Chaque petit enfant a besoin d’établir des relations significatives, chaleureuses et stables avec les adultes qui l’entourent. Pour cela, il doit pouvoir bénéficier de l’attention bienveillante (regard, écoute, gestes, paroles etc.) et permanente d’un nombre limité d’adultes connus comme d’une présence continue de ceux-ci auprès de lui.
Le domaine des soins et de l’éducation est grandement influencé par la représentation qu’a la société de l’enfant. Or, celle-ci a fortement évolué au cours des derniers siècles. Il convient donc de parler les conditions dans lesquelles s’est constituée la théorie de l’attachement.
En effet, elle naît au milieu du XX siècle, dans le contexte historique de la guerre. Il est vraisemblable que l’expérience traumatisante des guerres généralisées et des génocides de la première moitié du XXe siècle ait provoqué un changement dans les préoccupations du public.
La perte, le deuil, l’abandon sont omniprésents dans l’esprit d’une humanité blessée. En regard de l’état de carence alimentaire va se forger la notion que la relation constitue une sorte d’aliment du psychisme, et que l’enfant peut aussi souffrir de carence affective.
La théorie de l’attachement est liée aux thématiques du manque et de la séparation.
Après la guerre, le chercheur René Spitz commence à s’intéresser à des nourrissons abandonnés dans une pouponnière autrichienne. Il étudie les effets de la séparation sur ces enfants qui reçoivent de la nourriture en suffisance et des soins dans de bonnes conditions sanitaires. Selon lui, «si les microbes sont exclus par l’hygiène, les relations le semblent également.»
Il découvre ainsi des symptômes dépressifs chez les enfants accueillis, tels que la perte de poids, les gémissements plaintifs ou l’arrêt du développement cognitif. Cela est réversible si la durée de la séparation n’est pas supérieure à cinq mois. Dans le cas où ces symptômes se prolongent, ils se muent en carence affective grave.
Les travaux de Spitz ont montré que l’enfant développe une vraie relation dans sa première année de vie.
Anna Freud et Winnicott ont repris cette théorie et mis en évidence l’importance de la continuité relationnelle. Ils se sont essentiellement préoccupés de la relation mère - enfant ce qui ne convenait pas au fondateur de la théorie de l’attachement, le pédopsychiatre John Bowlby. Ce dernier a voulu comprendre les raisons pour lesquelles la séparation entre l’enfant et sa famille entraînait chez ce dernier une telle détresse. Pour cela, Il fonde sa théorie sur les liens entre l’enfant et ceux qui l’élèvent.
Le terme d’attachement s’est enrichi au fil du temps.
Il se définit en terme d’attachement à quelqu’un. « Etre attaché à quelqu’un » signifie qu’en cas de détresse ou d’alarme, on recherche la proximité, et la sécurité de la figure spécifique à laquelle on est attaché.
Les comportements d’attachement sont destinés à favoriser la proximité. Ces comportements semblent de nature innée : ils ont comme fonction d’attacher l’enfant à sa mère et de favoriser le lien réciproque de la mère à l’enfant. Tout comportement qui permet à une personne, tout au long de la vie, de devenir proche ou de maintenir la proximité de quelques figures préférentielles et privilégiées peut être considéré comme un comportement d’attachement.»
Dès la naissance, l’enfant est dépendant de l’adulte. Il apprend à susciter l’apaisement par les cris ou les pleurs. L’apprentissage de cette démarche qui procure au nourrisson apaisement et sécurité est précisément ce que nous désignons par l’attachement de l’enfant.
De manière générale, l’attachement désigne une forte tendance chez l’enfant à entrer en contact avec une autre personne, de se sentir en sécurité en présence de cette même personne et en détresse quand il en est séparé.
