Notre communication de chaque jour

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La communication est la transmission par les moyens disponibles (verbaux ou non verbaux) d’un ou de plusieurs messages dans des buts variés.

 

 

La communication

Nous communiquons dès de la naissance. Le cri d’un bébé informe sur son état ou sur ses besoins : il a faim, il a mal ou il est tout simplement de mauvaise humeur.
Durant nos vies, nous consacrerons une quantité considérable de notre temps à communiquer, pour assurer nos besoins et nos réussites, pour séduire, pour convaincre, pour travailler, pour réussir, et pour se faire aimer. La communication humaine englobe un ensemble de moyens et de comportements pour accomplir ces buts au sein de groupe, au sein de la famille, et dans la société.
Les buts primaires de la communication humaine sont indispensables pour la survie humaine dans le groupe : exprimer l’affiliation et l’appartenance à un groupe, et influencer les autres.

 

La communication chez les enfants : modèle rudimentaire


Chez les enfants, le modèle de communication est rudimentaire et efficace. Nous utilisons ce modèle pendant toute notre vie, ajoutant des variations pour rendre ce modèle plus sophistiqué.
Le modèle de communication enfantine repose sur la communication non verbale, pendant quelques années, puis s’enrichit progressivement par la communication verbale. Les gestes deviennent chez l’enfant un moyen de communication non verbale essentielle, il utilise son corps, ses doigts, sa tête, et ses expressions faciales pour communiquer ses besoins et ses émotions. Les enfants en bas âge développent un comportement adaptatif selon les personnes en face, l’enfant communique plus avec sa mère qu’avec les autres, communique différemment avec sa mère, qu’avec les autres membres de sa famille.

Le modèle de communication enfantine se caractérise aussi par l’absence de frontière, c’est une communication tous azimuts, au-delà des conventions sociales qui régissent le comportement des adultes.

Le modèle de communication enfantine est rudimentaire exprime les émotions avec le corps, par un gestuel riche. Cette communication devient plus austère chez les adultes, qui évitent l’utilisation du corps dans la communication pour éviter la confusion entre communication et excitation.

Le modèle de communication enfantine utilise généreusement les expressions faciales pour exprimer les émotions.
La communication enfantine s’enrichit progressivement grâce aux fonctions cognitives (fonction de réflexion et de décision) et par l’apprentissage de la communication orale. Cependant ce modèle de communication enfantine est le premier modèle que nous apprenons pour transmettre nos besoins et nos messages.

 

Une communication efficace


- Parler signifie une communication efficace ? La réponse est non. La parole est un moyen parmi d’autres pour transmettre les informations et les messages. La communication par la parole n’est pas une garantie d’une efficacité. Qui d’entre nous ne se souvient pas d’un professeur ennuyeux, incapable, désorganisé, qui finissait toujours par endormir la moitié des élèves ? Pour communiquer efficacement, nous devons avoir des idées claires à communiquer, en utilisant les autres moyens comme le silence, l’écoute, et d’autres moyens que les mots.

- Les mouvements du corps, appelés parfois langage du corps sont-ils un vrai langage ? assurent-ils une vraie communication ? La communication non verbale est importante, utile pour la transmission des idées et des messages. Par contre s’il existe un lien réel entre le mouvement du corps et la communication, ces mouvements ne sont pas un langage, car ils varient d’une culture à une autre, d’une personne à une autre, et peuvent être interprétés différemment. Ainsi le terme langage du corps est imprécis et abusif.
- Le contrôle est-il nécessaire pour mieux communiquer ?

Garder son sang-froid, avoir une économie de gestes de parole peut aider à mieux communiquer, sans garantir le résultat. L’essentiel dans la communication réside dans le message, et pas seulement dans les moyens de transmission.

- Les gens qui communiquent bien ont un talent de communication ? C’est une idée fausse. À la naissance, nous avons le même modèle de communication rudimentaire, celui que nous avons utilisé quand nous étions enfants en bas âge. Les gens qui communiquent bien ont appris à communiquer, parfois dans leur milieu familial, mais ils ont amélioré leurs modèles de communication à travers leur apprentissage et expérience.

- Maîtriser la parole est plus utile en communication que la recherche de l’écoute ? C’est encore une fausse idée. Si un arbre tombe dans les bois ? Personne n’est là pour l’entendre, il fait du bruit ? La parole est un moyen important dans la communication à condition d’être reçu. L’écoute fait partie de la communication. Pour bien communiquer, il ne suffit pas de parler, il ne suffit pas de chercher l’écoute, il est important de se souvenir que la communication est un chemin bidirectionnel, c’est parler, écouter, et d’être écouté.

 

Communication humaine : ses buts

La communication humaine est une fonction de survie, indispensable dans les relations de société, et dans les relations interpersonnelles. La communication humaine n’est pas gratuite, elle vise globalement les mêmes objectifs.

 

 

- Exprimer l’appartenance, exprimer les émotions

Pour appartenir à un couple, à un groupe, chaque humain est invité à exprimer, à sa façon, ses émotions d’appartenance. Exprimer son amour à son conjoint, comme exprimer son respect, ou alternativement son mépris ou sa haine. Ce continuum entre un amour et haine est le fondement des relations humaines. (Wiemann, 2009).

L’appartenance est indispensable pour la vie humaine, car chaque personne souhaite être aimée, désirée, et respectée. L’appartenance à un groupe, une famille, ou à un couple est un besoin pour avoir la protection, le soutien, et une bonne qualité de vie. Cette appartenance devrait être exprimée par la communication de sentiments, et de ses émotions à travers une communication verbale du genre : je vous aime, ou non verbale du genre embrassades, baisers ou étreintes. La communication vise à renforcer le lien d’appartenance, et à consolider les liens interpersonnels.

 

 

- Atteindre certains buts

La communication vise à atteindre certains buts sur le plan personnel pour séduire son partenaire, convaincre l’autre de s’engager dans une relation amoureuse, ou dans une relation de couple, ou sur le plan professionnel comme : obtenir un travail, convaincre les autres de ses projets pour avoir un avancement, ou pour améliorer sa situation professionnelle.
L’accomplissement de certains buts est une fonction importante de la communication humaine. Ces buts peuvent changer selon le projet de vie, les responsabilités et les besoins. La communication pour atteindre un but n’est pas toujours positive, elle peut englober une variété de techniques de simple séduction, à la ruse, au mensonge, ou à l’intimidation.

 

 

- Influencer les autres

Une des fonctions les plus importantes de la communication est la capacité d’influencer les gens. Pratiquement chaque communication influence, d’une manière ou d’une autre, le comportement des autres, et leurs réactions. Tenter d’influencer les autres est indispensable dans la vie personnelle pour expliquer ses motivations, essayer d’adapter les décisions des autres, indispensable dans la vie publique pour les mêmes raisons. Sur le plan collectif, la communication politique est le meilleur exemple de l’utilisation de la communication pour influencer les autres, séduire, les convaincre de prendre une décision.

 

 

 - Distinguer la communication des émotions

Pour bien communiquer, il faut avoir un contenu valable à communiquer, une stratégie adaptée à cette communication.
Il est important de distinguer le fait de convaincre ou d’influencer les autres des émotions, la communication est différente de l’affection par exemple dans le contenu, dans le but recherché. La communication demeure une action unilatérale, alors que l’affection est une émotion à double sens.

La communication interpersonnelle, comme la séduction par exemple, peut favoriser l’affection et l’intimité, peut consolider les liens dans un couple ou dans une communauté, mais ne peut créer un lien, une affection ou une intimité en raison de différence de contenu, de stratégie, et d’implication personnelle.

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Communication : améliorer Nos capacités

Nous utilisons la communication pour transmettre un message par voie orale aux gens qui nous entourent, dans notre environnement familier, professionnel ou social. Nous utilisons également la communication écrite dans nos lettres, nos mails et nos comptes-rendus.

 

 

Mieux communiquer

On peut avoir des difficultés à l’expression orale en cas de timidité ou de phobie sociale, on peut avoir des difficultés à comprendre les messages des autres par ex au téléphone, ou encore il est possible de rencontrer certaines difficultés dans l’expression écrite par manque d’instruction ou d’apprentissage.

 

 

La communication est un apprentissage

La commutation rudimentaire est innée, pour transmettre les émotions, comme la peur ou la joie, mais la communication interpersonnelle est un apprentissage en fonction du contexte social et culturel. Dans ce sens, il est toujours possible d’améliorer nos capacités de communication en vérifiant si les personnes reçoivent bien nos messages, s’ils demandent des clarifications. En général, nous pouvons parfaire notre communication quand les autres interprètent mal nos messages.

 

Dans une communication : l’idée n’est pas la personne

Le rejet d’une idée ou d’une proposition n’est pas le rejet de la personne. Si vous êtes vulnérables au rejet de vos idées, vous avez à parfaire votre communication, car le but essentiel de la communication est d’exprimer ses idées, et d’influencer les autres. Si vous n’acceptez pas le rejet de vos idées, vous êtes probablement une personne autoritaire qui mélange les idées avec les personnes. Le rejet d’une idée est un droit sur le plan personnel comme sur le plan professionnel, exprime une perception et une évaluation, et non pas un jugement.

En cas de refus d’une idée, une communication efficace devrait se baser sur une clarification de cette idée, sur la recherche d’un consensus, ou d’une idée intermédiaire, en évitant de personnifier le rejet.

En cas de refus, il est important d’accepter ce droit. Mais il est important d’avoir une idée alternative en cas de rejet. Il ne suffit pas de dire non pour établir une communication, il faut savoir aussi dire oui, ou proposer d’autres pistes et d’autres idées.

 

 

Comment établir une conversation efficace ?

Ce n’est pas une tâche facile pour n’importe qui d’établir une conversation efficace avec les personnes non familières, ou avec des personnes hiérarchiquement mieux placées. Une conversation efficace est un apprentissage qui peut être compliqué par une personnalité introvertie, avec manque de confiance en soi, timidité, ou phobie sociale.

— Dans une conversation efficace, soyez plus intéressé qu’intéressant. Savoir écouter améliore notre capacité à communiquer.

— Savoir attirer l’attention de l’autre en écoutant, en discutant ses points de vue, est largement plus efficace que la tentation facile d’imposer votre point de vue.


— N’oubliez pas, les gens aiment parler de leur point de vue, de leur vie, de leur expérience. Inutile de mépriser l’influence du vécu, des expériences personnelles, et des opinions de chacun.


— Pour mener une conversation efficace, vous devez intéresser l’autre, en adoptant une attitude civilisée, courtoise, bienveillante, en choisissant les sujets et les approches les plus adaptées à votre interlocuteur.

— Essayer d’organiser vos points de vue d’une façon simple, en préparant les plans de votre conversation. Avec le temps et l’apprentissage, cette préparation devient presque automatique, chacune de vos conversations sera guidée par un plan raisonnable et simple.

— Soyez toujours patient, soyez toujours un bon auditeur. Pour converser, écouter les points de vue des autres, modérez-les progressivement, en alternant l’écoute et la parole.

— Ne sous-estimez pas la difficulté de mener une communication verbale efficace. Cherchez à parfaire votre capacité à communiquer, en améliorant votre capacité d’écoute, de transmission, et d’expression. La confiance en soi est indispensable pour une bonne conversation, pour une bonne transmission, pour une bonne communication orale. L’apprentissage améliore également votre confiance en vous, cependant, il est toujours important d’éviter les positions autoritaires qui refusent les idées des autres, qui dénigrent les arguments des autres.

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Communication : l’assurance orale

La communication verbale est fondée sur deux composantes : les mots que nous utilisons, et le port de la voix. Ces deux composantes exercent une influence profonde, parfois inconsciente, sur celui qui reçoit, qui nous écoute.

 

 

Communication verbale

Une respiration calme, normale, non saccadée, un relâchement de la mâchoire et des muscles faciaux contribuent à la stabilité de la voix, et a améliorer votre capacité à exprimer votre assurance à travers votre communication orale.

 

 

Mieux communiquer

Ne pas parler trop vite pour éviter les malentendus, ne pas avoir une voix aiguë pour éviter d’irriter, voilà une recette simple pour exprimer une assurance dans la communication orale. Élever la voix sous l’effet de la colère, interrompre ses interlocuteurs, utiliser la menace est signe d’agressivité et ou de manque de sang-froid. Essayez d’éviter de perdre votre sang-froid pendant une communication orale, car cela dénote un manque de confiance en soi.

