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Le bonheur d'être adolescent aujourd'hui

tanguy film Chatiliez


 

 

Dans son étude de 2015, l'Inserm nous offre une image différente des adolescents, loin de l'image fainéante et désinvolte d'une génération désenchantée et égoïste. Selon cette étude, les adolescents sont confiants dans l'avenir, pour 50 % d'entre eux, étude réalisée sur 15.000 jeunes de 13 à 18 ans.
Cette étude dessine les contours d'une génération loin du cliché de l'ado matérialiste et égoïste, 88 % d'entre eux considèrent que leur bonheur passe par la créativité et par de bons résultats scolaires.

Dans cette étude, les adolescents s'interrogent sur eux-mêmes. 38 % pensent que la vie ne vaut pas d'être vécue, 75 % des filles et 57 % des garçons préfèrent l'isolement et le repli sur soi en cas de mal-être. 7,8 % des ados ont déjà tenté de se suicider en raison de leur mal de vivre. La dépression touche une adolescente sur cinq.


L'image du corps reste problématique pour 40 % des adolescents. La partie du corps la plus dévalorisée chez les garçons et les filles est le ventre, suivi des cuisses, du nez et des seins.

Cette étude réaffirme que les adolescents sont généralement en bonne santé, prennent soin de leur hygiène, ils sont à l'aise dans leurs relations avec leurs parents, soucieux de leur scolarité, et responsable dans leur sexualité.

La société véhicule une image caricaturale des adolescents, matérialistes, accros à leurs portables, déconnectés de la réalité, désabusés, et décérébrés. Les résultats des études confirment que les filles apparaissent matures et lucides plus tôt que les garçons, et que l'adolescence demeure une période de bouleversement psychologique et physiologique. Cependant 48 % des adolescents expriment une confiance dans l'avenir, surtout les garçons 58,6 %, et 38,9 % des filles. Les adolescents français privilégient dans leurs loisirs, le sport, la musique, Internet, et les jeux sur ordinateur. 88 % des adolescents sont actifs sur les réseaux sociaux. Pour une grande majorité, l'école est jugée fatigante, stressante et pénible, mais essentielle.

Au contraire des clichés, 90 % des filles et 85 % des garçons considèrent que leur propre valeur ne dépend pas du nombre d'objets qu'ils possèdent, mais de leurs résultats scolaires et de leur créativité. Parmi les adolescents français, le laxisme n'est pas sollicité. 75 % des adolescents reconnaissent avoir besoin d'une autorité et de limites.

Concernant leur santé, 89,9 % des jeunes sont satisfaits, le médecin fait partie de leur environnement. La santé mentale des adolescents semble moins satisfaisante que la santé physique. La dépression touche 16,8 % des filles et 7 % des garçons. Le risque suicidaire est plus élevé que la génération précédente, les tentatives de suicide sont plus fréquentes, leur taux s'élève à 7,8%.

Le tabac, alcool, cannabis ce sont les substances les plus citées dans la consommation des adolescents.
À 12 ans, la moitié des adolescents se déclare avoir déjà été amoureux, à 18 ans, 37 % affirment avoir déjà eu des rapports sexuels. La sexualité adolescente est responsable, en ce qui concerne l'utilisation des moyens de protection, et de contraception, dans 86 % des cas.

 

phenomene tanguy

 

Sortie tardive de l'adolescence : Tanguy


Comment oublier le film Tanguy d'Étienne Chatiliez en 2001 ?
Cette comédie devient de plus en plus une tendance selon les études actuelles.   Pour Paul et Edith Guetz, un riche couple de cinquantenaire, Tanguy, leur grand fils modèle de 28 ans, qui vit toujours au domicile familial, devient un problème.


Dans la société occidentale, les adolescents semblent prendre leur temps pour devenir adultes, et acquérir leurs autonomies. Si les adolescents actuels sont plus responsables et plus raisonnables que la génération précédente, ils sont moins préoccupés par leur autonomie, et leur entrée dans le monde adulte selon les études actuelles. Cette tendance a été étudiée par de nombreux sociologues américains comme David Finkelhor.

Selon certains chercheurs, les adolescents paresseux, cherchent à éviter les charges de la vie adulte, pour d'autres les adolescents sont plus vertueux que leurs parents, mais cherchent à éviter les problèmes autant que possible.


Cette tendance à prolonger l'adolescence s'accompagne par de phénomènes étranges comme ne pas boire de l'alcool, ou d'éviter les relations sexuelles pour éviter le risque sanitaire ou émotionnel.
L'adolescent actuel consacre moins de temps aux devoirs scolaires que les adolescents des années 90. Il ne s'agit pas réellement un problème de manque de temps.

Travailler, conduire, boire de l'alcool, avoir des relations sexuelles et des rencontres sont des activités adultes que la jeune génération essaye de retarder. On peut parler des adolescents qui ne veulent pas grandir. Ce phénomène est présent dans tous les milieux socio-économiques.
Peut-on trouver l'explication dans notre mode de vie, où les adolescents sont protégés, surveillés par les parents ? Le terme adulte ne semble pas séduire les adolescents, au contraire, pour certains, le terme adulte signifie problèmes et risques. Dans notre mode de vie actuel, où les enfants et les adolescents sont protégés, l'entrée dans le monde adulte devient plus difficile. L'apprentissage à la consommation d'alcool devient différent que la génération précédente. Les adolescents d'aujourd'hui souffre d'une consommation alcoolique excessive et subite, ils ont plus de mal à ajuster leur consommation par manque d'apprentissage.


Aux États-Unis, on note que les adolescents évitent de conduire, ou de sortir, pour éviter d'avoir un accident, pour éviter d'être responsable. Le corps enseignant souligne également un phénomène récent où les adolescents sont incapables de prendre une décision, se réfèrent systématiquement à leurs parents. Dans certains cas, les directeurs des établissements scolaires sont obligés d'appeler les parents pour prendre des décisions concernant leur adolescent même quand il s'agit du choix d'une simple activité scolaire.
Certains auteurs pensent que le développement physique et émotionnel des adolescents d'aujourd'hui est plus lent, et que la protection parentale retarde le contact de l'adolescent avec le monde extérieur.
Si le séjour prolongé de l'adolescent dans le foyer parental peut le protéger de nombreux risques, cette protection parentale peut le priver de développer certaines compétences indispensables pour la vie adulte, comme l'autonomie, les compétences sociales, et les compétences décisionnelles.


Le rôle des parents est toujours primordial, savoir protéger, comme savoir inviter l'adolescent à développer ses compétences et son autonomie.


Pour les parents, cela pourrait signifier faire un effort concerté pour pousser nos adolescents à chercher leur autonomie.

 

Réf :
https://presse.inserm.fr/le-nouveau-visage-de-nos-adolescents/18400/
Jean Twenge, Why today's teens aren't in any hurry to grow up, San Diego University, sept 2017

 

 

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vendredi 29 septembre 2023
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