L’attachement n’est pas une relation égalitaire, il existe un protecteur et un protégé. L’attachement est une connexion émotionnelle entre les personnes lorsqu’elles sont en relation d’intimité avec les autres. Le lien d’attachement est dirigé du plus faible vers celui qui protège : seul l’enfant est attaché à ceux qui l’élèvent. Les parents, eux, lui donnent protection et réconfort, mais ne lui sont pas attachés au sens de la théorie de l’attachement »
Tous les bébés humains arrivent au monde pourvus d’un certain nombre de systèmes qui contribuent à la survie de l’individu.
En ce qui concerne l’attachement, le but est de maintenir la proximité de l’enfant avec le protecteur en fonction de ses besoins et du contexte. Pour cela, l’enfant dispose d’un répertoire de comportements de trois types différents.
- Le premier type est constitué de comportements dits aversifs comme pleurer et crier; ils servent à attirer l’attention des adultes qui s’occupent de l’enfant.
- Le deuxième type est celui des comportements dits actifs qui apparaissent parallèlement au développement moteur du bébé. Ce sont par exemple le quatre - pattes ou le fait de ramper, puis plus tard la marche ; ils permettent à l’enfant de gérer avec ses propres ressources la distance entre sa figure d’attachement et lui-même.
- Le troisième type est composé de comportements dits de signal comme le sourire et la vocalisation ; ils apparaissent après la naissance et montrent l’intérêt que porte l’enfant à
la figure d’attachement.
Selon Bowlby, l’activation du système dépend de certaines des conditions suivantes :
1 - L’état de l’enfant : la fatigue, la faim, la mauvaise santé, la douleur, le froid
2- Où se trouve la mère par rapport à l’enfant et son comportement : la mère absente, la mère qui part, la mère qui décourage la proximité
3- D’autres conditions provenant de l’environnement : l’apparition d’évènements alarmants, le rejet provenant d’autres adultes ou d’enfants.
Ainsi pour l’enfant, la source de cette alarme est par exemple des émotions négatives comme la peur ou la colère qu’il ne peut réguler et qui le place dans un état de « chaos ».
Dès le 9è mois, les conditions d’activation sont principalement l’éloignement subi de la figure d’attachement, l’inconnu, la présence de personnes non familières et les stimuli effrayants tels que le noir par exemple.
Il est important de noter que l’entrée en crèche ou même à l’école dans certains cas expose l’enfant à la quasi-totalité de ces contextes de manière simultanée ! Il convient donc de le préparer progressivement à la séparation et au changement de milieu.
La proximité d’avec la figure d’attachement peut mettre au repos le système d’attachement puisque l’objectif du système est atteint. Le parent répondant en même temps par le réconfort et la protection, le bébé va progressivement associer à cette proximité un vécu émotionnel de sécurité qui est un état émotionnel de détente, et de calme. Cet état émotionnel va devenir l’objectif interne du système d’attachement de l’enfant, la proximité devient l’objectif externe »
Le besoin de proximité ou d’attachement va être variable en fonction de l’âge de l’enfant, de ses capacités cognitives, des réponses de l’environnement à ses essais d’obtention du réconfort, de son état physique (malade, fatigué) ou encore de l’environnement (familier ou pas, hostile ou amical)
L’attachement est un système d’interactions qui structure le cerveau du bébé, qui organise son être, sa personne tant au plan moteur qu’affectif et intellectuel, et a des répercussions sur tout son développement affectif et social ultérieur.
L’enfant va créer des modèles de comportement selon ses expériences.
Les modèles internes ont été définis en majeure partie grâce au travail de la chercheuse Mary Main.
Ils sont expliqués de la manière suivante : « Ils traduisent la confiance dans les autres comme capables de répondre de manière adéquate, et proche en cas de difficulté, et donc de la confiance en soi comme personne digne d’être aimée et soutenue par les autres. Ils comportent aussi le sens de l’impact sur l’autre en cas de détresse ou d’alarme.
Ces modèles deviennent opérationnels vers 3 ans, ils sont stables car ils filtrent les perceptions et ne retiennent que celles qui confirment les attentes. Les enfants organisent leur compréhension des nouvelles expériences et des relations pour qu’elles soient en adéquation avec les représentations qu’ils ont déjà formées. Ce processus est inconscient.