Si vous êtes timide, prenez de l’assurance en saluant, en s’engageant quotidiennement dans des conversations, et dans des discussions avec les gens qui ne vous sont pas familiers ou intimes, cela vous permettra d’avoir de l’assurance par l’apprentissage.
Essayez de vous habituer à faire des compliments, et aussi à les accepter poliment quand vous en êtes l’objet. N’ayez pas peur de dire « je », au contraire ayez confiance en vous en exprimant votre propre avis même si on ne vous le demande pas. En même temps, n’insistez pas trop sur le côté personnel exclusif dans votre communication orale. Évitez de donner un avis personnel quand il s’agit d’un problème scientifique, ou logique, ou quand il s’agit d’une question d’expertise.

Si certains ne sont pas d’accord avec ce que vous dites, ne le prenez pas pour un rejet personnel. Il s’agit d’une différence de point de vue, et non pas une différence entre deux personnes.

Il est préférable de demander des informations supplémentaires plutôt que d’avoir un avis tranché sur un sujet polémique, ou sur un sujet complexe. En demandant des informations, vous montrerez ainsi que vous le souhaitez ou que vous avez besoin d’être informé pour mieux juger. Si vous le demandez calmement, cela ne sera pas ressenti comme une menace ni même comme un défi.

Vous pouvez demander en utilisant des formules neutres du genre « pourriez-vous détailler ce point de vue ? », ou « qu’est-ce qui vous fait dire cela ? ». L’interrogation détaillée est une formule polie dans la langue française, largement plus courtoise que le simple « pourquoi » qui peut apparaître parfois lapidaire ou menaçante.

En cas de désaccord, dites que vous n’êtes pas d’accord avec calme et fermeté, en évitant de personnifier le désaccord. Encore une fois, c’est une divergence de point de vue, ce n’est pas un duel entre deux personnes.

Quand vous exprimez votre point de vue, ne soyez ni arbitraire ni hésitant. Essayez d’exprimer spontanément et directement vos sentiments quand il s’agit d’un événement, n’attendez pas des jours ou des semaines pour exprimer ce que vous ressentez.
Prenez conscience de vos maniérismes verbaux, de vos habitudes inconscientes, des formules que vous utilisez dans votre langage, évitez les formules vides de sens, qui n’ajoutent rien à la conversation comme « quoi », « vous comprenez », ou « voyez-vous ».

Pour exprimer l’assurance dans votre communication verbale, essayez d’être positif.


Vous pouvez remplacer la phrase négative « je pense que vous voulez aller au cinéma avec moi ce soir » par une phrase plus positive du genre « je vais au cinéma ce soir, ce serait gentil de m’accompagner ». Vous pouvez noter la différence entre les deux phrases : la première est une phrase négative dévalorisante, la deuxième phrase est positive, riche en assurance.

Vous pouvez également être plus précis quand vous parlez, par ex la phrase « je m’ennuie » peut être facilement remplacée par un terme plus précis en ajoutant le complément « je m’ennuie quand vous répétez sans cesse la même chose », ou « je m’ennuie quand je n’ai pas un livre intéressant à lire ».

 

 

Communication paralinguistique

Il s’agit d’étudier les moyens utilisés dans la communication verbale, l’étude de la voix, le ton, comment les mots sont dits, comment les mots sont choisis. L’apprentissage de la communication par linguistique commence dès l’enfance, où l’on apprend de ne pas crier pendant une discussion, de ne pas choisir les mots blessants, de bien savoir écouter.

 

 

Communication : au-delà des mots

Dans la communication para linguistique, on pratique une communication non verbale pour habiller votre communication verbale, pour l’accompagner et la présenter. Un message, c’est un contenu, une idée exprimée par des mots choisis, dans un style choisi, dit avec une voix, d’un ton, d’un débit et d’une intensité qui varient, et qui peuvent influencer l’efficacité de la communication.


Les facteurs déterminant la communication para linguistique
— la qualité : la voix est une identité comme une autre, qui influence notre capacité à communiquer. Une petite voix, une voix féminine, une voix timide, une voix nasale, une voix aiguë ; ces combinaisons modifient la qualité de la communication.


— l’intensité : il s’agit de savoir comment appuyer certains mots, et comment alléger d’autres, à la façon des acteurs. La même phrase peut avoir une signification différente selon l’intensité qui accompagne sa prononciation.


— le silence : c’est un choix important dans la communication par linguistique, qui permet d’offrir le temps de réfléchir, d’éviter la communication, de ralentir la communication, de créer une distance personnelle. Le silence dans la communication devrait être manié avec prudence, le trop de silence peut provoquer une inquiétude, peut être méprisant, un peu de silence bien placé permet une discussion moins saccadée, plus distante.


— le débit : le nombre des mots prononcés par minute varie selon l’héritage culturel, les hommes parlent plus rapidement que les femmes, les gens émus prononcent plus de mots par minute que les gens sans émotion. Pendant une communication par linguistique, chercher un débit modéré, pour donner l’impression de calme et de l’assurance. Un débit modéré permet également de bien structurer se s idées, de bien choisir ses mots.


— volume ou ton : pendant la communication par linguistique, le volume de la voix joue un rôle dans la transmission. La confiance s’accompagne d’un volume plus prononcé.


— lancement : c’est un point important, rarement pris en considération. Le lancement c’est le début de communication, influencé par le débit de la parole, le ton et l’intensité. En général, un lancement calme, apaisé est associé à une certaine crédibilité, un lancement saccadé ou perturbé reflète un manque de crédibilité.


— inflexion : il s’agit d’une variation dans le lancement des phrases, et pour préparer la fin des phrases. En règle générale, trop d’inflexion est synonyme d’un discours enfantin, qui manque de crédibilité. L’absence d’inflexion rend le discours monotone et soporifique.

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Communication dans les milieux professionnels

Quels que soit votre métier, votre situation personnelle ou professionnelle, la communication est un élément essentiel. Si vous êtes timide, si vous manquez de confiance en vous, si vous êtes incapable de vous affirmer, vous serez frustré quand il sera nécessaire de transmettre aux autres vos émotions, et vos besoins.

Si vous vous montrez trop agressif, trop extrémiste, vous serez ignoré. Dans les deux cas, vous risquez d’avoir un ressentiment, une frustration.


1— Si vous avez un problème dans votre équipe par exemple, adoptez une ligne de conduite, notez les points essentiels que vous désirez soulever dans votre communication. Si vous n’êtes pas à l’aise avec votre supérieur par exemple, et vous devez organiser une réunion, essayez de gagner la confiance d’autres personnes que votre supérieur, pour pouvoir organiser cette réunion. Autrement dit, si vous avez une difficulté à communiquer avec une personne, ne vous effacez pas, tenter de communiquer avec d’autres.


2— Dans une discussion, ne prenez jamais l’offensive. Cela ne mène à rien. Vous êtes là pour parler, non pas pour batailler. Une attitude détendue, souriante, non agressive empêche la discussion de tourner à la confrontation. C’est la deuxième règle : la communication est le contraire de la confrontation.


3— Évitez d’interrompre votre interlocuteur, de terminer les phrases avant lui. Laissez-le terminer, lui parler en l’empêchant à votre tour, de vous interrompre. C’est la troisième règle d’une communication efficace : écouter avant de communiquer.


4— Évitez d’élever la voix, d’adopter des gestes menaçants ou méprisants. La communication est une transmission de messages dont le but est de convaincre, et non pas de vaincre.


5— Essayez de ne pas mélanger raisonnement et émotion, ainsi votre point de vue aura une meilleure chance d’être pris en considération, c’est une règle de communication efficace : la logique avant les émotions.


La structure hiérarchique est faite pour créer des barrières. Au sommet de la pyramide se trouve un patron qui prend toutes les décisions, qui porte également toutes les responsabilités de ces décisions. La structure professionnelle n’est pas un État démocratique, c’est une structure qui cherche l’efficacité économique.

La communication ne peut être libre dans les entreprises, cela ressemble à l’absence de communication libre dans les structures militaires. Dans ces structures, la communication est canalisée selon des règles bien précises, une communication hiérarchisée, limitée, et surtout utilitaire. Cependant, un employeur qui se préoccupe de son personnel, peut développer l’esprit d’équipe, peut améliorer la productivité de son entreprise. Une unité militaire qui comprend mieux ses missions à travers une communication plus libre peut être une unité plus efficace.

Dans ces structures où la communication n’est pas libre, si un conflit surgit, il faut chercher les réponses selon les règlements internes. En d’autres termes, la communication limitée n’est pas manque de liberté, c’est un choix d’organisation. Dans ce cas, la communication disponible devrait être mieux utilisée en raison de sa rareté.

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Communication des hommes, communication des femmes


C’est le cas également quand il s’agit de différence de communication entre les hommes et les femmes. Les stéréotypes nous font attendre que les hommes soient sans émotion dans leurs communications, neutres et froids, et que les femmes soient douces et souriantes.


Le syndrome de communication sans émotion ou le syndrome du visage souriant sont de préjugés, fondés sur une réalité simple : les expressions faciales varient réellement entre les hommes et les femmes, cela peut rendre la communication non verbale compliquée entre ces deux sexes.

Dans certains cas, quand la femme ne peut interpréter les expressions faciales de son homme, elle doute de sa sincérité, peut devenir nerveuse et troublée. Parfois, les femmes provoquent (communication agressive) un homme pour produire d’une réaction interprétable, pour sortir l’homme de son modèle de communication.

L’homme peut interpréter cette communication féminine comme émotionnelle, excessive, et donc sans réelle crédibilité. Dans ce cas, la discussion devient stérile, la communication est inutile, qui laissera place à la colère, ou à la différence.

Il existe réellement un modèle d’expression non verbale féminin, et un modèle d’expression non verbale masculin. La bonne communication exige l’utilisation de la communication verbale, et non pas l’interprétation des expressions faciales. Il est utile de penser qu’un homme est indifférent quand il pratique une communication non verbale neutre. Pour aller au-delà de ce masque de pierre, il suffit d’utiliser la communication verbale directe et éviter les interprétations.


La neutralité masculine dans la communication non verbale semble exister dans de nombreuses cultures, et à travers les âges. On peut penser qu’il s’agit d’un comportement lié à l’identité masculine, ou au rôle masculin. Les hommes apprennent dès leur enfance avoir une communication non verbale maîtrisée, dissimulant leurs émotions, dissimulant également leur peur ou leurs craintes. En dépit d’importantes modifications de la condition féminine en Occident et dans le monde, le comportement masculin, et le rôle masculin dans la société ont peu changé.


De nombreuses femmes, surtout les courants féministes expriment leur désir d’un changement réel du rôle masculin dans le couple et dans les relations, souhaitant ainsi que les hommes communiquent mieux, ou communiquent plus.


La neutralité masculine dans la communication non verbale est jugée négativement par de nombreuses femmes, qui utilisent leur expression faciale comme une communication non verbale fréquente. Le visage impassible d’un homme ne fait pas plaisir à la femme en face, qui interprète cette impassibilité comme absence d’émotions. C’est une interprétation fausse de la communication masculine non verbale. Les hommes ont appris, et continuent à apprendre d’éviter l’exposition de leurs émotions dans leurs communications non verbales. Ils expriment leurs émotions verbalement.

Une bonne communication entre un homme et une femme passe par une conversation, par une communication verbale précise, à double sens, accompagnée d’écoute bienveillante. Un homme peut exprimer ses émotions en répondant à des questions convenables, posées avec courtoisie et élégance, quand les réponses sont reçues avec intérêt. Chez certains hommes, l’expression verbale des émotions, sincère et réelle, et rarement reflétée sur le visage, ou sur les expressions faciales.

Le langage du corps est peu efficace dans une communication réelle, ce sont des réactions comportementales qui varient selon la culture et l’éducation. Toute lecture du langage du corps est une interprétation personnelle. Les expressions faciales sont des signes réels de communication. L’expression faciale de la peur par exemple est identique dans toutes les cultures, de même que l’expression faciale de la joie. Cependant, les hommes utilisent rarement l’expression faciale pour exprimer leurs émotions. Il suffit de leur offrir l’occasion d’une communication verbale précise pour comprendre leurs attentes, et sonder leurs émotions.

D’autre part, l’expression faciale chez les hommes et chez les femmes ne peut transmettre des émotions complexes, comme la jalousie, ou la déception, fruits de l’association de plusieurs émotions.

 

 

Communication : résoudre les conflits

La communication est la transmission d’un message dans un but précis comme démontrer ses émotions ou ses sentiments, influencer les autres ou atteindre certains buts.

La communication est le moyen idéal pour résoudre les conflits d’une façon pacifique, civilisée et sans conséquence grave. Cependant, l’utilisation de la communication pour résoudre un conflit suit certaines règles.

