Encyclopédie: sexologie et couple

Femmes et pornographie

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Femmes et pornographie

Des études déjà anciennes comme celle de Weisskirch 2004 montrent que les jeunes sont de grands utilisateurs d'Internet pour visionner des produits pornographiques ou pour se lancer dans des discussions à caractères sexuels. Il est même possible de noter que les adolescents américains classent trois centres d'intérêt selon l'ordre suivant : les amis, la pornographie, puis la musique.

 


Les femmes et la porno
Les études sur la consommation pornographique parmi les femmes sont rares, une étude hollandaise a été publiée en 2001 sur ce sujet. Les études sur les motivations des femmes, leurs avis sur la pornographie sont très peu nombreuses (Brown, 2000).
De rares études ont tenté d'associer examiner le visionnage des programmes sexuellement orientés et des aux attitudes sexuelles plus libérales, ou avec les expériences sexuelles de plus en plus précoces et approfondies parmi les adolescents (études de Brown & Newcomer,1991 ; Calfin, Carroll, & Shmidt,1993 ; Kalof,1999 ). Ces conclusions proposent que les spectateurs modulent progressivement leur comportement selon les programmes visionnés, et que les personnes qui consomment ces programmes sexuellement orientés ont une attitude plus favorable envers la sexualité (Davis & Bauserman,1993).

 

Les motivations
Cependant, les motivations de visionnage varient selon les caractéristiques de la personnalité, selon la culture, selon les attitudes négatives ou positives envers ces programmes ( Lawrence, Herold,1988).
Mosher (1988) a discuté l'idée que le choix de ces programmes est influencé aussi par les scénarios sexuels, les rêves, et les fantasmes de chaque consommateur.

 

Comment les femmes réagissent à la porno
De rares études ont tenté d'associer examiner le visionnage des programmes sexuellement orientés et des aux attitudes sexuelles plus libérales, ou avec les expériences sexuelles de plus en plus précoces et approfondies parmi les adolescents (études de Brown & Newcomer,1991 ; Calfin, Carroll, & Shmidt,1993 ; Kalof,1999 ).
Ces conclusions proposent que les spectateurs modulent progressivement leur comportement selon les programmes visionnés, et que les personnes qui consomment ces programmes sexuellement orientés ont une attitude plus favorable envers la sexualité (Davis & Bauserman,1993).
L'exposition à des programmes sexuellement orientés n'affecte pas les gens de la même façon. Steele et al (1999) ont montré que l'identité adolescente est plus affectée par ces programmes que l'identité adulte. Ward et Rivadeneyra (1999), ont trouvé que les gens qui aiment regarder les comédies et les drames consomment plus de programmes sexuellement orientés que les autres.


Les facteurs personnels peuvent influencer le traitement cognitif et émotif des stimuli sexuels (Newhagen, 2000). Janssen et Bancroft (2000) ont souligné que ces programmes sont consommés selon la personnalité, et l'inhibition des hommes, mais Pearson et Pollack (1997) ont trouvé le même résultat pour les femmes. Les différences entre hommes et femmes résident dans les réactions affectives et dans l'estime de soi après l'excitation due à ses programmes.

Les conclusions sont contradictoires en ce qui concerne les effets négatifs sur l'estime de soi et sur l'image du corps chez les femmes. Ceci semble en relation avec l'âge, la satisfaction du corps, fréquence d'exposition, images du corps féminin diffusées, et selon l'image de soi. Posavac, & Posavac (1998).
Les études montrent que 60% des femmes regardent ces programmes. 23% déclarent avoir regardé moins d'une fois par mois et en couple. 29% une fois par mois, et 8% une fois par semaine. La fréquence moyenne est d'une fois par mois.

Les motivations de consommer ces programmes sexuellement orientés varient aussi, mais loisir amusement et curiosité sont largement présents. Accompagner le partenaire est également citée mais c'est une motivation marginale selon la majorité des études.

Selon l'étude de Vanwesenbeeck ( Journal of Sex Research, Nov, 2001), 60% des femmes (relativement bien instruites) regardent des programmes sexuels avec une fréquence moyenne d'une fois par mois. Les motivations les plus citées sont l'amusement (en particulier parmi les plus jeunes femmes) ou la recherche des sensations érotiques (en particulier parmi celles vivant sans partenaire). Les études soulignent nettement que le rôle du partenaire n'est pas essentiel dans cette consommation même chez les femmes vivant avec un partenaire. Les études antérieures ( des années 1990, comme Lawrence & Herold1988) soulignaient le rôle initiateur des partenaires masculins.

