Le masochisme est un terme appliqué à un trouble sexuel spécifique mais l'utilisation de ce terme est parfois plus générale. Ce trouble sexuel implique plaisir et excitation produits par la douleur infligée par les autres ou par soi.
Masochisme : la jouissance au bout de la souffrance
Le masochisme est une déviance sexuelle, une paraphilie qui fait de la souffrance, des sévices, ou de l'humiliation une condition pour accéder à la satisfaction sexuelle.
Reposant sur l'érotisation de la douleur, le masochisme entretient avec le sadisme, ou la satisfaction sexuelle est conditionnée par la douleur de l'autre, des liens intimes. Souvent, les deux pulsions coexistent chez le même sujet, étroitement intriquées, réalisant ce qu'on appelle le sadomasochisme. Le masochisme désigne un goût de la souffrance, de la soumission, de l'avilissement, de l'infériorité envers son partenaire sexuel. C'est une inclination fréquente en sexualité, et dans les couples.
Origine du terme masochisme
Ce trouble à l'enfance ou à l'adolescence se présente comme un trouble chronique. Le masochisme est la seule paraphilie où un pourcentage élevé des femmes est impliqué (5 % masochistes sont des femmes). Le terme vient du nom d'un écrivain autrichien de dix-neuvième siècle : Leopold von Sacher-Masoch dont les romans ont exposé la coalition sexe - douleur.
C'est en référence à l'écrivain autrichien Sacher Masoch, qui dans son œuvre a décrit cette déviance sexuelle, que le terme masochisme a été proposé. Le fameux roman de Masoch, "a Vénus à la fourrure" est l'exemple littéraire les plus marqué de cette pratique.
Le terme masochisme est un néologisme inventé par docteur von Krafft Ebing dans son livre psychopathia sexualis en 1886 en décrivant certaines perversions, les considérant comme des perversions pathologiques.
Les formes et les pratiques sexuelles de masochisme
le masochisme peut prendre plusieurs formes, tous les degrés étant possible entre la recherche d'une souffrance à composante morale ou psychologique, jusqu'à l'exigence de véritables mises en scène avec déguisement et rituel, en passant par des pratiques de sévices physiques comme la flagellation, la violence physique, et les mutilations. Il convient de distinguer les simples tendances masochistes qui ne constituent pas nécessairement une paraphilie, de la véritable paraphilie où la jouissance sexuelle est exclusivement conditionnée par la douleur.
Il existe plusieurs formes de masochisme :
* 1 -la souffrance : le masochisme est une souffrance érotisée. Le masochiste est attaché à son partenaire, car il ne peut infliger à lui-même sa douleur, car il ne peut accéder à la satisfaction sans la présence d'un partenaire sadique, ou coopératif.
* 2 -le masochisme dans les relations complexes
La réalité des liens entre le sadique et le masochiste est complexe, englobant des situations de domination, de dépendance, de dialogue, témoignant d'une réelle relation humaine profonde, complexe, ritualisée, et parfois perverse. Dans ce cas, masochisme peut servir à lever les inhibitions, en réalisant un transfert du désir sexuel vers l'autre. Ainsi, une femme dominée par son partenaire, peut accepter des pratiques sexuelles car elle est forcée, sans volonté. Elle ne pouvait à aucun cas accepter ces pratiques sexuelles en dehors de cette soumission, sa culpabilité ne lui permettait pas.
* 3 - Le masochisme dans les jeux sexuels sadomasochistes
Il s'agit de jeux érotiques, utilisant la mise en scène, des accessoires, des uniformes, du cuir, des fous et et d'autres. Ces jeux sont ritualisés, gouvernés par un consentement éclairé, entre deux personnes, définissant les rôles, les limites, la durée et le but. Ces jeux ne sont pas forcément violents.
Les actes masochistes incluent la privation de mouvement à travers l'usage de menottes, cages, chaînes et cordes. Autres actes et fantasmes en rapport avec le masochisme sexuel incluent la réception d'une punition, en donnant une fessée, fouetter, brûler, battre, chocs électriques, coupure, viol et détérioration. L'humiliation psychologique et dégradation peuvent aussi être impliquées.
Le comportement masochiste peut se produire aussi dans le contexte d'un jeu de rôles. Par exemple, un sadique peut jouer le rôle de professeur et un masochiste peut jouer le rôle d'étudiant ou esclave volontaire, en coupant, ou en brûlant.
Les actes masochistes peuvent refléter une soumission sexuelle ou psychologique de la part du masochiste. Ces actes peuvent varier d'un comportement relativement sans risque à des comportements physiquement et psychologiquement dangereux.
Le masochisme et la psychanalyse
Freud fut le premier à élucider, sur le plan clinique théorique, le syndrome sadomasochiste, considérant que les racines de ces déviances plongées dans les perturbations de l'enfance, de la constitution de la personnalité, et de la maturation. En face de ces perturbations, la personne répond par une forme de culpabilité, ou par des pulsions agressives contre lui-même. Pour Freud, le masochisme est une tendance pulsionnelle de la vie psychique, une déviation dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance. Freud écrit plusieurs forment de masochisme :
1. -masochisme moral : sentiment de culpabilité inconscient, besoin de punition, répétition des situations pénibles, humiliation.
2. -masochisme érogène : soumission totale, acceptation de mutilation, et de destruction. C'est déviation sexuel peut exister sous une forme d'auto masochisme comme une punition dans la punition, fréquente dans les communautés fermées (prison, couvrant, armée)
3. -masochisme féminin : il s'agit d'une plus longs de la mort, dirigée contre le sujet lui-même, sans agressivité contre soi, ni auto masochisme. À partir de ce concept de masochisme féminin, Freud va élaborer sa théorie sur la bisexualité qui constitution lui est l'origine de la déviance masochiste.
Dans le sens général, le masochisme fait référence à toute expérience d'avoir un plaisir ou une satisfaction suite à une douleur infligée. L'étude psychanalytique tente d'expliquer ce trouble par une agression devenue intime, sur soi - même, quand une personne se sent trop coupable incapable d'exprimer sa douleur vers l'extérieur.
Diagnostiquer une paraphilie (déviance sexuelle) exige de mettre en évidence un comportement déviant, périodique, intense, éveillant des sensations sexuelles, ou des fantasmes, pour arriver à une satisfaction sexuelle sur une période de six mois minimum.
Réf:
1. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4th ed. Washington: American Psychiatric Association, 1994.
2. Masters, William H., Virgina E. Johnson and Robert C. Kolodny. Human Sexuality. Harper Collins Publishers, Inc., 1992.
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