N’oubliez pas pour désamorcer un conflit ou pour résoudre un problème, la communication devrait être bidirectionnelle, associant l’argument à l’écoute active et bienveillante, en évitant de mettre les émotions au sein du conflit, les émotions affectent la capacité de communiquer et d’écouter.

 

 

Éviter les jugements absolus

Dans une communication, l’utilisation des termes comme « vous », « toujours », « chaque fois » ou des termes semblables, peut créer un obstacle majeur rendant la communication caduque.

Cela ne veut pas dire que vous n’avez pas raison dans votre argument, cela veut dire que généraliser la situation, rendre le jugement absolu, cela ne peut qu’augmenter la tension, sans résoudre le problème.

La communication exige toujours deux conditions : avoir un bon argument à communiquer, et réussir à être écouté. Mais si vous généralisez, vous ne serez pas écouté.

 

 

Utiliser le « je » à la place de « vous »

C’est une erreur fréquente dans les communications interpersonnelles. Si vous dites : « vous ne savez pas de quoi vous parlez ». Votre message ne transmet pas une communication, mais un jugement absolu. Dans ce cas, vous rendez votre communication caduque. À la place de cette phrase accusatrice et sans argument, vous pouvez dire « je n’arrive pas à comprendre ce que vous voulez dire ». Cette dernière phrase ouvre un chemin supplémentaire à votre interlocuteur pour s’expliquer, et pour vous, vous permettre d’écouter la suite. Cette phrase est également sans accusation.

L’utilisation de « je » devrais être évitée dans la communication. Si vous avez un adolescent par exemple, vous lui dites : « j’ai peur quand tu rentres tard à la maison », vous transmettez un message personnel, alarmant, anxieux qui montre votre peur. Si vous dites : « c’est mieux pour nous tous si tu rentres un peu plus tôt à la maison, » vous transmettez un message courtois, sans jugement et sans anxiété.

L’utilisation du pronom « je » est agressive dans la communication interpersonnelle, utilisation qui attaque votre interlocuteur sans lui laisser une occasion de s’expliquer.

 

 

Éviter d’associer communication et émotions

Ce n’est pas toujours facile d’éviter d’associer les émotions ou de les exprimer dans un conflit verbal. Le but de la communication est de transformer le conflit verbal en discussion, car les conflits verbaux sont contre-productifs, s’agissant d’un conflit verbal personnel ou professionnel.
Au lieu de laisser les émotions moduler vos expressions et votre communication, la question essentielle est : comment pouvez-vous aider à résoudre ce problème, comment transformer le conflit en discussion pour aboutir à une solution. Cela passe par un recul nécessaire, par éviter les expressions imprégnées d’émotion, et par l’écoute active et bienveillante.

 

 

Critiquer le jugement, le comportement, et jamais la personne 

Dans un conflit, il y a plusieurs points de vue, autour d’un jugement ou d’un comportement. La communication devrait éviter les jugements, pour éviter les réponses défensives. Vous pouvez critiquer le jugement de la personne, ou son comportement, en évitant soigneusement de personnifier les critiques. Il s’agit d’un conflit autour d’un sujet, celui-ci ne devrait pas se transformer en conflit personnel. Les attaques personnelles peuvent rendre la communication caduque, et engendrer des réponses agressives nuisibles à l’amour-propre de chacun, et compliquer la recherche d’une solution.

 

 

Comprendre que chaque personne est précieuse

Dans un conflit verbal, vous ne pouvez pas pratiquer une écoute active et bienveillante, vous ne pouvez pas transformer le conflit en discussion si vous considérez la personne en face de vous comme inférieure ou indigne de la discussion.

En respectant l’opinion de l’autre, en préservant sa valeur personnelle, vous pouvez comprendre les motivations, et obliger la personne en face à vous respecter, à respecter votre opinion, et à chercher la meilleure solution.

 

Réf
* Dan o'haIr, Real Communication, An Int roduction, 2012, 2009 by Bedford/St. Martin’s, 2012
* Wiemann, M. O. (2009). Love you/hate you: Negotiating intimate relationships. Barcelona, Spain: Editorial Aresta.

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Empathie : Nouvelle idéologie culturelle ?

Good doctor aurtisme empathie

 

La série télévisée «Good doctor» met en scène un médecin autiste, son intelligence dépasse celle des autres, mais son manque d’empathie le rend étrange. Deux troubles mentaux sont associés au manque d’empathie : l’autisme et la psychopathie.


Si vous lisez le nom de Sherlock Holmes, vous pensez à une personne froide peu chaleureuse, qui refuse les émotions pour garder ses capacités de déduction. Un vrai sociopathe, selon le goût de notre époque. Il manque d’empathie.

 

Le concept d'empathie est l’un de ces concepts valises qui circulent dans la culture occidentale, de la philosophie à la psychologie, puis à la culture populaire, pour perdre son authenticité et finir source de confusion.

L'empathie, le partage de sentiments avec une autre personne, la « règle d'or » pour traiter les autres comme nous voudrions être traités. Et lorsque nous ressentons de l'empathie, nous sommes enclins à faire de bonnes, mais aussi des mauvaises choses.


Faut-il utiliser l'empathie comme guide de la façon dont nous vivons nos vies ?

Le manque d'empathie de Marie-Antoinette justifie-t-il le jugement à la peine de mort ?.
Si l'utilisation de l'empathie devait jouer un rôle important dans la vie personnelle, sociale et politique, le chemin deviendrait glissant, car l'empathie est un concept nomade, qui évolue et change selon les cultures et les contextes.

 

L’Origine de l’empathie

Le concept d’empathie apparait au XVIIIe siècle, sous l'influence des écrits de David Hume et d'Adam Smith. Il s’agit d’une contribution anglo-saxonne aux idées des Lumières.

David Hume (Hume 1739-1740) a formulé à l’époque ce célèbre dicton : « les esprits des hommes sont des miroirs les uns pour les autres ». Selon Hume, les humains peuvent recréer les pensées et les émotions.

Le psychologue Edward Titchener (1867-1927) introduit le terme « empathie » en anglais en 1909 comme traduction du terme allemand «Einfühlung » (se sentir dans).

Einfühlung est un concept de l'esthétique allemande du XIXe siècle, les philosophes du siècle XIXe ont jugé nécessaire de faire appel à ce concept esthétique pour expliquer notre capacité à apprécier de manière esthétique les objets naturels et oeuvres artistiques. Selon la conception positiviste et empiriste (elle n'est pas universellement acceptée), les données sensorielles constituent la base fondamentale de notre investigation du monde, c'est-à-dire nous percevons le monde à travers nos sens.


Dès l’origine, les philosophes de la tradition phénoménologique rejettent ce concept catégoriquement. D'un point de vue phénoménologique, notre rencontre avec des objets esthétiques, notre admiration d'un beau coucher de soleil, est un raisonnement mental qui dépasse les sens, car nos yeux ne voient qu’un cercle rouge plongeant dans le bleu de la mer.

Utilisé à l'origine dans l'art, le terme a été adopté par le philosophe et psychologue Lipps, qui l'a décrit comme la capacité de saisir les sentiments de l'autre dans et avec l'autre. Ce terme générique a depuis pris de nombreuses significations selon le contexte.

Dans le récit de Verducci, il existe trois types d'empathie :

 

-Empathie esthétique :

« Je suis capable de « ressentir » les œuvres d'art et la nature ». L'empathie esthétique peut être considérée comme la définition originelle de l'empathie et concerne le lien entre celui qui perçoit et l'œuvre d'art elle-même. Par exemple, nous apprécions un objet parce que l'empathie nous permet de le voir par analogie avec un corps humain ou une fleur ou une étoile. L'empathie dans ce contexte est plus spécifiquement comprise comme un phénomène d'« imitation intérieure ».

 

-Empathie sympathique :

Je comprends les sentiments des autres, mais il y a encore une certaine distance émotionnelle'. Cette empathie est centrée sur la compréhension et tente de garder l'émotion à distance. C’est l’empathie des médecins et du corps soignant : adopter une « préoccupation détachée » pour le patient. Cette empathie implique trois caractéristiques clés : comprendre ce qu'une maladie signifie pour un patient ; communiquer cette compréhension; et agir sur cette compréhension pour partager d'une manière utile. Pour être utile, l'empathie thérapeutique nécessite à la fois une résonance affective et une distance émotionnelle .

-Empathie compassionnelle :

"Je perçois et j'intériorise l'état de l'autre". Il y a moins de distance entre les sujets, c’est une empathie problématique qui offre un rôle central aux sentiments et émotions.

 

L'empathie : problème philosophique

Theodor Lipps (1851-1914) a transformé l'empathie d’un concept de philosophie esthétique liée à notre expérience de la beauté à un concept de vie et de chaque individu. Selon lui, nous aimons la beauté comme un «plaisir de soi objectivé », puisque nous sommes impressionnés par la « vitalité » et la « potentialité de vie » qui résident dans l'objet perçu.


Il va plus loin, Lipps suggère que la nature de l'empathie esthétique est toujours « l'expérience d'un autre humain ». L'empathie devient une imitation intérieure. Mon esprit reflète les activités mentales ou les expériences d'une autre personne sur la base de l'observation de ses activités corporelles ou de ses expressions faciales.

 

empathie

 

Les critiques de l’empathie comme concept philosophique reposent sur plusieurs points.


- Si ma compréhension de la tristesse d’une victime vient exclusivement de ce que je me mets à sa place, il m'est impossible de concevoir comment je me comporterais en étant moi-même victime, je ne peux pas tester les états mentaux de quelqu'un d'autre, car chacun a sa façon de penser et a ses propres réactions.


- Je ne peux pas concevoir comment une autre personne peut-être dans le même état mental que moi, cela est conceptuellement impossible.


La tradition phénoménologique n'accepte pas l'explication de Lipps de l'empathie comme étant basée sur des mécanismes de résonance interne et de projection. Les auteurs de la tradition phénoménologique pensent qu’il s’agit d’une explication qui n’explique rien.


L'empathie dans la tradition phénoménologique n'est pas conçue comme un phénomène de résonance obligeant l'observateur à recréer les états mentaux de l'autre personne dans son propre esprit, mais comme un acte perceptif particulier ou comme une imitation. En d’autres termes, l’empathie est une imitation émotionnelle.

 

L'empathie en psychologie


En quittant la philosophie vers la psychologie, le concept s’élargit pour entrer dans le champ de la culture populaire sous l’influence des médias et de l’industrie du développement personnel.

Cette empathie, définie comme la tendance à se mettre dans la peau d’autrui, est célébrée comme un trait aimable et humaniste de l’esprit humain. Mais certains critiques soulignent que cette empathie à la mode se focalise sur les souffrances d’une personne particulière en nous laissant indifférents aux autres, et conduit à des jugements biaisés, et pousse à prendre de mauvaises décisions.


Il y a une attitude générale dans la culture occidentale actuelle selon laquelle les émotions représentent une forme de sagesse: il faudrait écouter son cœur, les dirigeants devraient être portés par de grands sentiments, et doivent exposer leur empathie, quitte à minimiser l’importance de l’intelligence et de la rationalité.

L'intérêt des psychologues pour les phénomènes liés à l'empathie remonte plutôt à la philosophie morale du XVIIIe siècle, en particulier à David Hume et Adam Smith. L'empathie, ou ce qu'on appelait alors la sympathie était considérée comme jouant un rôle central dans la constitution des êtres humains en tant que créatures sociales et morales nous permettant de nous connecter émotionnellement à nos compagnons humains et de veiller à leur bien-être.


À la fin des années 1940, l'empathie a été un sujet de recherche répandu en psychologie.
On définissait l'empathie comme un phénomène cognitif (de réflexion) et désignant l'empathie en termes généraux comme « l'appréhension intellectuelle ou imaginative de la condition ou de l'état d'esprit d'autrui.»


Quiconque lit la littérature sur l'empathie en psychologie doit être frappée par les tendances à définir l’empathie d’une manière de plus en plus large.


Stotland, par exemple l'a définie comme "la réaction émotionnelle d'un observateur parce qu'il perçoit qu'un autre éprouve ou est sur le point d'éprouver une émotion".
Selon la définition de Stotland, des réponses émotionnelles très diverses telles que l'envie, l’ennui, se sentir affligé, être soulagé, ressentir de la pitié sont des réactions empathiques. Stotland propose une définition qui ressemble à celle des émotions en psychologie.

Depuis les années 1980, les psychologues ont distingué les différents aspects de la réaction émotionnelle envers une autre personne.


1- Contagion émotionnelle :

Vous devez vous sentir joyeux, parce que les autres personnes autour de vous sont joyeuses ou vous devez paniquer parce que vous êtes dans une foule de personnes qui paniquent, car on ressent l’émotion des autres comme notre propre émotion.