 

Réactions des femmes
Les réactions des femmes sont variables, mais un sentiment de malaise domine, se sentir mal dans sa peau ou ne pas être satisfaite de son propre corps.
Les femmes qui regardent ses programmes montrent plus de libéralisme sexuel, plus d'intérêt pour la sexualité, plus de fréquence de masturbation. Parfois, les femmes sans partenaire consomment ces programmes aussi. Les femmes en couples consomment ces programmes en couple en général. Les femmes cherchent des sensations agréables pendant le visionnage et des informations sur d'autres pratiques sexuelles.

Les femmes ayant une bonne image de leurs corps s'amusent pendant le visionnage, les femmes insatisfaites s'amusent moins. Des corrélations fortes ont été trouvées entre fréquence de masturbation, fréquence de rapports sexuels et cette consommation
Les réactions négatives sont associées avec une image de soi insatisfaisante, dépression, aversion sexuelle, et sentiment d'insécurité.

Les études soulignent que les femmes appréciaient peu ces programmes dans le passé, mais une majorité actuelle juge ces programmes divertissants pouvant rendre la vie intime plus variée. Mais se sentir mal à l'aise continue à être une réaction répandue.

Savoir si les sensations procurées par ces programmes peuvent rendre la vie sexuelle de ces femmes plus animée, les réactions franchement positives sont présentes une fois sur dix ( 10 % des cas) seulement.

Les femmes sans problèmes sexuels (expériences sexuelles positives, haute estime sexuelle de soi, faible dépression, faible anxiété) semblent selon Vanwesenbeeck ( Journal of Sex Research, Nov, 2001 ) capables de se divertir en regardant ces programmes sans être affectées ou gênées. Les femmes sexuellement actives, vivant en solo, cherchant des sensations et des informations en regardant ces programmes semblent apprécier positivement ce genre de programmes. Elles soulignent que ces programmes attisent leur appétit sexuel, et allègent leur peur et le manque de sexualité. La bonne estime de son corps joue un rôle important dans le cas de réaction positive.

Les femmes anxieuses, avec mauvaise estime de leur corps, ou de leur désirabilité, cherchent parfois des informations dans ces programmes, mais soulignent un malaise, un inconfort, mauvaise estime de soi, et anxiété, ou irritation. Bien sur que la nature de la matière sexuellement orientée joue un rôle essentiel. Les études publiées concernent en majorité des femmes hétérosexuelles.

Toutes les études le confirment ; il n'y a aucune relation directe entre l'exposition à ces programmes et les réactions de la femme. Les réactions dépendent de l'identité personnelle de chaque femme, de son expérience, de sa culture.

 

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Lesbiennes dans les films pornos

D'une façon générale, la pornographie hétérosexuelle donne une place importante aux relations lesbiennes. Les livres, les magazines et les films montrent des relations lesbiennes afin de répondre au désir masculin et aux fantasmes masculins.

Les lesbiennes dans la porno hétérosexuelle
L'occasion d'avoir deux femmes faire l'amour a été le tabou "souvent inexploré " dans les fantasmes masculins. On peut penser que la séparation entre hommes et femmes a joué sur la naissance de cette curiosité masculine, mais actuellement, cette séparation est moins sévère, les hommes et les femmes vivent dans une mixité généralisée.


Cependant le fantasme existe selon les sondages et selon les dires des hommes, et la pornographie continue à explorer, à cultiver et à répondre ce besoin.
Les lesbiennes dans l'industrie pornographique ne sont pas vraiment bi ou homosexuelles. Ces femmes sont des actrices hétérosexuelles qui jouent les lesbiennes ; certaines ont une carrière dans le cinéma hétérosexuel, mais l'étiquette " bisexuelle" est utilisée en générale.
Esthétiquement, les lesbiennes dans la pornographie ne représentent pas la population lesbienne réelle. Certains hommes pensent que les lesbiennes ont une sexualité "intéressantes ", ou une sexualité capable de provoquer un orgasme féminin. Alors les hommes, poussés la curiosité tente de comprendre les techniques utilisées dans ces produits pour amener leur partenaire à l'orgasme.


