Encyclopédie: sexologie et couple

Couples homo satisfaits

 femmes bonheur

Couples homo satisfaits

Les études suggèrent que les couples lesbiens et les couples homosexuels ressemblent largement aux couples hétérosexuels. On peut parler de particularités, sans pouvoir parler de réelle différence. Ces particularités concernent la satisfaction dans la relation, la résolution des conflits, les pratiques sexuelles, et la monogamie.

 

La satisfaction de la relation

Pour les partenaires hétérosexuels, et LGBT, la satisfaction de la relation est élevée au début de cette relation, et diminue au fil du temps. Les couples lesbiens et homosexuels suivent la même loi. La satisfaction de la relation diminue plus rapidement que ne le pensent généralement les personnes impliquées dans le couple. Dans ses études, Kurdek (1994) a trouvé que les facteurs de satisfaction d'une relation sont identiques dans les différents couples, et agissent de la même façon. Ces facteurs agissent sur l'expression émotionnelle dans la relation, sur l'attirance, puis sur l'attachement et sur la prise de décision. La qualité de la relation diminue, l'attachement devient fragile, la prise de décision devient de plus en plus compliquée. En étudiant la qualité relationnelle dans les couples cohabitant depuis 10 ans, les couples lesbiens ont montré une satisfaction de la relation plus élevée en moyenne que les couples hétérosexuels et homosexuels. Cependant, la durée de cohabitation augmentant s'accompagne d'une diminution de la satisfaction de la relation (par rapport au début de la rencontre).

Les personnes LGBT font face aux mêmes défis que les couples hétérosexuels, et doivent affronter des défis supplémentaire : (Otis et al. 2006, 86) comme :

    - comment négocier l'identité lesbienne ?
    - Quand et comment afficher leurs relations aux autres ?
    - comment développer une intimité saine ?
    - Comment créer un couple sans modèle, et comment partager les rôles au sein du couple.

Une autre différence majeure, les couples hétérosexuels bénéficient d'un soutien social, familial et institutionnel, les couples gays et lesbiennes sont parfois l'objet de préjugés et de discrimination (Peplau et al . 1996, 268 ). Les couples lesbiens et gais doivent composer avec le stress créé par l'homophobie, par les préjugés et par la discrimination. Dans certains cas, intérioriser l'homophobie finit par altérer l'estime de soi et avoir une image négative de la vie de couple et de son partenaire. Les niveaux plus élevés de stress sont associés à une mauvaise qualité de la relation dans les couples LGBT (Otis et al . 2006) . Malgré les contraintes et le manque de soutien, les couples LGBT affichent une bonne satisfaction de leurs relations équivalente à celle rapportée par les hétérosexuels mariés (Kurdek 2005).

Les partenaires de même sexe bénéficient du confort attaché au lien avec le même genre, souvent accompagné de sentiment d'égalité. Contrairement aux croyances stéréotypées, les couples de même sexe (homme ou femme) ne s'attribuent pas généralement le rôle de "mari" ou "épouse" dans la division du travail domestique ; ainsi, ils sont plus susceptibles que les couples hétérosexuels de parvenir à une répartition équitable des tâches ménagères, à gérer les différents intérêts, la carrière et le travail (Kurdek 2005) .

Mais les couples de même sexe ne sont pas sans violence. Dans l'étude de Bartholomew et al 2008, la violence psychologique est presque constante dans les couples LGBT, 33 % des couples LGBT subissent un abus physique et 10 % déclarent été violés en couple. La violence dans les relations homosexuelles est moins susceptible d'être signalée à la police parce que certains gays ne veulent pas être " démasqués ".


Résolution des conflits

Dans les couples hétérosexuels, comme dans les couples LGBT, les sujets de conflit les plus fréquents sont : argent, affection, sexualité, critique, comportement et tâches ménagères (Kurdek 2004). Il existe une certaine différence entre les couples de même sexe et les couples hétérosexuels dans leur façon de résoudre les conflits. Dans une étude, les chercheurs ont filmé des gay, lesbiennes et hétérosexuels en train de discuter des problèmes dans leurs relations, les partenaires gais et lesbiennes ont commencé leurs discussions de façon plus positive, ils ont maintenu un ton plus positif tout au long de la discussion largement plus que les partenaires des couples hétérosexuels (Gottman et al. 2003).

D'autres recherches ont montré que, par rapport aux hétérosexuels mariés, les partenaires de même sexe se soutiennent, et sont plus susceptibles de proposer des solutions et des compromis que les partenaires hétérosexuels (Kurdek 2004). L'égalité de genre et l'absence de modèle pré-établi peuvent expliquer la fréquence des compromis dans les couples de même sexe.