 

2-Empathie affective:

L'empathie au sens affectif est le partage indirect d'un affect. Pour Hoffman, il s'agit d'une réponse émotionnelle ne nécessitant que « l'implication de processus psychologiques qui font qu'une personne éprouve des sentiments plus adaptés à la situation d'autrui qu'à la sienne. »
Selon cette définition, contrairement à la simple contagion émotionnelle, une véritable empathie exige la capacité de se différencier de l'autre. Cela nécessite que l'on soit conscient du fait que l'on vit une expérience émotionnelle due à la perception de l'émotion de l'autre, ou plus généralement à l'attention portée à sa situation.
Mon bonheur que mon enfant soit heureux ne serait pas un état émotionnel, c'est une réponse émotionnelle à ma propre perspective du monde.

 

3-Sympathie :

La sympathie est considérée comme une émotion qui a pour objet la situation négative de l'autre, du point de vue de quelqu'un qui se soucie du bien-être de l'autre personne. En ce sens, la sympathie consiste à « ressentir de la peine ou de l'inquiétude pour l'autre en détresse ou dans le besoin », un sentiment pour l'autre à partir d'une « conscience accrue de la souffrance.

 

4-Détresse personnelle :

La détresse personnelle dans le contexte de la recherche sur l'empathie est comprise comme une émotion réactive en réponse à la perception de l'émotion ou de la situation négative d'un autre. La détresse d'une autre personne ne me fait pas me sentir mal pour elle, cela me fait juste sentir mal, ou "alarmé, affligé, bouleversé, inquiet, dérangé, perturbé, affligé et troublé."

 

 

 

Empathie, et morale


Les jugements moraux sont censés imposer des exigences à la volonté et sont censés nous fournir des raisons et des motivations pour agir d'une certaine manière.
Les jugements moraux sont fondés sur des normes normatives qui, contrairement aux simples normes conventionnelles, ont une portée universelle et sont valables indépendamment des caractéristiques des spécificités sociales : ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas trahir etc .

Slote (2010) va si loin, il défend l'empathie comme le seul fondement du jugement moral. Waal (2006) conçoit l’empathie comme l'unique base de moralité, Rifkin (2009) la considère comme une force de la culture pour transformer un monde en crise.
Un tel enthousiasme empathique a rencontré des critiques sévères.

Les normes morales sont généralement jugées plus importantes que les normes conventionnelles dans la mesure où leur validité normative est conçue comme étant indépendante de l'autorité sociale ou de pratiques et accords sociaux spécifiques. Ne pas tuer est une norme morale, être sympathique avec les autres est une norme conventionnelle (qui varie d’une culture à une autre).

Psychopathie et autisme pathologies peuvent entraîner des déficits d'empathie. Seuls les psychopathes ont des difficultés à accepter les normes morales de la société.

Les psychopathes présentent un déficit d'empathie émotionnelle, et contrairement aux personnes autistes, ils ne présentent pas de déficits dans la prise en compte du contexte.

D'autres chercheurs ont préféré considérer l'immoralité d'un psychopathe comme un déficit spécifique d'empathie. Un psychopathe pourrait comprendre que certaines choses sont moralement répréhensibles, mais il ne se soucie pas de la moralité, du bien-être des autres personnes ou même de lui-même.

Les autistes ont des difficultés à se mettre à la place d'une autre personne, mais peuvent avoir une certaine capacité à capter les états émotionnels des autres. Si les sujets autistes peuvent faire la distinction entre les normes morales et conventionnelles, ils semblent manquer d'une certaine souplesse dans l'évaluation de la gravité lorsqu'ils réfléchissent à des dilemmes moraux.

 

Sherlock holmes empathie

 

Phénoménologie de l'empathie

La phénoménologie - une tradition philosophique- est utile pour comprendre l'empathie. Au sein de la vaste production de Husserl, il est possible de trouver de nombreuses définitions – ou tentatives de définitions – de ce concept.
L’empathie devient une décentralisation de soi : « Je me rends compte que ma perspective n'est pas unique, mais une parmi tant d'autres ». Donc, on valide les réactions des autres face à la souffrance, au deuil, à la maladie, etc.

Selon la phénoménologie, l’empathie est une expérience liée à une dimension vécue. La rencontre avec l'autre nous rappelle nos expériences, mais nous sommes deux entités différentes, deux corps vécus différents avec des perspectives uniques. Après l'acte d'empathie, on est déstabilisé et on doit retrouver la distance.

 

citation whitman empathie

 

Les émotions : tendon d’Achille de l’empathie


Sherlock Holmes avait raison : voir à travers les yeux d'un autre nécessite un esprit détaché et pas seulement un cœur chaleureux ou émotif.


L’empathie devient problématique quand on laisse nos émotions prendre le dessus et que nous décidons d’agir par émotion et non pas un raisonnement.
C’est un argument utilisé par les anti-empathie.


D’autres pensent que l'empathie est biaisée parce que nous nous concentrons sur quelqu'un en raison uniquement d'émotions et ne sommes pas toujours capables de voir l’ensemble du problème. Quand nous y réfléchissons, nous sommes manipulés, car nous considérons par empathie que les autres sont comme nous.


Nos empathies permettent d’être solidaires avec ceux que nous considérons, par empathie et émotions, comme victimes. Ceci finit par hiérarchiser les victimes selon nos empathies et créer d’autres problèmes comme la concurrence des victimes et la compétition victimaire.

Nous vivons dans un monde hétérogène et diversifié. Il est plus facile de croire aux stéréotypes et d’offrir son empathie à ceux qui nous ressemblent sans prendre en compte la détresse réelle.

Les émotions sont un produit culturel, qui varient d’une culture à une autre, l’empathie fondée sur les émotions ne facilite pas notre relation avec les autres cultures ni à réagir à leur détresse, au risque que personne ne réagisse à notre propre détresse quand on en a besoin.

L'empathie engendre l'empathie, la société invite plus facilement à l’empathie qu’à la solidarité. Plus nous utilisons l’empathie, plus les autres autour de nous l'utiliseront. Tout le monde veut être entendu et compris. Chaque groupe veut être reconnu et valorisé.


Références

Aharoni,E., Sinnott-Armstrong, W., and Kiehl, K.A., 2012. “Can Psychopathic Offenders Discern Moral Wrong? A New Look at the Moral/Conventional Distinction,” Journal of Abnormal Psychology, 121
Allen, C., 2010. “Miror, Mirror in the Brain, what’s the Monkey Stand to Gain?” 441.
Baron-Cohen, S, 2011. The Science of Evil: On Empathy and the Origins of Cruelty, New York: Basic Books.
Batson, C.D, 2009. “ These Things Called Empathy: Eight Related But Distinct Phenomona,” The Social Neuroscience of Empathy, J. Decety and W. Ickes (eds.), Cambridge, MA: MIT Press
Bloom, P., 2016. Against Empathy: The Case for Rational Compassion, New York: Ecco.
Coplan, A., 2011. “Understanding Empathy: Its Features and Effects,” in Empathy: Philosophical and Psychological Perspectives, A. Coplan and P. Goldie (eds.), Oxford: Oxford University Press
Darwall, S., 1998. “Empathy, Sympathy, and Care,” Philosophical Studies, 89
Hollan, D.W., 2012. “Emerging Issues in the Cross-Cultural Study of Empathy,” Emotion Review, 4.
Lanzoni, S., 2018. Empathy: A History, New Haven: Yale University Press.
Lipps, T., 1903a. “Einfühlung, Innere Nachahmung und Organempfindung,” Archiv für gesamte Psychologie 1: 465–519; translated as “Empathy, Inner Imitation and Sense-Feelings,” in A Modern Book of Esthetics, 374–382. New York: Holt, Rinehart and Winston, 1979.
Persson, I., and J. Savulescu, 2018. “The Moral Importance of Reflective Empathy,” Neuroethics, 11
Simmons, A., 2014. “In Defense of the Moral Significance of Empathy,” Ethical Theory and Moral Practice, 17

 

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Dépression saisonnière : quand le soleil nous manque

homme-fort

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La dépression saisonnière ou "trouble affectif saisonnier" est une forme de dépression qui se manifeste en automne et en hiver, quand les jours raccourcissent et que la luminosité diminue. Une des caractéristiques de cette forme de dépression est son aspect saisonnier.

 

Le fait de rester un peu plus au foyer en hiver et de manger un peu plus de sucreries n'est pas une dépression saisonnière. L'entrée dans l'hiver est parfois difficile et les symptômes sont très variés : Du simple manque de moral avec baisse de la créativité, baisse de l'initiative et perte du plaisir, au vrai syndrome dépressif.

 

Les travailleurs de nuit ou les personnes qui travaillent et ou qui vivent dans un endroit peu ou mal éclairé peuvent aussi en souffrir, même en été.

 

La difficulté à se lever le matin, l'attirance vers les produits sucrés avec prises de poids sont fréquents. L'apparition d'un syndrome pré-menstruel, d'une frilosité, d'une baisse de libido, de troubles de la concentration, de difficultés relationnelles et sociales, d'une tendance alcoolique doivent y faire penser.

 

On considère que 6 % représente le nombre des cas sérieux aux USA parmi la population générale, et 10-20 % le nombre de gens qui souffrent d'une dépression saisonnière légère. Ce trouble commence généralement à l'âge adulte, il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.

 

Les causes précises sont inconnues mais l'influence de l'ensoleillement et de la lumière est notable. Ce trouble peut affecter les habitants des régions peu ensoleillées, et devient fréquent dans les régions nordiques de la planète. Chez certaines personnes, des épisodes répétitifs  de dépression peuvent se produire exclusivement en hiver.

 

 

Symptômes

 

 

La dépression saisonnière est un trouble cyclique, les signes et les symptômes sont présents pendant une saison particulière de l'année. La plupart du temps, les signes et les symptômes sont présents durant l'hiver et s'améliorent pendant le printemps et l'été.

Chez certains patients, les signes de dépression empirent au début du printemps. Dans certains cas, les patents souffrent d'une agitation d'une hypomanie pendant l'été.

 

 

 

Dépression saisonnière hivernale:

 

  • Dépression
  • Perte d'énergie
  • Le retrait social
  • Sommeil augmenté et somnolence
  • Perte d'intérêt pour la sexualité
  • Excès de nourritures riche en sucre
  • Gain du poids
  • Difficulté de se concentrer surtout l'après-midi

 

 

Dépression saisonnière estivale:

 

  • Anxiété
  • Insomnie
  • Irritabilité
  • Perte de poids
  • Perte d'appétit

 

 

Causes 

 

 

Les causes demeurent inconnues, mais hérédité et âge jouent un rôle. Les études suggèrent que la réduction de la lumière du soleil peut modifier le rythme biologique du corps. Quelques scientifiques ont théorisé que la mélatonine, une hormone supposée réguler le sommeil est liée à dépression, et peut être la cause, sous forme d'un excès de production pendant les longues nuits d'hiver.

La mélatonine est une hormone sécrétée par la glande pinéale, ou épiphyse située à la base du cerveau. Synthétisée pendant la nuit, la mélatonine est impliquée dans la régulation de l'humeur et des rythmes biologiques.

 

Lorsque le taux de mélatonine augmente, la température du corps commence à baisser et le cerveau est moins alerte. C'est le processus normal de préparation au sommeil. Habituellement, dès que le jour pointe, la production de mélatonine baisse rapidement et le corps sort de sa léthargie. Le taux de mélatonine est si bas durant le jour qu'il est difficile d'en déceler des traces dans l'organisme. Pendant l'hiver, lorsque la densité de la lumière diminue, la production de mélatonine serait donc en hausse et provoquerait, chez près de la moitié de la population, des changements au niveau de l'humeur, de l'énergie et de l'appétit. Cependant, seulement 4 à 6 % de la population répondent  aux critères de diagnostic du trouble affectif saisonnier.

D'autres études suggèrent que le manque de sérotonine (un neurotransmetteur) , déclenché par la lumière du soleil, est la cause de cette dépression hivernale.

 

 

Le diagnostic

 

 

Il est difficile de diagnostiquer la dépression saisonnière car il est difficile de distinguer cette forme de dépression des autres formes.
Le diagnostic se base généralement sur:

La présence de la dépression et ses symptômes  durant deux années consécutives, à la même période.
Périodes de dépression suivies par périodes sans dépression.
Absence d'autres causes pouvant expliquer l'état dépressif

 

 

Traitement

 

 

Il existe deux formes de traitement pour le trouble affectif saisonnier : les antidépresseurs de la famille des ISRS (inhibiteurs sélectifs de recaptage de sérotonine) et la luminothérapie.

