Encyclopédie: sexologie et couple

Masturbation : généralités

 

 

 

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Masturbation : généralités

La masturbation se définit par la stimulation manuelle de ses propres zones érogènes principales ou secondaires pour avoir un plaisir sexuel ou pour atteindre l'orgasme. La masturbation existe chez les filles et chez les garçons, hommes et femmes, dans tous les âges et dans toutes les cultures.

 

 


Le terme Onanisme :
Le terme onanisme a fait son apparition en anglais dans un pamphlet, " Onania ; or The Heinous Sin of Self-Pollution, and all its Frightful Consequences in Both Sexe " de John Marten, un chirurgien britannique.
Ce terme a été utilisé en français par Tissot plus tard dans : l'onanisme, essai sur les maladies produites par la masturbation.
Ce terme se réfère à l'Ancien Testament où Onan refusant de suivre la volonté de son père, n'a pas accepté de se marier avec la veuve de son frère et préférant de laisser couler son sperme hors du vagin d'une femme. Ce terme, utilisé par des médecins, faisant référence à la religion, dans une interprétation culpabilisante, démontre cette alliance, à l'époque, entre église et médecine pour lutter contre les pratiques sexuelles non procréatives. L'onanisme désigne par conséquent toute éjaculation en dehors du vagin, y compris la masturbation et le coït interrompu. Par extension, ce terme était utilisé pour désigner la masturbation féminine.

 

 

Le terme masturbation
On doit ce terme à Montaigne dans ses " Essais " où il construit, dans le 12e chapitre, d'une façon intelligente un nouveau mot à partir de deux mots latins : manus (main) et strupatio (souiller.) Ce terme a fait son apparition tardivement dans les dictionnaires en 1835. Depuis ce temps, ce terme a remplacé les autres termes. Le verbe se masturber existe de même que le verbe masturber.
L'auto-érotisme
L'auto-érotisme est un terme sexologique qui désigne toute activité pouvant engendrer un auto plaisir sexuel, cela peut inclure la masturbation, et aussi l'utilisation des objets, des accessoires (vibromasseur, jouets sexuels), des textes ou des images.

 



Variétés de masturbation  
Selon le partenaire impliqué et le degré d'intimité et de nudité, la masturbation peut être divisée en :
1- Solitaire et discrète, c'est le cas le plus répandu où la masturbation devient une manière agréable de vivre un moment d'intimité avec soi-même, de se donner du plaisir et de se satisfaire. Le but dans ce genre de masturbation est la découverte de son propre corps et la satisfaction sexuelle.
2- Exhibée : masturbation devant son partenaire habituel ou devant un partenaire occasionnel ou inconnu. LA Masturbation exhibée dans le couple est une activité particulière où le but est d'offrir à son partenaire sa propre nudité, dans le but d'un partage intime et d'atteindre une satisfaction sexuelle à travers ce partage. La masturbation exhibée devant un partenaire occasionnel ou inconnu est une sorte d'exhibition où la personne exhibe sa nudité à une autre personne ; la nature de la nudité offerte est généralement pornographique " nudité des organes sexuels mis en scène ".
3 - La masturbation mutuelle est quand chaque partenaire stimule l'autre dans le but de le satisfaire. C'est une masturbation qui inclut une nudité importante, de type sexuel (nudité des organes sexuels) ou pornographique (mise en scène de l'acte sexuel) et une réciprocité.

 

 


Les motifs cités de la masturbation
Selon les études actuelles, 85 % femmes se masturbent, 99 % d'hommes.
Les motifs cités de la masturbation sont multiples dont aucun n'est pathologique. On peut citer certains motifs :
- La masturbation agit comme un relaxant naturel. Cette réalité s'explique par la sécrétion des certaines hormones qui accompagnent l'orgasme.
- Elle soulage les hommes et les femmes en cas de tension sexuelle et en cas de frustration sexuelle. C'est un cas de figure fréquent dans l'abstinence pré nuptiale (avant le couple) ou en cas d'absence temporaire ou permanente du partenaire.
- Elle est le moyen le plus simple d'atteindre l'orgasme. Cette motivation explique la masturbation des personnes qui sont en couple.
- C'est une activité sexuelle indépendante des autres.
- La masturbation est utilisée par de certaines femmes pour soulageant les crampes menstruelles et le syndrome pré - menstruel
- La masturbation est utilisée par certains comme un moyen d'amusement, une masturbation récréative.
- Certains considèrent la masturbation comme un plaisir disponible, et sans risque.

