Cette théorie (Turner, 1990) soutient qu'une grande partie de gestes observés dans le comportement social est, en vérité, de rôles joués par les personnes à la façon d'acteurs jouant leurs rôles. (Michener 2004).
La théorie du rôle se base sur les points suivants :
- Beaucoup de gens passent une partie de leurs temps à vivre comme membres des groupes et des organismes.
- Dans les groupes, les gens occupent des positions distinctes (mari, dirigeant, amant, policier).
- Chaque position exige un rôle (un ensemble de gestes et des fonctions exécutées par la personne dans un groupe.) Le rôle d'une personne est défini par les attentes des autres membres de groupe.
- Les groupes formulent leurs attentes sous forme des normes indiquant comment se comporter, quelles récompenses en cas de réussite, quelles punitions en cas d'échec.
- Les personnes jouent leurs rôles selon les normes dominantes. Les gens sont principalement des conformistes ; ils essayent de répondre aux espérances formulées par les autres.
- Les membres de groupe vérifient comment chaque personne exécute son rôle et sa conformité aux normes. La personne recevra une récompense (acceptation, approbation, argent, etc.) ou une punition (critique, isolement, et parfois expulsion)
- L'anticipation et la peur des sanctions assurent l'exécution des rôles comme prévu, le comportement d'une personne dépend des attentes que les autres membres du groupe formulent.
Certains comportements sexuels peuvent être analysés selon cette théorie du rôle, par exemple la prostitution, les jeux sadomasochistes, les échangistes. Le point commun de ces comportements et le rôle joué selon les attentes du groupe, pour avoir la récompense et éviter la sanction.
Selon la théorie, le rôle d'une personne est inclus dans un groupe. Les normes et la capacité de sanction de la société peuvent limiter la liberté de l'individu. Par exemple, le contrôle parental influence profondément le comportement sexuel à l'adolescence. La théorie du rôle est différente de la théorie de l'interaction symbolique. Selon la théorie du rôle, l'individu est contrôlé et limité par le groupe où la société selon des normes préétablies, alors que selon la théorie de l'interaction symbolique, l'individu cherche la négociation et le consentement des autres. (Allen & Van de Vliert, 1982).
La théorie du rôle suggère que le rôle d'une personne détermine son comportement, ses croyances, ses attitudes, et son image de soi. La personne adapte progressivement son comportement, et même ses croyances les plus profondes afin d'éviter les sanctions sociales.
En dépit de son utilité, la théorie du rôle ne peut pas expliquer certains comportements sociaux comme le comportement déviant. Pourquoi une personne ose-t-elle violer les normes sociales ? Pourquoi certains individus n'intègrent - ils pas dans leur comportement les normes sociales ?
Le comportement déviant pose un défi à toutes les explications et les théories disponibles y compris la théorie du rôle parce qu'il contredit la prétention de cette théorie que les gens ont un comportement essentiellement conformiste.
Cette théorie néglige le rôle du conflit, et des contradictions. Nous pouvons prendre l'exemple d'un adolescent qui doit faire face à un conflit ; les espérances et les attentes de ses parents ne sont pas compatibles avec les attentes de ses amis. En matière de sexualité, c'est le cas le plus fréquent, l'adolescent s'affranchit à un moment donné des attentes parentales, trahit les normes sociales et s'engage dans une relation sexuelle.
L'autre exemple concerne l'infidélité : une personne trahit les normes sociales sans se soucier des récompenses ou des punitions, et s'engage dans une relation extraconjugale. La théorie du rôle ne peut pas expliquer ce genre de comportement.
Références
Turner, R. H. (1990). Role change. In W. R. Scott & J. Blake (Eds.), Annual Review of Sociology (Vol. 16, pp. 87-110). Palo Alto, CA: Annual Reviews.
Michener, H. A., DeLamater, J. D., & Myers, D. J. (2004). Social psychology, Belmont, CA: Wadsworth.
Allen, V. L., & Van de Vliert, E. (1982). A role theoretical perspective on transitional processes. Role transitions: Explorations and explanations. New York : Plenum, 3-18
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