La luminothérapie, ou photothérapie, induit le recalage du cycle de la mélatonine avec augmentation de la sérotonine et de la dopamine. Elle est utilisée depuis le début des années 80.

 


Il s'agit d'une exposition lumineuse le matin entre 07 et 09 heures devant une lampe de lumière blanche (de 400 à 700 nm de longueur d'onde et de 10 000 lux de puissance), pendant 1/2 heure minimum. Le traitement consiste à exposer le patient à une forte intensité lumineuse pendant 30 minutes par jour dans un environnement contrôlé. La lumière est ainsi transmise à l'épiphyse par le nerf optique, ce qui freine la production de mélatonine. L'intensité de la lumière se mesure en lux. Pour qu'un effet antidépresseur soit ressenti, il faut une intensité lumineuse d'au moins 2 500 lux, mais généralement les lampes conçues spécifiquement pour la luminothérapie dégagent une intensité de 5 000 ou de 10 000 lux et peuvent filtrer les rayons ultraviolets.

 

 

L'exposition peut cependant durer toute la matinée, voire toute la journée de travail comme dans certaines entreprises nordiques qui utilisent ces lampes pour éclairer leurs bureaux. Il y a de 70 à 85 % de résultats positifs en 2 à 5 jours. S'il n'y pas de résultats en 15 jours il faut reconsidérer le diagnostique. Le traitement est à faire tout l'hiver, en débutant avant l'apparition des signes les années suivantes. L'expérience hospitalière en France, sur 10 ans, donne les résultats suivants : 50 à 60 % des patients sont soignés tous les hivers par ce traitement avec succès, 20 % sont guéris, 20 % sont entrés en dépression « classique ».

 

Le traitement le plus courant est une exposition de 5 000 lux par heure avant huit heures du matin. La fréquence de l'exposition diminue au fur et à mesure de l'amélioration des symptômes jusqu'à un minimum de trois fois par semaine. L'exposition se poursuit jusqu'au printemps, période où les symptômes disparaissent d'eux-mêmes.
Cette thérapie devrait être quotidienne jusqu'à printemps.

 

Effets secondaires :
Céphalées, fatigue visuelle, picotements oculaires, légère insomnie et excitation en début de traitement.

 


Contre indications :
pathologie oculaire (de la rétine, cataracte, glaucome) à surveiller. Corticothérapie concomitante, femme enceinte, psychose.

 

Les médicaments:


Les euphorisants et les antidépresseurs peuvent être utilisés. La dépression estivale devrait être traitée par des euphorisants paroxetine (Paxil), sertraline (Zoloft), fluoxetine (Prozac, Sarafem) et venlafaxine (Effexor).

La durée de traitement médicamenteux varie selon l'intensité des symptômes. Les doses seront augmentées progressivement puis diminués avec la réduction des symptômes.

 

 

La psychothérapie:

 


La psychothérapie peut aider à identifier et modifier les pensées négatives et les comportements qui peuvent jouer un rôle dans cette dépression

 

 

Dépression saisonnière et diététique

 

 


Chez les patients souffrant de la dépression saisonnière, le rythme de nutrition et de sommeil est toujours différent. En hiver, ces personnes ont tendance à abuser de la nourriture, spécialement des hydrates de carbone et des féculents, et prennent du poids. Bien qu'il soit plus facile de perdre du poids en été, il y a chez ces personnes une tendance à accumuler du poids et atteindre l'obésité. Les individus touchés par la dépression saisonnière ont aussi besoin de dormir beaucoup plus que d'habitude et même après une nuit de sommeil de 10 à 12 heures. L'inactivité qui en résulte est un facteur supplémentaire de prise de poids.

 

Prévention

 

 

  1. Augmentez la lumière dans votre habitat. Il est utile d'ouvrir les stores , de tailler les arbres qui bloquent la lumière du soleil.

  2. Sortir : Marcher durant les jours ensoleillés, même pendant hiver, peut prévenir cette dépression.

  3. Exercices : Les exercices physiques soulagent le stress et l'anxiété qui peuvent accentuer cette dépression saisonnière.

  4. Relaxation : la bonne gestion du stress peut aider à prévenir cette forme de dépression.

  5. Voyage : choisir une destination ensoleillée en hiver quand c'est possible peut lutter contre la dépression hivernale.

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Emotions : définitions, fonctions, expressions

homme-miroir

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En dépit de la présence de nombreuses publications et sites Internet qui classent et détaillent les émotions, et de nombreux livres qui prétendent aider à contrôler ses émotions, la notion même d'émotion est l'une des matières les plus controversées en psychologie, une source de discussions intenses. Les publications qui prétendent que les émotions sont des définitions fixes ou bien définies ne sont pas sérieuses et manquent de fondement scientifique. 

Un état mental qui surgit spontanément sans effort conscient, souvent accompagné par des manifestations physiologiques comme le sourire, le rire, ou l'accélération du rythme cardiaque en cas de colère.

 -       L'émotion est une expression culturelle


Il existe des liens complexes entre l'émotion et la culture, la tristesse en tant qu'émotion varie selon les cultures, la joie ou la colère aussi. Si la civilisation occidentale devient de plus en plus hostile à la colère, il est normal de voir de moins en moins des gens coléreux car ils tentent de dissimuler cette émotion alors que la colère peut être légitime dans d'autres cultures et donc plus fréquemment exprimée.
La définition même de tristesse varie selon les cultures.

 -       L'émotion est une expression de langage


L'expression de la tristesse ou de l'amour ou de la colère varie en fonction des structures de chaque langue et selon les dictionnaires. Il existe des termes français spécifiques pour décrire l'état mental de la mélancolie par exemple, qui n'existe pas dans d'autres langues, sans pourvoir conclure de cet état mental n'existe pas hors du monde francophone.  D'autre part, chaque langue décrit un ensemble d'émotion dont le nombre et l'expression  varient de façon notable.

Comprendre l'émotion

Ainsi, en l'absence de consensus possible, il existe quatre approches possibles pour comprendre les émotions :

1- Réalisme ontologique


Cette approche considère les émotions comme indépendantes, universelles, sans lien avec culture ou langue. Le réaliste ontologique suppose que des mots tels colère et tristesse sont simplement des étiquettes pour les entités pré-existantes. Les émotions donc existent dans le monde comme fleuves ou lacs, dont les noms seulement varient selon la culture.

Selon cette approche, la langue fournit simplement les noms et les étiquettes pour décrire ces états mentaux qui existent d'une façon universelle de par le monde.

2- Le Nominalisme


Le Nominalisme est une approche développée par le philosophe médiéval Ockham qui pense que les noms ne font que traduire des événements ou des choses ainsi, le mot colère décrit un état qui existe dans n'importe quel groupe social et dans n'importe quelle culture de la même façon. L'approche moderne de nominalisme pense que les mots diffèrent d'une société à une autre, et que par exemple le terme colère décrit le phénomène de la colère dans la culture française, le mot amour décrit ainsi l'émotion amoureuse selon la culture française alors que le mot love désigne l'émotion amoureuse selon la culture anglaise.
D'autres approches dans le nominalisme pensent que les mots décrivant les émotions font partie d'un discours à interpréter au sein de la société.

3- Conceptualisme


L'approche du conceptualisme partage avec le réalisme ontologique sa prétention que les mots des émotions se rapportent à une réalité non linguistique et non culturelle en ajoutant que la réalité est toujours conceptualisée. C'est-à-dire quand les gens utilisent un mot pour décrire une émotion, ils décrivent un état physiologique et comportemental lié à cette émotion. En d'autres termes, la colère devient un concept qui résume plusieurs données dans un seul mot.

 4- Formalisme


L'approche formelle traite des mots décrivant les émotions comme des objets formels, comme les nombres ou comme les chiffres, en considérant que les mots font partie d'un ensemble culturel. Dans cette approche, le mot amour est un amour bien précis pour décrire une émotion celle-ci bien définie dans la langue française.

couple conflit

Emotions : l'expression émotive

Selon certaines théories, l'expression émotive est considérée comme un aspect intégral du processus d'émotion. Certains pensent que l'expression émotive est basée sur des expériences. William James, un professeur à Harvard à la fin du 19ème siècle pensait que les changements corporels pendant l'émotion constituent " l'expérience émotive ".

Comment se manifeste l'émotion

 

James pensait que le corps agissait comme une plate-forme frappée par des impulsions neurales pour créer les vagues du changement qui pourraient alors être senties par le cerveau comme " sentiment émotif ".  Aucune expérience scientifique n'a permis de valider cette approche.

Un autre aspect de la théorie de James est que les changements corporels sont réalisés par le système nerveux selon un processus qui ressemble à une réaction réflexe ou instinctive. Les études plus récentes indiquent que les changements émotifs peuvent être très complexes, si la colère peut entrainer une réponse rapide, cette réponse est déjà modérée selon de nombreux facteurs. Quant aux émotions complexes comme une appréciation esthétique de la beauté ou de la musique, il est évident qu'il s'agit d'un processus complexe.

Silvan Tomkins, un psychologue du 20ème siècle a développé la théorie de James en proposant que les sensations fournies par des expressions émotives, des changements vasculaires, et d'autres changements du visage sont la source de sentiments différents de l'émotion : par exemple, être heureux, la tristesse, ou la crainte, la colère. Et il a décrit des catégories spécifiques d'émotion liées aux expressions faciales.

Selon Tomkins, les émotions liées au dégoût est une variante de l'émotion liée au rejet de la nourriture nocive ou dangereuse, avec une ouverture de la bouche et des lèvres, l'élimination de la nourriture avec la langue. Ensuite, cette réaction de dégoût a généré d'autres scénarios de rejet, tels que l'émotion du mépris où l'objet est une autre personne, et l'émotion de la honte où l'objet est soi-même. Tomkins a énuméré des catégories d'émotion selon leurs expressions.

Ce nouveau regard de Tomkins sur les expressions faciales des émotions a largement influencé la psychologie des émotions durant le 20 ème siècle et a ouvert le chemin à d'autres théories et à d'autres concepts.

   homme en souffrance

Emotions : leurs expressions

Le terme " expression " implique l'existence de quelque chose qui est exprimée. Certains psychologues nient l'existence d'une émotion hors de son expression faciale et corporelle.

Exprimer ses émotions

Des psychologues pensent que l'expression fait partie de la réponse émotive. Pour certains, les expressions faciales ont principalement une fonction communicative et traduisent l'état mental de la personne.


Certaines expressions faciales sont associées aux émotions humaines spécifiquement.
Les études prouvent que les gens classent les expressions du visage par catégorie d'émotion d'une manière semblable à travers les cultures, et que des expressions faciales identiques tendent à se produire en réponse à une émotion identique.


Les recherches scientifiques récentes ont tenté de grouper les expressions faciales en sept catégories. Le développement récent des outils scientifiques pour l'analyse faciale, telle que le système de codage d'action faciale a aidé à améliorer cette classification : Heureux, Triste, Colère, Crainte, Dégoût, Surprise, autres.

Certaines classifications par souci de simplification, sans réel fondement scientifique tentent de classer les émotions selon leur contenu en :

-Émotions simples : Expression simple comme colère, joie, etc.
-Émotions mixtes : expression de plusieurs émotions à la fois. Dans d'autres études, ce genre d'émotion est classé comme sous-émotion ou émotion secondaire.

Par exemple, la jalousie est une émotion qui regroupe plusieurs émotions à la fois : colère, dégout, envie, rage.
- Émotions repoussées : Ce sont des émotions traduites essentiellement par une expression physiologique, comme les douleurs gastriques en cas de colère refoulée et non exprimée.
Ils existent d'autres classifications pour catégoriser les émotions selon le besoin exprimé, ou selon leur caractère positif ou négatif, etc.

 timidité femme cheveux en bataille sur fond bleu

Emotions : ses composantes

Il n'existe pas de définition consensuelle ou scientifiquement admise des émotions. Il n'existe pas non plus de consensus concernant les composantes des émotions, les analyses des émotions selon l'approche utilisée.

De quoi se compose une émotion

D'une façon générale, l'émotion s'accompagne d'un changement d'état d'esprit, une sorte de changement mental stimulé par des idées ou par des images.
Ce changement de l'état d'esprit s'accompagne par des modifications physiologiques. La colère par exemple s'accompagne d'une augmentation de la tonicité musculaire, par accélération du rythme cardiaque et respiratoire, et parfois par une transpiration. Ces modifications sont les résultats des sécrétions hormonales provoquées par le cerveau comme réponse à l'émotion.