 

 

Masturbation et vérités scientifiques
Freud était peut être le dernier à écrire d'une façon abondante sur la masturbation. À la fin de son symposium en 1912 sur " l'onanisme " à Vienne, il a conclu, " Mais je pense que le temps est venu pour s'arrêter. Car nous sommes tous d'accord sur une chose : le sujet de masturbation est inépuisable " (Freud, 1912/1958, p. 254).
La masturbation demeure un sujet troublant pour les hommes et les femmes. La question sur l'aspect normal ou pathologique de la masturbation est encore présente, et les préjugés sur cette pratique n'ont pas cessé.
Dans des études réalisées, on peut noter les points suivants :
- la tendance de deux sexes, et surtout les femmes, à se masturber de plus en plus jeune.
- les jeunes adultes se masturbent en étant en couple ou seuls, en ayant un partenaire ou non.
- À l'opposé des certaines idées répandues : plus d'hommes et de femmes arrivent à atteindre l'orgasme pendant leur dernière masturbation que pendant leur dernier coït (acte sexuel avec pénétration).
- La masturbation a eu tendance à ne pas décroître avec âge, les hommes continuent à se masturber à 60-65 ans, et les femmes aussi, sans ou avec couple.
- Les gens qui se masturbent ont plus de partenaires sexuels que ceux qui ne se masturbent pas, moins monogames, et prennent plus de risque sexuel.
- La masturbation n'a pas été utilisée comme un acte de sexe sûr pour éviter les MST, mais demeure une activité sexuelle à part.
- La masturbation des femmes est associée avec un nombre de partenaires plus élevé et un intérêt plus grand pour la sexualité.
- la masturbation est associée à un intérêt plus élevé à l'activité sexuelle
- La masturbation est utilisée dans les couples ayant des difficultés sexuelles : manque de désir, problème de santé.
- la masturbation est de moins en moins perçue comme un substitutif au " vrai " sexe.
- La masturbation améliore la sexualité de la personne, encourager le confort avec ses organes sexuels, améliore l'usage du préservatif.
- La masturbation a un effet protecteur contre cancer de la prostate (Giles 2003).

 

Références :
Dictionnaire de la pornographie, PUF, paris, 2005
Cornog, M. The Big Book of Masturbation San Francisco: Down There Press, 2003. The Handbook of Sexuality in Close Relationships, Edited by John H. Harvey, Amy Wenzel, & Susan Sprecher. Mahwah, NJ : Lawrence Erlbaum Associates, 2004
Buss, D. M. (1994). The evolution of desire: Strategies of human mating. New York : Basic Books.
Purnine, D. M., Carey, M. P., & Jorgensen, R. S. (1994). Gender differences regarding preferences for specific heterosexual practices. Journal of Sex and Marital Therapy, 20, 271-287.
Allison, S. (2002). Tickle your fancy: A woman's guide to sexual self-pleasure. San Francisco : Tickle Kitty Press.
Dodson, B. (1996). Sex for one: The joy of selfloving. New York : Crown. Francoeur, R. T. (Ed.). (1997-2001). The international encyclopedia of sexuality (Vols. 1-4). New York : Continuum.
Francoeur, R. T., & Noonan, R. (Eds.). 2003. The Continuum complete international encyclopedia of sexuality. New York : Continuum.
Freud, S. (1958). Contributions to a discussion on masturbation. In J. Strachey (Ed. & Trans.) , The standard edition of the complete psychological works of Sigmund Freud (Vol. 12, pp. 239-254). London : Hogarth. (Original work published 1912)
Giles, G. G., Severi, G., English, D. R., McCredie, M. R. E., Borland, R., Boyle, P., et al. (2003, August). Sexual factors and prostate cancer. British Journal of Urology International, 92(3), 211.
Laqueur, T. W. (2003). Solitary sex: A cultural history of masturbation. New York : Zone Books.

 

 

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