivation du corps diminuent avec l'âge.

Références :
Cooper, M. L., Wood, P. K., Orcutt, H. K., & Albino, A. (2003). Personality and the predisposition to engage in risky or problem behaviors during adolescence. Journal of Personality & Social Psychology, 84(2), 390-410.

Johnston-Robledo, I., Ball, M., Lauta, K., & Zekoll, A. (2003). To bleed or not to bleed: Young women's attitudes toward menstrual suppression. Women & Health, 38(3), 59-75.

Roberts, T. A., & Gettman, J. Y. (2004). Mere exposure: Gender differences in the negative effects of priming a state of self-objectification. Sex Roles, 51(1/2), 17-27.

Roberts, T. A., Goldenberg, J., Power, C., & Pyszczynski, T. (2002). Feminine protection: The effects of menstruation on attitudes towards women. Psychology of Women Quarterly,26(2), 131-139.

 

 

 

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