Sexualité : Théorie psychanalytique

La théorie psychanalytique la sexualité est le point de vue le plus ancien sur la sexualité humaine, formulée par Freud au début de XXe siècle. À présent, cette théorie fait partie de l'histoire et la culture populaire, rarement utilisée.

Freud pensait que le comportement humain est gouverné par deux facteurs : le sexe et la mort. Il a nommé le désir sexuel libido, et l'instinct de la mort thanatos.
La théorie de la personnalité de Sigmund Freud a varié à mesure qu'il avançait dans son développement théorique. Pour Freud, la personnalité humaine est un produit de la lutte entre nos pulsions destructrices et la recherche du plaisir.
Freud se démarque par la séparation de l'esprit en trois instances. Ces trois instances se développeraient au fil de l'enfance.

Le Ca : c'est la part primitive et innée de la personnalité, dont le but est de satisfaire les pulsions de la personne. Elle représente les besoins et les désirs plus élémentaires, les pulsions. Cette partie contient le désir sexuel que Freud nommait libido.   Selon Freud, le ca fonctionne selon le principe du plaisir, la recherche et la satisfaction du plaisir devient une nécessité.

Le Moi (égo) : il évolue selon l'âge et agit comme un intermédiaire entre le Ca et le Surmoi. Il représente la manière dont on fait face à la réalité. Le moi existe pour maintenir le ca et fonctionne sous le principe de réalité. Le moi tente de répondre aux désirs d'une manière dont raisonnable. Le moi est également une défense contre le suicide.  

Le Surmoi (superégo) : il représente les pensées morales et éthiques reçues de la culture. Il représente la loi et la norme. Le superego doit persuader le moi de prendre en compte la réalité et ses conséquences, modèle le comportement selon les situations, sociales, intimes et sexuelles.

Selon cette approche, quand vous jugez la femme est de votre voisin est attirante, le Ca vous pousse à entrer en contact avec elle pour satisfaire votre libido. Vous remarquez que cette voisine est intéressée par une relation avec vous, le moi accepte cette relation après vérification de réel.
Quand vous jugez l'ensemble, vous pensez aux risques de cette relation sur votre copule, sur la couple de votre voisine, et sur l'amitié qui vous lie à votre voisin, le supergo vous invite à mesurer les risques et à vérifier si cette relation correspond à vos principes moraux et éthiques. Votre décision serait selon Freud un jugement prenant en compte les conclusions de ces trois parties de votre personnalité.  

Pour aller plus loin, Freud a proposé une autre théorie sur le développement psychosexuel. Selon lui, l'enfant traverser cinq étapes dans son développement psychosexuel ; étape orale, anale, phallique, latente, et génitale.

Étape orale : de 0 à 18 mois. Le foyer du plaisir est la bouche : sucer, embrasser et mordre. L'obsession dans cette phase est liée à une personnalité orale réceptive, cherchant à atteindre le plaisir via la bouche (fumer, manger).  La frustrationde cette étape est liée à une personnalité orale agressive : elle procure le plaisir en étant agressivement verbale et hostile avec les autres.

Étape anale : 18 mois à 4 ans. Le foyer du plaisir est l'anus : retenir et expulser. Un contrôle strict de cette étape est lié à une personnalité mesquine. Ou au contraire à une personnalité détendue.

Étape phallique : 4 à 7 ans. Le foyer du plaisir se centre sur les parties génitales. La masturbation à ces âges est assez commune. C'est à cette étape que se résout le complexe d'Oedipe, ce complexe qui structure la personnalité et qui sert à accepter les normes sociales de la part de l'individu.

Étape de latence : 7 à 12 ans. Au cours de cette période, Freud a supposé que la pulsion sexuelle s'effaçait du service de l'apprentissage pour faciliter une intégration culturelle du sujet dans son environnement.

Étape génitale : 12 ans et plus. Elle représente l'apparition de la pulsion sexuelle dans l'adolescence, dirigée plus spécifiquement envers les relations sexuelles. L'identité sexuelle d'homme ou de femme se réaffirme.

Selon Freud, un enfant peut se fixer dans une étape ce qui le mène à rechercher comment gratifier des besoins spécifique. Un enfant fixé à
l'étape orale pourrait aimer de mastiquer ses crayons lecteurs ou des ongles
en tant qu'adulte.

Freud décrit le complexe d'Oedipe chez les garçons (désir sexuel pour la mère et la haine pour le père), et son équivalent, envie de pénis et composé d'Elèctre chez les filles (traumatisme lié à la découverte de l'absence du pénis et désir sexuel pour le père).  

Place de la théorie psychanalytique actuellement

Bien que certains aspects de théorie freudienne soient fascinants et provocateurs, cette théorie appartient plus à l'histoire qu'à la pratique. Elle est rejetée pour de nombreuses raisons.

La contribution freudienne est un discours invérifiable scientifiquement, fondée sur ses propres observations. La contribution freudienne est marquée par la culture dominante de son époque. La sexualité féminine était dévalorisée, ou incomprise, Freud semblait analyser cette culture comme une donnée immuable, proposant ainsi des concepts qui peuvent susciter l'étonnement à notre époque, comme l'envie de pénis chez les femmes, ou la sexualité féminine inachevée.

En dépit de ses défauts, la théorie psychanalytique de Freud a inauguré la réflexion sur la sexologie en occident, en mettant l'accent sur les facteurs conscients et inconscients, et sur les facteurs culturels et sociaux dans la sexualité humaine.

Réf
Justin J. Lehmiller:  The Psychology of  Human Sexuality; Harvard University, John Wiley & Sons, 2014