Monogamie et sexualité

Comme beaucoup de femmes hétérosexuelles, la plupart des femmes homosexuelles déclarent préférer les relations stables, monogrammes, et précise que ce genre de relation est plus satisfaisante sexuellement et émotionnellement.

La tendance des hommes gais à s'impliquer dans des relations sexuelles occasionnelles avec des partenaires multiples est une réalité statistique. Les homosexuels déclarent avoir des relations sexuelles plus décontractées que les hétérosexuels, c'est-à-dire moins de fidélité et moins de monogamie (Mathy , 2007). Cette préférence pour le sexe occasionnel est importante au début de la vie sexuelle puis ensuite les statistiques changent : une majorité d'hommes gais préfère les relations à long terme. (Green et al . 1996 ) .

La tendance à s'engager dans des relations occasionnelles est actuellement en nette augmentation dans les populations homosexuelles comme dans les populations hétérosexuelles. De plus dans la population homosexuelle, la fluidité sexuelle joue un rôle supplémentaire. Car l'attirance pour le même sexe peut être partielle ou temporaire. Une femme peut avoir un moment d'hésitation sur son orientation sexuelle, s'impliquant à la fois dans des relations lesbiennes, et dans des relations hétérosexuelles. Elle peut même développer une double vie. Les hommes gais peuvent avoir également une double vie, avoir femme et enfants. L'orientation sexuelle favorise d'une façon ou d'une autre l'infidélité dans les couples homosexuels en général. Cependant après une période de flottement, quand la personne détermine son orientation sexuelle, le pourcentage d'infidélité dans les couples homosexuels se réduit.

Une femme par exemple impliquée dans une relation émotionnelle et sexuelle avec un homme, se sent attirée à une femme rencontrée pendant un séjour estivalier au bord de la mer. Pour répondre à cette attirance, elle va rompre avec son compagnon, et s'impliquer dans une relation émotionnelle et sexuelle avec la femme rencontrée pendant les vacances. À ce titre, elle est infidèle vis-à-vis de son compagnon. Ce genre de changement d'orientation sexuelle, s'accompagne généralement d'infidélité, peut expliquer le pourcentage d'infidélité dans les couples homosexuels. Cette femme, peut découvrir, après un moment passé avec une autre femme, qu'elle n'était pas lesbienne, que l'expérimentation homosexuelle ne semble pas satisfaisante pour elle. Elle quitte le couple lesbien pour rejoindre son couple hétérosexuel, dans un deuxième geste d'infidélité.

Les hommes hétérosexuels comme les hommes gais s'engagent plus dans des relations sexuelles occasionnelles que les femmes lesbiennes ou hétérosexuelles. Les hommes gais rencontrent leurs partenaires de plus sont plus par Internet. Dans son étude, Ogilvie et al (2008), les hommes homosexuels ont eu 10 partenaires sexuels durant l'année, une majorité relative de ces hommes déclare en 2008 avoir eu des rapports sexuels sans préservatif.

Bien que la majorité des infections par HIV dans le monde se produise par la sexualité hétérosexuelle en Occident. C'est l'homosexualité masculine qui constitue le risque de transmission le plus élevé pour l'HIV (Center of Diseases Control and Prevention 2005). Les rapports sexuels lesbiens ont un faible taux de risque d'HIV sauf quand la femme s'implique dans des relations hétérosexuelles et homosexuelles à la fois.

 

Références

    - Bartholomew, K., K. V. Regan, M. A. White, and D. Oram. 2008. Patterns of abuse in male same-sex relationships. Violence and Victims 23:617-37.
    - Kurdek, L. A. 2003. Differences between gay and lesbian cohabitating couples.Journal of Social & Personal Relationships, 20(4), 411-436.
    - Otis, M. D., S. S. Rostosky, E. D. B. Riggle, and R. Hamrin. 2006. Stress and relationship quality insame-sex couples. Journal of Social and Personal Relationships 23:81-99.
    - Gottman, J. M., R. W. Levenson, C. Swanson, K. Swanson, R. Tyson, and D. Yoshimoto. 2003.Observing gay, lesbian, and heterosexual couples' relationships: Mathematical modeling of conflict interaction. Journal of Homosexuality 45:65-91
    - Green, R. J., J. Bettinger, and E. Sacks. 1996. Are lesbian couples fused and gay male couples disengaged? In Lesbians and gays in couples and families, ed. J. Laird and R. J. Green, 185-230.San Francisco: Jossey-Bass
    - Ogilvie, G. S., D. L. Taylor, T. Trussler, R. Marchand, M. Gilbert, A. Moniruzzaman, and M. L. Rekart. 2008. Seeking sexual partners on the Internet: A marker for risky sexual behaviour in men who have sex with men. Canadian Journal of Public Health 99:185-89.
    - Mathy, R. M. 2007. Sexual orientation moderates online sexual activity. In Online Matchmaking ed.

 

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