La théorie évolutionniste est un héritage de Darwin qui pensait que l'être humain est le résultat d'une évolution lente et progressive transformant le comportement animal en comportement plus raisonné, et plus humain.
L'homme vient du singe selon Darwin ; les évolutionnistes pensent que le comportement humain est influencé par les mêmes facteurs qui influencent les animaux : instinct de survie, reproduction, peur, et recherche de meilleure condition. (Buss & Schmitt, 1993).
Ces études évolutionnistes ont influencé les études sociologiques et sexologiques durant la dernière moitié du XXe siècle. Le terme de sélection naturelle, hérité de Darwin, était utilisé pour expliquer le choix des partenaires sexuels où la femme est choisie pour sa bonne santé, pour sa capacité d'enfanter et de perpétuer l'espèce. Selon cette approche, comme chez les animaux, l'homme sera choisi selon sa force physique, sa beauté, et ses moyens économiques capables d'assurer la survie du foyer.
La sélection sexuelle proposée à l'origine par Darwin est un mécanisme de sélection naturelle où les mâles font la compétition entre eux, les femelles font leur compétition. Les vainqueurs de ces compétitions vont faire leur sélection. Le mâle le plus puissant aura plus de chances de choisir la femelle de ses goûts, la femelle la plus séduisante choisira sera choisie par le mâle le plus compétitif. On nomme cela une sélection intra sexuelle (entre les personnes de même sexe) et une sélection intersexuelle (contre les personnes de sexe différent).
Ces principes de sélection naturelle et de sélection sexuelle furent utilisés pour expliquer de nombreux phénomènes comme la séduction, le consentement sexuel, l'infidélité et le viol (Thornhill & Palmer, 2000).
La psychologie évolutionniste est vaste, riche en théories impliquant sociologie, psychologie et sexologie. Par exemple, la théorie de stratégie sexuelle mérite l'attention. Selon cette théorie, les hommes et les femmes cherchent à séduire de la même façon, au-delà des frontières et des cultures (Buss & Schmitt, 1993).
Selon cette théorie, les hommes cherchent des relations à court terme pour assurer la survie et la dispersion la plus vaste possible de leur patrimoine génétique. Les femmes, obligées par la maternité à s'investir plus que les hommes dans le foyer, sont plus intéressées par les relations à long terme, par la fidélité, et par les moyens économiques du mâle choisi pour subvenir aux besoins de la famille.
Ainsi, les hommes cherchent le désir physique sans engagement, les femmes préfèrent l'engagement et l'attachement.
Cette approche évolutionniste tente d'expliquer le désir masculin de choisir des femmes jeunes comme partenaire du couple afin de garantir leur fertilité. Les hommes seront jaloux de l'infidélité féminine en raison de leurs craintes sur la filiation de leurs enfants.
Buss (1989) a trouvé dans son étude une ressemblance du comportement dans 37 cultures différentes en ce qui concerne la sélection sexuelle, souligne que l'attirance physique est très importante pour les hommes dans leur recherche des relations à court terme, probablement en raison de l'interprétation de la beauté physique comme indicateur de fertilité (Buss & Schmitt, 1993). Selon la même étude, les femmes donnent de l'importance à l'aspect physique des hommes, mais aussi à leurs capacités professionnelles et à leur carrière pour choisir un partenaire de relations à long terme.
De nombreuses critiques ont été formulées concernant les théories évolutionnistes. Certains ont soulevé que ses théories ignorent l'influence de la culture comme comportement humain et dans le comportement sexuel, d'autres ont soulevé que la théorie évolutionniste n'intègre pas l'environnement social dans ses analyses (Buss & Schmitt, 1993).
Concernant l'idée centrale de la théorie évolutionniste : la survie de l'espace. Darwin a fondé sa théorie sur l'obsession animale de la survie et de la survie de l'espèce, mais cette théorie demeure incapable d'expliquer. Pourquoi un homme choisit une femme stérile, pourquoi un couple peut décider de ne pas perpétuer l'espèce et ne pas faire d'enfants. Que reste-t-il de la théorie évolutionniste dans ce cas ?
La mutation du statut de la femme a changé profondément les relations hommes femmes dans nos sociétés occidentales. Les femmes à la recherche de l'homme capable de subvenir à leurs besoins et aux besoins du foyer sont de plus en plus rares en Occident, où les études et le travail féminin ont permis aux femmes d'être indépendantes, financièrement, des hommes, et d'être capables de fonder un foyer sans craindre l'avenir de leur enfant.
Références :
Buss, D. M. (1989). Sex differences in human mate preferences: Evolutionary hypotheses tested in 37 cultures.
Thornhill, R., & Palmer, C. T. (2000). A natural history of rape: Biological bases of sexual coercion. Cambridge, MA : MIT Press.
Buss, D. M., & Schmitt, D. P. (1993). Sexual strategies theory: An evolutionary perspective on human mating. Psychological Review, 100, 204-232
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