Il y a 100 ans, les hommes mourraient en se jetant dans l'eau glacée pour permettre le sauvetage des femmes du Titanic qui s'enfonçait dans les eaux froides.
Le 20ème siècle est celui de la condition féminine, un progrès si rapide, si radical qu'il est difficile de comparer la condition féminine d'une génération à une autre.
Certains hommes disent qu'ils sont toujours éduqués à l'ancienne, et leur comportement est hors du temps. Mais ils ne savent plus s'ils doivent ouvrir la porte pour laisser passer une femme, ou s'ils doivent payer le restaurent. Ils se demandent pourquoi la galanterie, le comportement chevaleresque avec des femmes qui n'ont besoin de rien ? Pourquoi payer le resto quand la femme invitée est aussi riche que l'homme qui l'invite ?
La galanterie est un mot bien français pour décrire un ensemble de manières, de comportement développé par les hommes pour afficher leur respect aux femmes, pour faciliter leur déplacement, pour flatter leur habillement, pour leur céder le passage, pour les aider à porter les bagages, pour se montrer attentionné et respectueux.
À l'origine, la galanterie est une invention française entre le machisme méditerranéen, et l'indifférence nordique entre hommes-femmes dans l'espace public. La galanterie est un héritage modernisé de l'amour courtois, et de la tradition chevaleresque du Moyen Âge. L'apparition du féminisme avec son égalitarisme a rendu la galanterie dépassée et surannée bien que les femmes déclarent souhaiter préserver la galanterie. Du point de vue d'un certain féminisme, la galanterie serait un comportement sexiste hérité des sociétés patriarcales où l'homme possède un statut supérieur et protecteur sur la femme. Actuellement les hommes s'interrogent sur l'utilité d'être galant avec son égal, et se demandent pourquoi laisser sa place dans les moyens de transport à une femme ?
Avouons-le, les gestes galants sont de moins en moins présents dans l'espace public. En plus, certaines femmes considèrent ce geste comme archaïque ou infantilisant. La femme n'appartient plus au sexe faible, elle est comme l'homme : mêmes droits et aussi mêmes devoirs.
Les femmes ont bien changé depuis le Moyen Âge, elles n'ont plus besoin d'un chevalier servant, n'ont plus besoin d'être protégées ou défendues des brigands de grands chemins. Avec une femme du XXIe siècle, les hommes devraient intégrer de nombreux faits : égalité sociale et financière entre hommes et femmes, égalité sexuelle, égalité dans l'éducation et dans le milieu professionnel, et persistance de certaines différences liées à la biologie comme la force physique, ou à la psychologie comme la tendance féminine à exprimer et verbaliser ses émotions.
En ce qui concerne les relations entre hommes et femmes, on peut dire que rien n'a changé. Nous sommes restés au XIXe siècle. Les femmes restent passives dans l'attente d'être séduites et courtisées par les hommes. Elles prennent la partie la plus facile de la relation, évitent le risque du refus, et de la stigmatisation sociale.
Les femmes souhaitent avoir comme amants, des hommes beaux, tendres, doux, et en même temps des hommes virils, dominateurs quand il faut, agressifs pour défendre leur couple et leur épouse, et leurs enfants.
L'année dernière, dans un article intitulé "The End of Courts hip?" (Fin de la drague ?) le New York Times expliquait le désarroi des jeunes et leurs difficultés à nouer des relations amoureuses. L'indifférence semble gagner les jeunes américains. " Une femme de 20 ans sera chanceuse si elle reçoit un texto l'invitant à un rendez vous." On retrouve ce phénomène dans des proportions plus importantes dans les pays nordiques et au Japon.
Les hommes sont indifférents, les femmes attentistes, alors le cercle vicieux s'installe.
Si les gestes galants se raréfient dans l'espace public, quel comportement devient souhaitable entre hommes et femmes ? Comment rencontrer une femme sans galanterie ? Faut-il risquer sa peau pour protéger une femme agressée ? Fait-on la même chose pour un homme agressé ?
A notre époque, la galanterie devient un jeu compliqué, mais avec une certaine dose, on peut supposer qu'elle est utile pour améliorer les relations hommes-femmes.
Aux hommes d'évaluer la personne en face et le contexte avant de jouer le galant, d'afficher un comportement galant.
Par exemple aussi, tenir la porte et laisser passer une femme continue à être un geste de courtoisie et de gentillesse. Il s'agit d'un geste simple, qui reflète un comportement civilisé sans infantiliser la femme.
Quand un homme invite une femme au restaurant, l'homme continue à payer. C'est une aberration selon certains, c'est un résidu d'un héritage culturel selon d'autres. On peut payer la première fois, sauf si la dame demande à payer. Quand l'homme paye, cela doit être traduit comme un geste de courtoisie, et non pas de supériorité.
Par contre, se lever quand une dame quitte la table ou entre dans la pièce, est devenu un geste désuet.
Faut-il défendre une femme agressée dans la rue ? C'est une question qui s'impose dans cette époque de post-galanterie. Aucune réponse n'est possible à cette question, tout dépend des circonstances. Par contre, il est naturel de défendre son épouse, sa famille, sa fille, ses enfants en toute circonstance.
Si la galanterie est devenue désuète, certains gestes galants simples comme ouvrir la porte pour une femme peuvent témoigner de courtoisie et de savoir-vivre.
La galanterie abandonnée dans l'espace publique, continue à être présent dans les couples et dans la sphère privée.
La disparition de la galanterie complique les relations entre homme et femme ; les hommes entrent dans une certaine indifférence pendant que les femmes continuent à suivre un comportement ancien attentiste et passif.
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