Bowlby s’est intéressé à l’âge auquel se créent ces modèles ainsi qu’à leur processus de constitution. Ils apparaissent selon lui vers l’âge de 6 mois. La capacité du bébé à reconnaître sa mère survient avant tout autre chose car c’est elle qui est la plus significative à ses yeux du fait de la variété et de la fréquence des échanges qu’ils partagent. Bowlby cite des expériences qui montrent qu’avant l’âge de 5 mois, un enfant manifeste une préférence pour sa mère par rapport à une personne inconnue et qu’à partir de 5 mois, il en a déjà une représentation élémentaire. Bowlby pensait que c’est dès le milieu de la première année de la vie qu’un modèle se forme, au moment où l’enfant est capable de reconnaître et de rechercher un objet disparu.
L’apparition de ces modèles serait liée à l’acquisition progressive de la permanence de l’objet développée par Piaget dans sa théorie sur le développement cognitif.
Si l’enfant change de milieu, il est important qu’il réadapte ses modèles, ce qui n’est pas toujours aisé surtout pour les enfants en bas âge qui n’ont pas encore acquis la représentation mentale. En lien avec ces différents milieux, nous pouvons dire qu’il existe vraisemblablement un modèle de relation d’attachement pour chaque figure d’attachement.
Dans un premier temps, les expériences vécues avec ses parents constituent une base solide pour appréhender le monde. La répétition dans le quotidien des soins que l’on donne à son enfant, ainsi que les réponses que l’on fait à ses appels, à chaque fois qu’il vit des moments d’inconfort, de tristesse, de crainte devant l’inconnu, conduit à la construction de ce sentiment de confiance et de sécurité ou de non confiance et d’insécurité si l’intervention tarde à venir.
Cette relation première, fondée sur cet ensemble d’interactions va servir d’exemple pour toutes les situations où l’enfant va se trouver dans une relation nouvelle à mesure qu’il grandit.
L’enfant peut s’appuyer sur cette construction interne, cette image de quelqu’un qui répond adéquatement ou non, pour juger cette nouvelle personne qui entre en relation avec lui.
La constitution du premier lien d’attachement entre une mère et son enfant, s’effectue en une communication composée de regards, de sourires et de soins. Cela apporte du plaisir au parent (plaisir d’apaiser, de rassurer) et des liens spécifiques se tissent. Plus les réponses sont appropriées, constantes et prévisibles, plus le nourrisson est susceptible d’être sécurisé et apaisé.
La qualité de ce dialogue varie selon les interlocuteurs et les circonstances.
Les besoins du nourrisson sont permanents tandis que les réponses des adultes sont variables : en qualité, en constance et en permanence.
Ce lien n’apparaît pas de manière instantanée. La constitution d’une figure d’attachement prend neuf mois. Ce n’est pas parce qu’une maman est séparée à la naissance pendant deux semaines de son bébé, que cela va compromettre le développement de l’attachement de celui-ci. Il ne s’agit en aucun cas d’un phénomène d’empreinte immédiat mais d’une construction.
Il existe une « phase innée » de l’attachement. Dès les premiers mois, le bébé possède un ensemble de capacités émergentes (réflexes, sens) qui lui permettent de communiquer avec l’adulte. Ces interactions se composent essentiellement des contacts quotidiens entre le bébé et sa mère : regards, vocalises, sourires, etc. Cela démontre un plaisir partagé et permet au bébé d’anticiper, d’attendre la poursuite ou la répétition des échanges comme s’il en était le moteur. Cette phase se nomme l’accordage, c’est une sorte de « communion » affective entre le nourrisson et sa mère. Les conditions préalables qui favorisent une bonne qualité des échanges sont la disponibilité des parents et la sensibilité de ces derniers à repérer les moments d‘éveils du bébé.
Cette partie innée mise à part, l’attachement semble se constituer en quatre phases.