En cas de colère, l'organisme se prépare à se défendre et a exprimé cette colère. Certains voient dans ces modifications physiologiques une fonction adaptative, c'est-à-dire une simple expression physiologique de l'émotion, d'autres considèrent ces modifications physiologiques comme faisant parties de l'émotion. En d'autres termes, la colère est une émotion qui se traduit par un état physiologique bien précis.


L'expression de l'émotion est un point important en psychologie. Par exemple, les expressions faciales et corporelles nommées expression d'émotion sont des indicateurs de la présence de cette émotion. L'expression de l'émotion varie selon les personnes, les cultures, et les époques.


Il existe également des modifications physiologiques moins visibles comme par exemple la réaction des muscles lisses du tube digestif qui provoque des douleurs gastriques ou des diarrhées, ou la réaction des muscles lisses du système circulatoire qui provoque une augmentation de la tension artérielle. D'autres modifications vont compléter le tableau de la colère, de la peur, de la jalousie, etc.


Il existe une autre composante importante dans l'expression de l'émotion : le langage. Les pensées vont être formulées dans des mots qui peuvent transmettre aux autres une idée de l'état mental triste, joyeux ou en colère.

Les circonstances qui provoquent les émotions font parties de l'émotion également. Ainsi l'événement qui provoque la colère peut être considéré comme universel selon certaines approches (les humains se mettent en colère devant les mêmes circonstances), et culturels selon d'autres approches (les humains se mettent en colère selon leurs cultures).

Les émotions comme le dégoût semblent culturelles et personnelles, certaines personnes aiment certains aliments d'autres les jugent dégoûtants.

Références
* Ekman, P., Friesen, W. V., & Ellsworth, P. (1982). What emotion categories or dimensions can observers judge from facial behavior? In P. Ekman (Ed.), Emotion in the human face (pp. 39-55). New York: Cambridge University Press.
* Frijda, N. H. (1986). The emotions. New York: Cambridge University Press.
* Gray, J. A. (1985). The whole and its parts: Behaviour, the brain, cognition and emotion. Bulletin of the British Psychological Society. 38, 99-112.
* Izard, C. E. (1977). Human emotions. New York: Plenum Press
* James, W. (1884). What is an emotion? Mind, 9, 188-205.
* Oatley, K., & Johnson-Laird, P. N. (1987). Towards a cognitive theory of emotions. Cognition & Emotion, 1, 29-50.

* Ortony, A., & Turner, T. J. (1990). What's basic about basic emotions? Psychological Review, 97, 315-331.
* Parrott, W. (2001), Emotions in Social Psychology, Psychology Press, Philadelphia

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Impulsivité : un comportement à part

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L'impulsion est un élan irrésistible qui pousse une personne à accomplir un acte sans pouvoir le raisonner. L'impulsif suit un comportement de type explosif, incapable de se freiner, ou de diriger son mouvement d'une façon équilibrée.

 

 

Distinguer volonté et impulsivité

 

L'impulsivité est la tendance à agir rapidement sans penser aux conséquences de ses actions. Le comportement impulsif se produit habituellement en réaction, ou comme réponse émotionnelle.
L'impulsion est gouvernée par des désirs primaires, par des automatismes inconscients, par une affectivité déraisonnable, ou par des peurs réelles.

 

 

Généralement, l'impulsif est impatient, incapable de mener des projets complexes, qui nécessitent maîtriser et patience sur la durée.

 


L'exemple type de l'impulsivité sans gravité est celui des achats compulsifs.

La personne achète sans avoir besoin de ses achats. Le besoin est ailleurs, psychologie, ou inconscient. L'exemple le plus grave de l'impulsivité est le comportement antisocial, ou l'abus de substances. Les comportements impulsifs les plus fréquents peuvent inclure :

- achats compulsifs,

- sexualité à risque,

- comportement agressif,

- consommation excessive d'alcool,

- menace de nuire aux autres,

- vol compulsif,

- querelles excessives avec les autres.


Il est important de noter que le comportement impulsif occasionnel n'est pas nécessairement un signe d'un comportement problématique. Chacun peut agir impulsivement de temps en temps. Quand ce comportement devient fréquent ou néfaste pour la personne ou pour son entourage, il peut être considéré problématique.

 

Dans leur article en 2009, Shalev et Sulkowski ont signalé le lien entre l'estime de soi et l'impulsivité,

 

 

Ils écrivent que les auto-évaluations négatives épuisent, et empêchent la maîtrise de soi et le sang-froid, qui mènent inlassablement à un comportement impulsif.

Ils soulignent que les personnes après leur comportement impulsif, entrent dans un nouveau cycle d'auto-évaluation de plus en plus négative, associé à des regrets d'avoir été victimes de leurs propres instincts ou de leurs propres automatismes.

 


L'exemple des joueurs pathologiques peut éclairer ce comportement, le joueur éprouve des émotions agréables en jouant. Pendant le jeu, le joueur exhibe une bonne maîtrise de soi, une courtoisie, un air volontaire, déterminé et détaché.

 

À la sortie du casino, un autre cycle commence, mauvaise estime de soi, symptômes dépressifs, colère. En cas de perte importante d'argent, ces symptômes sont plus prononcés. Le cycle vicieux continue. La personne impulsive peut être un chef qui commande fréquemment sèchement avec mépris, se considérant comme meneur d'hommes, volontaire et résolu. Il n'hésite pas, il va sans cesse de l'avant, n'admet pas pouvoir se tromper, sauf pour se donner une apparence humaine. L'impulsif maquille son action par des termes plus au moins positifs comme la volonté, la résolution. En réalité, il est incapable de contrôler ses actions, il a peu de volonté pour gouverner son comportement. Il est énergique mais à la façon d'un agité, rien à voir avec la détermination.

 


L'impulsif se lance dans une action excessive, il court sans cesse, par manque de volonté et de puissance mentale, sachant très bien au fond de lui-même, qu'il a un problème avec son comportement, avec ses décisions. Le plus important pour une personne impulsive est de dissimuler son impuissance, son anxiété et son émotivité. Ainsi, il fonce tout droit, il réagit, drogué de l'action, hargneux, incapable de revenir sur ses décisions. Ce n'est pas volontaire, c'est un impulsif. Parfois, dans le langage populaire, on qualifie ces gens d'"automates".
L'impulsif peut être direct, comme peut être un impulsif à retardement. Dans ce dernier cas, sa réaction n'est pas immédiate. L'effet s'accumule, la tension augmente, il explose. Il peut donner une forte impression de volonté, mais il est comme les autres impulsifs, anxieux, gouverné par ses désirs et ses peurs.


La volonté n'a rien à voir avec l'impulsivité, la détermination n'a rien à voir avec l'impulsivité. La volonté et la détermination obéisse à des règles raisonnées, logiques, détachées de la peur ou des automatismes.

 

 

Peut-on traiter le comportement impulsif ?

 

Tout d'abord, il est important de souligner qu'il s'agit d'un comportement problématique et non pas d'une maladie mentale ou psychiatrique. Dans ce sens, la thérapie comportementale peut être utile pour aider le patient à comprendre les motivations de ces gestes, les risques, et les conséquences.

Le traitement comportemental peut aider à apprendre la maîtrise de soi, la gestion de la colère. En cas d'association avec une mauvaise estime de soi, la psychothérapie peut à travers les discussions entre le thérapeute et le patient, améliorer l'estime de soi du patient et sa capacité à évaluer positivement ses propres qualités.

En cas d'association entre impulsivité et anxiété, entre impulsivité et dépression, le traitement commencera par améliorer l'anxiété et le trouble dépressif.

 

 

Référence
* Shalev, I., & Sulkowski, M.L. (2009). Relations between distinct aspects of self-regulation to symptoms of impulsivity and compulsivity. Personality and Individual Differences, 47, 84-88.
* Moeller, FG, Barratt, ES, Dougherty, DM, Schmidt, JM, Swann, AC. "Psychiatric Aspects of Impulsivity." American Journal of Psychiatry 158:1783-1793, November 2001.

 

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Adolescent : crise ou dépression ?

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L'adolescence se distingue des autres périodes de la vie pas une communication basée au plus sur le comportement que sur les mots.

La dépression adolescente est un problème sérieux qui affecte, chez les adolescents, les émotions, la pensée, et le comportement. Bien que la dépression adolescente ne soit pas différente de la dépression adulte, les symptômes de la dépression chez les adolescents varient légèrement des symptômes de retrouver dans la dépression adulte en raison de la différence de la nature même des difficultés : pression des pairs, attentes scolaires, etc.

L'adolescent déprimé communique sa souffrance en utilisant ses émotions et son comportement ainsi les symptômes de la dépression chez l'adolescent sont dominés par la colère,  violence, abus de substances, méchanceté,  difficultés de communication, et  difficultés scolaires.

 

Ces symptômes ne sont pas une preuve de la dépression.

La période adolescente caractérisée, en général, par une opposition à l'autorité, et par la recherche d'une identité. Ces caractéristiques ont engendré la fausse idée que la dépression pendant l'adolescence est une étape du développement normal de l'adolescent. Bien que le passage à l'âge adulte s'accompagne de difficultés émotionnelles, les études confirment la présence de symptômes dépressifs chez 20 % des adolescents. La grande majorité des adolescents traverse cette période vers l'âge adulte sans dépression, en dépit d'une évidence : l'adolescence d'une période critique pour le développement des troubles dépressifs.

 

L'adolescent en opposition, mais non déprimé, garde le plus souvent une forme de communication active avec son entourage, en partageant un repas de famille, une fête, des discussions brèves. Cet adolescent est à la recherche, à travers son opposition, d'une identité, une intimité, d'une personnalité. Il garde avec sa famille, en dépit d'apparente opposition,  une communication d'urgence, une communication minimale.

 

L'adolescent déprimé agit autrement, la communication devient difficile, presque inexistant avec la famille, les perturbations du comportement sont plus prononcées, le retrait est plus sévère allant parfois jusqu'à l'isolement. Le diagnostic de la dépression chez un adolescent nécessite un examen médical attentif afin de distinguer le comportement d'opposition d'une réelle dépression.

 

Si les médicaments et le soutien psychologique sont indispensables dans la prise en charge de l'adolescent déprimé, la participation de la famille est indispensable pour alléger les symptômes, et pour éviter d'aggraver l'état dépressif. Il est conseillé de consulter, de demander l'aide médicale en face d'un adolescent qui change de comportement, d'éviter d'aggraver les conflits, d'éviter de stigmatiser l'adolescent en le traitant de paresseux, méchant, ou ingrat.

 

 

 

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Ado déprimé: ce n'est pas exceptionnel 

 

Comme chez les adultes où les femmes sont  plus deux fois plus affectées par la dépression que les hommes adultes, les adolescentes sont plus à risque de dépression que les adultes . Cette différence de fréquence laisse certains penser que l'origine de la dépression dans l'âge adulte trouve ses origines dans l'adolescence.

 

Les facteurs de risque de la dépression chez l'adolescent sont :

 

 

Antécédents familiaux de dépression chez les parents du premier degré

Épisodes dépressifs antérieurs

Antécédents d'anxiété  hyperactivité, déficit d'attention, incapacités scolaires

Problèmes au sein du cercle d'amis

Difficultés scolaires

Ambiance où l'effort est mal considéré ou mal encouragé

Maladie chronique

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.

 

La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

Dépression adolescente : risque associé

 

La dépression provoque chez les adolescents de nombreux changements, elle est à la base du changement d'émotion, de capacité d'agir, de performances scolaires. Ces altérations peuvent être sérieuses modifiant profondément la capacité de l'adolescent à s'adapter et à apprendre, ce qui augmente le risque de futurs épisodes dépressifs, ou, dans certains cas, ces altérations sont légères et peu perceptibles.

 

Les adolescents déprimés ont plus de risques sur les points suivants :
- difficulté pour accomplir son travail scolaire
- difficulté relationnelle avec les parents et avec les amis
- diminution ou perte d'intérêt pour la participation aux activités et aux responsabilités quotidiennes.
- plaintes concernant la santé comme la douleur, la fatigue, maux de tête, douleur du ventre.
- augmentation du comportement à haut risque, comme le comportement sexuel à haut risque, abus de substances comme la consommation de drogue ou d'alcool.
- risque de violence contre les autres, et contre soi-même (risque de suicide)

 

 

Les adolescents avec une prédisposition génétique à la dépression sont à risque plus élevé de dépression en face des événements ou des difficultés inattendues. Les adolescents nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle ont plus de risque pour la dépression que leurs parents.
La durée moyenne d'un épisode dépressif important dans l'adolescence est de sept à neuf mois ; dans 90%  des cas, la dépression adolescente guérit dans un délai de deux ans. La rechute est fréquente,  la probabilité de rechute est de 40 % à deux ans, et à 70 % dans un délai de  cinq ans.

