La masculinité est un ensemble de caractères physiques, psychologiques, émotionnels, et comportementaux associés au rôle masculin. Ces caractères sont définis par la société, sont le rôle attribué à l'homme, varient selon les époques et les cultures.
Définir la masculinité
D'autres approches à pensent que la masculinité n'est pas sociale mais naturelle, c'est-à-dire, la masculinité n'est pas une donnée variable selon les cultures la société mais une donnée gouvernée par la physiologie, par les chromosomes et les hormones. Nous pouvons comprendre aisément, que le courant féministe insiste sur le caractère culturel et sociétal de la masculinité, afin d'inviter les hommes à changer, et à suivre les changements de la condition féminine. Dès le début, le mouvement féministe a tenté d'associer les hommes à ces changements de la condition féminine en Occident pour pérenniser ces changements, consolider les acquis.
Pendant de longues périodes, la masculinité était fondée sur les besoins de la société, la masculinité était valeur physique et morale. La révolution industrielle a modifié l'importance de la force physique dans la production, la violence masculine est devenue moins importante pour la protection de la famille, dans une société de mieux en mieux organisés. La masculinité et le rôle masculin devint plus important dans le foyer, comme symbole de pouvoir paternel, et d'autorité. Progressivement, la force physique semble perdre progressivement son importance. La globalisation, et les revendications égalitaires des femmes commencent aboutir depuis quelques années à redéfinir les valeurs masculines, sans aboutir pour le moment à un modèle consensuel.
La masculinité comme apprentissage social
La socialisation des enfants masculins continue à être différente de la socialisation des filles en dépit de la mixité scolaire, une vieille revendication de courant féministe. Au foyer, comme avec les copains, les enfants masculins font l'apprentissage du sport, de la force physique, et de la compétition, alors que les filles suivent parfois d'autres chemins de socialisation.
L'apprentissage du rôle masculin se passe par imitation, et mimétisme des paires. Les hommes continuent à voir leur activité, leurs lieux de rencontre, à leur bande d'amis. Dans certains cas, les femmes font parties de ces réseaux, dans certains cas, non.
La masculinité comme donnée biologique
Les garçons, sous l'influence des chromosomes, et des gènes, semblent continuer à avoir un comportement différent des filles en dépit d'une mixité sociale grandissante et d'une scolarité mixte. La force physique continue à être considérée comme une donnée importante de la masculinité : le sport, la musculation pour entretenir cette force physique sont toujours là.
Le courant masculiniste insiste sur l'importance de la génétique et de la différenciation sexuelle dans la masculinité. Ce courant antagoniste au courant féministe est minoritaire en France sans être marginal.
La masculinité accusée
Les courants féministes du siècle dernier ont insisté sur le rôle du genre, et sur la masculinité comme apprentissage social afin d'associer les hommes au mouvement de la société. La domination masculine a été une des clés de la lutte féministe. Les courants féministes expliquaient la situation des femmes par la domination des hommes. Cependant, cette approche est exotique et incompréhensible pour un garçon de notre époque, qui vit dans une société où le chômage des jeunes est important, où l'autonomie des jeunes devient difficile. Parler de domination masculine à notre époque est un héritage suranné, peu compréhensible pour la jeune génération.
La violence masculine demeure l'autre point critiqué par les courants féministes. La première violence masculine est en réalité une violence entre les garçons, une sorte de compétition et d'expression des valeurs masculines définies par opposition aux valeurs féminines. Les garçons doivent se battre pour être les meilleurs, les plus forts. Cette opposition masculinité / féminité entretient également le rejet des homosexuels ayant un comportement différent du comportement masculin majoritaire.
La masculinité et le couple
La société, en dépit de 60 ans d'éducation égalitaire et féministe, n'a pas réussi à faire disparaître les modèles anciens, dit naturels, de la masculinité. Les raisons sont multiples, car en même temps que le courant féministe invite les femmes et les hommes à vivre dans une égalité, des courants féministes radicaux extrémistes accusent les hommes d'être violents, infidèles, dominants. Le comportement féminin dans la séduction et le couple n'a pas changé. L'homme se voit obligé d'être fort, riche, compétitif pour être élu par les femmes qui gardent dans leurs critères de sélection des critères anciens. Le lien entre la masculinité et la puissance sexuelle continue à exister dans notre société.
La masculinité dans le couple semble parfois le plus exacerbée. Si les hommes cohabitent sans problème avec les femmes au travail et dans la société, cette cohabitation n'est pas simple dans le couple. La violence conjugale en témoigne.
De nombreux hommes soulignent l'injustice infligée aux hommes pendant les procédures de divorce. Les souvenirs des années 80 et les gardes d'enfants donnaient majoritairement aux femmes à cette époque ont engendré des groupes les hommes frustrés, et en opposition totale à l'égalité hommes femmes. D'autres hommes parlent de code de famille, toujours favorable aux femmes, offrant à ses dernières pensions alimentaires et gardes d'enfants. La masculinité apaisée exige de notre société une réflexion et une modernisation du code de la famille ; l'égalité ne peut être à sens unique.
Critiques de la masculinité comme concept
Il est difficile de nier les données dites naturelles de la masculinité, c'est-à-dire la différenciation sexuelle, l'influence des hormones, les chromosomes et le désir sexuel sur le comportement masculin. Il est difficile également de donner crédit aux approches féministes prétendant que la masculinité est entièrement une construction sociale et culturelle. La masculinité est sans doute plus complexe, un alliage sophistiqué des données naturelles et sociétales.
La masculinité actuelle semble être une opposition frontale aux valeurs féminines, dans ce sens, certains courants de masculinité en Occident sont réactionnaires, et sans imagination. Nous pouvons toujours imaginer un modèle masculin en Occident différent du modèle réclamé par les courants féministes, un modèle autonome fondé sur les besoins et les désirs des hommes dans notre société contemporaine, et non pas un modèle défensif d'opposition.
L'autre point critique de la masculinité et ses liens avec la violence contre les femmes, et contre les minorités sexuelles. La transformation de la société exige des hommes des changements, pour participer à une société de consensus égalitaire et paritaire. Ce n'est pas encore le cas malheureusement.
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