Un autre facteur semble déterminant, le voyeurisme. Depuis la naissance du cinéma au début du siècle dernier, les relations femme -femme ont été filmées. Voir deux femmes nues, dans une excitation sexuelle, dans des positions sexuelles impudiques semblent avoir sur les hommes un effet érotique certain.
D'autres hommes hétérosexuels sont excités par le sexe lesbien parce qu'ils s'imaginent être dans le lit avec ces deux femmes, en train de profiter de cette excitation sexuelle et de cette nudité offerte.


D'autres hommes s'identifient à l'une des deux lesbiennes, en jouant le rôle de la fille active ou le rôle de la fille réceptive. Les gestes lesbiens sont pour certains hommes comme " être à l'autre côté ", dans le côté sauvage, inexpliqué du sexe féminin.
Dans le cas des hommes qui considèrent les femmes comme objet sexuel, et qui sont homophobes, ces scènes sont l'occasion de désirer sexuellement une mauvaise femme. C'est donc érotiser une femme désirable mais qui ne pose pas un problème de respect car il ne s'agit pas de femme mais d'une lesbienne qui a besoin d'un bon male pour redevenir hétérosexuelle.


La lesbienne est vue comme le défi ultime, et un homme hétérosexuel "macho" peut affirmer ainsi son hétérosexualité. De nombreux hommes aiment croire qu'une lesbienne bien " traitée au lit " peut redevenir hétérosexuelle
Le fantasme d'être avec deux femmes est aussi un signe, chez les adolescents qui voient la sexualité comme conquête, de puissance sexuelle, de désirabilité, de pouvoir. Si l'homosexualité est pensée de comme une option, elle autorise l'homophobie. En faisant homosexualité un choix, l'homophobie devient naturelle. La fascination masculine hétérosexuelle par les lesbiennes n'à rien faire avec la lesbienne comme personne, mais comme une femme, comme une image, comme objet de fantasme.
Dans 99% des films pornographiques, il existe des scènes entre femmes, et dans la plupart des cas, des films dit sexualité lesbienne sont achetés et consommés par des hommes.


Du point de vue psycho-médical:
- Les images lesbiennes dans la pornographie sont jouées par des hétérosexuelles, pour un consommateur hétérosexuel
- Le fantasme masculin de voir ou de participer à une rencontre sexuelle lesbienne est répandue, cela relève du voyeurisme, ou du désir d'explorer la sexualité féminine d'une façon différente.
- Si la consommation des ces produits est sans risque en générale, l'essentiel est de pouvoir analyser les messages, il est faux de penser qu'une lesbienne est devenue homosexuelle car elle n'aime les hommes, ou que l'homosexualité est un choix de facilité. Cela nuit à l'image des lesbiennes réelles et encourage l'homophobie.

- Il est indispensable de prendre ces produits comme un outil de divertissement, il s'agit du cinéma et non pas d'une image de la réalité. Cultiver des réactions méprisantes ou violentes vis à vis de femmes ou des lesbiennes est une erreur, toute relation humaine nécessite respect mutuel et compréhension.

- Esthétiquement, les lesbiennes dans la pornographie ne représentent pas la population lesbienne réelle.

 

Réf:
1. Brown, J., & Newcomer, S. (1991). Television viewing, and adolescents' sexual behavior. Journal of Homosexuality, 21, 77-91.
2. Calfin, M. S., Carroll, J. L., & Shmidt, J. (1993). Viewing music-videotapes before taking a test of premarital sexual attitudes. Psychological Reports, 72, 475-481.
3. Davis, C. M., & Bauserman, R. (1993). Exposure to sexually explicit materials: An attitude change perspective. Annual Review of Sex Research, 4, 121-209.
4. Kalof, L. (1999). The effects of gender, and music video imagery on sexual attitudes. The Journal of Social Psychology, 139, 378-386.
5. Vanwesenbeeck, I., Van zessen, G., Ingham, R., Jaramazovic, E., & Stevens, D. (1999). Factors and processes in heterosexual competence and risk: An integrated review of the evidence. Psychology and Health, 14, 25-50.

 

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