Encyclopédie: sexologie et couple

Culpabilité et satisfaction sexuelle

femme culpabilite

 

Culpabilité et satisfaction sexuelle

 

Une grande majorité de personnes considère la culpabilité comme une émotion inconfortable, parfois douloureuse, et pense que la culpabilité complique la recherche d’une relation, et altère la satisfaction sexuelle. La culpabilité peut être un facteur important dans les difficultés sexuelles, qui peut éliminer le sentiment positif lié à la sexualité, qui peut compliquer le partage de l’intimité physique et émotionnelle.

 

La culpabilité sexuelle n’autorise pas des expressions ouvertes, spontanées et authentiques, car la personne se contrôle et s’autoévalue. Elle empêche d’exprimer les désirs sexuels et transforme la recherche du plaisir en acte dévalorisé, honteux ou impur.

 

 

La culpabilité comme contrôle social
Les religions, les cultures, et les sociétés ont toujours utilisé le sentiment de culpabilité pour assurer leur contrôle sur la société, et sur le comportement individuel, en prônant un modèle considéré comme référence.
Si la culpabilité peut être utile dans le but d’encourager un comportement moral vis-à-vis des autres, la culpabilité dans les domaines liés à la sexualité peut agir comme des freins à l’épanouissement sexuel, et à la satisfaction sexuelle.
Le discours parental est largement présent dans les facteurs favorisant le sentiment de culpabilité. La culpabilité sexuelle commence généralement durant l’enfance à travers de messages critiques et moralisants pour diaboliser ou stigmatiser la sexualité qui devient honte, trahison, ou danger.

 

 

Culpabilité et sexualité
La culpabilité agit comme une contradiction entre un comportement jugé noble et valorisant, et un comportement réel différent.
En matière de sexualité, la culpabilité est une émotion fréquente. Les gens se sentent coupables d’un certain nombre de choses liées aux pratiques sexuelles comme la masturbation, les caresses, le sexe oral, ou le sexe anal. La culpabilité peut être liée à un comportement sexuel comme la sexualité avant le mariage, les rapports sexuels, les relations sexuelles extraconjugales, les rapports homosexuels, la sexualité récréative.

 


Depuis les années 70 du siècle dernier, les études sociologiques mentionnent une diminution constante du sentiment de culpabilité liée à la sexualité. Depuis les années 70, les relations sexuelles avant le mariage semblaient devenir moins culpabilisantes, et les personnes impliquées dans ce genre de relation exprimée moins de culpabilité, moins de sentiments d’avoir violé la morale collective, les normes et les standards sociétaux hérités de l’éducation parentale.

Dès les années 90, les études comme celle de Davidson (1987) ont constaté que les sentiments de culpabilité diminuent la satisfaction sexuelle chez adolescents et les jeunes adultes. La diminution du plaisir peut être d’ordre psychologique, physiologique ou psychologique. Les sentiments de culpabilité peuvent affecter toutes les phases de la réponse sexuelle ; ils peuvent altérer l’excitation sexuelle, diminuer la fréquence orgasme, ou rendre les personnes anorgasmie.

 

Ces études ont constaté que les sentiments de culpabilité sont plus présents à l’adolescence, et chez les jeunes adultes, diminue progressivement avec l’âge et l’expérience. Ce sentiment de culpabilité se manifeste plus fréquemment dans les relations sexuelles sans entente émotionnelle.

 

 

De nombreuses personnes, femmes et hommes, influencée par une éducation ancienne exprimant sentiment de culpabilité vis-à-vis de la masturbation. Cette culpabilité diminue progressivement avec l’âge, l’apprentissage, et avec la découverte d’une sexualité équilibrée dans une relation saine.

Selon des études récentes (Brotto 2012), les hommes originaires de l’Asie de l’Est expriment moins de satisfaction sexuelle, et plus de sentiment de culpabilité que les Européens ou les Canadiens. Cette différence de sentiment de culpabilité diminue quand les hommes originaires de l’Asie du Sud-est adoptent la même culture que les Européens et les Canadiens.

 

 

Quand la culpabilité devient problématique
Une éducation moralisante, transmettant des idées négatives sur le corps, sur la sexualité, ou sur l’autre sexe, peut entraîner des difficultés réelles sur le plan sexuel, à l’âge adulte, comme le vaginisme, la peur de la pénétration, ou les troubles d’éjaculation.
Dans les cas sévères, il s’agit d’un problème psychologique, et médical nécessitant parfois l’aide professionnelle.

 

 

Sortir de la culpabilité sexuelle
Sortir de la culpabilité sexuelle permet de libérer l’expression de désirs et de sentiments, d’être confiant, d’avoir la liberté d’expérimenter ses propres plaisirs et de rechercher la satisfaction. Se débarrasser de la culpabilité sexuelle ne signifie pas qu’il faille trahir ses limites ou ses valeurs, mais d’accepter la sexualité comme un moyen légitime de plaisir.
Plusieurs techniques peuvent être conseillées pour accepter le plaisir sexuel, en allant progressivement d’une étape vers une autre. À chaque fois la culpabilité surgit, il convient de la dépasser légèrement.

 


La réflexion et la méditation sont utiles pour sortir de cette culpabilité en acceptant le plaisir comme une donnée indispensable à la qualité de vie, en admettant le caractère sexuel du corps, en validant ses besoins. Ces réflexions devraient englober d’autres notions comme la honte, l’acceptation de l’image du corps, et l’amélioration de l’estime de soi.

 

 

Commentaires

Suivez-nous !