1- La première dure de la naissance à trois mois : c’est la phase de l’orientation et des signaux sans discrimination d’une figure. Dès sa naissance le bébé est dépendant d’autrui c’est pourquoi il recherche le contact. Puisqu’il est limité du point de vue moteur et cognitif pour réguler la proximité, il utilise des signaux de trois types différents. Ces derniers sont plutôt orientés vers les êtres humains mais non envers une personne en particulier. Des études récentes montrent que dès sa naissance le bébé marque déjà des préférences discrètes pour ce qui lui est familier comme la voix de sa mère par exemple.
2- La seconde phase se déroule entre l’âge de trois et six mois. Elle se caractérise par le fait que les signaux du bébé sont dirigés vers une ou plusieurs figures individualisées et cela grâce à deux changements importants. L’enfant peut mieux contrôler ses actes donc il cherche plus activement la proximité de sa figure d’attachement.
Il distingue les individus familiers des inconnus. Ses comportements sont plus orientés vers sa mère, il la sollicite davantage car elle l’apaise mieux que les autres. A partir de trois à quatre mois, il est capable de sourire de manière sélective et fait une nette différence entre sa mère et les autres. C’est le début de la hiérarchisation des figures d’attachement. En fonction de la qualité de réponse des parents, il y a un effet de renforcement réciproque : ces figures particulières vont devenir ses figures d’attachement.
3- La troisième phase s’étend de l’âge de six - neuf mois jusqu’au début de la troisième année.
C’est l’établissement de la base de sécurité, l’enfant cherche le maintien de la proximité avec une figure en utilisant les signaux et les gestes. D’importantes modifications se produisent au niveau des capacités motrices, cognitives et de communication de l’enfant lui permettent d’être plus actif dans la régulation de la distance avec sa figure d’attachement principale. En lien avec ce phénomène apparaissent la peur de l’étranger et l’angoisse de séparation : l’enfant suspend ses activités quand il est confronté à une personne inconnue, s’en éloigne pour aller vers sa figure d’attachement en témoignant de l’activation de son système d’alarme. Après un certain temps, si l’étranger montre des affects positifs et n’est pas intrusif, l’enfant peut interagir avec lui, en maintenant un certain niveau d’alerte. Tout éloignement ou absence de la figure d’attachement active de manière spécifique l’attachement de l’enfant et déclenche les comportements comme l’angoisse de séparation.
4- la dernière phase se produit entre l’âge de deux ans et demi et quatre ans : c’est le partenariat émergent. L’enfant acquiert de nouvelles compétences relationnelles et peut désormais négocier avec l’adulte. L’enfant de cet âge a beaucoup moins besoin de la réalité d’une proximité que de la conviction de la possibilité de maintenir l’attention de la personne protectrice.
Le développement du langage permet des conversations dans lesquelles l’enfant échange verbalement avec ses figures d’attachement sur ses affects et ses objectifs.
L’enfant, grâce à sa motricité, est capable d’une autorégulation de la distance optimale qu’il peut supporter avec sa figure d’attachement ; le développement de ses capacités cognitives lui permet de s’être construit une représentation mentale de la séparation, qu’il peut mieux tolérer.
La notion de figure d’attachement a été définie par Bowlby en 1969 : « C’est la personne vers laquelle l’enfant dirigera son comportement d’attachement. Howes (1999) propose de repérer dans le réseau social de l’enfant les figures d’attachement ayant une fonction de soins à partir des trois critères :
- il s’agit d’une personne prenant soin physiquement et émotionnellement de l’enfant,
- ayant une présence importante et régulière
- investissant émotionnellement »
Ainsi, il est important de savoir que les comportements du bébé sont toujours dirigés vers une ou des personnes vivantes dans son entourage proche.
Dans les circonstances habituelles, on s’attache à des personnes adultes. Dans des environnements plus hostiles ou marqués par la négligence, on peut s’attacher à un frère ou à une sœur aîné(e). Dans des circonstances de négligence extrême, on peut s’attacher à un animal comme un chien. Mais on ne s’attache pas à un objet inanimé.