 

 

 

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Estime de soi , comprendre et agir

 Paul Cézanne, La Montagne Sainte-Victoire, musée d'Orsay

Paul Cézanne, "La Montagne Sainte-Victoire", vers 1890, musée d'Orsay

 

 

L'estime de soi est une valeur fragile et changeante. Elle augmente chaque fois que nous agissons en respectant nos standards et diminue chaque fois que notre comportement les contredit. Il est donc possible qu'elle soit très haute ou très basse selon les périodes de notre vie.

 

 

Approche théorique

 

Nous allons citer rapidement les approches théoriques relatives à ce concept. La définition précise la plus admise par une majorité de spécialistes renvoie à trois significations selon (Brown, Dutton et Cook, 2001) :

  • Le regard global d'un individu à son propre endroit
  • Les évaluations d'un individu au sujet de ses capacités et de sa personnalité.
  • Le sentiment de valeur personnelle d'un individu

Selon James ( 1890) : l'estime de soi est égale au rapport entre nos prétentions et nos succès. Selon ce concept, l'estime de soi peut être obtenue : soit en diminuant nos prétentions, soit en augmentant nos succès, soit en entre les deux facteurs.
Le miroir social de Cooley (1902) et Mead (1934) : l'estime de soi est la perception de soi construite par l'intériorisation de l'opinion d'autrui à notre égard. Dans cette perspective, les interactions sociales sont déterminantes.

L'estime de soi comme lieu de contrôle  (locus of control) de Rotter (1966) :
l'estime de soi se décline en fonction de la croyance de l'individu
Hiérarchie des besoins de Maslow (1970) : l'estime de soi correspond à une double nécessité pour l'individu : Se sentir compétent et être reconnu par autrui.

Le sentiment d'auto efficacité de Bandura (1986) : l'estime de soi renvoie aux croyances de l'individu en ses capacités personnelles.

 

 

 

Composantes de l'estime de soi

 

Coopersmith a montré l'absence de liens significatifs entre l'estime de soi de l'enfant et l'aisance financière, l'éducation ou la profession des parents.
Le seul facteur qui influence fortement l'estime de soi de l'enfant est la qualité de sa relation avec ses parents.

Harter souligne l'aspect vital de l'approbation par les parents pour l'estime de soi de l'enfant, pour encourager certains comportements. Ces sentiments positifs des parents vis-à vis de l'enfant apportent stimulation et affection, favorisent l'indépendance de l'enfant.
Jusqu'à l'âge de 3 ans, l'enfant accorde plus d'importance à l'avis de ses parents ; puis, peu à peu, c'est l'approbation des pairs qui va être recherché (cela devient vital à l'adolescence).
Le rang de naissance semble jouer un rôle sur l'estime de soi  : les cadets auraient une estime de soi moindre que les aînés mais seraient plus populaires et plus à  l'aise dans la société. Les aînés jouissent d'une estime de soi élevée et connaissent une meilleure réussite scolaire.

Comment écrire sur l‘estime de soi ? N'est-ce pas prétentieux de dire aux autres comment rehausser leur estime de soi ?  Cela ne signifie-t-il pas que celui qui écrit a trouvé la recette ?

 

 

Estime de soi : approche générale

 

Personne ne peut prétendre être compétent pour parler de cette partie noble qui habite l'humain, cette partie précieuse sans laquelle l'humain souffre, devient fragile et troublé.

Que reste-t-il de l'humain blessé, humilié, vaincu parfois mais vivant ?
Que reste-t-il de nous après nos échecs, après nos erreurs et après nos sentiments de culpabilité ??

Il reste cette partie noble de nous, celle qui continue à croire, à vivre et qui va assurer la suite. Cette partie dont nous ne pouvons pas vivre sans.


Cette partie est l'estime de soi.

Pourquoi une personne, après avoir commis une faute, souffre-t-elle alors que la faute est oubliée ou pardonnée ??
Pourquoi de nombreuses personnes qui consultent le médecin pour une anxiété ou pour une dépression disent :  je me déteste, je ne suis bon à rien,  je ne vaux rien.

 


L'estime de soi est le résultat d'une auto-évaluation.

 

 

Il s'agit d'un baromètre révélant dans quelle mesure nous vivons en harmonie avec nos valeurs, avec la partie haute de nous-même.
L'estime de soi se manifeste par la fierté que nous avons d'être nous-même et repose sur l'évaluation continue de nos actions.
Cette évaluation est consciente ou inconsciente. Chacune de nos actions engendre un verdict : valable  ou pas valable.

L'action valable va nous donner confiance en nous, nous rendre fiers, et l'action non valable va nous faire souffrire car cette action engendre une contradiction entre notre comportement et nos valeurs.
Toute activité nécessite la présence de personnes avec une estime de soi saine pour imposer le respect, accepter la responsabilité, avoir de la fierté d'un accomplissement, la capacité d'analyser l'échec et les critiques.

 

L'estime de soi n'est pas d'avoir des idées positives sur soi même, n'est pas l'égoïsme, arrogance, prétention, narcissisme, un sens de supériorité. Les individus avec l'estime de soi pauvre ou défensive tentent de prouver à eux-mêmes leurs valeurs, à impressionner les autres ; arrogance et mépris. Ils manquent généralement de confiance en eux-mêmes, et doutent de leur valeur et sont peu disposés à prendre des risques ou de s'exposer eux-mêmes à l'échec.

Mais l'humain est parfois victime de ses propres erreurs ou de celles des autres.
Des années après un abus sexuel ou un viol, la patiente souffre d'un sentiment de dévalorisation, elle ne cesse de détester son corps car « il  est sale » , et de se punir car « elle ne vaut rien. »
Voilà comment l'estime de soi fait souffrir.

D'abord s'accepter. C'est un principe fondamental en médecine et en psychologie, on ne peut changer (à l'intérieur de soi) que ce l'on a déjà accepté. Cette acceptation de ce qui est arrivé, de ce que ce que nous sommes, est un préalable à tout traitement et à tout progrès.

 

 

 

Se pardonner

 

Après l'acceptation, le pardon signifie la fin de la guerre civile déclenchée dans nos têtes. Pardonner à soi -même signifie dépasser la culpabilité et la honte. Dans nos conflits intérieurs, il existe toujours des fautes qui nous hantent. Des situations où nous étions peu intéressants selon notre propre jugement.

Se pardonner peut se passer dans les cas simples par un simple travail sur soi-même, une réflexion, une interrogation, mais dans les cas d'une culpabilité notable ou profonde, il est possible de faire appel à un soignant ou à une personne ayant la capacité d'écouter et d'analyser.

Pardonner à soi même est un acte difficile.

Comment puis-je pardonner à ce monstre que j'étais alors ou lors tel acte ou de tel événement ?


Le principe dans ce cas est de :

- Refuser la culpabilité toxique : la répétition de la faute ne doit pas être permise.

- Remettre les actes dans leur contexte.

- Cultiver ce qui est bien, critiquer ce qui est mal

- Prendre ses distances avec ce comportement

- Accepter et comprendre la réaction des autres vis à vis de notre comportement

- Admettre ses besoins et ses limites.

- Le droit à l'erreur : L'expérimentation donne des résultats positifs et négatifs. La peur de l'erreur peut devenir anxiété puis immobilisme.

 

 

Agir pour ce qui est important

 

En nous référant à notre échelle de valeur, nous pouvons faire des choix qui ont un effet positif sur notre estime.
Si l'honnêteté est une valeur importante pour vous, soyez honnête, si la fidélité dans le couple est importante pour vous, soyez fidèle.

Ce respect de soi a un prix, tout comme le non-respect en a un.  Etre fidèle dans le couple par exemple, signifie un renoncement total aux autres partenaires.  Qui a dit que c'est facile ???
Etre infidèle, c'est le couple qui risque de subir les conséquences. C'est un problème aussi et il y a un prix à payer.
Cependant respecter ce qui vous importe, est le principe fondamental pour réussir.
L'estime se bâtit en relevant des défis, le risque est présent : déplaire, perdre, être rejeté, échouer, etc. Mais sans prise de risque, aucune réussite n'est possible.

 

 

 

Prendre soin de soi même

 

Lorsqu'un patient consulte pour anxiété ou dépression, l'estime de soi souffre aussi. En parlant, on trouve parfois dans cette mauvaise estime de soi, un manque d'écoute de son monde intérieur, de ses désirs, de ses émotions.

Mais la vie change aussi nos besoins, et nos aspirations. Ces besoins vont apparaître donc comme désir, rêve ou fantasme.
A chacun de trouver ce qui important dans ses désirs, en cherchant la satisfaction et non pas le plaisir immédiat bien sûr.

Le problème est que nos besoins se manifestent comme des impératifs (désir, rêve, sentiment d'urgence), et dans chaque cas, ces besoins nous font peur car ils remettent en question notre organisation.
Les sujets importants à nos yeux nous font peur et il est utile d'affronter cette peur pour développer la confiance en soi.
Un exemple classique est celui de la maternité. Lorsque le désir d'enfant devient urgent, la femme est harcelée par des images, des désirs, des fantasmes sur ce sujet. Assaillie par cette question, la femme est invitée à répondre.
Si la femme est sans compagnon, elle doit décider de trouver un compagnon pour faire un enfant ou le faire sans père. Si le mari est stérile, il faut décider de changer de mari ou accepter.
Ce sont des choix qui comptent, mais ces choix devraient tenir compte de ce qui important pour soi.

 

 

S'évaluer soi-même comme évaluer les autres

 

Evaluer est une composante importante de la capacité humaine à éviter le risque et à améliorer sa qualité de vie. Apprécier le beau, l'utile, l'agréable et éviter le risque.

Il est normal aussi d'être conscient que nos jugements concernant les autres soient incomplets car nos données sont généralement partielles.

Mais juger le comportement des autres ne doit pas être tabou, c'est le seul moyen de consolider ses repères et de trouver sa propre valeur.

L'idée selon laquelle, "qui sommes-nous pour juger" est une idée théorique basée sur un système de tolérance utopique et sur une attitude récente dans notre société d'acceptation positive inconditionnelle.
Pourtant, cette tolérance ne devrait pas nous faire tout accepter. Juger oui, mais condamner non, c'est la différence entre la vraie tolérance et l'acceptation.
Jugeons les autres pour dire : cette attitude ne me convient pas,  je ne l'accepte pas, mais je suis tolérant donc, je ne la condamne pas.
S'abstenir de juger est indiqué dans une relation thérapeutique. C'est un moyen d'aider le patient à s'accepter lui-même.
Mais, dans une relation non-thérapeutique, le non-jugement produit des résultats néfastes. Les jugements inhibés sont exprimés sous des formes pernicieuses (critiques indirectes, question pleine de sous-entendus, manipulation, etc.).

Dans d'autres cas, l'effort de neutralité détruit la relation en la transformant en relation superficielle, complaisante aseptique.

Annuler la faculté de juger est une amputation nuisible à l'estime de soi.
En cas de difficulté relationnelle, il faut se souvenir qu'on peut toujours tout dire si on sait le dire ou comment le dire, donc, le dire sans heurter ni blesser.

 

Henriette 48 ans rencontre son compagnon Moïse âgé de 55 ans. Moïse sortait d'une histoire relationnelle compliquée. Henriette raconte :  

 « A mon âge, je savais que les relations  humaines sont étranges mais quand j'ai vu pour la première fois Léa, l'ex de mon compagnon à la maison, j'étais plus que choquée. Elle est venue avec son enfant à propos d'un problème administratif concernant l‘enfant. Elle a 24 ans.  Je ne savais pas comment réagir. On me dit qu'il ne faut pas juger, mais je ne peux pas, c'est contre mes propres valeurs. Cette relation est pour moi épouvantable, incestueuse ou presque.

Après son départ, je lui ai dit ce que je pense mais sans colère ni nervosité. Il m'écoute puis il m'explique que cette relation avec Léa avait duré deux ans, une vraie relation d'amour et non pas une relation de désir. Puis il me dit : Même une relation de désir, où est le problème, elle est adulte, elle avait 23 ans. L'enfant c'est son choix aussi.  Je n'ai jamais voulu d'enfant. Je savais que la différence d'âge était un problème sérieux. Mais Henriette, je n'ai pas abusé d'elle, et c'est elle qui a mis fin à ma relation avec elle pour retrouver un de ses ex. »

 

Henriette ne pouvait pas accepter de ne pas juger, cela aurait créé un non-dit dans le couple, une zone non partagée par le couple.  Elle avait besoin de juger, de respecter ses propres valeurs et de ne pas accepter sans que cela ruine son couple. Elle a trouvé une solution intermédiaire :

 «  J'invite régulièrement à la maison Léa avec son nouveau copain comme s'il s'agissait de ma propre fille car elle a l'âge de ma fille. Mon conjoint est ravi de voir son enfant, je la considère comme un membre de la famille, et j'ai demandé à Moïse de l'aider financièrement quand elle a besoin,  c'est ma façon à moi de garder le respect que je dois à mes propres valeurs.  »

 

 

 

Accepter et admettre les souffrances durant l'enfance

 

Dans son livre sur la famille, John Bradshaw souligne une réalité psychologique :   « Nous ignorons à quel point nous sommes en colère en face du passé. Nous ne ressentons pas notre souffrance non résolue car notre faux-moi et ses défenses nous en empêchent. »

Une des contributions majeures des études historiques est de nous rappeler que notre passé est présent dans notre présent. Ce principe peut aussi être appliqué sur le passé individuel. La souffrance refoulée non-reconnue pèsera toujours de son poids lors de nos décisions.
Difficile de prendre la décision de discuter avec l'enfant que nous étions, cet enfant qui a eu ses difficultés, ses problèmes et ses moments peu glorieux.

Emile est un enfant sans père comme il dit. Sa mère a eu une relation à l'âge de 16 ans avec un homme de passage, elle a gardé l'enfant sans avertir le père. L'enfance d'Emile est une succession de problèmes et de douleurs, sa mère tentait de refaire sa vie mais elle tombait toujours sur des hommes peu disposés à rester avec elle ou avec des hommes de passage.

« Elle n'arrêtait pas de changer de mec. J'avais 6-7 ans quand j'ai commençé à m'en rendre compte.  Mais elle était à la fois, belle, attirante, et naïve. Elle passait ses nuits avec des hommes sans intérêt puis pleurait le matin. La pire elle me racontait ses malheurs, et très tôt  je détestais les hommes. Après nombreuses aventures, elle s'est mariée. Mon beau-père n'était pas un homme de qualité non plus. J'avais 14 ans quand j'ai commencé à répondre à ses coups. A 16 ans, j'ai quitté la maison. »

Emile a refait sa vie depuis. D'apprenti dans une usine de transformation de bois dans le Nord, il devient à 35 ans associé. Mais le vieux problème de son enfance ressurgit :

« Ma fiancée est une fille bien, c'est la nièce de mon associé, elle a fait des études alors que je n'ai qu'un vague souvenir du programme de collège, elle est posée, calme. J'ai 35 ans, elle en a 28 ans, c'est la femme qui me convient, qui peut m'aider. Mais je ne pouvais pas faire un enfant, pas question. Trop de souvenirs. Trop de honte, trop de tout. »

Quand j'ai parlé avec Emile, ce jeune patron refuse son enfance en bloc. Il a construit un faux-moi, une histoire à lui. On appelle cela en psychologie rationalisation. Il ne peut pas parler de l'enfant qu'il était. Insupportable, et logiquement il ne peut pas devenir père.

Il a fallu de nombreuses heures de discussion, pour qu'il pleure un jour en criant sa douleur. L'enfant qui recevait des coups, et souffrait, s'est réveillé, et le manque de père est à nouveau présent.
Il a admis son dégoût pour sa mère, pour son beau-père, sa peur de la paternité. Il a admis sa honte devant son manque de scolarité.


F. Perls le fondateur de l'approche psychologique gestaliste dit «  les choses ne peuvent changer tant qu'elles ne sont pas devenues ce qu'elles sont vraiment. » (cité par Bradshaw dans l'ouvrage "la famille")
Emile validera un jour sa souffrance. A présent sa femme est enceinte. Il tremble devant l'enfant qui va naître, mais sa femme le rassure en lui répétant qu'il sera un merveilleux père.

 

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Peut- on évaluer le stress ?

 homme femme meditation

 

 

Notre santé et notre survie physique ou sociale dépendent de notre capacité à trouver l'équilibre entre les événements de la vie, et notre réponse à ces événements, physique et mentale. L'équilibre entre les processus physiques et mentaux se nomme en psychologie homéostasie.

 


Le stress, la maladie le plus répandue  

 

Par contre, il est peu fréquent de parler avec les amis ou avec ses familiers sur la gestion du stress, comment chacun affronte à la fin de la journée cette tension accumulée, comment se débarrasser du stress et de ses conséquences. De même, nous évitons de parler du stress comme un événement majeur, on préfère diminuer l'emprise du stress sur nous pour ne pas se montrer perdant accablé. Nous préférons dire que nous sommes fatigués, que nous avons besoin de partir en vacances, que nous avons besoin de changer les idées.

 

 


Chacun comprend parfaitement la dangerosité de stress sur sa vie personnelle, émotionnelle et professionnelle. Nous savons tous comment le stress peut altérer notre qualité de vie, peut nous rendre malheureux, tendus, insatisfaits, et comment le stress peut favoriser des maladies comme la dépression, l'insomnie, les maladies cardio-vasculaires ou d'autres.
Curieusement, nous aimons minimiser le stress que nous subissons pour montrer forts, capables de maîtriser la situation, capables de contrôler le poids de l'environnement social et professionnel sont non existences.


Selon les statistiques américaines, 43 % des adultes souffrent des maladies engendrées par le stress. Sont les mêmes statistiques, 75 à 90 % des consultations médicales sont liées aux résultats du stress traduits par des plaintes et des douleurs variées.

 

 

Autre chiffre important : le stress est la sixième cause de décès aux États-Unis après les maladies cardiaques, le cancer, accident de la route, cirrhose du foie et suicide.

 


D'autre part, le stress cher à la société, à la collectivité, et à la personne stressée. Le prix à payer varie selon les personnes, c'est un prix à payer combattre le stress au travail, améliorer la productivité et éviter les arrêts maladie, c'est un prix à payer pour traiter les maladies engendrées par le stress, c'est un prix à payer sur le plan individuel pour retrouver une qualité de vie émotionnelle, et personnelle.
Le stress fait des ravages dans notre société, affectant notre productivité, notre portefeuille, une qualité de vie, et notre santé. Ce stress indispensable pour affronter les défis au quotidien, pour répondre aux changements imposés par la vie en société, et par la condition humaine, devient un fléau grave quand il est mal maîtrisé. Le problème du stress est un problème de maîtrise, apprentissage, de notre capacité à affronter les événements sans pour autant être accablé. La naissance d'un enfant par exemple est un événement stressant, mais la maman devrait dépasser le stress de cet événement pour retrouver son calme, sa sérénité et sa qualité de vie, condition indispensable pour pouvoir est utile à son bébé.
Nous ne pouvons éviter le stress, nous devons apprendre à le maîtriser.

 

 

Evaluer votre stress

 


Trop de changements dans notre existence exigent de nous une capacité accrue d'adaptation, et provoquent un état d'épuisement biologique.
L'échelle Homles est une évaluation de la réadaptation sociale, mise au point par deux médecins américains, citant une liste de 41 événements positifs et négatifs évalués comme source de stress. Chaque événement a été évalué par un nombre de points, ou par un degré de stress. Un score supérieur à 300 points en une année accroît le risque de maladies liées au stress, hypertension artérielle, maladies cardiaques, épuisement ou dépression.
Un score entre 150 et 299 : le risque est réduit de 30 %.


Les événements de la vie et leur degré de stress selon Holmes:


décès du conjoint : 100
divorce : 73
séparation du conjoint : 65
emprisonnement : 63
décès d'un membre de la famille : 63
blessures ou maladies : 53
mariage : 50
renvoi du travail : 47
réconciliation avec le conjoint : 45
retraite : 45
altération de la santé d'un membre de la famille : 44
grossesse : 40
problèmes sexuels : 39
arrivée d'un nouveau membre de la famille : 39
réadaptation professionnelle : 39
changement de situation financière : 38
changement du nombre de querelles avec le conjoint : 35
emprunt important : 32
impossibilité de rembourser un emprunt : 32
changement de responsabilité professionnelle : 29
fils ou fille quittant la maison : 29
problèmes avec les beaux-parents : 29
réalisation personnelle extraordinaire : 28
conjoint cessant de travailler ou reprenant le travail : 26
début ou fin de scolarité : 26
changements de conditions de vie : 25
révision des habitudes personnelles : 24
problème avec son patron : 23
changements des conditions de travail : 20
changement de résidence : 20
changement d'école : 20
changement de loisirs : 19
changement des activités religieuses : 19
changement des activités scolaires : 18
petit emprunt : 17
changement d'habitudes de sommeil : 16
réunions de famille : 15
changement d'habitudes alimentaires : 15
vacances : 13
fêtes de nouvel an et de Noël : 12
infractions mineures à la loi : 11

 

 

 

Le stress en général

 


Le stress existe depuis la nuit du temps, il fait partie de nos réactions vis-à-vis des défis et des stimulations contre certaines agressions. Le stress est une force positive qui contribue à notre survie, et qui améliore le côté actif de nos actions.

Le stress joue un rôle important dans notre style de vie et dans le rythme de notre quotidien. Le stress joue également un rôle important dans notre capacité à réaliser nos projets, convertir la pensée en actions, répondre aux défis, et survivre.
Le stress est présent quand on commence embrasser son partenaire, mais aussi quand on passe un examen, ou quand on essaie de survivre en échappant à un incendie.

 


Notre vie moderne se caractérise par la complexité et la multiplicité des défis, le quotidien est devenu dans certains cas anxiogène, et peu naturel, d'autant que nous vivons dans une époque de changements importants à un rythme accéléré. Nous subissons des pressions de plus en plus grandes, et déterminantes.

 


Le stress pour la survie est rare heureusement dans notre style de vie, mais le stress pour arriver à temps, pour répondre aux exigences du quotidien, pour s'adapter avec les autres devient de plus en plus présent.
Le stress accompagne les efforts que nous devons réaliser pour nous adapter avec les difficultés de notre environnement, cela explique que notre style de vie devient stressant, et stressé. Certains chercheurs pensent que nous sommes nombreux à avoir développé une accoutumance aux hormones sécrétées par le stress, à être dépendants à une stimulation constante, à une tension, un stress quotidien.
Si le stress augmente la productivité, accélère le rythme, améliore le rendement économique, ce stress a un coût important sur le plan humain, et sur le plan sanitaire. Le coût annuel du stress pour l'industrie se reflète dans les frais d'arrêt maladie, absentéisme, et dans les maladies liées au stress comme l'hypertension, l'anxiété, et les maladies cardio-vasculaires. Dans certains pays anglo-saxons, le terme " usure du stress " devient de plus en un concept médico-social.

 


Il est important de savoir que le stress n'est pas le monopole des gens productifs qui courent toute la journée, le stress affecte également ceux qui souffrent d'une monotonie excessive, de frustrations, d'ennui et de manque de projets et de défis. Le manque de stimulation, la colère, l'angoisse, peut également déclencher un niveau pathologique de stress de même que l'ennui et la perte de l'amour-propre.
Le plus difficile est de trouver l'équilibre entre une stimulation trop forte, voire intolérable, et une stimulation insuffisante. Cette stimulation satisfaisante est notre défi pour avoir une qualité de vie acceptable.
Culturellement, nous avons appris dans nos écoles à sublimer les effets du stress, les motivations, l'ambition, le perfectionnisme, le toujours plus. Cependant, ce stress peut être utile pour élaborer un projet, mais il peut être un handicap pour l'élaboration du même projet.

 

 

 

Les solutions en face du stress

 


Qu'on soit stressé par un quotidien surchargé ou par ennui et frustration de ne pas avoir des projets, les personnes souffrant du stress ont un point commun : le sentiment de ne pas avoir la maîtrise de leur existence, et une certaine perte du sens dans leur vie. Certaines personnes parviennent à maîtriser une dose considérable de stress, s'engage à fond dans leur travail ou dans leurs activités, profitant de cette dose de stress pour surmonter les difficultés. Il suffit de discuter avec ces gens pour remarquer une réalité simple : ce qui est stressant pour une personne, ne l'est pas pour les autres.

 


Pour maîtriser les effets du stress, il faut adopter un mode de vie sain, d'éviter les excitants comme le tabac, l'alcool ou certains médicaments. Sur le plan relationnel, éviter les relations difficiles, toxiques ou abusives, et tenter d'apaiser les relations imposées comme les relations familiales. Les activités artistiques et sportives peuvent être une réponse utile pour alléger le stress, de même que certaines techniques de relaxation. Il est important également de comprendre les mécanismes du stress, ses sources, ses causes pour adapter votre mode de vie et vos réponses.

 

 

Réf :
Elizabeth Des Chenes, ; Anxiety disorders, 2010 Greenhaven Press, a part of Gale, Cengage Learning

 

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