Est il habituel pour l’enfant de diriger ses comportements d’attachement vers plusieurs figures, et dans ce cas, les traite-t-il de la même manière?
Bowlby répond à ces questions de la manière suivante : presque dès le début beaucoup d’enfants ont plus d’une figure vers lesquelles ils dirigent leur comportement d’attachement ; ces figures ne sont pas traitées de la même façon ; le rôle de la figure d’attachement peut être rempli par d’autres que par la mère naturelle.
Selon Bowlby, cette hiérarchie s’établit selon la force du sentiment de sécurité qu’apporte chaque personne à l’enfant, en lien avec la qualité et la quantité des soins donnés.
Généralement, c’est la mère qui devient figure d’attachement principale car c’est elle qui est la plus présente durant les premiers mois. L’enfant a une tendance innée à s’attacher spécialement à une figure : dans un groupe stable d’adultes, une figure deviendra une figure d’attachement privilégiée.
Les personnes qui s’occupent du bébé dans les premiers mois de sa vie (père, mère, substitut parental, grands-parents, nourrice) deviennent progressivement des figures d’attachement. Celui qui soigne est préféré. Le nourrisson apprend progressivement à se tourner électivement vers ces personnes, en cas de détresse.
On les appelle les figures d’attachement primaires. Une fois constituée, chacune devient spécifique, irremplaçable et donc non interchangeable.
En cas d’absence de ces figures privilégiées, l’enfant se tournera vers ce que l’on appelle les figures d’attachements subsidiaires. Selon Howes (1999), il existe deux grandes catégories de figures d’attachement subsidiaires ou alternatives :
- premièrement les pères, les grands-parents, le personnel des structures d’accueil ainsi que les enseignants
- deuxièmement, les familles d’accueil et les parents adoptifs, les pouponnières et les foyers dans les cas où la première relation d’attachement a été perdue.
Il convient de s’attarder sur le rôle du père. Longtemps, il a été considéré comme une figure d’attachement subsidiaire. Cependant, celui-ci a un rôle de figure d’attachement privilégiée s’il assure une présence aussi continue que possible dans le quotidien de l’enfant. C’est dans le quotidien que se créent les liens d’attachement. Les repas, les jeux, l’endormissement et le réveil la nuit sont les moments où les interactions entre l’enfant et son père, même si elles sont moins fréquentes qu’avec la mère, construisent un attachement équivalent à celui de la mère.
Les auteurs actuels ont pour la plupart une vision nuancée en ce qui concernerait une hiérarchie d’attachement.
Par contre, l’activation plus ou moins forte de l’attachement. Principale ou subsidiaire ne veut pas dire que le bébé en aime une plus que l’autre ou que l’une est plus importante que l’autre. Cela signifie seulement que la figure qui donnera le plus le sentiment de sécurité au bébé est la figure d’attachement principale.
Quatre types d’attachement sont décrits :
A- Anxieux évitant. Présent dans 22% des cas.
L’enfant parait peu perturbé, fait mine de ne pas avoir besoin de réconfort.
- fausse impression d’indépendance : il explore sans figure d’attachement comme base de sécurité.
- contact facile avec l’étranger.
- ignore ou évite le parent à son retour.
De point de vue du bébé : J’ai besoin d’être à côté de ma figure d’attachement pour me sentir
en sécurité mais elle peut rejeter mes avances. Je dois donc supprimer mes besoins, me débrouiller tout seul et rester à la périphérie émotionnelle des relations.
B- Sécurisé, présent dans 66% des cas
- proteste lors de la séparation mais manifeste sa joie lors du retour du parent, est soulagé et recherche la proximité.
- lors du retour, l’enfant repart explorer en se servant du parent comme base de sécurité.
De point de vue du bébé : Cela ne va pas mais j’ai le droit de ressentir cela. Je vaux la peine
d’aller mieux, je peux supporter de chercher pourquoi je souffre. Il existe des personnes à l’extérieur qui pourront supporter de me voir allant mal et m’apporter de l’aide.
C- Anxieux résistant dans 12% des cas
- très perturbé à cause de la situation, anxieux et agité lors du départ du parent.
- au retour, manifeste des comportements ambivalents : peut rechercher le contact puis d’un seul coup rejeter le parent avec colère et résister à être consolé.
De point de vue du bébé : J’ai besoin d’être à côté de ma figure d’attachement pour me sentir en sécurité mais elle peut échouer à me répondre. Aussi je dois m’accrocher à elle, insister pour qu’elle me réponde et s’occupe de moi. Cependant, je n’ai plus d’énergie pour m’intéresser à moi-même ou au monde qui m’entoure.
D- Insécurisant désorganisé
- réagit moins à la séparation que les autres.
- a des comportements contradictoires : va pour se faire consoler et en même temps semble craindre son parent.
Les deux éléments principaux de la théorie de l’attachement sont la notion de proximité et celle de la sécurité.
Ces deux systèmes sont interdépendants : lorsque l’un est activé, l’autre est éteint. Cela permet à l’enfant d’explorer en toute sécurité.
L’enfant s’éloigne de sa mère pour explorer et revient vers elle, de temps en temps, ou en cas de stress.
On repère la sécurité de l’attachement à la capacité de l’enfant à exprimer ses émotions, en particulier ses émotions négatives de manière ouverte, à rechercher l’une des figures et à se consoler alors rapidement. La sécurité de l’exploration se caractérise par l’intérêt curieux et prudent de l’enfant et la qualité de l’exploration. Ce sentiment de sécurité reflète une évaluation de l’environnement.
Selon Bowlby, l’attachement n’est pas synonyme de dépendance. Le fait est qu’être dépendant d’une figure maternelle et être attaché à elle, sont des choses différentes. Ainsi dans les premières semaines de la vie, un enfant est sans aucun doute dépendant des soins de sa mère, mais il n’est pas encore attaché à elle. Au contraire, un enfant de deux ou trois ans qui est soigné par des étrangers peut manifester le plus clairement la preuve qu’il continue à être puissamment attaché à sa mère bien qu’à ce moment là il ne soit plus dépendant d’elle.
Bowlby est parmi les premiers auteurs à théoriser le concept d’attachement et ses mécanismes. Ses théories sont toujours valables et permettent de comprendre les liens parents enfants, et d’analyser ses liens dans les nouveaux modèles de couple. Ces théories peuvent aider le corps enseignant, le corps soignant et le corps social à mieux protéger la petite enfance.
John Bowlby,
- né le 26 février 1907 à Londres et mort le 2 septembre 1990 (83 ans) en Écosse,
- psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la relation mère-enfant.
Références
Bowlby J. A secure base: Clinical applications of attachment theory. London: Routledge; 1988.
De Los Reyes A. Strategic objectives for improving understanding of informant discrepancies in developmental psychopathology research. Development and Psychopathology. 2013;25:669–682.
In-Albon T, Kossowsky J, Schneider S. Vigilance and avoidance of threat in the eye movements of children with separation anxiety disorder. Journal of Abnormal Child Psychology. 2010;38:225–235. doi: 10.1007/s10802-009-9359-4.
Kins E, Soenens B, Beyers W. “Why do they have to grow up so fast?” Parental separation anxiety and emerging adults’ pathology of separation-individuation. Journal of Clinical Psychology. 2011;67:647–664.
Perez-Olivas G, Stevenson J, Hadwin JA. The association between elevated maternal panic-like and depression symptoms and separation-related interpretive biases in offspring. Journal of Child and Family Studies. 2011;20:232–239
Ringoot AP, Jansen PW, Steenweg-de Graaff J, Measelle JR, van der Ende J, Raat H, Tiemeier H. Young children’s self-reported emotional, behavioral, and peer problems: The Berkeley puppet interview. Psychological Assessment. 2013;25:1273–1285.
By accepting you will be accessing a service provided by a third-party external to https://causam.fr/